Auteur Sujet: L'Arcep et le calcul de l'impact environnemental du numérique  (Lu 34651 fois)

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alain_p

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Impact environnemental du numérique
« Réponse #12 le: 29 mars 2021 à 12:19:38 »
Pour les réseaux cellulaires, la consommation est liée aux usages : 600 watts-heures par Go transférés.

En moyenne, un usage mobile à 30 fois plus d'impact environnemental que la fibre.[/size]





Il y a effectivement un problème avec la consommation électrique des réseaux mobiles, et la multiplication des émetteurs avec les nouveaux usages de la 5G au plus près des utilisateurs (particuliers ou entreprises), risque d'accroitre le problème. Et on a toujours l'autre problème qui est que de nouvelles générations apparaissent, sans que les précédentes disparaissent, 2G, 3G, 4G, 5G...

Cela aurait été bien d'ailleurs que l'ARCEP fournissent des chiffres sur la consommation des émetteurs 5G, qui selon un white paper de Huawei est au moins 3 fois plus importante qu'un émetteur 4G (même s'il est plus efficace pour le transit de données). Mais comme les émetteurs 54G restent...

doctorrock

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« Réponse #13 le: 29 mars 2021 à 22:28:46 »
Ca sert à quoi d'étudier tout ça ? ....  Quand le président américain se ballade dans une voiture qui pèse 4 tonnes, si ce n'est pas AirForceOne .... quand on vend des SUV au lieu de vendre des voitures compactes et légères  ....  quand on vend des forfaits de 100Go sur téléphone pour regarder des vidéos de chats qui tombent dans des chiottes .... quand on a encore pour projet de construire 2 tours immondes à la Défense alors qu'il y en a déja bien assez .... quand 80% de la pollution mondiale est émise par les 10% des gens les plus riches du globe .... 

Hein ?  ;D


Ca me fait bien marrer toutes ces études, pour nous convaincre que NOUS, pauvres idiots ignorants, devons changer pour que d'autres - toujours les mêmes - puissent encore plus profiter.

Allez, passez moi le popcorn !

mattmatt73

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« Réponse #14 le: 29 mars 2021 à 22:38:37 »
Cela aurait été bien d'ailleurs que l'ARCEP fournissent des chiffres sur la consommation et des émetteurs 5G,

Le soucis étant que celui qui détermine la méthodologie de tests, oriente les résultats.

Apparement dans 5G il y a tout pour mettre en veille les parties non utilisées de ton réseau.
5G est plus efficient, mais on va plus transmettre avec.

Que voudrais-tu mettre en évidence, on te dira comment le trouver....




vivien

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« Réponse #15 le: 30 mars 2021 à 04:16:37 »
L'Arcep a plus de données que ce qui est dans le rapport.

Si une donnée n'est pas publiée, comme par exemple la consommation d'électricité box par box (cela a été demandé aux opérateurs), c'est qu'il y a des biais.

Si l'information n'est pas comparable entre deux opérateurs, elle ne peut pas être publiée.

Le but a terme est d'avoir plus de choses dans ce type de rapport, par exemple pour éclairer le consommateur sur la consommation d'une box vs un autre box, car cela représente plusieurs dizaines d'euros d’électricité par an.

vivien

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« Réponse #16 le: 07 septembre 2021 à 18:09:35 »
L'Arcep vous inviter à une présentation du point d’étape « Pour un numérique soutenable », qui sera ensuite rendu public.
 
Cette présentation aura lieu le lundi 4 octobre 2021 à 17h sous la forme d’un webinaire en ligne. La nouvelle présidente de l’Arcep, Laure de La Raudière, ainsi que Serge Abiteboul, membre du collège de l’Arcep, reviendront sur l’implication de l’Autorité pour faire de l’environnement un enjeu de la régulation. Les équipes vous présenteront ainsi les travaux réalisés ou en cours depuis la publication du rapport « Pour un numérique soutenable » en décembre dernier. Cet événement sera également l’occasion de revenir sur certains enjeux clés de la régulation environnementale comme la mesure de l’empreinte environnementale du numérique (via l’étude conjointe ADEME/Arcep) ou la collecte et le partage de données (voir le baromètre environnemental annoncé dans la feuille de route du Gouvernement). Les prochaines étapes et ateliers à venir seront également présentés. Enfin, un temps de questions/réponses permettra d’échanger à la fin du webinaire.
 
Vous pouvez d’ores et déjà vous inscrire via ce lien : https://www.arcep.fr/actualites/agenda-et-evenements/detail/n/point-etape-numerique-soutenable-041021.html.
Pensez à ajouter cet évènement dans vos agendas (lundi 4 octobre 2021 de 17h à 18h30).




Edit : C'est un point d'étape, qui présent ce qui a été réalisé ces derniers mois et ce qui est au programme et qui est communicable.

Il y a en effet d'autres points sur lequel l'Arcep travaille, mais l'Arcep ne communique pas sur quelques chose qui n'est pas sur de sortir.

