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WiFi => Discussion démarrée par: vivien le 28 janvier 2021 à 21:51:45
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La bande de 6 Ghz est l'équivalent de la bande 3,5 Ghz en 5G : Elle permet d'augmenter significativement le débit, avec des canaux de 160 MHz et surtout très peu d'interférences.
En Amérique du Nord, c'est par moins de 1 200 MHz qui est réservé au Wi-Fi 6E (bande de fréquence comprise entre 5,925 GHz et 7,125 GHz, découpée en 7 canaux super-larges de 160 Mhz).
(https://lafibre.info/images/5g/201903_etsi_bande_haute_frequences_6ghz_1.webp)
Attribution du haut de la bande de fréquence 6 GHz en Europe
La bande de fréquence entre 6,425 GHz et 7,125 GHz est à l’ordre du jour de la Conférence mondiale des radiocommunications 2023 (CMR-23) (https://www.anfr.fr/toutes-les-actualites/actualites/la-mise-en-place-de-la-preparation-europeenne-de-la-cmr-23/) en Région 1 1 (l'Europe, l'Afrique, l'ancienne Union soviétique, la Mongolie et le Moyen-Orient à l'ouest du golfe Persique, y compris l'Irak).
La conférence devra décider entre :
- Une utilisation pour le Wi-Fi avec l’extension naturelle de la bande 5 935-6 425 MHz
- Une utilisation en 5G, car cette bande de fréquence est aussi à l’ordre du jour pour une éventuelle identification des systèmes mobiles (IMT).
Il faudra tenir compte des liaisons montantes vers des satellites de communication ou des liaisons hertziennes point à point qui utilisent ces fréquences.
Si l'usage mobile n'est pas possible à cause des perturbations engendrées pour les liens montant des satellites, ces fréquences pourraient revenir au Wi-Fi, la faible puissance de 200 mW du Wi-Fi limitant fortement le risque de perturbation.
On aurait alors en Europe un maximum de 1 200 MHz sur la bande de fréquence comprise entre 5,925 GHz et 7,125 GHz, découpée en 7 canaux super-larges de 160 Mhz.
Carte des fréquences selon les pays : (source : Wi-Fi Alliance)
(https://lafibre.info/images/5g/202501_wi-fi_alliance_carte_6ghz.jpg)[/size]
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Hello,
La “lettre ouverte” à laquelle s’est joint le CTO d’Orange est sans équivoque.
(cliquez sur la miniature ci-dessous - le document est au format PDF)
(https://lafibre.info/images/5g/202505_gsma_attribution_haut_bande_6ghz_aux_operateurs_mobile.webp) (https://lafibre.info/images/5g/202505_gsma_attribution_haut_bande_6ghz_aux_operateurs_mobile.pdf)
Source : https://www.gsma.com/connectivity-for-good/spectrum/wp-content/uploads/2025/05/6-GHz-CTO-letter.pdf
Elle contredit les informations contenues dans ces articles :
- Orange explique pourquoi le Wi-Fi 6 GHz a été retiré des nouvelles Livebox 7 et S (https://www.numerama.com/tech/1948125-orange-explique-pourquoi-le-wi-fi-6-ghz-a-ete-retire-des-nouvelles-livebox-7-et-s.html)
- Wifi 7 : Orange peut remettre le 6Ghz "à tout moment" (https://universlivebox.com/wifi-7-orange-peut-remettre-le-6ghz-a-tout-moment/)
Il semblerait donc que ce soit un choix délibéré et conscient de forcer la main aux institutions européennes.
Qu’en pensez-vous ?
Donnez votre avis !!
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On avait déjà évoqué le point sur le fait que l'intérêt d'Orange est que le haut de la bande 6 GHz (non encore attribué en Europe) revienne aux opérateurs (pour la 5G/6G) et non pour le Wi-Fi :
La suppression de la bande 6 GHz est porté selon moi par plusieurs points : (tous n'ont pas été donné en conférence de presse, cela n'engage que moi)
- La bande 6 GHz dégrade la portée de la bande 5 GHz et donc les débits quand on n'est pas dans la même pièce que la box
- La bande 6 GHz augmente la consommation énergétique de plusieurs watts.
- La bande 6 GHz augmente le cout de la box et de la bande 5 GHz qui doit être filtrée pour exclure le 6 GHz
- La bande 6 GHz augmente le bilan carbone de fabrication de la box
- Des arbitrages vont avoir lieu sur le haut de la bande 6 GHz en Europe (aujourd'hui c'est une bande inutilisée) et je pense qu'Orange préfère qu'elle soit attribuée aux opérateurs mobiles plutôt qu'au Wi-Fi comme en Amérique du Nord.
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C'est très bien tout ça mais quel est le point de vue des "utilisateurs" de cette nouvelle Livebox 7 wifi 7? Les débits sont bons sur les équipements compatibles wifi 7 ou pas? Et sur les autres équipements, c'est aussi mauvais que certains le prétendent ou pas? Dans quelles conditions d'utilisation? etc..etc...
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Pour avoir testé le wifi de la LB7W7 pendant plusieurs jours (5Ghz only, sans MLO), RAS pour ma part. Après je n'ai pas moyen de comparaison par rapport à l'ancienne LB7.
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Hello,
C’est assez simple à expliquer :
- La bande 2,4 GHz est encombrée par divers appareils, du four à micro-ondes aux dongles propriétaires de manettes de jeux, ce qui entraîne une saturation importante.
- La bande 5 GHz est également encombrée par de nombreux appareils bruyants, tels que les anciens réseaux Wi-Fi 802.11a, n et ac phase 1, qui doivent partager le temps d’émission, même s’ils ne sont pas toujours les mieux placés pour communiquer efficacement.
- La bande 6 GHz permet aux intervenants d’utiliser l’OFDMA, leur permettant de parler simultanément tout en restant intelligibles. De plus, ils peuvent se coordonner efficacement grâce à des techniques telles que le BSS coloring. De plus, elle n’est pas limitée par la nécessité de maintenir la compatibilité avec d’autres systèmes, car elle est actuellement exclusivement utilisée pour le Wi-Fi 6E et le Wi-Fi 7, sans interférence des caméras radio propriétaires à 5 GHz ou autres.
Donc, en comparant les trois bandes, laquelle est la plus susceptible d’offrir la meilleure QoS, ou pour reprendre le terme technique, la meilleure Goodput ?
Le Wi-Fi en 6 GHz est donc bien plus stable et constant. Il ne varie pas en mode girouette comme le Wi-Fi en 5 GHz, surtout dans les appartements ou les zones densément peuplées.
