Auteur Sujet: 60% des entreprises américaines utilisent VDSL Hybrid Fibre DSL  (Lu 3301 fois)

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vivien

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60% des entreprises américaines utilisent un VDSL Hybrid Fibre DSL...en 2001

Je profite de mes vacances pour faire un peu de rangement dans mon PC et je tombe sur cet article des échos de mars 2001. Je rapelle qu'a cette époque le dégroupage n'existait pas. Un abonnement ADSL (pour les communes couvertes passait par 3 abonnements : France Telecom pour la ligne + Netissimo pour la syncho ADSL + un FAI comme Wanadoo)
Je suis vraiment étonné par pas mal de choses dans cet article, le top du top étant le 60% des entreprises américaines qui utilisent Hybrid Fibre DSL (du VDSL si j'ai bien compris). Tout le monde connaît la qualité du réseau téléphonique aux États-Unis qui a fait que le câble est aujourd'hui loin devant l'ADSL aux USA (il n'y pas de base de donnée pour connaître la distance d'un abonné au NRA, on s'abonne et pour le débit c'est surprise. La TV sur ADSL n’existe tout simple presque pas).

Cet article des échos date du 5 mars 2001


Le dégroupage est-il encore d'actualité ?
     
« Dégroupage : farce ou attrape ? » C'est la question quelque peu provocatrice que se posent désormais les ingénieurs et experts en télécommunications, qui entendent lancer le débat au niveau européen. Selon eux, tant d'efforts pour investir dans l'ADSL sur paire de cuivre est déjà peine perdue.
     
Les avancées si rapides de la technologie ne rendent-elles pas caduques les sages dispositions réglementaires antérieures ? » s'interrogent techniciens, spécialistes et cadres de l'industrie des télécoms (1), loin des arcanes des instances officielles (2). Le dégroupage devait avoir pour objectif de stimuler la concurrence autour de l'exploitant historique, cela en vue d'un meilleur degré de satisfaction de l'usager. Ce « flou académique et littéraire » se double d'un paradoxe technique qui voudrait que chacun puisse trouver son compte dans des solutions techniques au prix de revient toujours plus élevé, comparé à celui de l'exploitant historique, et fort complexes à mettre en oeuvre et à rentabiliser à court et moyen termes. Les progrès récents de la fibre optique diminuent fortement les coûts de transport au coeur du réseau dorsal. De sorte que le dégroupage pénalise les exploitants de la concurrence puisqu'il leur propose comme modèle idéalisé un système désuet de collecte des abonnés...

Quatre fils optiques versus deux fils de cuivre

En effet, en termes d'investissement et d'entretien d'un réseau, le prix du transport sur les 4 fils optiques désormais nécessaires au transport se répartit maintenant à 80 % en coût de distribution et à 20 % pour la partie transport longue distance. Alors que, pour le transport sur les 2 fils de cuivre ou métalliques - solution retenue en 1924 -, le rapport était quasiment l'inverse avec environ 30 % dépensés pour le réseau d'accès (la fameuse boucle locale) et 70 % pour le réseau de transport (l'épine dorsale). La précision de ces évaluations était fonction de l'étendue du territoire national et de la répartition de la population (3). Sur les derniers kilomètres du réseau, passer du 4 fils était considéré comme très coûteux et cela l'est encore aujourd'hui. Comment peut-on parvenir à équilibrer un budget lorsque le poids de l'investissement s'est déplacé sur la boucle locale et qu'une foule de concurrents pousse les tarifs de location pour le dégroupage vers des sommets irréfléchis ? La course aux surfaces disponibles pour la colocalisation des équipements pourrait atteindre des niveaux élevés de prix (et de ridicule) au mètre carré, à l'instar de ce qui se passe aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. N'aurait-il pas été possible d'ouvrir la porte à la concurrence par le biais du statut d'exploitant virtuel (4) ou de la libre négociation, comme il peut être pratiqué pour la téléphonie mobile ?

