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Fournisseurs d'accès à Internet fixe en France métropolitaine => SFR / RED => SFR Actus SFR Altice => Discussion démarrée par: alain_p le 03 novembre 2022 à 22:29:28

Titre: Patrick Drahi inquiété par le fisc ... genevois
Posté par: alain_p le 03 novembre 2022 à 22:29:28
La RTS, Radio Television Suisse, et le site suisse Heidi.news, ont sorti des révélations sur les démêlées fiscales de patrick Drahi, avec le fisc ... genevois. Ce sont encore des informations issues de de l'attaque ransomware des serveurs d'Altice Luxembourg. Comme disait Nico, le site Reflets n'est pas le seul ç avoir récupéré et sortir les documents. Celles là me paraissent intéressantes, car révélatrice de l'attitude de Patrick Drahi vis à vis de la fiscalité, jusqu'à la caricature.

En effet, Patrick Drahi s'est établi en 1999 en Suisse, à Genève, pour déjà des raisons fiscales. Mais là, malgré sa demande, et malgré la jurisprudence de l'arrêt Bernie Ecclestone, le milliardaire président de la fédération automobile de la F1, il n'a pas obtenu une imposition au forfait, qui aurait baissé encore plus son imposition. Il a alors acheté une propriété dans le vaudois, où il a obtenu cette fameuse imposition au forfait, puis à Zermatt, dans le Valais, où l'imposition au forfait était encore plus intéressante, profitant de la concurrence fiscale entre cantons en Suisse, pour faire arriver de riches étrangers.

Patrick Drahi serait ainsi passé d'une imposition forfaitaire de 45% à Genève, à 41.5% dans le canton de Vaud, et 36% dans le Valais. Il paierait environ 800.000 € par an, sur la base de ce forfait basé sur son train de vie, estimé à 2 millions de francs suisses par an.

Mais le fisc génevois l'accuse d'être en fait toujours principalement domicilié à Genève, et donc d'être redevable à Genève, et lui a signifié un redressement fiscal, qu'il conteste.

Le plus étonnant dans l'histoire est que le fisc génevois lui reproche d'avoir simulé une séparation d'avec sa femme en 2005, alors qu'il s'est remarié religieusement avec elle en 2014... Tout cela parce qu'elle a gardé la maison à Coligny, banlieue riche de Genève, et que cela permettait de continuer à scolariser ses enfants à Genève.

Tout cela pour gagner environ 200.000 € par an sur ses impôts...

On s'étonne pas qu'ensuite il ait basé ses sociétés dans des pays aux régimes fiscaux avantageux, selon les opportunités, Guernesey, Luxembourg, Pays-Bas...

Selon Challenge, qui reprend RTS et heidi.news :

Citer
Patrick Drahi, le patron de SFR, dans le viseur du fisc suisse

Par Eric Treguier le 03.11.2022 à 07h00

Le fisc genevois considère que Patrick Drahi, le PDG du groupe Altice (SFR, BFMTV, Sotheby's) doit y payer des impôts parce qu'il séjourne à Cologny, une commune chic du canton. Problème : il déclare être résident de Zermatt, dans le Valais. Il faut dire que là-bas, les impôts sont plus légers...


Patrick Drahi est connu pour ses capacités à toujours optimiser la situation fiscale de son groupe. Des recettes qu’il appliquerait aussi à sa vie personnelle mais qui sont aujourd’hui en train de lui jouer un drôle de tour. Car l’administration fiscale du canton suisse de Genève lui a récemment envoyé une notification de redressement. Elle soupçonne le propriétaire du groupe de téléphonie SFR, de la chaîne de télévision BFMTV et de la maison d’enchères Sotheby’s (entre autres...) de vivre la quasi-totalité de son temps en Suisse dans une maison de Cologny, commune huppée du canton de Genève, comme l'indique RTS.

Officiellement, c’est sa femme qui réside dans cette énorme propriété. Car le milliardaire, classé 11ème fortune de France avec un patrimoine de 11 milliards d'euros selon le classement de Challenges, avait, lui, déclaré avoir sa résidence fiscale à Zermatt, dans le Valais, un canton nettement moins gourmand en impôts.

Un Drahi leaks

La bisbille date déjà d’il y a quelques années : mi-2019, l’administration cantonale avait déjà lancé une enquête, lui réclamant de l'argent. Elle avait été mise sur la piste après la révélation des déplacements du milliardaire à la suite d’une fuite de milliers de pages de documents informatiques. Le Français avait aussitôt mobilisé ses avocats pour contester la mesure. Il a d'ailleurs déposé un recours courant décembre de l'année dernière devant le Tribunal administratif.

Dans un courrier adressé en 2020 à l’administration, l'étude d'avocats Oberson Abels, qui défend l’homme d’affaires français, a aussi exposé "une synthèse générale du nombre de jours passés chaque année par Patrick Drahi et son épouse dans chaque lieu". D’où il ressort qu’entre 2016 et 2019, Patrick Drahi aurait passé 127 jours à Zermatt contre 46 à Genève, en moyenne, par an.

Optimisation fiscale ?

Le milliardaire avait, il faut le dire, déployé beaucoup d’énergie pour devenir résident à Zermatt, dans le Valais, dans les années 2000. D’abord installé à Genève, il s’y était fait refuser le statut de Résident à forfait fiscal. Un statut très intéressant. En Suisse, soit les étrangers résidents sont imposés sur leurs revenus, comme les autres citoyens, et leurs impôts peuvent alors être très élevés. Soit ils obtiennent le droit d’être imposés sur leur train de vie. On appelle cela le "forfait fiscal". C’est un impôt finalement assez faible, réservé à ceux qui n’ont pratiquement pas d’activité en Suisse.

Les 4.500 "millionnaires" et "milliardaires" étrangers imposés au forfait en Suisse ont ainsi payé 820 millions de francs d'impôt en tout (soit environ 830 millions d'euros) et pour tout en 2018. Soit environ 18.000 francs (à peu près la même chose en euros) par contribuable. Une trentaine de (très) grandes fortunes françaises, présents dans notre classement 2022, en bénéficient, notamment Pierre Castel, lui aussi en brouille avec le fisc suisse.

