Nous venons de voir qu'au niveau physique, le débit max "utilisateur" atteignable était de 167,904 mbit/s.
Mais il existe d'autres contraintes, cette fois-ci, côté mobile. Les mobiles sont classifiés en catégorie suivant leur débit max DL & UL, le support de tel ou tel type de mimo etc...
Les plus répandus en France sont de catégorie 3 (100/50) et catégorie 4 (150/50).
Intéressons nous donc maintenant au mobile catégorie 4 au prisme de la norme.
Chapitre 4.1 Rel 10, dernière version
http://www.3gpp.org/DynaReport/36306.htmLe nombre maximal de bits qu'un mobile catégorie 4 est capable de recevoir en 1 ms au niveau de la couche transport est de 150752 bits. La taille du transport block max au niveau mobile détermine la taille max que peut s'échanger la couche physique et la couche transport en 1 ms en utilisant un mobile catégorie 4, ce qui donne un débit max de 150,752 mbit/s.
En d'autres termes, on s'aperçoit donc qu'un mobile cat4 n'est pas capable d'utiliser toutes les ressources de la couche physique allouable par l'eNodeB dans le cas où le CFI vaut 1, par contre cela devient vrai si le CFI vaut 3 (mais dans ce cas, c'est le eNodeB qui devient limitant).
Une petite polémique a eu lieu à une époque sur certains speedtests qui fleurissaient sur les réseaux sociaux. En effet, plusieurs copies d'écran montraient des débits très proche de 150 mbit/s (148 mbit/s, si mon souvenir est bon) et c'était presque devenu un sport national de produire le speedtest le plus valorisant.
Malheureusement, ces outils, que ce soient speedtest, sensorly, 4GMark ou degrouptest pour ne citer que les plus utilisés, donnent le débit "utilisateur" au delà de la couche3, et pas celui de la couche physique. Ces applications mesurent le débit moyen de données utiles transférées entre un serveur et un mobile et ce débit ne comprend donc pas les bits utilisés au niveau de la couche 1/2 et 3.
Au niveau mobile, nous allons avoir en plus de l'overhead IP introduit par TCP/IP, la couche RLC/MAC et la couche PDCP. La couche PDCP permet la compression des entêtes IP (RoHC), mais si je me souviens bien, ce n'est actif que pour les petits paquets (là où le gain est spectaculaire), et rlc/mac + pdcp, c'est "négligeable" par rapport à l'overhead IP.
L'overhead IP théorique doit être facile à calculer sur une MTU de 1500. Mais comme je n'ai pas les chiffres en tête des headers IPv4, du CRC etc... je me suis contenté de retrouver des tests de vivien sur les premières offres 100 mbit/s de Free
https://lafibre.info/1gb-free/premiers-tests-de-debit-de-loffre-free-ftth-sur-paris/94 mbit/s stable pour 100 mbit/s de la couche physique ----> 6%
Il suffit donc de retirer environ 6% aux débits physiques max pour obtenir le débit utilisateur normalement mesurable par ce type d'application.
Dans le cas où le CFI vaut :
- 1 = le débit max est d'environ 142 mbit/s (150, 752 * 0,94 = 141,70)
- 3 = le débit max est d'environ 131 mbit/s (139,104 mbit/s * 0,94 = 130, 75)
Ensuite, bien sur, interviendra la stabilité et la qualité du lien radio, la charge de la cellule, etc... toutes choses qui feront que ces débits seront de toute façon rarement atteints.
Voilà, pour l'instant, je vais en rester là sur cette présentation de la couche physique, et j'essaierai de pondre plus ou moins régulièrement des petits sujets de ce genre pour animer un peu l'aspect technique des réseaux mobiles.
En attendant, si vous avez des questions, n'hésitez pas.