Situation préoccupante en France

De là à croire en une complicité démoniaque entre régulateur et exploitant historique - complicité qui aurait contribué à renforcer les forces commerciales de ce dernier par des contributions dynamiques de la concurrence (puis à éliminer celle-ci d'elle-même par l'absence d'un marché suffisant) -, il y a un pas qu'aucun expert n'ose franchir... Une chose est sûre : le ministère de l'Industrie a des relations privilégiées avec les industriels mais en a très peu avec les exploitants (5). La France fait même figure d'exception, face aux Etats-Unis et à la plupart des pays d'Europe qui disposent d'un ministère « du Commerce et de l'Industrie ». Les instances de réglementation, quant à elles, coordonnent les pôles exploitants et utilisateurs, sans en tirer les conséquences avec les industriels. Un déséquilibre apparaît clairement puisque l'utilisateur doit subir les conséquences des développements des industriels, via les exploitants, sans avoir la possibilité de bloquer le jeu par un « refus modulé » de versions successives plus ou moins rodées d'équipements, lesquels sortent sur le marché à un rythme endiablé. Le coupable sanctionné dans tous les cas de figure est naturellement l'exploitant !
Pourtant, ce qui se passe outre-Atlantique, où est né le virus du dégroupage, donne matière à s'inquiéter (6). D'une part, le dégroupage n'est pas de mise dans les nuages de réseaux ATM constitués par les exploitants régionaux historiques (7). D'autre part, le réseau de distribution est très loin de présenter la qualité de ses homologues européens. On y dérive les paires à l'aveuglette. La diaphonie domine sur un grand nombre de tronçons. La complexité de l'installation chez l'abonné effraie les exploitants et les industriels. Les derniers chiffres de raccordement sont assez décevants, la qualité de service aussi (pour ceux qui ont été enfin raccordés !). Dans la mesure où cela ne défraie pas la chronique, le cours des actions des sociétés concernées - déjà sérieusement érodé par la crise qui frappe les « do.com » - n'est pas encore dramatique, mais les chiffres prévisionnels de raccordement ont été révisés à la baisse d'environ 30 %.

VDSL sur fibre et V.92 sur cuivre

Cette situation ne paraît pourtant pas à certains si préoccupante ; elle est même plutôt très opportune pour l'avènement de la fibre optique jusqu'au trottoir ( 8 ) ! Inutile pour les entreprises d'attendre 2002 ou 2003 pour disposer des composants performants à 1.200 mégainstructions par seconde et de leurs équipements associés qui, en ADSL, devraient nous donner enfin un système stable à 6 ou 8 Mbit/s jusqu'à 4 km du central ! Car la fibre optique arrive, sans doute plus vite que prévu : à la fin de l'année, près de 60 % des entreprises américaines utiliseront un VDSL (9) hauts débits, associé à la fibre sous le nom de HFD (10) (voir encadré). Quant au marché potentiel, susceptible de valoriser la paire de cuivre, il se fragmente en marchés différentiés et se trouve concurrencé par la mise en oeuvre prochaine des boucles locales radio et des satellites multimédias (11). Entre-temps, le nouveau modem V.92 (12) sera dès cet été disponible en France par téléchargement et accaparera une bonne partie du marché ADSL grâce à ses 300 Kbit/s en exploitation duplex... La technologie d'aujourd'hui a rendu caduques les dispositions réglementaires d'hier, relatives à l'organisation de la concurrence. À quoi bon les procès, les disputes, les investissements inutiles ?

Le dégroupage est-il déjà un fiasco ?

N'y aurait-il donc personne pour arrêter un combat qui n'a plus de sens ? Si des industriels ou des exploitants ont été engagés imprudemment sur des voies d'investissement difficiles ou dangereuses, n'y a-t-il pas en France un organisme qui a oublié de jouer son rôle d'informateur, de prescripteur ou de modérateur par la connaissance des travaux de normalisation qu'il est censé superviser ? C'est la raison pour laquelle bon nombre d'ingénieurs et d'experts en télécoms au niveau européen comparent, analysent les faits et s'interrogent sur les raisons de l'inaction française ! Sans doute, le poids de la compétition mondiale entre industriels conduit-il ceux-ci à pratiquer une forte surenchère contraignant les organismes de normalisation et les exploitants à mettre en oeuvre leurs équipements. Fort heureusement, en France, l'ART a joué, semble-il, à ce propos un rôle de conciliateur qui a évité au citoyen et au contribuable utilisateur de se retrouver dans une situation plus dramatique (13). A cause des évolutions technologiques très rapides, le dégroupage est une mesure qui ne correspond plus aux réalités du marché et qui pénalise lourdement les nouveaux entrants. Il est temps de réfléchir à l'instauration d'un système sain d'ouverture à la concurrence qui s'appuie avec réalisme sur les technologies de demain (14).

