Un commentaire de synthèse des critiques :
A mon humble avis, cet article, bien que correctement construit, ne fait qu'effleurer le sujet sans être vraiment conclusif.
De par mon métier, je participe régulièrement au processus de revue scientifique. Et s'il s'agit d'un domaine bien éloigné du médical, les mêmes principes demeurent... Dans tous les cas, je ne suis donc pas un spécialiste du domaine concerné, et vous considérez mes propos avec la distance nécessaire.
Dans ce genre de cas, il faut bien comprendre que la science est rigoureuse, et qu'il y a de nombreuses erreurs à ne pas commettre si l'on veut prouver de manière indiscutable un phénomène. Mais qu'inversement, la présence d'erreurs (que ce soit à cause des circonstances de mise en oeuvre ou à cause d'une démarche un peu légère) ne signifie pas que les conclusions mises en avant sont fausses...
Trouver des erreurs dans une publi, c'est relativement facile.
Pour distinguer les erreurs inconséquentes des erreurs pouvant avoir des conséquences, il faut déjà plus de recul.
Et enfin corriger les erreurs et estimer les conséquences qu'elles ont sur les conclusions, c'est beaucoup plus difficile, et ça prend beaucoup plus de temps. En on sait bien que la plupart des relecteurs ne sont pas rémunérés pour ce travail. Mais c'est cette dernière démarche qui fait avancer les choses.
Ainsi,
ce type de commentaire, bien que valide, n'est pas très utile pour juger de la véracité des thèses avancées dans l'article - il ne donne qu'une information très relative sur la crédibilité de leur démonstration.
Ce type de commentaire est bien plus utile et pertinent, puisqu'il ré-estime la significativité statistique d'une des courbes les plus importantes en fonction de corrections à la méthode.
Lorsque vous lisez
le papier en question, et surtout les commentaires des relecteurs sur pubpeer, je ne peux que vous conseiller de bien garder ceci en tête.
En lisant le papier et ses commentaires, l'impression que cela me donne sans être un spécialiste est la suivante : observations intéressantes, pas mal de bruit sur les données à cause de choix expérimentaux ou d'analyse discutables, mais même après tentative de correction l'effet semble réel si ce n'est surestimé.
L'étude à grande échelle européenne permettra de quantifier de manière plus précise l'effet de la chloroquine sur la charge virale, et surtout son efficacité relative par rapport aux autres traitements. Sans ces travaux, ce médicament n'aurait probablement pas été inclus dans l'étude à grande échelle... ce qui rétrospectivement aurait pu se révéler être une erreur. Quelques soient les conclusions de l'étude à grande échelle européenne, les travaux de Marseille auront au moins permis cela.
Et du point de vue l'IHU de Marseille, je pense que la démarche est claire: nous parlons d'un médicament déjà sur le marché dont les effets secondaires sont bien connus, donc même en cas de faible effet sur la charge virale la balance bénéfice-risque est favorable...