C'est très bien tout ça mais quel est le point de vue des "utilisateurs" de cette nouvelle Livebox 7 wifi 7? Les débits sont bons sur les équipements compatibles wifi 7 ou pas? Et sur les autres équipements, c'est aussi mauvais que certains le prétendent ou pas? Dans quelles conditions d'utilisation? etc..etc...
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Je ne comprends pas cette relocation dans une zone ne mentionnant pas les opérateurs.
Serait-il possible de mettre en avant les communications assumées d’Orange dans la section qui lui est dédiée ?
Hello,
La “lettre ouverte” à laquelle s’est joint le CTO d’Orange est sans équivoque.
https://www.gsma.com/connectivity-for-good/spectrum/wp-content/uploads/2025/05/6-GHz-CTO-letter.pdf
Elle contredit les informations contenues dans ces articles :
https://www.numerama.com/tech/1948125-orange-explique-pourquoi-le-wi-fi-6-ghz-a-ete-retire-des-nouvelles-livebox-7-et-s.html
https://universlivebox.com/wifi-7-orange-peut-remettre-le-6ghz-a-tout-moment/
Il semblerait donc que ce soit un choix délibéré et conscient de forcer la main aux institutions européennes.
Qu’en pensez vous ?
donnez vous avis !!
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Il n'y a pas de revirement d'Orange et cela concerne tous les opérateurs. Si la lettre mentionne Orange, c'est que c'est l'opérateur le plus actif dans les instances internationales, mais les opérateurs Bouygues, SFR et Free sont également pour une attribution de la bande aux opérateurs, comme c'est envisagé depuis 5 ans.
La région 1 (l'Europe, l'Afrique, l'ancienne Union soviétique, la Mongolie et le Moyen-Orient à l'ouest du golfe Persique, y compris l'Irak) a dès le début décidé de ne pas toute la bande 6 GHz au Wi-Fi, car si l'usage du Wi-Fi augmente, c'est également le cas des fréquences allouées aux opérateurs mobiles. On s'est donc laissé le temps pour décider où va aller le haut de la bande 6 GHz.
Bien sûr, chacun tente de faire du lobbying de son côté, les opérateurs pour avoir le haut de la bande, le Wi-Fi Alliance pour que le Wi-Fi puisse utiliser la bande.
Ce qui va être décisif, ce sont les besoins futurs.
Le bas de la bande 6 GHz reste dans tous les cas attribué pour le Wi-Fi, la décision à prendre ne concerne que le haut de la bande de fréquence 6 GHz, aujourd'hui inutilisé.
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Voici la traduction du texte en français :
Action essentielle pour l'avenir mobile de l'Europe
Les opérateurs de télécommunications européens, signataires de cette lettre, s'engagent à soutenir le leadership technologique mondial de l'Europe en développant et en investissant dans les infrastructures, à condition que les ressources spectrales nécessaires soient mises à disposition, et demandent des mesures essentielles pour garantir l'avenir de la connectivité numérique mobile en Europe.
• En tant qu'opérateurs de télécommunications européens de premier plan, nous exhortons l'Europe à mettre à disposition l'intégralité de la bande supérieure de 6 GHz pour la téléphonie mobile, au bénéfice de l'économie et de la société européennes.
• La bande supérieure de 6 GHz représente une opportunité cruciale pour le lancement de la 6G en Europe et devrait faire partie intégrante de la future infrastructure mobile européenne.
La compétitivité économique et la souveraineté futures de l'Europe dépendent d'une connectivité numérique rapide, fiable et sécurisée. Elle est au cœur de notre société civile, de notre industrie et de nos entreprises, ainsi que de nos efforts pour atteindre les objectifs climatiques.
Les opérateurs de télécommunications européens restent déterminés à développer et à investir pour l'avenir, en fournissant la connectivité qui soutient les utilisateurs mobiles, les objectifs économiques, la productivité et l'emploi en Europe.
Les décisions et l'approche stratégique adoptées par l'Europe concernant la bande supérieure des 6 GHz auront des conséquences profondes et durables sur la capacité du secteur européen des télécommunications à assurer cet avenir.
Avec l'augmentation des demandes de capacité spectrale actuelle et l'arrivée imminente de services futurs, dont la 6G, il est essentiel que l'intégralité de la bande supérieure des 6 GHz (6,425-7,125 GHz) soit mise à disposition des réseaux mobiles.
La téléphonie mobile devrait à elle seule contribuer à 8,4 % du PIB mondial d'ici 20301. Sans accès à la bande supérieure des 6 GHz, l'impact de la téléphonie mobile sur la croissance du PIB sera considérablement réduit.
La bande 6 GHz devrait jouer un rôle important dans le déploiement des services 6G de nouvelle génération en Europe. L'intégralité de la bande supérieure des 6 GHz serait nécessaire, même pour les premières implémentations 6G en Europe.
Nous restons préoccupés par le fait que les acteurs américains continuent de rechercher l'accès à la bande supérieure des 6 GHz pour le Wi-Fi, malgré la récente disponibilité d'un nouveau bloc de 480 MHz, largement inutilisé, dans la bande inférieure des 6 GHz, expressément réservé à cet effet. Les opérateurs de télécommunications sont les principaux fournisseurs de services Wi-Fi aux consommateurs et aux entreprises européens, et nous ne prévoyons aucune pénurie de spectre Wi-Fi, actuelle ou future.
Si la décision de mettre la bande supérieure des 6 GHz à la disposition des opérateurs mobiles européens est retardée, tandis que les intérêts technologiques américains sont autorisés à s'assurer une capacité supplémentaire de 6 GHz, la compétitivité de l'Europe serait menacée. Cela étoufferait le potentiel économique futur des entreprises et de la société européennes et, à terme, éroderait l'influence de l'Europe sur son propre avenir numérique et sa compétitivité mondiale.
Enrico Letta a clairement souligné dans son récent rapport « Mieux qu'un marché (https://www.consilium.europa.eu/media/ny3j24sm/much-more-than-a-market-report-by-enrico-letta.pdf) » que le développement de la 5G et de la 6G en Europe est stratégiquement important, soulignant le rôle crucial de la bande supérieure des 6 GHz.
La technologie radio mobile dans la bande 6 GHz étant conçue pour fonctionner avec des porteuses de 200 MHz, l'allocation de fréquences inférieures à 600 MHz pour l'IMT empêcherait les réseaux de fonctionner efficacement et de maximiser les avantages des services. Sans la pleine disponibilité de la bande supérieure de 6 GHz pour les réseaux mobiles, les futurs services 6G dans cette bande seraient considérablement limités et, à terme, compromettraient la capacité de l'Europe à jouer un rôle de premier plan dans le déploiement de la 6G. L'écosystème mondial de la 6G serait également fragmenté, empêchant l'Europe de bénéficier d'économies d'échelle.
