La fibre inquiète les propriétaires de villas à Mers-les-Bains
Les représentants des différentes parties se sont réunis ce vendredi pour discuter du projet.
La Communauté de communes des Villes Sœurs a le projet d’installer la fibre optique dans ses 28 communes, dont Mers-les-Bains, d’ici la fin 2019. Une initiative saluée par Michel Delépine, le maire de la ville : « C’est un très beau dessein, la haute technologie permet à notre commune de ne pas être laissée pour compte ». Cela a un coût pour la Communauté, qui, sur les 15 millions d’euros d’investissement, doit en financer 4 millions. Malgré tout, ce noble projet inquiète les propriétaires de la commune, en particulier ceux dont le bien est classé « patrimoine remarquable ». Ceux-ci sont en effet particulièrement soucieux de l’apparence de leurs villas, qui sont, en plus de cela, soumises à des règles esthétiques très strictes.
Conscients de la particularité de l’image de la station balnéaire, les différents services de l’État se sont mobilisés depuis plusieurs mois afin de trouver la meilleure solution. « Nous voulons faire en sorte que cette action passe le plus inaperçu possible, explique Delphine Droussent, architecte des Bâtiments de France. Notre collaboration, une première dans le département, est très productive ».
« L’objectif est louable, mais les procédés laissent à désirer ! C’est de la contrainte ! »
Un propriétaire
La principale source d’inquiétude des propriétaires est le boîtier, qui devra parfois être installé en façade. Malgré les compromis faits par l’agence Sogetrel, en charge de leur pose, du Syndicat Mixte Somme Numérique et de l’architecte, ils restent insatisfaits. « Nous avons observé chaque rue au cas par cas, réduit la taille des boîtiers, accepté de ne pas y coller de grosses étiquettes, et créé trois coloris : gris, écru, et couleur brique », explique le représentant de Somme Numérique. L’organisme a également accepté de réduire ses échelles concernant l’installation de boîtiers intérieurs : au lieu de les affecter pour les façades de six logements minimum, la barre est descendue à quatre. Et ce, exclusivement pour la commune de Mers.
Nombreux étaient les propriétaires présents dans la salle à exprimer leur inquiétude. Pour eux, les boîtiers sont encore trop gros. Leurs façades, selon eux déjà surchargées de câbles et de boîtiers en tous genres, seront encore plus dénaturées. En outre, ils étaient plusieurs à avoir reçu des courriers de relance leur demandant de signer au plus vite l’autorisation de l’installation du boîtier, sans avoir été auparavant consultés, ni mis au courant du projet final. « L’objectif est louable, mais les procédés laissent à désirer ! C’est de la contrainte ! », tonne l’un des propriétaires.
Rendez-vous le 14 août
Afin de répondre à leurs interrogations, Somme Numérique et Sogetrel leur ont donné rendez-vous le 14 août, date à partir de laquelle ils pourront consulter le projet détaillé, afin de décider en toute connaissance de cause. Cependant, le refus de l’un d’eux pourrait entraîner la privation des autres, la ligne de câbles s’arrêtant là où il n’y aura pas autorisation de les poser.
Source : Le Courrier Picard (http://www.courrier-picard.fr/128080/article/2018-08-05/la-fibre-inquiete-les-proprietaires-de-villas-mers-les-bains), écrit le 06 Août 2018 par Laura Poiret.
Les câbles de la fibre optique inquiètent des propriétaires mersois
Une réunion à destination des propriétaires mersois était organisée. Objectif : informer les habitants sur le déploiement de la fibre optique sur les façades des maisons.
C’est un dossier pris au sérieux par de nombreux propriétaires mersois et par la municipalité : près de 80 personnes étaient réunies vendredi 3 août à la salle Ernest Dailly, pour parler du déploiement de la fibre optique prévu en 2019 à Mers-les-Bains.
Beaucoup de propriétaires sont inquiets, depuis qu’ils ont reçu un courrier leur demandant d’autoriser la pose d’un boîtier sur la façade des maisons et notamment sur les villas du site patrimonial remarquable (anciennement appelé secteur sauvegardé). « Alors que des travaux sont effectués pour effacer les réseaux existants, est-il raisonnable de mettre en place un nouveau réseau aérien ? » demande un habitant, résumant ainsi l’interrogation de plusieurs participants à la réunion publique.