Une passion soudaine pour le Valais

Contrarié par le refus genevois, le Français s’était alors tourné, en 2005, vers le canton de Valais. Celui-ci avait été apparemment plus conciliant, estimant que "conformément à ce qu'admet la jurisprudence en la matière, il est manifeste que le volume d'activité exercée en Suisse par Patrick Drahi n'est pas suffisant pour lui refuser une imposition d'après la dépense". Autrement dit : ok pour un forfait fiscal dans le Canton de Valais puisque l'activité professionnelle de Patrick Drahi "a essentiellement eu lieu hors Suisse".

Mais quatre mois après avoir obtenu ce forfait fiscal, les époux Drahi se séparaient... pour ensuite se marier religieusement, en 2014. Retour d’affection ou manœuvre fiscale ? Le fisc suisse a sa petite idée puisqu’en 2019, il ouvre cette enquête sur la période fiscale 2009-2016.

Petites économies

Selon nos confrères de RTS (Radio-Télévision Suisse), le fisc valaisan estime que "la dépense annuelle des époux Drahi peut être fixée au minimum à 2 millions de francs", ce qui représentait autour de 800.000 francs suisses d'impôts par an à l’époque, avec un taux d’imposition cantonal fixé à 36% pour ce canton de Valais. Alors que dans le Canton de Genève (ou le taux est à 45%), il aurait payé plus d’un million.

Interrogé par Challenges, l'entourage de Patrick Drahi assure que celui-ci ne souhaite pas commenter et souligne que nos informations sont connues "à la suite de l’attaque informatique contre un des serveurs du groupe et de la tentative d’extorsion dont sont actuellement victimes les sociétés Altice Group Lux, Altice France et VMS." Le groupe affirme avoir déposé plainte et constater que Challenges utilise des éléments issus de cette attaque dont la reproduction pourrait faire l’objet de poursuites. Ce dont Challenges prend acte.

Mais, surtout, au final, cette affaire laisse perplexe. Patrick Drahi se serait donc donné tout ce mal pour économiser 200.000 francs suisses d’impôts par an (quasiment l'équivalent en euros) ? Mais comme on dit : il n’y a pas de petites économies…

https://www.challenges.fr/classement/classement-des-fortunes-de-france/les-demeles-du-patron-de-sfr-patrick-drahi-avec-le-fisc-suisse_833734

https://www.heidi.news/explorations/drahi-par-lui-meme/le-jour-ou-le-milliardaire-patrick-drahi-s-est-fait-flasher-par-les-impots-suisses
https://www.rts.ch/info/regions/geneve/13510142-le-patron-de-bfm-tv-patrick-drahi-est-rattrape-par-le-fisc-genevois.html
Titre: Patrick Drahi inquiété par le fisc ... genevois
Posté par: zergflag le 03 novembre 2022 à 22:54:21
Merci, très intéressant et surtout.....pas étonnant...  ::)
Titre: Patrick Drahi inquiété par le fisc ... genevois
Posté par: alain_p le 05 novembre 2022 à 18:23:47
Une autre façon de gagner sur l'imposition est au travers de sa fondation, Patrick et Lina Drahi Fondation (PLFA), qui finance divers centres DRAHI dans le monde, et en particulier en Israël. Mais qui sert aussi à rémunérer sa fille 10.000 €/mois, alors qu'elle est censée être dirigeante bénévole de l'association. Et aussi de transférer 100 millions d'euros chaque année à sa filiale américaine Altice USA, avec 0% d'impôt.

Une fondation à but non lucratif peut obtenir une exonération d'impôt en Suisse à condition qu'elle fasse au moins 20% de ses activités en Suisse. Dans le Valais, Patrick Drahi a obtenu un seuil réduit à 5%, et en fait en réalité moins de 1%.

Au passage, cette fondation est donc aussi au nom de sa femme, ce qui fait douter aussi de leur séparation réelle.

C'est un autre chapitre de l'enquête du site suisse Heidi.news, repris hier par Le Monde :

Citer
Derrière la fondation de Patrick Drahi, des œuvres pas toujours caritatives

Le site « Heidi.news » révèle que le milliardaire a utilisé sa fondation philanthropique pour rémunérer sa fille et transférer des fonds à Altice, son groupe de télécoms et de médias.

...
https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/11/04/derriere-la-fondation-de-patrick-drahi-des-uvres-pas-toujours-caritatives_6148466_3234.html

Et donc la source Heidi.news :

Citer
Fondation en Valais: quand Patrick Drahi fait du «non lucratif», il y a anguille sous roche

Il manquait au milliardaire franco-israélien une fondation dans sa panoplie d’outils pour optimiser ses impôts. C’est chose faite en Valais en 2016. Où l'on découvre à quel point les hommes de Drahi parviennent à imposer leurs volontés aux autorités valaisannes. On trouve aussi des versements qui semblent contredire le but idéal de la fondation, laquelle, par ailleurs, rémunère Jacques Attali, ancien conseiller de François Mitterrand désormais proche du président Emmanuel Macron, pour ce qui ressemble à du lobbyisme. Des activités qui pourraient entraîner une révocation de l'exonération fiscale de la fondation.

par Lena Mauger Antoine Harari Serge Michel
Publié le 04 novembre 2022 05:57. Modifié le 04 novembre 2022 17:52.
...

https://www.heidi.news/explorations/drahi-par-lui-meme/fondation-en-valais-quand-patrick-drahi-fait-du-non-lucratif-il-y-a-anguille-sous-roche
Titre: Patrick Drahi inquiété par le fisc ... genevois
Posté par: alain_p le 11 novembre 2022 à 18:08:12
Nouvel épisode des acrobaties fiscales de P. Drahi, publié hier par le site suisse Heidi.news, et Le Monde, cette fois-ci au sujet de sa collection d'oeuvres d'art, estimées à 750 millions d'euros, et sur laquelle il ne veut bien sûr pas payer d'impôts, et la transmettre à ses enfants sans imposition. Selon Le Monde, elle serait à faire pâlir d'envie de nombreux musées : 5 Picasso, 11 Magritte, 8 Chagall, 2 sculptures de Rodin...