Parallèlement, le trafic des réseaux mobiles continue de croître d'année en année. Les opérateurs européens prévoient que les réseaux mobiles urbains utilisés par les particuliers et les entreprises atteindront des niveaux de saturation d'ici 2030. Compte tenu des projections actuelles de croissance du trafic, le spectre mobile existant sera nécessaire pour soutenir les services 5G et ne serait pas disponible pour le lancement de la 6G.
Le rapport « Vision 6G » du Groupe pour la politique du spectre radioélectrique (RSPG) expose son intention de recommander des bandes de fréquences à la Commission européenne pour permettre le lancement de la 6G.
Deux possibilités s'offrent à nous :
1. Trouver de nouvelles fréquences pour la téléphonie mobile lors de la Conférence mondiale des radiocommunications de 2027 (CMR-27), par exemple dans la bande 7-8 GHz.
2. Utiliser la bande supérieure des 6 GHz pour le lancement de la 6G en Europe.
Le RSPG a déjà reconnu les défis posés par le nouveau spectre mobile lors de la CMR-27 en Europe : « En raison des usages stratégiques européens, la CEPT s’est opposée, lors de la CMR-23, à l’étude des bandes de fréquences listées dans l’AI 1.7 de la CMR-27, à l’exception de la bande 7 125-7 250 MHz. Cette position et les usages stratégiques européens qui restent valables auront un impact sur les futures positions à élaborer pour la CMR-27.»
Compte tenu de ces défis, l’utilisation de la totalité de la bande supérieure de 6 GHz pour les déploiements mobiles macrocellulaires pleine puissance est le seul moyen pour l’Europe d’assurer sa connectivité numérique à l’horizon 2030.
Le document en Anglais :
(cliquez sur la miniature ci-dessous - le document est au format PDF)
(https://lafibre.info/images/5g/202505_gsma_attribution_haut_bande_6ghz_aux_operateurs_mobile.webp) (https://lafibre.info/images/5g/202505_gsma_attribution_haut_bande_6ghz_aux_operateurs_mobile.pdf)
Source : https://www.gsma.com/connectivity-for-good/spectrum/wp-content/uploads/2025/05/6-GHz-CTO-letter.pdf
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Orange est le seul signataire français, il s’agit donc d’une position d’Orange.
Cette actualité d’Orange devrait être mise en avant dans la section dédiée à cet opérateur.
De plus, les publications sur l’utilisation d’Internet, également issues d’instances européennes, indiquent que 83 à 88 % de la consommation de données Internet se fait via des connexions fixes (comme le DSL et la fibre).
Cela justifie également le besoin croissant de bande passante sur le Wi-Fi.
Voici la traduction du texte en français :
Action essentielle pour l'avenir mobile de l'Europe
Les opérateurs de télécommunications européens, signataires de cette lettre, s'engagent à soutenir le leadership technologique mondial de l'Europe en développant et en investissant dans les infrastructures, à condition que les ressources spectrales nécessaires soient mises à disposition, et demandent des mesures essentielles pour garantir l'avenir de la connectivité numérique mobile en Europe.
• En tant qu'opérateurs de télécommunications européens de premier plan, nous exhortons l'Europe à mettre à disposition l'intégralité de la bande supérieure de 6 GHz pour la téléphonie mobile, au bénéfice de l'économie et de la société européennes.
• La bande supérieure de 6 GHz représente une opportunité cruciale pour le lancement de la 6G en Europe et devrait faire partie intégrante de la future infrastructure mobile européenne.
La compétitivité économique et la souveraineté futures de l'Europe dépendent d'une connectivité numérique rapide, fiable et sécurisée. Elle est au cœur de notre société civile, de notre industrie et de nos entreprises, ainsi que de nos efforts pour atteindre les objectifs climatiques.
Les opérateurs de télécommunications européens restent déterminés à développer et à investir pour l'avenir, en fournissant la connectivité qui soutient les utilisateurs mobiles, les objectifs économiques, la productivité et l'emploi en Europe.
Les décisions et l'approche stratégique adoptées par l'Europe concernant la bande supérieure des 6 GHz auront des conséquences profondes et durables sur la capacité du secteur européen des télécommunications à assurer cet avenir.
Avec l'augmentation des demandes de capacité spectrale actuelle et l'arrivée imminente de services futurs, dont la 6G, il est essentiel que l'intégralité de la bande supérieure des 6 GHz (6,425-7,125 GHz) soit mise à disposition des réseaux mobiles.
La téléphonie mobile devrait à elle seule contribuer à 8,4 % du PIB mondial d'ici 20301. Sans accès à la bande supérieure des 6 GHz, l'impact de la téléphonie mobile sur la croissance du PIB sera considérablement réduit.
La bande 6 GHz devrait jouer un rôle important dans le déploiement des services 6G de nouvelle génération en Europe. L'intégralité de la bande supérieure des 6 GHz serait nécessaire, même pour les premières implémentations 6G en Europe.
Nous restons préoccupés par le fait que les acteurs américains continuent de rechercher l'accès à la bande supérieure des 6 GHz pour le Wi-Fi, malgré la récente disponibilité d'un nouveau bloc de 480 MHz, largement inutilisé, dans la bande inférieure des 6 GHz, expressément réservé à cet effet. Les opérateurs de télécommunications sont les principaux fournisseurs de services Wi-Fi aux consommateurs et aux entreprises européens, et nous ne prévoyons aucune pénurie de spectre Wi-Fi, actuelle ou future.
Si la décision de mettre la bande supérieure des 6 GHz à la disposition des opérateurs mobiles européens est retardée, tandis que les intérêts technologiques américains sont autorisés à s'assurer une capacité supplémentaire de 6 GHz, la compétitivité de l'Europe serait menacée. Cela étoufferait le potentiel économique futur des entreprises et de la société européennes et, à terme, éroderait l'influence de l'Europe sur son propre avenir numérique et sa compétitivité mondiale.
Enrico Letta a clairement souligné dans son récent rapport « Mieux qu'un marché (https://www.consilium.europa.eu/media/ny3j24sm/much-more-than-a-market-report-by-enrico-letta.pdf) » que le développement de la 5G et de la 6G en Europe est stratégiquement important, soulignant le rôle crucial de la bande supérieure des 6 GHz.