Optimiser l’emplacement des boîtiers
La maire Michel Delépine le concède, « il est vrai que tout progrès amène des changements. Celui-ci doit préserver et respecter l’existant et à Mers, nous pensons patrimoine avec de vrais intérêts qui ne se limitent pas aux villas. Un long chemin a déjà été parcouru autour de la fibre optique, avec des précautions prises pour préserver l’image de notre belle ville ».
Entre autres évolutions, les boîtiers qui doivent être installés sur les façades des maisons ont été modifiés : plus petits, ils sont maintenant disponibles en trois coloris, en fonction du revêtement de l’habitation. Jérémy Bruneau, ingénieur chargé du déploiement de la fibre pour le syndicat mixte Somme numérique, a présenté ce boîtier modifié. « Pour chaque rue, nous avons essayé d’optimiser l’emplacement des boîtiers, il n’y en aura pas sur chaque façade. La fibre optique, c’est un réseau totalement neuf qui utilise les infrastructures existantes. Nous nous servons donc des installations Orange, anciennement France Télécom, et nous nous plaçons le long de ce réseau, sous-terrain ou aérien ».
Un sous-sol déjà encombré
Dans le quartier protégé, ce réseau doit souvent être installé en façade : forer le sol dans ce secteur est très difficile selon Jérémy Bruneau, les réseaux sous-terrains étant déjà très nombreux, et cela « coûterait plusieurs dizaines de millions d’euros » d’enfouir la fibre en centre-ville.
Pas de boîtier, pas de réseau
Avant de pouvoir déployer la fibre optique, l’intercommunalité et son délégataire Somme numérique ont besoin des autorisations de tous les propriétaires de maisons où des boîtiers doivent être posés. Un propriétaire qui ne signe pas l’autorisation n’aura pas de boîtier sur sa maison. Il se prive alors de la possibilité d’accéder à la fibre, tout comme ses copropriétaires et les habitants des maisons après la sienne sur le réseau (le câble s’arrête avant sa maison et ne peut donc pas aller au-delà). Une possibilité qui pénaliserait plusieurs habitants, certains attendant l’arrivée de l’internet à très haut débit depuis plusieurs années.
Si la réunion n’a pas levé toutes les inquiétudes face à l’arrivée de la fibre optique, elle a au moins permis de montrer que le problème de son éventuel impact sur l’architecture mersoise est pris très au sérieux par la collectivité comme par les techniciens. Dans la Somme, c’est la première fois que l’opérateur envisage des modifications sur les boîtiers qu’il doit mettre en place pour installer la fibre.
Le maire de Mers-les-Bains explique par ailleurs que « ce n’est facile nulle part. Des responsables d’autres communes de France avec des secteurs sauvegardés m’ont contacté pour savoir comment nous avions fait pour trouver une solution qui soit la moins impactante possible ». Ailleurs aussi, concilier avancée technologique avec patrimoine remarquable n’est pas une mince affaire.
De vrais progrès avec la fibre optique
L’invention de la fibre optique est une grande évolution pour les télécommunications. En conduisant la lumière, ces câbles permettent d’atteindre des débits d’information beaucoup plus importants que sur les réseaux traditionnels. Internet est ainsi beaucoup plus rapide. « Un beau projet avec une haute technologie qui rapproche les êtres humains et participe à la vie économique de nos territoires » estime Michel Delépine, le maire de Mers-les-Bains.
Le déploiement de la fibre optique est porté par la Communauté de communes des Villes Sœurs (CCVS). « Les élus ont souhaité que tout le territoire soit concerné. Fin 2019, tous les habitants devraient bénéficier de la fibre optique » explique Jean-Pierre Vaneck, chargé du suivi de la fibre pour la CCVS. Ce dernier précise que cette date concerne les 21 communes de l’ancienne Communauté de communes Bresle Maritime (ce dossier avait été ouvert avant l’élargissement de l’intercommunalité, en janvier 2017). Le coût de ce déploiement s’élève à 15 millions d’euros, financés notamment par le département de la Somme, la région Normandie, l’État et la communauté de communes qui paye à hauteur de 4 millions d’euros. « Les huit communes qui ont intégré la CCVS en 2017 ont été intégrées au projet de déploiement de la fibre optique. Il est pour l’instant difficile de savoir quand ces habitants pourront en bénéficier, les estimations sont entre 2020 et 2022 ».
Source : L'Informateur d'Eu (https://actu.fr/hauts-de-france/mers-les-bains_80533/les-cables-la-fibre-optique-inquietent-proprietaires-mersois_18172334.html), écrit le 14 août 2018 par Lucas Farcy.