Elle était détenue jusqu'ici par une société écran luxembourgeoise, Before SA, justement pour les avantages fiscaux du Luxembourg. Mais suite au scandale des LuxLeaks, la communauté européenne a adopté en 2017 une directive dite ATAD 2, pour limiter les avantages fiscaux des paradis fiscaux comme le Luxembourg, entrant en oeuvre au 1er Janvier 2022. Ce qui a laissé le temps à P. Drahi de préparer une solution de repli. Il a décidé de créer deux autres sociétés écran, dans un paradis fiscal hors juridiction européenne, dans les Caraïbes, à Saint-Vincent les Grenadines, un paradis fiscal "connu pour son taux d’imposition des plus-values à 0 % et sa grande opacité financière" comme dit Le Monde. Les deux sociétés, Angel-heart Ltd et Forever Ltd , ont été enregistrées au nom de deux de ses enfants en Octobre 2021. Elles ont racheté la collection d'art, avec des financements de P. Drahi au prix du marché, 764 illions d'euros. Cela permettait donc le transfert de cette collection à ses enfants, sans déménagement physique, les oeuvres sont restées en Europe, sans payer d'impôt.

P. Drahi paye pour ses acrobaties des experts fiscaux dans 6 pays. Mais il y a eu un grain de sable, Il s'est trouvé que dans cette vente, la société luxembourgeoise Before SA, faisait une plus value par rapport à sa valeur initiale de 51 millions et aurait du payer 17 millions d'ompôts sur les plus values. Au départ, ces experts fiscalistes ont pensé que grâce à des pertes fiscales précédentes de Before SA, cette imposition serait annulée, puis en refaisant leurs calculs, en Mars 2022, ils se sont aperçus que ce ne serait pas suffisant, et qu'il resterait 3.3 millions d'euros à payer. Horreur !

La solution trouvée a été de faire baisser le prix d'achat de 17 millions. Ainsi un Picasso serait passé de 27 à 24.5 millions d'euros, un Miro aurait baissé de 1 million d'euros etc... Mais la vente avait déjà été passée en Octobre 2021. Un nouvel acte de vente, diminué aurait été rédigé, et antidaté au 29 Octobre 2021. C'est là que l'on passe d'acrobaties fiscales limites mais à priori légales, dans probablement l'illégalité. Pour éviter une contestation possible du fisc, un de ces experts a suggéré de faire une estimation de la valeur par un expert tiers, ce qu'ils finalement repoussé. Mais un expert consulté par Le Monde a indiqué à ce sujet :

« C’est très risqué , poursuit l’expert fiscal. En cas de litige fiscal, ils auront les plus grandes difficultés à prouver que leur évaluation était honnête. Et si l’antidatage du contrat est confirmé, cela pourrait justifier l’imposition de pénalités pour manœuvres frauduleuses. »

Ces révélations sont bien sûr issues de la fuite de données suite au hack du système informatique d'Altice Luxembourg.

L'article du Monde est en partie accessible (mode lecture, sinon sous paywall) ici :
https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2022/11/10/des-picasso-dans-les-caraibes-les-man-uvres-de-patrick-drahi-pour-ne-pas-payer-d-impots-sur-ses-uvres-d-art_6149348_4355770.html

Citer
Des Picasso dans les Caraïbes : les manœuvres de Patrick Drahi pour ne pas payer d’impôts sur ses œuvres d’art

Maxime Vaudano, Jérémie Baruch  Publié hier à 14h00, mis à jour à 09h12

Le milliardaire a déplacé son immense collection vers des sociétés offshore juste avant l’entrée en vigueur d’une nouvelle réglementation fiscale. Et évité plusieurs millions d’euros d’impôts au Luxembourg en corrigeant l’évaluation de ses tableaux.

Un bataillon de fiscalistes, un contrat possiblement antidaté et des sociétés-écrans dans les Caraïbes. Tels sont les ingrédients de l’opération qui a permis à Patrick Drahi d’éviter de payer le moindre euro d’impôt sur la cession de son immense collection d’œuvres d’art, estimée à au moins 750 millions d’euros. Une optimisation fiscale agressive, aux limites de la légalité, selon l’enquête du Monde et du magazine suisse Heidi.news.

Les courriels, contrats de vente, notes internes et tableurs qui permettent de reconstituer cette histoire figurent parmi les nombreux documents confidentiels dérobés par le groupe cybercriminel Hive lors d’un piratage visant Altice, la holding de Patrick Drahi, et publiés en ligne en août, après une demande de rançon non satisfaite. Le Monde a choisi d’exploiter ces données malgré leur origine criminelle en raison de leur intérêt public. Ces documents, déjà évoqués par le site Reflets.info, révèlent en effet de la part du magnat des médias et des télécoms – onzième fortune de France selon le magazine Challenges et propriétaire de BFM-TV et SFR – des pratiques fiscales qui posent question au regard des réglementations européennes.
...

Pour le site Heidi.news (sous paywall aussi, mais début accessible) :

Citer
Quand la valeur des tableaux de Patrick Drahi varie en fonction du taux d’imposition, plutôt que du marché de l’art

Un contrat anti-daté, une valorisation de convenance et des sociétés offshore dans les Caraïbes. Le milliardaire franco-israélien, domicilié officiellement à Zermatt, ne s’épargne aucun effort pour diminuer la facture fiscale de sa splendide collection de tableaux, estimée à 750 millions d’euros. Voire la réduire à zéro, car les fiscalistes qui travaillent pour lui dans six pays du monde sont des champions. Jusqu’à ce jour de mars 2022… où ils commettent une boulette. C’est alors l’imprévu qui surgit, tel un grain de sable dans la mécanique bien huilée de la Drahi-optimisation.
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https://www.heidi.news/explorations/drahi-par-lui-meme/quand-la-valeur-des-tableaux-de-patrick-drahi-varie-en-fonction-du-taux-d-imposition-plutot-que-du-marche-de-l-art
Titre: Patrick Drahi inquiété par le fisc ... genevois
Posté par: Ftty le 11 novembre 2022 à 18:16:42
C'est plutôt très bien que si Patrick Drahi a commis tout cela, qu'il se fasse rattraper.
On sait bien que l'optimisation fiscale est un jeu où il est possible de gagner gros en utilisant finement (sournoisement diront même certains, et je le partage) des anomalies ou possibilités légales... Mais quand ils se prennent les pieds dans le tapis à leur petit jeu, c'est pas plus mal  ;D
Titre: Patrick Drahi inquiété par le fisc ... genevois
Posté par: alain_p le 11 novembre 2022 à 18:21:22
Je suis curieux de voir si la justice luxembourgeoise, en particulier, va se saisir de ces révélations.
Titre: Patrick Drahi inquiété par le fisc ... genevois
Posté par: kazyor le 14 novembre 2022 à 12:31:00
J'aimerai de mon côté connaitre ces experts de 6 pays que j'évite de leur confier mes optimisations.
Ne pas savoir compter et me retrouver avec 3.3 millions à payer, c'est inadmissible.
Titre: Patrick Drahi inquiété par le fisc ... genevois
Posté par: alain_p le 21 décembre 2022 à 23:27:36
Le quotidien suisse Le Temps a révélé hier un autre épisode des démêlés de Patrick Drahi avec le fisc génévois. Pour justifier le fait que Patrick Drahi n'habite plus à Genève et n'est plus soumis au fisc genevois, son conseiller fiscal a fait appel aux témoignages d'employés ou amis proches pour qu'ils témoignent qu'il n'habite plus à Cologny en banlieue genevoise, et fassent des attestations sur l'honneur. Mais certains témoins ont rajouté des détails qui se sont avérés gênants. Ils ont ajouté que Lina Drahi n'habitait plus non plus leur maison de Cologny depuis longtemps, mais qu'on la voyait plutôt en Israël ou à Zermatt, où Patrick Drahi a plusieurs chalets.