La technologie radio mobile dans la bande 6 GHz étant conçue pour fonctionner avec des porteuses de 200 MHz, l'allocation de fréquences inférieures à 600 MHz pour l'IMT empêcherait les réseaux de fonctionner efficacement et de maximiser les avantages des services. Sans la pleine disponibilité de la bande supérieure de 6 GHz pour les réseaux mobiles, les futurs services 6G dans cette bande seraient considérablement limités et, à terme, compromettraient la capacité de l'Europe à jouer un rôle de premier plan dans le déploiement de la 6G. L'écosystème mondial de la 6G serait également fragmenté, empêchant l'Europe de bénéficier d'économies d'échelle.
Parallèlement, le trafic des réseaux mobiles continue de croître d'année en année. Les opérateurs européens prévoient que les réseaux mobiles urbains utilisés par les particuliers et les entreprises atteindront des niveaux de saturation d'ici 2030. Compte tenu des projections actuelles de croissance du trafic, le spectre mobile existant sera nécessaire pour soutenir les services 5G et ne serait pas disponible pour le lancement de la 6G.
Le rapport « Vision 6G » du Groupe pour la politique du spectre radioélectrique (RSPG) expose son intention de recommander des bandes de fréquences à la Commission européenne pour permettre le lancement de la 6G.
Deux possibilités s'offrent à nous :
1. Trouver de nouvelles fréquences pour la téléphonie mobile lors de la Conférence mondiale des radiocommunications de 2027 (CMR-27), par exemple dans la bande 7-8 GHz.
2. Utiliser la bande supérieure des 6 GHz pour le lancement de la 6G en Europe.
Le RSPG a déjà reconnu les défis posés par le nouveau spectre mobile lors de la CMR-27 en Europe : « En raison des usages stratégiques européens, la CEPT s’est opposée, lors de la CMR-23, à l’étude des bandes de fréquences listées dans l’AI 1.7 de la CMR-27, à l’exception de la bande 7 125-7 250 MHz. Cette position et les usages stratégiques européens qui restent valables auront un impact sur les futures positions à élaborer pour la CMR-27.»
Compte tenu de ces défis, l’utilisation de la totalité de la bande supérieure de 6 GHz pour les déploiements mobiles macrocellulaires pleine puissance est le seul moyen pour l’Europe d’assurer sa connectivité numérique à l’horizon 2030.
Le document en Anglais :
(cliquez sur la miniature ci-dessous - le document est au format PDF)
(https://lafibre.info/images/5g/202505_gsma_attribution_haut_bande_6ghz_aux_operateurs_mobile.webp) (https://lafibre.info/images/5g/202505_gsma_attribution_haut_bande_6ghz_aux_operateurs_mobile.pdf)
Source : https://www.gsma.com/connectivity-for-good/spectrum/wp-content/uploads/2025/05/6-GHz-CTO-letter.pdf
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Je vous laisse vous renseigner sur les propositions faite pour l’usage des 780 à 800 MHz de la partie haute de la bande des 6 GHz ainsi que les PIRE envisagées .
Les opérateurs signataires poussent pour le scénario 1 ( pas le 3)
https://www.gsma.com/connectivity-for-good/spectrum/wp-content/uploads/2024/09/GSMA_Mobile-Evolution-in-6-GHz.pdf
Il y aura un impact fort sur celle-ci du fait des règles d’émission stricts qui ont été défini pour le premier lot de 480 MHz :
https://www.arcep.fr/uploads/tx_gsavis/21-2184.pdf
De même le document du GSMA contient aussi la capture ci-joint , on voit clairement que l’usage fixe est majoritaire dans les pays développés d’où les besoins de ressources wifi.
Il n'y a pas de revirement d'Orange et cela concerne tous les opérateurs. Si la lettre mentionne Orange, c'est que c'est l'opérateur le plus actif dans les instances internationales, mais les opérateurs Bouygues, SFR et Free sont également pour une attribution de la bande aux opérateurs, comme c'est envisagé depuis 5 ans.
La région 1 (l'Europe, l'Afrique, l'ancienne Union soviétique, la Mongolie et le Moyen-Orient à l'ouest du golfe Persique, y compris l'Irak) a dès le début décidé de ne pas toute la bande 6 GHz au Wi-Fi, car si l'usage du Wi-Fi augmente, c'est également le cas des fréquences allouées aux opérateurs mobiles. On s'est donc laissé le temps pour décider où va aller le haut de la bande 6 GHz.
Bien sûr, chacun tente de faire du lobbying de son côté, les opérateurs pour avoir le haut de la bande, le Wi-Fi Alliance pour que le Wi-Fi puisse utiliser la bande.
Ce qui va être décisif, ce sont les besoins futurs.
Le bas de la bande 6 GHz reste dans tous les cas attribué pour le Wi-Fi, la décision à prendre ne concerne que le haut de la bande de fréquence 6 GHz, aujourd'hui inutilisé.
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Comme je l'ai dit, Orange est plus actif que Bouygues, Free et SFR dans les instances internationales.
Bouygues, Free et SFR partagent sans aucun doute le désir d'avoir de nouvelles fréquences mobiles au vu de l'explosion des débits mobiles et soutiennent la demande d'attribuer les fréquences 6 GHz aux opérateurs mobiles. On pourrait tenter de demander l'avis de Xavier Niel sur X.
Ton argument sur l'usage du fixe qui est majoritaire oublie de dire que le débit mobile croit plus rapidement que le débit fixe.
Il me semble légitime de se laisser un peu de temps pour voir où doivent aller ces fréquences pour être le plus efficace.
Tu as vu les arguments des opérateurs, l'autre camp a aussi de très bons arguments. Comme expliqué, le choix se fera en fonction des besoins. La bande 3,5 GHz sur le mobile et la bande basse 6 GHz sur le Wi-Fi a apporté de la capacité supplémentaire qui répond aux besoins actuels.
Les experts planchent sur les évolutions pour les 20 prochaines années et notamment de voir sur quelles fréquences la 6G pourront être lancée et les besoins à terme pour le Wi-Fi 8 ou 9. S'il est prévu d'avoir des canaux de 640 MHz, il faudra peut-être étendre un peu la bande 6 GHz pour avoir 640 MHz et proposer le reste aux opérateurs mobile.
Concernant le choix d'Orange de ne pas mettre de bande 6 GHz dans sa dernière Livebox, c'est un ensemble de facteurs comme je l'ai écrit. La position d'Orange pour l'attribution intégrale de la bande haute du 6 GHz aux opérateurs mobiles n'est pas récente et était déjà présente lors de la sortie de la Livebox 6.
