Je ne conteste pas le fait que certains patients ont préféré repousser leur prise en charge par peur du COVID mais je ne vois pas du tout en quoi ça serait empiré par le fait d'éviter de saturer les hôpitaux...
il y a une ré-allocation des ressources, personnel soignant, matériels, ( lorsqu'ils sont disponibles ), transfert entre hôpitaux de personnel soignant, à ressources contraintes elles sont ré-allouées.
Ce qui implique que certains soins sont ajournés, pas qu'ils ont disparus, les malades n’arrêtent pas d'être malades parce qu'il y a une pandémie. On fait patienter ceux qui peuvent.Dans certains hopitaux, avant de pouvoir entrer à l’hôpital on doit fournir un test covid négatif, pour pouvoir être hospitalisé (pour ne pas apporter dans les autres services des cas positifs). On focalise les ressources,on réorganise en prévision, ce n'est pas une augmentation des ressources, c'est une ré-allocation. Cela crée des tensions sur les effectifs et laisse la partie de la population nécessitant tout autant des soins en attente, cela demande aux soignants de donner des priorités aux malades, on gère la pénurie de soignants par une hiérarchisation des malades et maladies.Avec un surcroît continuel d'activité pour les soignants. C'est cela la réalité,avec des lits vides dans d'autres services parce que les patients psychologiquement ne veulent pas aller à l’hôpital de peur d'être contaminés. C'est une constatation en plein confinement, au sein de deux hôpitaux,en discutant avec des médecins, infirmières, aides soignantes.De lieux vivants,avec des visites de patients de leur proches,des allées vides, un vrai mouroir.
L'idée en elle même de ne pas saturer les hôpitaux pour accueillir des cas Covid, se transforme en ne pas soigner certains malades, dans l'attente d'autres en cours de contamination.
Actuellement, il ne fait pas bon de tomber malade.
Si on avait laissé courir l'épidémie en mars sans prendre aucune mesure comme le suggère Philippe, les hôpitaux seraient complètement incapables ne serait-ce que d'accueillir tous les patients : là on ne parle même plus de service dégradé mais carrément de laisser mourir en masse les personnes à la maison, sans compter les réactions des familles (émeutes), et l'impact sur les personnels de santé qu'on oublie vite dans ce genre de raisonnement darwinien.
Il faut être prêt à vivre avec ça.
Je ne suggère pas de ne prendre aucune mesure, mais de prendre conscience de ce qu'elles donnent en réalité dans les hôpitaux et prendre un peu de hauteur sur ce qu'est la réalité de la pandémie à long terme.
Elle va continuer de se propager, c'est inéluctable, loi de Boltzman et de propagation des gaz, c'est une question de temps.
On ne peux pas dire que cela me fasse plus plaisir que a qui que ce soit, je comprends bien que ce sont les mesures de Bolsonarro, Boris Johnson au départ, et de Trump, elles sont immorales là n'est pas la question.