Il y aussi autre chose. Quelque chose qui tient un peu de l'"écologie numérique".
Aujourd'hui, l'internet IPv4 a atteint un point de rupture. La pénurie d'adresses crée une barrière financière importante à l'arrivée de nouveaux acteurs, comme à la création de nouveaux services par les acteurs existants. Celui qui veut se lancer comme ISP avec, soyons modestes, 500 abonnés, il doit poser plus de 20 k EUR sur la table pour
acheter des adresses IPv4. Il n'a même pas un permier câble RJ45 avec ça. L'utilisateur final, "simple" particuler consommateur, le paye indirectement dans ses frais d'accès au service, dans son abonnement... Même chose pour n'importe quelle solution d'hébergement, SaaS, PaaS, truc-bidule-aaS, on a besoin d'adresses IPv4 pour faire tourner la machine. Celui qui veut faire héberger son serveur VPS pour avoir un cloud privé en ligne le comprend facilement, le "simple" particulier pas forcément, mais il le payera quand il utilisera un service sur internet, parce que les coûts de ces adresses, en fin de compte, lui seront facturés.
Loin de chez nous, il y a aussi des besoins qui se créent dans des pays où l'infrastructure décolle, beaucoup ne seront pas satisfaits pour cette simple raison, alors même que le matériel (souvent du refurbished) est disponible et que les compétences montent. Depuis la France, on a le droit de s'en moquer, mais bon...
L'économie de l'Internet dépend de plus en plus, en fin de compte, de la rareté d'une ressource *immatérielle*, qu'on sait parfaitement aujourd'hui remplacer (par IPv6).
Pour le particulier, c'est un peu comme démarrer le lave-linge à 1h du matin plutôt qu'à 19h. Si on est en tarif de base (pas HP/HC), ça ne change pas un pouillème sur la facture d'électricité, mais ça aide à lisser la consommation, donc peut être à éviter aux distributeurs d'acheter du courant au prix fort ou de construire une nouvelle centrale, et donc de voir les prix sur le long terme continuer à augmenter.
Fin de la minute d'évangélisation, désolé