Je ne sais pas si la position de la France sur ce sujet est arrêtée. Je ne serais pas étonné qu'une partie du spectre de la bande haute soit attribué aux opérateurs mobiles.
Orange est par ailleurs le plus grand fournisseur de point d'accès wifi en France : Orange n'est pas schizophrénie et n'a pas intérêt à avoir un Wi-Fi saturé. Orange juge que les évolutions futures font que ces fréquences seront mieux utilisées coté mobile que coté Wi-Fi. Par ailleurs, si ces fréquences sont attribuées aux opérateurs mobiles, cela sera contre rétributions avec des montants de plusieurs milliards d'euros, là où le Wi-Fi ne rapporte rien à l'état.
Les enchères sur la bande dès 3,5 GHZ ont rapporté 2,8 milliards d'euros en 2020, pour 15 ans (après, il faudra de nouveau payer).
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La croissance du fixed broadband est supérieure en termes de volume et de débit à cellle du mobile.
Ce choix stratégique des opérateurs est justifié par une qualité de service supérieure.
Cette préférence est en partie motivée par la crainte de l’arrivée d’opérateurs satellite qui pourraient rogner les marges importantes générées par le secteur fixe.
Cette tendance se retrouve dans les pays développés :
https://www.arcep.fr/cartes-et-donnees/nos-publications-chiffrees/observatoire-des-marches-des-communications-electroniques-en-france/t3-2024.html
Comme je l'ai dit, Orange est plus actif que Bouygues, Free et SFR dans les instances internationales.
Bouygues, Free et SFR partagent sans aucun doute le désir d'avoir de nouvelles fréquences mobiles au vu de l'explosion des débits mobiles et soutiennent la demande d'attribuer les fréquences 6 GHz aux opérateurs mobiles.
Ton argument sur l'usage du fixe qui est majoritaire oublie de dire que le débit mobile croit plus rapidement que le débit fixe.
Il me semble légitime de se laisser un peu de temps pour voir où doivent aller ces fréquences pour être le plus efficace.
Tu as vu les arguments des opérateurs, l'autre camp a aussi de très bons arguments. Comme expliqué, le choix se fera en fonction des besoins. La bande 3,5 GHz sur le mobile et la bande basse 6 GHz sur le Wi-Fi a apporté de la capacité supplémentaire qui répond aux besoins actuels.
Les experts planchent sur les évolutions pour les 20 prochaines années et notamment de voir sur quelles fréquences la 6G pourront être lancée et les besoins à terme pour le Wi-Fi 8 ou 9. S'il est prévu d'avoir des canaux de 640 MHz, il faudra peut-être étendre un peu la bande 6 GHz pour avoir 640 MHz et proposer le reste aux opérateurs mobile.
Concernant le choix d'Orange de ne pas mettre de bande 6 GHz dans sa dernière Livebox, c'est un ensemble de facteurs comme je l'ai écrit. La position d'Orange pour l'attribution intégrale de la bande haute du 6 GHz aux opérateurs mobiles n'est pas récente et était déjà présente lors de la sortie de la Livebox 6.
Je ne sais pas si la position de la France sur ce sujet est arrêté. Je ne serais pas étonné qu'une partie du spectre de la bande haute soit attribué aux opérateurs mobiles.
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Donc 6 GHz, ça tire trop court en WiFi (ça ne dépasse pas une pièce avec des murs en placo) mais ça serait utile en GSM avec une antenne en haut d'un immeuble de 20-30m ? ::) Une mauvaise blague clairement !
C'est juste la vielle rengaine des telcos qui veulent récupérer le marché des réseaux d'entreprises... Ils ont déjà tenter le coup avec la 5G, quels sont les résultats ? Combien de réseaux privés ont été déployés et avec quels bénéfices par rapport à du WiFi ?
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Donc 6 GHz, ça tire trop court en WiFi (ça ne dépasse pas une pièce avec des murs en placo) mais ça serait utile en GSM avec une antenne en haut d'un immeuble de 20-30m ? ::) Une mauvaise blague clairement !
C'est juste la vielle rengaine des telcos qui veulent récupérer le marché des réseaux d'entreprises... Ils ont déjà tenter le coup avec la 5G, quels sont les résultats ? Combien de réseaux privés ont été déployés et avec quels bénéfices par rapport à du WiFi ?
complètement d'accord, déjà que les 3 Ghz ne passent pas à l'intérieur pour les opérateurs mobile, alors à 7 Ghz , il faudrait des antennes tous les 300m, ça peut servir à la défense mais pas plus côté investissements.
Qu'ils se contentent directement de leur bande 26 Ghz, il y a plein de choses à développer là dedans.
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Donc 6 GHz, ça tire trop court en WiFi (ça ne dépasse pas une pièce avec des murs en placo) mais ça serait utile en GSM avec une antenne en haut d'un immeuble de 20-30m ? ::) Une mauvaise blague clairement !
À noter qu'il y a la bande 26 GHz pour la 5G qui pourrait arriver.
Là oui, là la portée est limitée.
- l'Amérique et l'Asie cela va 26,5 à 29,5 GHz.
- l'Europe, c'est de 24,25 à 27,5 GHz, mais cela pourrait être limité aux fréquences communes avec l'Amérique : de 26,5 à 27,5 GHz.
Vous pouvez voir les expérimentations sur https://exp5g.arcep.fr/
4 acteurs ont demandé à expérimenter la bande 26 GHz :
- CEA : Expérimentation dans le cadre de nouveaux cas d'usage- EDF : Plateforme d’expérimentation d’EDF Lab Chatou qui vise à définir les modalités de migration des réseaux industriels cellulaires privés d’EDF vers la technologie 5G.
- AIRBUS Defence & Space : Dans le cadre de ses activités de Recherche & Développement sur la 5G, Airbus Defence and Space (ADS) teste une solution de communication longue portée permettant le déploiement rapide d’un réseau de communication critique (Forces de l’Ordre, Secours, Sécurité Civile, …).
- Paris la Défense La plateforme d’expérimentation 5G permettra à Paris La Défense et ses partenaires, d’expérimenter des usages inédits dans l’environnement urbain très dense du premier quartier d’affaires d’Europe. Ce dispositif devra permettre d’anticiper des scénarii de déploiement de la 5G, d'expérimenter des cas d’usages jugés stratégiques et de tester la faisabilité et la viabilité d’un nouveau modèle : un schéma d’opérateur neutre, installant des antennes dans les bâtiments ou mobiliers urbains et commercialisant un accès clé en main aux opérateurs qui viendraient y apporter leur réseau.