Pourquoi est-ce gênant ? Parce qu'ils sont censés être séparés depuis 2005, Linda Drahi étant censée avoir gardé la maison de Cologny. Or, Lina Drahi a obtenu il y a pas mal d'années la nationalité suisse, et la loi vaudoise interdit à un couple d'un résident suisse et d'un étranger de bénéficier du forfait fiscal, que Patrick Drahi n'a pas obtenu à Genève. Ce qui lui pourrait faire perdre ce forfait si avantageux pour lui.

Ses conseillers ont alors imaginé deux possibilités. Soit que Lina Drahi abandonne la nationalité suisse, soit de maintenir le scenario de la séparation.

Et pour cela, son conseiller principal (pas nommé dans l'article, pour des raisons juridiques certainement) n'a pas hésité à caviarder les témoignages avant de les transmettre à la justice, pour en expurger tous les passages suggérant que les Drahi sont toujours ensemble. Le problème, c'est que la version originale des témoignages figure dans les Drahi leaks (la fuite de documents mis à disposition par un ransomware ayant pénétré les serveurs Altice au Luxembourg), avec les annotations et les commentaires sur les problèmes que les passages posent, et la version expurgée. Avec la menace que si l'information parvient aux juges, la bonne foi des témoignages serait remise en cause, les juges pourraient estimer que l'on a cherché à les tromper, avec à la clé des pénalités encore plus importantes (jusqu'à 3 fois l'impôt soustrait)...

Citer
Face au fisc, les étonnantes pratiques du conseiller de Patrick Drahi

Marc Guéniat Publié lundi 19 décembre 2022 à 05:45 Modifié lundi 19 décembre 2022 à 07:48

Dans le litige qui l’oppose aux autorités genevoises, le milliardaire s’appuie sur des témoignages pour attester de sa bonne foi. Problème: ces témoins ne disent pas forcément ce qu’il faudrait. De nouveaux documents montrent que l’un des conseillers du patron d’Altice a suggéré de modifier certaines attestations sur l’honneur
...

https://www.letemps.ch/suisse/face-fisc-etonnantes-pratiques-conseiller-patrick-drahi
Titre: Patrick Drahi inquiété par le fisc ... genevois
Posté par: jacobaci le 22 décembre 2022 à 18:49:49
C'est Lina et pas Linda

Le gars est tellement secret qu'il ne laisse aucune trace de ses passages en Suisse, pas même un ticket de CB

La seule solution : un sosie qui reste là où il y a le moins d'impôts
Pathétique... 
Titre: Patrick Drahi inquiété par le fisc ... genevois
Posté par: alain_p le 22 décembre 2022 à 18:55:53
C'est Lina et pas Linda

Effectivement ! Merci, c'est corrigé.
Titre: Patrick Drahi inquiété par le fisc ... genevois
Posté par: alain_p le 26 décembre 2022 à 17:02:44
On sait maintenant, depuis que le site d'information suisse Heidi.news a publié l'information vendredi dernier, quel est le montant du redressement fiscal qui menacerait Patrick Drahi, et c'est énorme : 3.7 milliards de francs suisses de redressements + le même montant, 3.7 milliards, en pénalités, soit 7.4 milliards de francs suisse au total (et le même montant en euro car le franc suisse est à peu près à la parité avec l'euro), pour la période 2009-2016.

Les journalistes du site ont en effet retrouvé dans les documents issus de la fuite du ransomware des serveurs luxembourgeois d'Altice, un courrier du fisc genevois à son cabinet d'avocat, du 30 Juin dernier, leur disant que c'était cette somme qu'ils comptaient réclamer, sous la forme de "bordereaux de redressement". Les avocats ont répondu qu'il fallait pour cela prouver qu'il était résident fiscal genevois à cette époque, le fisc  a envoyé mi-Août une "décision préjudicielle" qui le confirme, les avocats ont fait appel. On voit donc que cette histoire de domiciliation dans le canton de Genève, à Coligny en particulier, est cruciale, et pourquoi les avocats ont mis tant d'efforts sur cette question..

Le site ne sait pas si ces bordereaux de redressement ont finalement été émis, ou s'ils sont toujours retenus par les recours....

Citer
La facture fiscale que Genève voudrait envoyer à Patrick Drahi dépasse tous les records: 7,4 milliards

Un nouveau document issu d’une fuite informatique met pour la première fois un chiffre sur le contentieux fiscal entre le milliardaire franco-israélien et les autorités genevoises. Mais les avocats veillent et multiplient les recours, si bien que les bordereaux de redressement et d’amende pour ce montant exceptionnel ne semblent pas avoir été encore émis. De son côté, Patrick Drahi nie catégoriquement avoir reçu la moindre amende fiscale en Suisse.

par  Serge Michel Antoine Harari Publié le 23 décembre 2022 16:15. Modifié le 26 décembre 2022 11:54.

