Comment arrive-t-on à ne pas avoir de brouillages entre 2 cellules, si elles utilisent les mêmes fréquences? Là, ça me dépasse. J'aimerai bien une piste pour pouvoir me renseigner...
Leon.
Bonjour ;
Une tentative d’explication (simplifiée) sur la gestion des interférences entre 2 cellules radio LTE utilisant la même bande de fréquence :
Il faut d’abord distinguer les canaux physiques de transport de données (PDSCH, PUSCH, voir le glossaire qu’à rédigé Eruditus), les canaux de contrôle / signalisation (PDCCH, PBCH, PUCCH, PRACH…. ) et les canaux/signaux fournissant les informations de synchronisation et de références (identifiants et caractéristiques de la cellule radio) : (CRS, DRS, DMRS, SRS). Ces derniers sont les plus importants pour le fonctionnement du réseau : ils permettent d’éviter que les divers abonnés d’une cellule se perturbent mutuellement en èmettant au même instant ou en se chevauchant sur les mêmes fréquences.
1) Pour les canaux transportant les données de et vers l’abonné (PDSCH, PUSCH) et à un moindre degré pour les canaux de contrôle, il n’y avait dans les premières versions de la norme LTE (rel 8 et 9) que peu de moyens mis en œuvre pour prévenir les interférences entre cellules : Le « power control » pour éviter d’èmettre un signal trop fort quand ce n’est pas utile et qqs techniques de réservation statique ou semi-statique de ressources (sous porteuses radio) négociées entre 2 eNode B voisins (via l’interface X2) pour préserver les abonnés situés en limite de cellule (technique de « Fractional Frequency Reuse « FFR ») :
Typiquement un eNode B utilise certaines sous porteuses pour èmettre à niveau faible vers les abonnés situés en coeur de cellule, alors que l’eNode B voisin utilise ces mêmes fréquences pour èmettre (ou recevoir) vers les abonnés en périphérie de cellule et réciproquement (rappel : il y a 1200 sous-porteuses utilisables dans une bande de fréquence LTE de 20 MHz).
Pour ces canaux de donnée, on joue aussi sur le fait qu’on attribue peu de ressources (peu de PRB/ sous-porteuses) aux abonnés en limite de cellule, ce qui fait qu’ils ont statistiquement moins de chance de se voir attribuer les mêmes ressource radio qu’un autre abonné dans la même zone géographique dans la cellule mitoyenne ; si chacun n’a que 5 % des ressources radio la probabilité que 2 abonnés utilisent la même ressource (PRB) au même moment est très faible.
La contrepartie est des débits très faibles en limite de cellule (moins de 10 % du débit en zone centrale).
Il y a aussi des moyens de mitigation grâce aux protocoles de détection et correction d’erreur (Turbo-codes, HARQ), si un abonné à un taux d’erreur trop élevé, on lui attribuera d’autres ressources radio (PRB) pour les sous-trames suivantes (en LTE, les ressources radio sont réattribuées dynamiquement toutes les ms).
Avec les releases 10, 11 et 12 de la norme des techniques plus sophistiquées (eICIC déjà citée) sont apparues et commencent à être introduites dans les réseaux mobiles (upgrade SW). Elles sont complexes, basées sur une négociation dynamique des ressources entre eNode B (et je ne les maîtrise pas bien).
Elles visent aussi à permettre dans un même réseau la cohabitation entre les grosses cellules (macro) et de petites cellules (femto, pico, metro) incluses dans les grandes. Elles supposent pour bien fonctionner que toutes les cellules du réseau soient synchronisées : èmettent le début de chaque sous trame (TTI) au même instant, à qqs µs près.