Je note donc que tu es chirurgien (et pas vétérinaire, la distinction est importante), et je m'abstiendrai d'en tirer des conclusions générales relatives à l'arrogance dont tu sembles faire preuve à mon égard .
Je ne vois pas ce que j'ai détourné, j'ai simplement réagi à tes affirmations qui me semblaient à tout le moins très prématurées (à moins peut-être que tu n'aies toi même suivi ce sujet de près indépendamment de l'article de la presse "grand public" ici cité?). Je n'ai également jamais dit que tu avais affirmé une "cause évidente", j'ai dit que le ton de ton premier message était très affirmatif (et je note que celui-ci l'est beaucoup moins déjà: "il est tout à fait envisageable...", "ce qui peut être...").
Il serait peut-être bon de lire plus attentivement ce que j'écris, et je vais donc répéter ici que ma remarque n'avait d'autre but que d'apporter un peu de tempérance dans un message qui m'a paru un peu "expéditif"; sans que j'émette la moindre opinion sur quoi que ce soit d'autre (ce que j'ai d'ailleurs souligné dans ma réponse à chantoine, laquelle me semblait limpide).
Un message qui t'a paru expéditif? C'est toi qui dit ça alors que ta première phrase en réponse à mon message est de parler "de psychologie bovine de comptoir"??
Je suis chirurgien, oui, profession médicale, comme vétérinaire, et je ne vois pas en quoi je serai mal positionné pour discuter de ces cas... En tout cas un peu plus que toi qui n'a a priori pas fait état de quelconques connaissances médicales. Pro tips : la médecine humaine et vétérinaire ont plein de choses en commun, tant sur la physiologie, que la chirurgie, voire l'anatomie. On fait de l'anatomie comparée, on travaille aussi sur des animaux avant de passer à l'humain, etc. etc. Je vais te la faire longue, mais n'importe quel spécialiste médecin ou vétérinaires sera compétent pour parler de ces cas, on n'est pas enfermé dans notre spécialité et nos connaissances dépassent bien le cadre de celle-ci (cadre souvent faussement perçu restrictif par les personnes extérieures qui ne connaissent pas le domaine et qui en concluent ça à tord, mais on bien obligé d'apprendre comment fonctionne le corps en général et même en détail avant de se focaliser sur sa spécialité), d'une part, et d'autre part l'EBM ça nous permet aussi de savoir si un raisonnement/une hypothèse même en dehors de notre spécialité est biaisé ou pas, bien formulée ou pas, une étude bien montée ou pas. Or là, j'ai fait quand même état d'un nombre de biais importants qu'il me paraît indispensable de ne pas ignorer, alors même que les informations fournies sont ténues... Alors j'ose même pas imaginer si on rentre dans les détails.
En tout cas, pour l'instant, à part vociférer et jeter l'anathème, je ne t'ai pas vu apporter le moindre contre argument médical sauf à te retrancher derrière un "on connait rien de l'histoire donc on ne peut rien conclure". On ne parle pas de conclure mais de formuler des hypothèses ou identifier des pistes de biais qui pourraient influencer les résultats ou les observations. C'est ce qu'on fait dès le départ avant même de savoir quelle conclusion on va obtenir : construire une hypothèse, construire un protocole qui puisse la tester de manière indépendante sans la moins d'influence des facteurs environnementaux (au sens large) ou parasites. Le point que j'ai relevé (et que tu qualifies de "comptoir" manifestement sans savoir de quoi tu parles) est (et je me répète) sans conteste un facteur d'influence ENORME sur les résultats qui n'est pas évoqué et qui doit être pris en compte pour une étude un minimum respectueuse des gold standard ou des bonnes pratiques... Tout comme le fais de se restreindre à une cause unique et bien identifiée (alors qu'il se pourrait bien que ça soit multi-factoriel), avec une temporalité basée sur une simple coïncidence (jusqu'à preuve du contraire). Tu en penses que tu veux, mais après tout je connais mon domaine, je connais comment on monte une étude, je sais identifier des biais (dont le tien de qualifier mon hypothèse de "comptoir" et de m'opposer comme seul contre-argument un propos rapporté de l'agriculteur, sans plus de vérification sur le bien fondé de cette affirmation)... Je t'en prie, refais-nous donc 40 lignes de circonvolution et d'explication de textes relativement stériles, mais c'est pas à moi que tu la feras...
Je te remercie par ailleurs pour le petit cours sur l'effet placebo, que je connais (ainsi que son pendant négatif, que j'ai évoqué). Petite remarque sur la temporalité: celle de la baisse de production de lait semble connue et bien documentée, elle doit donc être facile à corroborer.
Ah bon? Source? Parce que tu penses que la baisse de production de lait est forcément l'événement inaugural? Encore un biais. Qui te dis que le cheptel ne présentait pas des signes mineurs précurseurs et n'ayant pas été relevé par l'agriculteur et/ou corroboré par un ou plusieurs véto? C'est connu, on peut croire sur parole ce qui est écrit ou dit sans vérification, et forcément rien n'a pu leur échapper, c'est évident.
En tout cas, rien ne l'indique dans les faits, et une coïncidence (ou en tout cas un enchaînement d'événements perçus comme tel) n'est pas une preuve de lien de cause à effet!
Donc non, rien n'est plus difficile à corroborer (sinon je crois qu'il y a un expert qui veut bien de ton génie pour l'aider
)
Enfin je te serai reconnaissant de m'indiquer de quel "biais" mes propos sont entachés (et le lien que tu fais entre mes propos et ceux de l'éleveur, car personnellement je n'en ai fait aucun et n'en avais aucunement l'intention); ou quel raisonnement médical j'ai développé (re: "article refusé direct"), car je ne crois pas non plus en avoir évoqué le moindre.
Je pense en avoir déjà relevé quelques uns ci dessous, dans différents messages.
J'ai "retoqué" (je préfère le terme "réagi à") tes propos car ils ne sont que pure spéculation de PMU (pour reprendre ta propre comparaison) à ce stade, et il me semble que ça devrait être évident à ton esprit érudit: le reconnaître sans chercher à m'éblouir de ta science serait sans doute déjà une marque d'honnêteté intellectuelle
et sur la base de quoi (connaissances, études, etc.) tu peux retoquer mes propos? Enfin, plus exactement une hypothèse qui clairement a une influence sur l'observation (déjà expliqué plusieurs fois)... J'attends toujours le contre argument... Que tu ne veuilles rien en conclure, OK, on est d'accord, j'en fais autant, mais que tu puissent rejeter un fait connu qui peut avoir une influence hypothétique (dans le sens statistique du terme et dont il faut tester la réalité ou pas), alors que tu n'as pas les connaissances pour, il faut au moins te justifier par des contre-arguments ; personne ne te blâme pas pour ne pas avoir les connaissances nécessaires pour traiter du domaine, mais plutôt pour tes attaques péremptoires malgré ton ignorance manifeste du sujet. Donc plutôt que d'insulter, tu contre-argumentes avec de la science ou de la médecine étayée. C'est comme ça que ça se passe dans le domaine auquel tu souhaites te frotter (c'était le sens de mes remarques sur le fonctionnement des revues médicales, je pourrais rentrer plus dans les détails mais c'est pas vraiment le sujet ici et ça deviendrait overkill).