Depuis des mois, les avocats fiscalistes Oberson Abels SA du milliardaire franco-israélien Patrick Drahi luttent pied à pied avec la direction générale de l'administration fiscale cantonale de Genève, à coups de courriers, d’appels téléphoniques, de rendez-vous et de recours. Un document récemment issu d’une fuite informatique du groupe Altice, propriété de l’homme d’affaires, permet de comprendre pourquoi tant d’acharnement. Il s’agit d’un courrier adressé par l’étude aux autorités, le 15 juillet 2021.

Genève et ses 16 milliardaires

L’étude Oberson Abels fait référence à un appel téléphonique reçu des impôts genevois quelques jours plus tôt, le 30 juin 2021, l’informant que «l’instruction du dossier arrivait à son terme» et que des bordereaux d’impôts «par estimation» pour la période 2009-2016 allaient être émis, pour un montant de… 3,7 milliards de francs suisses. De manière ironique, ce redressement correspond exactement à la fortune de Patrick Drahi estimée récemment par Forbes (3,7 milliards de dollars), alors qu’il pesait près de 12 milliards en 2021, au moment de l’appel téléphonique. De plus, une amende du même montant devait être émise concomitamment. Il est donc question en tout de 7,4 milliards (7,53 milliards d’euros), sans doute la plus grosse somme jamais espérée d’un contribuable à Genève, qui compte pourtant 90’300 millionnaires, 345 fortunes dépassant les 100 millions et 16 milliardaires, selon une étude du cabinet Henley & Partners.

A titre de comparaison, le milliardaire français Pierre Castel, lui aussi résident suisse, s’est vu infliger, le 25 novembre dernier, par le Tribunal Fédéral une reprise fiscale de 286 millions de francs pour les années 2007 et 2008 pour «soustraction d’impôts».

Recours au TAPI

Patrick Drahi, dont on a vu qu’il écrivait personnellement aux autorités pour réclamer le remboursement d’une pénalité de 100 francs qu’il estime indue, n’entend pas se laisser faire. En l’état des informations à notre disposition, impossible de confirmer si ces bordereaux ont effectivement été émis. Dans leur courrier du 15 juillet 2021, les avocats font remarquer qu’il faut au préalable une «décision préjudicielle», c’est-à-dire une décision des autorités qu’elles considèrent bel et bien Patrick Drahi comme étant domicilié à Genève, et de surcroît assujetti à l’imposition ordinaire. Les autorités genevoises ont pris cette décision d'assujettissement illimité en août 2021. Selon des factures du cabinet Oberson Abels que Heidi.news a pu consulter, l’équipe Drahi semble avoir recouru contre cette décision devant le Tribunal administratif de première instance (TAPI).

Cette procédure expliquerait que ces bordereaux puissent ne pas avoir été émis. En revanche, les factures des fiscalistes semblent indiquer que l'administration fiscale a ensuite étendu ses prétentions aux années 2017 à 2019, ce qui pourrait encore augmenter la facture.

https://www.heidi.news/explorations/drahi-par-lui-meme/la-facture-fiscale-que-geneve-voudrait-envoyer-a-patrick-drahi-depasse-tous-les-records-7-4-milliards
https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2022/12/23/patrick-drahi-menace-par-un-redressement-fiscal-record-en-suisse_6155537_4355770.html
Titre: Patrick Drahi inquiété par le fisc ... genevois
Posté par: Free_me le 26 décembre 2022 à 19:12:41
mamamia !
Drahi peut-etre bientot condamné ! [MODÉRÉ]

Titre: Patrick Drahi inquiété par le fisc ... genevois
Posté par: alain_p le 26 décembre 2022 à 19:41:34
mamamia !
Drahi peut-etre bientot condamné ! MODÉRÉ


Je ne sais pas comment on peut s'exprimer avec une telle vulgarité sur un forum comme La Fibre.info.
Titre: Patrick Drahi inquiété par le fisc ... genevois
Posté par: Free_me le 26 décembre 2022 à 20:05:37
!!
Titre: Patrick Drahi inquiété par le fisc ... genevois
Posté par: Hugues le 26 décembre 2022 à 22:42:44
N'abuse pas Free_me quand même...
Titre: Patrick Drahi inquiété par le fisc ... genevois
Posté par: zergflag le 26 décembre 2022 à 23:03:08
N'abuse pas Free_me quand même...

Faut quand même avoué que ces personnes sont très rarement inculpées
Titre: Patrick Drahi inquiété par le fisc ... genevois
Posté par: Philoutix le 12 avril 2023 à 15:12:23
Divertissants ces nouveaux épisodes, je vais chercher le popcorn :

https://www.streetpress.com/sujet/1681230945-nouvelles-revelations-empire-patrick-drahi-altice-enquete-drahileaks
Titre: Patrick Drahi inquiété par le fisc ... genevois
Posté par: zergflag le 12 avril 2023 à 18:28:39
Bizarrement on entend plus les pro-Drahi  :) quel hasard :) ils ont peut-être perdu leurs langues ?  :)
Titre: Patrick Drahi inquiété par le fisc ... genevois
Posté par: thedark le 12 avril 2023 à 19:01:17
Bizarrement on entend plus les pro-Drahi  :) quel hasard :) ils ont peut-être perdu leurs langues ?  :)
Comme ?
Titre: Patrick Drahi inquiété par le fisc ... genevois
Posté par: zergflag le 12 avril 2023 à 19:38:18
Comme ?

Je vais pas citer les noms après je vais me faire ban
Titre: Patrick Drahi inquiété par le fisc ... genevois
Posté par: Myck205 le 12 avril 2023 à 21:52:41
Il y en a sur ce forum ?!
Titre: Patrick Drahi inquiété par le fisc ... genevois
Posté par: alain_p le 13 avril 2023 à 09:09:53
Divertissants ces nouveaux épisodes, je vais chercher le popcorn :

En fait, ce ne sont pas de nouveaux épisodes, c'est plutôt une rediffusion d'anciens, donc moins intéressant.
Titre: Patrick Drahi inquiété par le fisc ... genevois
Posté par: Free_me le 13 avril 2023 à 14:07:11
Bizarrement on entend plus les pro-Drahi  :) quel hasard :) ils ont peut-être perdu leurs langues ?  :)

des pro quelque chose ca existe ?
normalement il faut etre contre tout, c'est comme ca qu'on se sent exister...
Titre: Patrick Drahi inquiété par le fisc ... genevois
Posté par: zergflag le 13 avril 2023 à 18:06:42
des pro quelque chose ca existe ?
normalement il faut etre contre tout, c'est comme ca qu'on se sent exister...