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Concernant le haut de la bande 6 GHz, le fait de l'attribuer aux opérateurs mobiles ou au Wi-Fi est discuté depuis 2019 et comme je l'ai dit, la décision a été reportée pour avoir plus d'informations où seraient les saturations, en fonction de l'évolution des usages mobile et Wi-Fi et faire une attribution qui soit dans le sens du bien commun.
Document ETSI de mars 2019 : (cliquez sur la miniature ci-dessous - le document est au format PDF)
(https://lafibre.info/images/5g/201903_etsi_bande_haute_frequences_6ghz.avif) (https://lafibre.info/images/5g/201903_etsi_bande_haute_frequences_6ghz.pdf)
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ANFR : L’avenir de la « bande 6 GHz haute », un dossier brûlant pour les gestionnaires de fréquences
Deux protagonistes pour une bande
La bande 6 GHz haute (6 425-7 125 MHz) fait l’objet depuis quatre ans d’une lutte acharnée entre la communauté des réseaux mobiles et celles de WiFi. Les deux communautés souhaitent réserver cette bande à leurs propres besoins et des argumentaires ont été soigneusement préparés pour défendre leurs points de vue, notamment lors de la préparation de la Conférence mondiale des radiocommunications de 2023 (CMR-23). Dans les derniers jours de la CMR, cette bande a finalement été identifiée pour les mobiles (IMT), tout en reconnaissant l’usage du WiFi dans certains pays, laissant ainsi ouverte la question de l’harmonisation de cette bande en Europe. La CMR n’a donc pas tranché entre les deux technologies. Cette décision a néanmoins déterminé les conditions de partage avec les autres usages internationaux du spectre, en définissant notamment les caractéristiques permettant d’assurer la protection des satellites qui reçoivent dans cette bande.
Depuis la fin de la CMR, le combat est devenu européen, puisqu’il s’agit d’harmoniser cette bande de fréquences : pour l’un ou l’autre des usages, ou en partage ? Chaque camp continue donc d’argumenter pour susciter l’adhésion.
Côté WiFi
Cette bande complèterait naturellement la bande mitoyenne 5 925-6 425 MHz, harmonisée en Europe depuis 2021 pour les RLAN, typiquement des points d’accès WiFi de 200 mW en intérieur (box internet), ou pour des dispositifs portables de très faible puissance (25 mW) connectant des équipements personnels (casques, montres, lunettes…).
La bande 6 GHz haute est en outre déjà autorisée pour les RLAN dans plusieurs pays du continent américain, notamment les États-Unis, mais aussi en Corée du Sud et en Arabie Saoudite. De nombreuses puces déjà installées dans des équipements sont donc compatibles avec cette bande.
Par ailleurs, la technologie WiFi 7 pourrait tirer parti de la très large bande ainsi constituée (5 925-7 125 MHz) puisqu’elle prévoit des canaux pouvant atteindre 320 MHz de largeur.
Enfin, la communauté WiFi plaide pour un accroissement de ses ressources en fréquences afin que la transmission WiFi ne soit pas entravée par un goulot d’étranglement. En effet, l’objectif de la décennie numérique vise le « gigabit pour tous », dans un contexte où le metaverse et la réalité virtuelle, à haut débit et faible latence, pourraient accroître fortement la consommation locale de bande passante.
Côté mobile
Pour la communauté mobile, il s’agit de pouvoir répondre à l’accroissement continuel du trafic sur les réseaux mobiles. Malgré un ralentissement du rythme d’augmentation du trafic constaté ces dernières années, le trafic pourrait plus que doubler en Europe occidentale entre 2024 et 2029 selon la dernière édition de l’Ericsson Mobility Report.
La bande 6 GHz fait partie de ce que l’on appelle les « bandes intermédiaires » (mid-bands) qui permettent d’offrir des débits importants ainsi qu’une bonne couverture. Les bandes millimétriques (26 GHz) ne sont pas encore autorisées en France au-delà de quelques expérimentations et seront plutôt dédiées à des couvertures de type hot spot pour les zones à forte densité d’utilisateurs. En l’absence de nouvelles fréquences, accroître la capacité des réseaux mobiles ne pourrait passer que par l’ajout de stations de base supplémentaires, mais ce maillage resserré se heurte à la difficulté à trouver de nouveaux sites dans les zones denses, ainsi que par son acceptabilité sociétale, environnementale et économique. Or l’arrivée de la 6G apportera au grand public une amélioration des performances et du débit de connexion mobile à l’horizon 2030. Et, par le passé, la mise à disposition de chaque nouvelle technologie mobile (3G, 4G et 5G) s’est toujours accompagnée de l’ouverture d’une nouvelle bande : elle permet en effet à un opérateur de ne pas réduire sa capacité pour offrir dans les bandes existantes ces nouveaux services qu’attendent les clients, au départ peu nombreux, de la nouvelle technologie. Dans ce contexte, la bande 6 GHz haute apparaît ainsi comme la seule nouvelle bande intermédiaire compatible avec l’arrivée prochaine de la 6G.
Concernant la politique du spectre, le RSPG (groupe européen pour la politique du spectre regroupant les États membres) s’est mis en ordre de bataille en adoptant en février un programme de travail prévoyant un avis sur la bande 6 GHz haute en juin 2025. Il sera précédé d’un rapport sur les besoins en capacité et couverture de la 6G en février 2025.
Côté européen : études et divergences
Par ailleurs, la Commission devrait confier avant la fin de l’année un mandat à la CEPT pour qu’elle étudie les possibilités de partage de cette bande entre le Wifi et les réseaux mobiles et propose un calendrier d’harmonisation européenne en conséquence.
La CEPT avait anticipé ce mandat et étudie depuis l’année dernière l’hypothèse d’un usage du WiFi à faible puissance et limité à l’intérieur, en présence de réseaux mobiles dans la même bande, à forte puissance et en extérieur.
Ces travaux ont suscité un nombre impressionnant de propositions et d’études. Elles sont en phase d’analyse et de consolidation afin d’évaluer pour chacune d'entre elles l’impact technique pour chaque service. Le calendrier initial de ces travaux est ainsi retardé de quelques mois, mais il est déjà possible d’en tirer les premiers enseignements.
Un consensus s’est formé sur le fait que le partage entre ces deux applications aux mêmes fréquences nécessiterait des restrictions sur les conditions d’utilisation des stations de base 5G ou 6G, et notamment une forte réduction de puissance.