     
(1) - C'était le thème du débat inscrit à l'ordre du jour de l'assemblée générale de la Fédération des ingénieurs et experts en télécommunications de l'Union européenne (FITCE), dont la représentation française s'est réunie le 24 janvier dernier. Retour
(2) - Entendez les ministères de tutelle, les parlementaires, le régulateur et les instituts de normalisation, etc. Retour
(3) - Le chiffre d'affaires annuel des exploitants historiques reflète en général cette proportion : 30 à 40 % pour le réseau d'accès et 60 à 70 % pour le réseau de transport. Retour
(4) - Voir les « MVNO », La lettre des Télécommunications n° 71 p. 6 et 7. Retour
(5) - Les exploitants sont pris au piège dressé par les industriels et la réglementation. Lorsque l'industriel fait des bénéfices de 10 à 12 %, l'exploitant, lui, ne dépasse pas les 3 %... Retour
(6) - Voir également « Etats-Unis : le naufrage des opérateurs locaux compromet l'xDSL », La lettre des Télécommunications n° 71 p. 8 et 9. Retour
(7) - Règle instituée par la FCC. Retour
( 8 - Grâce à la technologie « Fiber to the Curb » (FTTC). Retour
(9) - Very-High-Data-Rate Digital Subscriber Line (VDSL). Retour
(10) - Hybrid Fibre DSL (HFD). Retour
(11) - En bande Ka à exploitation en mode duplex. Retour
(12) - Assorti de la compression associée en mode V.44. Retour
(13) - Diaphonies irréversibles sur un réseau historique reconnu de très bonne qualité. Retour
(14) - La Fitce France, dont l'auteur est secrétaire, lance un appel à participation pour le prochain congrès de la Fédération européenne, organisé à Barcelone du 22 au 25 août 2001. Contact : fitce.france@wanadoo.fr Retour
     
Encadré: La fibre hybride jusqu'au trottoir pourrait disqualifier le dégroupage de la paire de cuivre

Si le modèle de raccordement en deux fils est si coûteux, c'est surtout parce que chaque abonné est le seul propriétaire et utilisateur d'une paire de cuivre de 2 à 6 km de longueur. Si l'on mutualise la fibre optique sur une grande longueur dans le réseau d'accès (de 60 à 120 km d'éloignement par rapport au central) avec notamment des multiplexeurs d'insertion-extraction de flux d'abonnés, sur plusieurs longueurs d'onde (en WDM (1)), le coût par abonné sera plus faible et le prix au Mbit/s d'autant. Ce qui est proposé aujourd'hui, c'est de terminer - comme pour les réseaux hybrides fibre et coaxial HFC (2) conformes la nouvelle norme DOCSIS (3) mise enfin au point avec succès - le parcours des dernières dizaines de mètres par des paires de cuivre appartenant en propre à l'exploitant en concurrence et de mutualiser une grande largeur de bande entre plusieurs abonnés.

Préparer la domotique hauts débits

Le flux numérique est partagé en fréquence et temps partagé. Jusqu'au domicile de l'abonné, cela consiste ensuite à faire de « l'Ethernet urbain ou rural » sur des câbles coaxiaux ou métalliques de petite longueur. Les coûts par abonné sont alors nettement moindres. En trois ans, le matériel mis en oeuvre est remboursé et chaque abonné dispose de flux duplex à 25 Mbit/s en ATM sur VDSL ! Voilà qui répond par avance aux besoins en débits de la domotique èmergente et, par le jeu des commutateurs optiques passifs, organise près des sources de données l'acheminement sans engorgement des flux destinés à l'Internet ou à la distribution télévisuelle. Verizon (ex-Bell Atlantic/GTE) est un exemple à suivre. Le prochain Internet-2 ne mérite-t-il pas ce saut technologique ?

     
(1) - Wavelength Division Multiplexing (WDM). Retour
(2) - Hybrid/Fiber Coax (HFC). Retour
(3) - Data Over Cable Service Interoperability Specification (DOCSIS). Retour

     
Source : Les Echos - La lettre des Télécommunications - 05/03/2001 - N° 73 - Daniel Battu

corrector

  • Invité
60% des entreprises américaines utilisent VDSL Hybrid Fibre DSL
« Réponse #1 le: 28 juillet 2011 à 01:24:51 »
MDR

C'est quoi "les 4 fils optiques désormais nécessaires au transport"?