Ah je crois que certains ce sentent visé  :)
Titre: Patrick Drahi inquiété par le fisc ... genevois
Posté par: Myck205 le 13 avril 2023 à 20:44:34
des pro quelque chose ca existe ?
normalement il faut etre contre tout, c'est comme ca qu'on se sent exister...

Contre les pizzas à l'ananas !!! Oui monsieur !!!
Titre: Patrick Drahi, vie de batisseur d'empire...
Posté par: trekker92 le 11 août 2023 à 16:31:13
Quand Patrick Drahi était le roi de Cologny, « le Beverly Hills de la Suisse »

C’est ici, à Cologny, près de Genève, que le nouvel empereur des télécoms et des médias, Patrick Drahi, bâtit son fief familial. À l’abri des regards, il achète de somptueuses villas pour lui et ses proches. En 2016, Sophie des Déserts visitait ce curieux village où s’abritent les plus grandes fortunes du monde.

Il se murmure, dans les rues du village, que l’homme est un peu spécial : il aime prendre le bus. Certains l’ont déjà vu patienter à l’arrêt de la ligne A, tout sourire, en jean et polo, Swatch au poignet. Au lever du soleil, quand les employés de maison débarquent à Cologny pour une journée de labeur, Patrick Drahi s’offre parfois une escapade en transport public. Petit plaisir de dix minutes jusqu’à ses bureaux, au centre de Genève, comme un frisson de liberté avant d’aller batailler pour son empire. Le fondateur d’Altice, roi des télécoms depuis le rachat de SFR et conquérant insatiable d’entreprises médiatiques (Libération, le groupe L’Express, Next Radio-BFM TV) se rêve en « milliardaire normal ». C’est son obsession, ne pas perdre les pédales même quand on voyage en jet, qu’on emploie 55000 personnes et qu’on ne cesse de restructurer, licencier, convoiter toujours plus dans le monde entier. Quand il croise à Paris, non loin de la Muette, son voisin et rival Xavier Niel entouré d’un chauffeur et d’un garde du corps, il frémit à l’idée de devoir un jour vivre comme lui. À Cologny au moins, Patrick Drahi se fond dans la masse.

Personne ne l’envie – qui sait même qu’il possède sur la commune trois demeures splendides, ainsi que deux grands terrains prêts à en accueillir d’autres, un patrimoine de près de 100 millions d’euros discrètement acquis ? Son fief familial est ici. L’homme d’affaires franco-israélien est tombé sous le charme de cet éden perché sur les hauteurs de Genève face au lac Léman et aux cimes immaculées du Jura. Là vivent des gens qui lui ressemblent : une petite colonie de richissimes qui, pour leur argent comme pour eux-mêmes, cherchent la paix. Le monde est leur terrain de jeu ; Cologny, leur nid, sûr, douillet, secret. L’air y est pur, l’impôt léger et le voisinage de qualité. À peine 5000 habitants dont 40 % de résidents étrangers qui ne font généralement pas de vagues. Un condensé de l’oligarchie internationale, des vieilles familles de l’industrie aux jeunes loups de la finance, des pétroliers du Golfe aux magnats plus ou moins fréquentables de l’ex-empire soviétique. Ils cohabitent, protégés par les caméras de surveillance et les agents de sécurité qui tournent en boucle dans les vallons paisibles. « Cologny, se réjouissent les agents immobiliers, c’est le Beverly Hills de la Suisse. »

Malgré son nom d’artiste, Leonard Cohen est spécialiste des transactions haut de gamme et lui n’emploie jamais ce genre de formule. Trop vulgaire pour cet enfant du cru qui a arpenté, en skate puis en Mercedes, tous les chemins du village où derrière les haies touffues se cachent tant de fortunes. Il sait combien les Colognotes, les vrais, détestent les étaler. Belle gueule, mandibule gourmande, le trentenaire a ses habitudes au Lion d’Or, le temple étoilé de la haute société genevoise situé sur l’esplanade du village face au lac. Au menu du déjeuner, dans un décor épuré signé Jean-Michel Wilmotte : ballotin de turbotin, matelote de seiche à l’encre de calamar. « Ici, nous n’avons pas de stars du show-business », signale-t-il. Bien sûr, Cologny a compté autrefois quelques résidents célèbres : Sophia Loren, Petula Clark, Alain Delon, Charles Aznavour, Zizi Jeanmaire et même Daniel Balavoine, installé route de la Capite à la naissance de son fils. Quelques-uns y sont encore : Jean-Claude Killy, Alain Prost, Jean Alesi. « Mais aujourd’hui, la commune est surtout prisée des gens très riches, souvent inconnus du grand public, qui sont séduits par la sûreté et la beauté des lieux. »

Leonard Cohen boit une gorgée d’eau, sourire entendu : « Ici, nous n’avons pas de terroristes. L’aéroport international est proche, l’éducation de qualité, l’immobilier ne perd pas de valeur. Certains sont prêts à payer 10, 20, 30 millions de francs suisses (à peu près l’équivalent en euros), parfois même plus... » À ces prix-là, le négociateur est devenu promoteur. Il suggère, en guise de dessert, une visite de sa dernière réalisation : un petit bijou cubique à 20 millions avec ascenseur, piscine, maison de gardiens et garage pour dix berlines. Deux ans plus tôt, il y avait là des retraités dans une vieille bicoque. Il a tout fait raser. Le chantier n’est pas loin; la route serpente devant la célèbre Villa Diodati où Byron, jadis, passa quelques étés. On dit qu’une nuit d’orage, le poète défia sa jeune amie Mary Shelley d’écrire le plus vite possible un roman d’horreur. Frankenstein aurait surgi ainsi, en 1816, devant les eaux tourmentées du lac Léman. La demeure mythique et sa chapelle ont été achetées par un couple d’Anglais, les Parker, qui ont fait fortune dans le duty free (le groupe dont ils étaient actionnaires a été revendu à LVMH en 1997 pour quelque 2,5 milliards de dollars). « Tenez, note l’agent immobilier en désignant sur la route déserte une maison en travaux gardée par un immense panneau “Défense d’entrer”. Ça, c’est la première acquisition de M. Drahi. »
La clèbre Villa Diodati où sjournait Byron.

