SFR cherche des financiers pour sa fibre
INFO LE FIGARO - Les fonds d'investissements intéressés pourraient prendre une participation dans une nouvelle société.
SFR réfléchit à de nouvelles solutions pour financer le déploiement de son réseau de fibre optique en France. Fidèle à son habitude, Altice, sa maison mère, s'est mise à la recherche de partenaires financiers, essentiellement des fonds d'investissement. L'opérateur a mandaté la banque Lazard sur ce dossier.
Dans les faits, les fonds pourraient prendre une participation dans une nouvelle société «SFR FTTH», qui regrouperait les actifs de l'opérateur télécoms dans les zones dites moyennement denses. Cela représente quelque 4 millions de prises, sur les 4,7 millions environ que le groupe s'est engagé à y installer. Techniquement, les petites agglomérations et les appels d'offres emportés par SFR dans des réseaux dans les zones rurales sont concernés. Dans ce dernier cas, la valorisation de l'actif va aussi dépendre de la durée de la concession, compliquant l'équation.
31 milliards d'euros de dette
«Le projet devrait attirer les principaux fonds d'infrastructure actifs en Europe», explique un connaisseur du dossier, qui prévient que «le processus sera long et complexe». Le montage, dont le montant n'a pas encore été déterminé, permettrait à SFR de financer et d'accélérer le déploiement de cette infrastructure estimée à plusieurs milliards d'euros. Il ne concerne pas les prises déjà déployées par l'opérateur, soit près de 2 millions de prises fibre «jusqu'à l'abonné» (FTTH), mais bien celles qui sont à venir. Le dossier devrait être présenté aux salariés en comité central le 4 septembre. Ils s'attendent à de nombreux bouleversements cette année.
L'opération permettrait aussi à Altice de poursuivre son désendettement. Le groupe s'y était engagé en novembre dernier, sous la pression des marchés financiers. Depuis, il a créé une infrastructure dédiée pour ses pylônes, dont il a cédé une partie à des investisseurs, levant 2,5 milliards d'euros. En revanche, le groupe a renoncé à céder ses actifs en République dominicaine. Il se serait montré «trop gourmand» en demandant près de 3 milliards d'euros, selon un analyste financier. Altice Europe, dont le principal actif est SFR, supporte une dette de 31 milliards d'euros.
Source : Le Figaro (http://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/2018/08/27/32001-20180827ARTFIG00252-sfr-cherche-des-financiers-pour-sa-fibre.php), écrit le 27 août 2018 par Elsa Bembaron.
Altice ouvre le capital de son réseau de fibre optique
Une dizaine de fonds candidats devraient se positionner ce lundi pour entrer au capital de la future joint-venture. Celle-ci se verrait valoriser plus de 3 milliards d'euros.
Quelques semaines après avoir vendu près de la moitié de ses tours télécoms au fonds KKR, Patrick Drahi donne ce lundi le coup d'envoi à la cession partielle d'un autre de ses actifs : son réseau de fibre optique.
Un nouveau « deal » qui vise à dégonfler ses 31 milliards d'euros de dettes en Europe. Mais aussi et surtout à lui permettre de financer le déploiement de 5 millions de prises de fibre optique dans les agglomérations de taille moyenne.
Au moins 2,7 millions de prises de fibre optique vont devoir être déployées d'ici à deux ans si Altice veut respecter ses engagements vis-à-vis des pouvoirs publics (https://www.lesechos.fr/tech-medias/hightech/0301886351504-tres-haut-debit-le-gouvernement-maintient-la-pression-sur-les-operateurs-telecoms-2187810.php).
Une dizaine de fonds candidats sont attendus pour la remise d'offres indicatives, a-t-on appris auprès de diverses sources. Selon nos informations, ils vont devoir valoriser a minima entre 3 et 4 milliards d'euros la nouvelle joint-venture (https://www.lesechos.fr/finance-marches/vernimmen/definition_joint-venture.html#xtor=SEC-3168) constituée pour l'occasion avec SFR.
Altice veut un contrôle in fine
Une valorisation comparable à celle de la coentreprise créée avec KKR pour les tours d'Altice - un niveau record représentant 18 fois l'Ebitda (https://www.lesechos.fr/finance-marches/vernimmen/definition_excedent-brut-dexploitation.html#xtor=SEC-3168) de la structure concernée. Sauf que cette fois, les fonds canadiens, français et anglo-saxons comme Omers ou Antin, dont les noms sont évoqués par le marché, devront aussi lever avec Patrick Drahi de nouveaux financements, et donc potentiellement de la dette, pour investir dans ce nouveau réseau.
Autre inconnue : jusqu'où ces fonds d'infrastructures sont-ils prêts à cantonner leur participation ? En théorie, ils ont le choix et peuvent se positionner en minoritaire comme en majoritaire, dans une fourchette comprise « entre 40 et 60 % ».
En réalité, « ce n'est pas écrit mais le message est clairement envoyé : Patrick Drahi veut un contrôle in fine. En d'autres termes, même si le partenaire obtient le contrôle, il voudra une option d'achat (https://www.lesechos.fr/finance-marches/vernimmen/definition_option.html#xtor=SEC-3168) à terme sur ses parts », affirment des sources.
Interrogations sur l'organisation
De fait, cette structure soulève des questions d'organisation interne chez SFR. Patrick Drahi a pris soin de venir en personne, à quelques jours du coup d'envoi, pour échanger avec les syndicats sur le dossier.
Ce contexte a de quoi refroidir quelque peu les candidats, qui craignent de se voir exposés à SFR et aux difficultés de sa maison-mère (https://www.lesechos.fr/tech-medias/hightech/0302066543206-malgre-des-gains-dabonnes-au-deuxieme-trimestre-altice-peine-a-convaincre-2195928.php) , à tous les niveaux de la chaîne : partenaire financier, opérateur du déploiement de la fibre et client essentiel voire exclusif du réseau.
Retrait du jeu
Des arguments que d'autres balaient d'un revers de main : « Orange comme SFR ont obtenu les mêmes droits d'exclusivité pour déployer la fibre dans ces zones et ils ne seront bien évidemment pas les seuls clients finaux sur leur pré carré. »
Reste que la pression mise sur le processus de vente n'a pas plu à tout le monde. Déclenché tout début août, alors que s'ouvrait la trêve estivale chez les banquiers, elle en a poussé certains à se retirer du jeu.
Source : Les Échos (https://www.lesechos.fr/tech-medias/hightech/0302227307824-altice-ouvre-le-capital-de-son-reseau-de-fibre-optique-2203483.php), écrit le 09 septembre par Anne Drif.