Il y a en revanche divergence sur les conséquences de ces restrictions. Pour certains, l’impact essentiel serait d’empêcher la couverture mobile à l’intérieur des bâtiments, qui pourrait être ainsi dévolue à d’autres moyens (WiFi) ou à d’autres bandes, par exemple à la 5G dans la bande 3,5 GHz. Pour d’autres, l’usage des terminaux mobiles à l’intérieur des bâtiments, qui représente d’ores et déjà une part importante du trafic, continuera à croître et devrait être accompagnée directement par les réseaux mobiles. En outre, les restrictions diminueraient substantiellement la capacité des stations de base pour la communication avec des terminaux en extérieur comme en intérieur.
Il y a aussi convergence sur la nécessité, en cas de partage, d’améliorer le seuil de détection des émissions des stations de base par les équipements WiFi : au-delà de cette limite, les fréquences du WiFi devront changer afin de limiter le risque de brouillage sur les réseaux mobiles. Deux solutions techniques sont en discussion :
- l’obligation pour les équipements WiFi de détecter les signaux de signalisation des stations de base (SSB) ;
- ou la transmission par les stations de base de signaux supplémentaires de signalisation IEEE que les équipements WiFi sont déjà en mesure de détecter.
Ces deux orientations soulèvent des questions de faisabilité, de compatibilité à long terme avec l’évolution des technologies Wifi et mobiles et de coût, qui sont en cours d’analyse.
Enfin, de nombreuses discussions portent sur la quantification des besoins en spectre pour ces deux applications. Pour les IMT, il s’agit de mieux évaluer le besoin de bande intermédiaire pour introduire la 6G à l’horizon 2030 et un débat s’est ouvert sur la manière d’assurer la couverture de terminaux situés à l’intérieur des bâtiments.
Pour les RLAN, plusieurs études montrent que la capacité réellement disponible dépend d’une part des brouillages entre points d’accès et d’autre part de la présence de terminaux en limite de portée. Ainsi, pour des usages très denses, une meilleure planification des canaux paraît essentielle pour assurer une efficacité spectrale satisfaisante. Par ailleurs, l’utilisation de largeurs de bande élevées comme 320 MHz (et même dès 160 MHz), pourrait s’avérer contre-productive compte tenu du nombre limité de canaux. De ce fait, lorsqu’une capacité de 1 Gbit/s sera nécessaire dans chaque pièce d’un bâtiment, les études suggèrent qu’il sera nécessaire de multiplier le nombre de points d’accès (un par pièce par exemple) pour assurer un service efficace.
Au final, l’utilité de la bande 6 GHz haute pour le WiFi se poserait donc avant tout pour des cas de déploiement et d’utilisation intense, par exemple l’utilisation massive de casques de réalité virtuelle dans les écoles ou universités souvent citée dans les contributions. En revanche, selon la communauté WiFi, le taux moyen d’utilisation pour un point d’accès type box internet en environnement résidentiel resterait limité à 4-5 Mbit/s, donc très en-deçà du Gbit/s régulièrement évoqué.
Les prochains mois seront critiques pour progresser au niveau européen sur une compréhension commune des possibilités concrètes de partage et des besoins réalistes des deux applications. Elle permettra d’en déduire l’orientation que devra prendre l’harmonisation européenne dans cette bande 6 GHz haute, avec l’aide et les contributions des deux communautés.
Source : ANFR - 13 novembre 2024 (https://www.anfr.fr/liste-actualites/actualite/lavenir-de-la-bande-6-ghz-haute-un-dossier-brulant-pour-les-gestionnaires-de-frequences)
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La bande 6 GHz offre des avantages techniques indéniables (OFDMA, BSS coloring, absence de systèmes hérités), son adoption est entravée par des coûts élevés, une compatibilité limitée, une portée réduite, et des avantages qui ne sont pas toujours pertinents dans des environnements moins denses. Pour de nombreux utilisateurs, la bande 5 GHz, avec des standards comme Wi-Fi 6, reste une alternative plus économique et pratique, surtout si des optimisations (choix de canaux, gestion des interférences) sont mises en place. Enfin, les incertitudes réglementaires et le risque d’encombrement futur de la 6 GHz incitent à la prudence avant de la considérer comme une solution universellement supérieure.
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Le bas de la bande 6 GHz n'a pas d'incertitude réglementaire. Il est et restera attribué au Wi-Fi. Toutes les questions se posent sur le haut de la bande 6 GHz.
(https://lafibre.info/images/5g/201903_etsi_bande_haute_frequences_6ghz_1.webp)
Mon avis est que l'on pourrait se diriger vers un consensus :
- 6425 ⇒ 6585 MHz : + 160 MHz serait alloué au Wi-Fi pour un total de 640 MHz utilisable, ce qui permet d'avoir 2 canaux de 320 MHz (contre un seul aujourd'hui).
- 6585 ⇒ 7125 MHz : 520 MHz pour les opérateurs mobiles, dont 500 MHz utilisable, si on met 10 MHz de bande de garde à chaque extrémité, ce qui donne 125 MHz par opérateur pour un pays avec 4 opérateurs. On n'est pas sur les porteuses de 200 MHz demandé par les opérateurs mobiles, mais cela permet d'avoir quand même un bon débit.
À voir sur cette bande, le Wi-Fi pourrait l'utiliser, quand il détecte une absence d'opérateur sur les fréquences, un peu comme le DFS de la bande Wi-Fi 5 GHz. On sait faire de nos jours.
J'imagine mal un scénario à l'américaine avec la totalité de la bande attribuée au Wi-Fi sans rien pour les opérateurs mobiles.
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On ne pourrait pas se calquer sur les fréquences US entre 7 et 8 Ghz ? C'est déjà occupé ?
Et il n'y avait pas aussi l'extension de la 5G dans les 4 Ghz qui était discutée y'a pas longtemps ?
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J'ai trouvé un PDF très intéressant émanant de la 5G Americas, datant d'octobre dernier : The 6G upgrade in the 7-8Ghz Spectrum Range (https://www.5gamericas.org/wp-content/uploads/2024/10/The-6G-Upgrade-in-the-7-8-GHz-Spectrum-Id.pdf)
C'est là que j'ai vu la mention des 4 Ghz, mais je ne retrouve pas d'article qui en parle, je dois mélanger avec autre chose.
Dedans on trouve des mesures de couverture en 7 Ghz, ce qui peut donner une bonne idée de ce que pourrait donner le 6 Ghz, sachant que les tests ont été menés avec des antennes similaires à celles 5G mais que de nouvelles techno de beamforming pourraient booster un peu la couverture.