Leonard Cohen ne précise pas que c’est son père qui a vendu sa résidence à l’homme d’affaires il y a plus de quinze ans : 256 m2 habitables (et 119 m2 de garage) pour 8 millions, d’après le registre des transactions immobilières accessible au public. Une villa blanche à l’architecture classique sise dans l’endroit le plus prisé de Cologny. Le chemin de Ruth ne paie pas de mine, il est long, sinueux, désert. Il doit son nom à une domestique qui, selon de vagues légendes, a laissé aux messieurs du coin quelques souvenirs. Et pourtant, cette voie bordée de hautes barrières abrite la crème de Cologny. Elle fait partie des emplacements les plus chers du monde, après Pollock’s Path à Hong Kong, Kensington Palace Gardens à Londres et la 5e Avenue à New York.

La transaction a été signée en août 2000. Patrick Drahi débutait tout juste son ascension. Il avait été muté à Genève un an plus tôt par UPC, la firme de son mentor Joe Malone, le roi du câble américain (à qui il a cédé sa première société créée avec un prêt étudiant dans le sud de la France). Lina, sa femme, l’a suivi, luciole indispensable et discrète depuis toujours. Elle était la sœur de son professeur d’informatique à Sup Télécoms, son école d’application après Polytechnique. Elle étudiait la médecine, semblait inaccessible vu ses origines syriennes orthodoxes. Drahi a décidé de l’épouser en une heure : « Love at first sight », comme il l’a confié au Wall Street Journal en juillet 2015. « Ce fut le combat le plus dur de ma vie », raconte-t-il souvent en rappelant combien lui, le juif de Casablanca, a lutté pour se faire accepter par sa belle-famille. Il lui faudra patienter plus de vingt cinq ans pour se marier religieusement dans la grande synagogue de Genève, à l’automne 2014, alors qu’il bouclait le rachat de SFR.

Les Drahi, qui ont commencé leur vie conjugale dans un pavillon de Thiais, en banlieue parisienne, se plaisent à Cologny. À quelques foulées de chez eux, il y a leur bon copain Claude Berda, le fondateur d’AB Productions (« Je vis aujourd’hui à Bruxelles près de mes petits enfants, mais j’ai gardé ma maison à Cologny », précise l’entrepreneur qui essaie régulièrement de vendre son groupe au patron d’Altice). Tout autour, les Français sont nombreux et bien classés au palmarès des fortunes hexagonales: Michel Mulliez, l’un des héritiers du groupe Auchan (sa famille figure à la 4e place du classement de Challenges) ; Gérard Wertheimer, propriétaire avec son frère de Chanel (7e ) ; Pierre Castel, fondateur d’un empire dans le vin, la bière, les eaux minérales (11e ) ; Corinne Bouygues, fille de Francis ; Lionel Afflelou, fils du lunetier; Roger Zannier, le spécialiste des vêtements pour enfants (Z, Absorba, Kickers) ou encore Michel Reybier, ex-roi de la charcuterie (Aoste, Justin Bridou), reconverti dans le business anti-âge et l’hôtellerie de luxe (il possède notamment La Réserve, palace huppé de Genève). La plupart bénéficient du forfait fiscal suisse, qui permet aux résidents étrangers d’être imposés sur une estimation de leurs dépenses annuelles et non sur leur fortune. Patrick Drahi a opté pour ce système à Genève, avant de se faire domicilier en 2011 à Zermatt où il possède plusieurs chalets, la fiscalité y étant encore plus avantageuse.

La villa du chemin de Ruth a été enregistrée au nom de son épouse. Ses quatre enfants, scolarisés à la très sélecte École Moser de Genève, ont poussé au grand air. Et c’est à Cologny que l’heureux père de famille a commencé à dessiner son royaume, grâce à la revente de ses actions UPC. Il l’a baptisé Altice, en s’inspirant du nom d’un bois sacré d’Olympie, Altis, où Zeus avait son temple. La société, immatriculée au Luxembourg, opère depuis Genève ; la holding personnelle est enregistrée sur l’île anglo-normande de Guernesey. L’ingénieur opère en escadron, avec une petite équipe de jeunes fidèles très affûtés. Certains vivent près de Cologny, à Vésenaz notamment, où le directeur financier d’Altice, Dexter Goei, et son secrétaire général, Jérémie Bonnin, possèdent tous deux une maison. Parfois, des réunions s’improvisent chemin de Ruth, devant le piano du boss et sa collection de toiles impressionnistes et orientalistes.

Drahi aime que ça aille vite. Il a le goût du risque et multiplie, à coup d’emprunts, les rachats de câblo-opérateurs. Le petit monde des banquiers genevois observe, fasciné et parfois circonspect, l’incroyable culot de ce self-made-man aujourd’hui endetté à hauteur de 45 milliards d’euros. Drahi vise haut en espérant peut-être intégrer le cénacle des tout-puissants réunis au-dessus de chez lui. Au 68 chemin du Ruth, non loin des héritiers Guggenheim, une plaque gravée signale : « Committed to improving the state of the world » (Engagé à améliorer l’état du monde). Le message est généreux, l’accueil un peu moins. Des gaillards en gilet pareballes défendent l’entrée d’un bunker gardé par des molosses et bardé d’antennes satellites. On se croirait dans Star Wars. Dans le parc, au loin, une petite silhouette grise, Maître Yoda peut-être, glisse entre les arbres. Entre deux conversations avec les maîtres du monde, Klaus Schwab se promène. C’est ici, sur la colline, que le professeur d’économie, ancien complice de Raymond Barre, a installé le Forum économique mondial (World Economic Forum). Sa petite entreprise est devenue une machine de guerre, forte de 350 employés, qui multiplie les conférences et les cercles d’influence en Chine, à Dubaï, en Europe – dont le célèbre Forum de Davos, où se réunit depuis trente ans la crème du capitalisme planétaire. L’édition 2016 (30 000 euros en moyenne le ticket d’entrée) a rassemblé les patrons de Google, Citibank, General Motors, Renault, Total, ainsi que Leonardo DiCaprio, David Cameron et la moitié du gouvernement français.