Les diapositives présentées :

(cliquez sur la miniature ci-dessous - le document est au format PDF)


vivien

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« Réponse #17 le: 02 décembre 2021 à 12:49:09 »
Pour information, l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) a publié la semaine dernière un rapport  sur la consommation énergétique des centres de données et réseaux. Il est disponible ici : https://www.iea.org/reports/data-centres-and-data-transmission-networks

Parmi les principaux résultats du rapport :


  • Le trafic Internet mondial a augmenté de plus de 40 % en 2020 en raison de l'augmentation du streaming vidéo, de la visioconférence, de l’utilisation des jeux en ligne et des réseaux sociaux. L’utilisation des centres de données a été multipliée par 9 au cours de la dernière décennie, mais leur consommation énergétique n'a augmenté que de 10 % en raison des gains d’efficacité énergétique. La consommation mondiale d'électricité des centres de données en 2020 était de 200-250 TWh, soit environ 1 % de la demande mondiale d'électricité (hors utilisation d'énergie pour le minage des registres blockchain).

  • L’AIE estime que les réseaux 4G sont environ cinq fois plus économes en énergie que la 3G et 50 fois plus efficaces que la 2G. Sur la 5G, l’agence estime qu’il est encore difficile de prévoir l’évolution de la consommation énergétique associée en s’appuyant notamment sur le rapport du HCC. Citant comme source Orange et l’organisation IEEE, les auteurs considèrent qu’alors qu'une antenne 5G consomme actuellement environ trois fois plus d'électricité qu'une antenne 4G, des fonctionnalités d'économie d'énergie telles que le mode veille pourraient réduire l'écart à 25 % d'ici 2022.

  • Si les entreprises numériques et opérateurs de DC sont des grands consommateurs d’énergies renouvelables, la variabilité des sources éoliennes et solaires peut ne pas correspondre à la demande notamment des infrastructures numériques prévenant donc l’atteinte de l’usage de 100% d’énergies renouvelables pour les grands DC parfois affiché.

L'AIE formule également quelques recommandations pour continuer à favoriser l'efficacité énergétique pour des centres de données et réseaux plus durables notamment :

  • L’amélioration la collecte et la transparence des données : la collecte et le partage des données environnementales sur les infrastructures numériques et leurs caractéristiques d'utilisation de l'énergie peut aider à éclairer l'analyse énergétique des parties prenantes et appuyer l'élaboration des politiques publiques.

  • Des objectifs environnementaux (climatiques, d’efficacité énergétique) clairs pour une mise en œuvre efficace : l'AIE donne l'exemple des objectifs de neutralité climatique pour les infrastructures numériques fixés par la stratégie numérique d'EC. L’agence estime  que les gouvernements et les opérateurs de réseaux pourraient jouer un rôle déterminant dans la mise en œuvre de politiques et de programmes visant à améliorer l'efficacité énergétique des réseaux de transmission de données.

  • La réduction des impacts environnementaux sur tout le cycle de vie des DC et réseaux (extraction des matières premières, fabrication, transport et élimination/recyclage en fin de vie) : à mesure que les centres de données et les réseaux deviennent de plus en plus efficaces et alimentés par une électricité propre, les émissions du cycle de vie hors phase d’usage de ces infrastructures deviennent relativement plus importantes et appellent à davantage d’efforts.

seb30

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« Réponse #18 le: 02 décembre 2021 à 13:05:37 »
On peux aussi rajouter l'impact du langage de développement utilisé...

https://hackaday.com/2021/11/18/c-is-the-greenest-programming-language/

xp25

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« Réponse #19 le: 02 décembre 2021 à 16:12:06 »
Si on coupait définitivement l'accès à la technologie à tout ceux qui pleurent qu'elle pollue et qui sont anticapitalistes, ça en ferait des économies dis donc  ::)

Et les réseaux sociaux seraient moins haineux tout à coup.

On a la solution sous le nez, je me demande pourquoi on tarde, on règlerait 2 problèmes d'un coup en plus, tout bénef.

vivien

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« Réponse #20 le: 20 avril 2022 à 13:00:54 »
En août 2020, le Ministère de la Transition écologique et le Ministère de l'Économie, des Finances et de la Relance ont confié à l’ADEME et l’Arcep une mission commune de 18 mois, visant à mesurer l’empreinte environnementale du numérique en France et à identifier des leviers d’actions et des bonnes pratiques pour la réduire.

Les deux organisations ont remis les deux premiers rapports (171 pages pour le premier et 256 pages pour le second) de leur étude au Gouvernement le 19 janvier 2022.