The propagation studies were verified by the field measurements in the suburban area in Finland. 7 GHz antenna with 768 antenna elements was co-sited with 3.5 GHz antenna with 192 antenna elements, and the signal levels were compared in the drive testing. The results show that 3.5 GHz provides -58 dBm signal level at the distance of 650 meters while 7 GHz provides similar signal level of -60 dBm at the distance of 490 meters. Multiple measurements indicate that 7 GHz can provide approximately 80% of the cell range of 3.5 GHz which matches with the propagation models. These measurements used simple beamforming solution at 7 GHz. Optimization of the beamforming algorithms can increase 7 GHz cell range further.
On serait peut-être sur du 1,6 km en 6 Ghz pour l’extérieur et 400m en intérieur (difficile à lire ce graph'...)
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La bande de 4,4 à 5,0 GHz est à usage militaire et avant 4,4, c'est occupé.
Après, il ne faut pas citer les États-Unis en Exemple, il me semble que les opérateurs sont dans une situation moins bonne qu'en Europe pour le spectre fréquentiel.
Document ANFR de juin 2020, je n'ai pas trouvé plus récent : (cliquez sur la miniature ci-dessous - le document est au format PDF)
(https://lafibre.info/images/5g/202006_anfr_organisation_du_spectre_des_frequences.avif) (https://lafibre.info/images/5g/202006_anfr_organisation_du_spectre_des_frequences.pdf)
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J'ai l'impression inverse, que la FCC est bien plus généreuse sur le spectre que chez nous. Mais c'est tellement morcelé que j'ai du mal à compter le total.
Sans compter que j'ai pas tout compris aux tableaux sur wiki, sur ce qui semble être une largeur variable (selon les états ?) genre 5-20 Mhz pour la B2/25 et quasiment toutes les autres (qu'on ne retrouve pas en Europe par exemple).
Pour le spectre des fréquences, un petit rafraîchissement ne ferait pas de mal, car pas mal de choses ont changé dernièrement.
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Hello,
Attention, cette affirmation est également incorrecte.
La principale raison pour laquelle la couverture du 6 GHz est inférieure est en réalité normale. Elle est liée au modèle d’émission des ondes en fonction de la largeur de bande utilisée.
Les gens ont tendance à vouloir la vitesse maximale partout :
- 160 MHz en 6E
- 320 MHz en Wifi7 6 GHz
- 160 MHz en 6 5Ghz ou AC Wave2
Cependant, cela a deux conséquences :
- La puissance d’émission autorisée est initialement définie pour un canal de 20 MHz. Augmenter la largeur de bande diminue d’autant la couverture.
- Les débits reposent sur des constellations beaucoup plus sensibles à l’atténuation et au bruit, ce qui réduit également la couverture.
Les deux tableaux ci-joints montrent que l’on peut aller “super loin” en 6 GHz, légèrement moins qu’en 5 GHz à puissance égale(23 dBm).
Il reste également un autre problème : la bande des 5 GHz est autorisée à aller jusqu’à 1 W en puissance. La bande des 6 GHz est pour le moment limitée à 23 dBm, soit 0,2 W (cinq fois moins fort…).
Moralité : faites du Wifi7 6 GHz de manière intelligente avec plusieurs AP. Utilisez les AP à 160/320 MHz pour le débit dans une pièce, et les AP à 40 MHz ailleurs pour étendre la couverture.
Donc 6 GHz, ça tire trop court en WiFi (ça ne dépasse pas une pièce avec des murs en placo) mais ça serait utile en GSM avec une antenne en haut d'un immeuble de 20-30m ? ::) Une mauvaise blague clairement !
C'est juste la vielle rengaine des telcos qui veulent récupérer le marché des réseaux d'entreprises... Ils ont déjà tenter le coup avec la 5G, quels sont les résultats ? Combien de réseaux privés ont été déployés et avec quels bénéfices par rapport à du WiFi ?
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Merci canope, je pensais qu'on augmentait la puissance quand on augmente la largeur de bande (comme les opérateurs), mais visiblement ce n'est pas le cas.
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Hello,
Les opérateurs utilisent également des les mêmes règles , mais avec des puissances qui sont mesurées en dBW et non en dBm.
Une antenne 3,5 GHz est généralement autorisée à avoir une puissance de 45,4 dBW, soit 34 673 watts. C’est 34 673 fois la puissance d’un AP Wi-Fi 5 GHz et 173 365 fois la puissance d’un AP 6 GHz.
Ces antennes sont de type MIMO avec 8x8 antennes, soit 64 antennes chacune dotées d’une puissance de plus de 540 watts. Elles utilisent le décalage de phase pour orienter les signaux, ce qui entraîne des fuites importantes sur les bandes voisines.
https://info-nrlte.com/2020/07/15/massive-mimo-and-beamforming/
Imaginez l’impact d’un voisin (comme dans le scénario 1 de l’un de mes posts) qui émet 173 365 fois plus que vous.
La bande Wi-Fi 6E serait saturée, rendant son utilisation pratiquement impossible.
Les 480 MHz seraient perdus, et nous devrions revenir à 160 MHz pour ne pas être impacté.
La bande à 320 MHz serait de toute façon bruitée et ne serait que du gruyère grâce au Wi-Fi 6E et 7 puncturing.
Merci canope, je pensais qu'on augmentait la puissance quand on augmente la largeur de bande (comme les opérateurs), mais visiblement ce n'est pas le cas.
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Avec un lien qui donne un visuel de l’impact de différentes émissions wireless sur le noise floor.
https://www.metageek.com/training/resources/wifi-and-non-wifi-interference/
Hello,
Les opérateurs utilisent également des les mêmes règles , mais avec des puissances qui sont mesurées en dBW et non en dBm.
Une antenne 3,5 GHz est généralement autorisée à avoir une puissance de 45,4 dBW, soit 34 673 watts. C’est 34 673 fois la puissance d’un AP Wi-Fi 5 GHz et 173 365 fois la puissance d’un AP 6 GHz.
Ces antennes sont de type MIMO avec 8x8 antennes, soit 64 antennes chacune dotées d’une puissance de plus de 540 watts. Elles utilisent le décalage de phase pour orienter les signaux, ce qui entraîne des fuites importantes sur les bandes voisines.
https://info-nrlte.com/2020/07/15/massive-mimo-and-beamforming/
Imaginez l’impact d’un voisin (comme dans le scénario 1 de l’un de mes posts) qui émet 173 365 fois plus que vous.
La bande Wi-Fi 6E serait saturée, rendant son utilisation pratiquement impossible.
Les 480 MHz seraient perdus, et nous devrions revenir à 160 MHz pour ne pas être impacté.
La bande à 320 MHz serait de toute façon bruitée et ne serait que du gruyère grâce au Wi-Fi 6E et 7 puncturing.