Mise à jour des données pour l'empreinte carbone avec les nouvelles données :
- L'impact des centres de données passent de 14% à 16%
- Les réseaux restent à 5%
- Les terminaux passent de 81% à 79%

Maintenant l'impact environnemental, c'est plus que l'empreinte carbone, il y a :
- Épuisement des ressources abiotiques naturelles - métaux et minéraux qui compte pour 30%
- Épuisement des ressources abiotiques naturelles - fossiles qui compte pour 27%
- Empreinte carbone qui compte pour 12%
- Radiations ionisantes qui compte pour 31%



Quand on agrège les données de l'étude Ademe - Arcep de janvier 2022, cela donne :



vivien

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« Réponse #21 le: 03 mai 2022 à 12:07:40 »
Même agrégation des données, mais en distinguant par catégories dans les terminaux :



Le fichier source de ce graphique : 202205_empreinte_environnemental_du_numerique.ods (fichier LibreOffice Calc, lisible également avec Excel)

Je détaille un peu plus ce qui est inclus dans ces différentes catégories :
- Ordinateurs : Ordinateurs portables, ordinateurs fixes et tablettes
- Téléphones : Smartphones, feature phones et téléphones (lignes fixes)
- Écrans et matériel audiovisuel : Écrans d’ordinateurs, téléviseurs, vidéo-projecteurs, Box TV et autres écrans. Les téléviseurs comptes pour plus de 3/4 dans cette catégorie.
- Consoles : Consoles de jeux vidéo de salon et consoles de jeux vidéo portables
- Stockage : HDD externes, SSD externes, clés USB et micro SD
- Imprimantes et stations d’accueil
- IoT et enceintes connectées

Ces données sont sur l'empreinte environnemental, donc plus que l'empreinte carbone, il y a dans ces données :
- Épuisement des ressources abiotiques naturelles - métaux et minéraux qui compte pour 30%
- Épuisement des ressources abiotiques naturelles - fossiles qui compte pour 27%
- Empreinte carbone qui compte pour 12%
- Radiations ionisantes qui compte pour 31%

Les coefficients de pondération sont issus d'une méthode qui ne fait pas forcément consensus dans la communauté scientifique, c'est pour cela que le rapport ADEME - Arcep ne donne pas de données agrégées comme je viens de le faire. Je sais que cela peut être critiqué, mais je pense personnellement que c'est quand même intéressant de partager ces données pour donner un ordre d'idée et tordre l'idée que ce sont les smartphones qui ont le plus grand impact. Les téléviseurs sont loin devant.

fanfouer

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« Réponse #22 le: 12 mai 2022 à 10:42:47 »
Bonjour et merci pour cette synthèse ici.

La démarche de fond de l'ARCEP qui tente de comprendre par itérations est seine et doit être poursuivie.
Ceci pour peu de se poser les bonnes questions et faire la bonne critique de l'itération en cours.

Le problème général qui préside à toute démarche de cette nature reste le manque de données et l'absence de volonté de les partager ici et maintenant.
Les figures (et chiffres associés) ci-dessus donnent des pourcentages d'un tout aux contours mal définis.
Mal définis parce que partant de la norme ITU-T L1450, qui présente une segmentation assez étrange des actifs nécessaires à l'établissement d'un réseau. A commencer par les infrastructures d'accueil, construites en nombre et de manière spécifique pour le plan france THD par exemple.

Il ne m'a pas semblé que les chiffres en valeur absolue associés à ces répartitions soient disponibles (en tout cas le fichier Excel ci-dessus ne les donne pas).

Il est urgent de discuter des méthodes et des choix de modélisations réalisés pour ces études. Nous n'y arriveront pas avec des agrégations ou des chiffres cuisinés en amont.
Il faut des données brutes et challenger différentes approches. L'ARCEP n'en considère qu'une et c'est un choix trop précoce vu la maturité de ces méthodes et des perceptions du terrain de plusieurs intervenants.
Je le regrette mais on ne voit jamais l'ADEME, Negawatt ou le Shift sur le terrain. Ils ne savent pas ce que c'est qu'un câble de fibre ou la planification d'un déploiement et se permettent d'avoir un avis pour toute une filière. C'est usant.

vivien

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« Réponse #23 le: 12 mai 2022 à 11:17:00 »
Alors, j'ai fait une synthèse, car l'Arcep à publié beaucoup de choses, mais pas de graphiques synthétiques, c'est qui est pas top pour la communication.

Pourquoi ? Car les coefficients de pondération sont issus d'une méthode qui ne fait pas forcément consensus dans la communauté scientifique, c'est pour cela que le rapport ADEME - Arcep ne donne pas de données agrégées comme je viens de le faire.

Pour creuser, je trouve qu'il y a déjà pas mal de documents publiés et je peut relayer, si il y a des choses qui manque pour que cela soit publié prochainement.

La note de synthèse réalisée par l’ADEME et l’Arcep - 18 pages

(cliquez sur la miniature ci-dessous - le document est au format PDF)


Le 1er volet de l’étude (revue méthodologique) - 171 pages
(cliquez sur la miniature ci-dessous - le document est au format PDF)


Le 2ème volet de l’étude (évaluation de l’impact environnemental) - 256 pages
(cliquez sur la miniature ci-dessous - le document est au format PDF)


La synthèse du 2ème volet de l’étude - 30 pages
(cliquez sur la miniature ci-dessous - le document est au format PDF)