À Cologny, Schwab tricote calmement ses réseaux. « Ici, c’est un peu le club house des dirigeants du monde », plaisante souvent l’auguste professeur. Yasser Arafat, Shimon Peres, Nelson Mandela, Mikhaïl Gorbatchev, Helmut Kohl, Bill Clinton, Bill Gates, Steve Jobs, tous sont venus deviser face au Palais des Nations qui trône sur l’autre rive. Les ambassadeurs peuvent débarquer en voisins puisque Cologny abrite de nombreuses résidences diplomatiques (celles du Royaume-Uni, des Émirats arabes unis, d’Afrique du Sud, du Koweït, de Libye, d’Irak, de la Barbade...). Schwab a accueilli aussi quelques dignitaires français comme Nicolas Sarkozy ou Dominique Strauss-Kahn, dont l’ancien ami et associé Thierry Leyne vivait à Cologny avant de faire faillite et de se donner la mort en 2014. Christine Lagarde, du temps où elle était ministre des Finances, a inauguré les nouveaux bâtiments du Forum économique mondial, construits pour 21 millions de francs suisses. En cas d’attaque nucléaire, les Colognotes savent qu’ils peuvent se réfugier dans le parking qui est équipé d’un stock de lits pliants.

Du haut de son bunker, Maître Yoda veille à tout. Une fois, une seule, le professeur Schwab est sorti de sa réserve. C’était au mitan des années 2000 quand les Russes, suivis par les nouvelles fortunes d’ex-URSS, ont déferlé sur le coteau. Ceux-là se croyaient tout permis, achetaient les terres comme des Rolex, avec l’intention d’y planter des palais clinquants. « Je veux du Louis à l’intérieur », demandaient-ils aux décorateurs sans préciser s’ils voulaient du mobilier Louis  XVI ou Louis XVIII. La fille aînée du dictateur d’Ouzbékistan, Gulnora Karimova, ex-partenaire de chant de Gérard Depardieu, donnait des fêtes à tout casser (poursuivie en Suisse et en France pour blanchiement, sa propriété a été saisie). Une autre poupée, kazakhe, lâchait 32 millions de francs suisses pour la villa voisine des Drahi ; son frère promettait de construire un somptueux complexe à Genève-Plage avec le soutien de Tony Parker. Tout près du Forum économique mondial, au 65 chemin du Ruth, Viatcheslav Moshe Kantor, dirigeant du géant international des engrais Akron, voulait bâtir entre ses deux villas à 28 millions chacune une galerie pour exposer sa collection de toiles signées Modigliani, Chagall, Rothko, Soutine. Le professeur craignait que cet « ouvrage funèbre » ne dénature ses terres. Il a tenté d’interdire le chantier. En vain. Quelques mois plus tard, un autre projet pharaonique a failli mettre le feu à Cologny. Dmitry Rybolovlev, autre Russe enrichi aux engrais (avant de se diversifier dans l’immobilier, la finance et le foot avec le rachat de l’AS Monaco) voulait ériger sur des terrains en pente une réplique du Trianon de Versailles. Lui aussi désirait creuser sous terre l’équivalent de trois étages afin d’abriter ses œuvres d’art. Les pelleteuses ont démarré. Panique dans le voisinage, juste au-dessus notamment, à la luxueuse résidence du Mail où habite Marina Picasso, petite-fille du peintre. Chaque camp a mobilisé avocats et experts pour évaluer le risque sismique. Le projet a été suspendu puis stoppé par le divorce du couple Rybolovlev. Depuis, un cratère défigure la colline. Les Genevois, résignés, l’appellent « le trou de Cologny ».
Discrètement décoré par Hollande

L'ancien maire, Pierre-Yves Vallon, ne perd jamais le sourire. Paisible dans ses Mephisto, nez volontaire et mine hâlée par les balades en montagne. Pourtant, ce trou lui reste en travers de la gorge. « Que voulez-vous, soupire-t-il. Ici, un élu a bien peu de pouvoir. Pour ces gens-là, on n’est rien, des gagne-petit ! » Ce soir de mars, au coucher du soleil, il ouvre une bouteille de blanc, pose quelques cacahuètes sur la table fleurie avec les jonquilles du jardin. Sa petite maison veille au bout du chemin de Ruth. Comparée aux propriétés de Kantor et de Drahi, à celle des frères Hinduja (neuvième fortune d’Asie), c’est un cabanon. On lui en offre régulièrement des millions. Mais cet ancien photographe refuse de vendre la terre de ses aïeux. L’amertume pointe dans ses yeux clairs : « Des propriétés qui valent 2 ou 3 millions partent à 10. Les têtes tournent, les familles se déchirent et les étrangers raflent tout. Nos enfants n’ont pas les moyens de vivre à Cologny. » Les autochtones font la gueule. À Genève comme à Paris et ailleurs, ils se sentent hors jeu. Les lois helvétiques, qui interdisent théoriquement aux étrangers d’acheter des biens immobiliers, sont souvent contournées par des sociétés administrées par des Suisses. C’est tout un symbole : Hauterive, la demeure historique de l’ancien président de la Confédération, Gustav Ador, a été rachetée en août 2013, par la fille du roi Fahd d’Arabie saoudite, Latifa Bint Abdulaziz Al Saud, pour 57,5 millions. Un palais vide, comme celui de 500 m2 construit en marbre blanc par Bahaa Al-Hariri, l’héritier de l’ancien Premier ministre libanais assassiné. Un gardien allume régulièrement les lumières pour faire croire qu’il y a de la vie. « Certains jours, il diffuse même de la musique. Toujours la même, s’agace une voisine. L’été, quand le Moyen Orient croule de chaleur, on voit débarquer à Cologny des grappes de femmes voilées avec enfants. »

Les gens du Golfe ont toujours apprécié la fraîcheur du Léman. L’un des frères de l’émir du Qatar a acheté en 2009 une résidence chemin du Pré-Langard. La même année, son pays a déboursé 47 millions de francs suisses pour s’offrir le domaine d’un chanceux promoteur, Maurice Dabbah. Le petit homme paradait au village avec une immense Barbie, Victoria Silvstedt, ex-vedette de Playboy et de « La Roue de la fortune ». Il y en a des beautés au volant des 4x4, des photocopies de blondes à lunettes fumées. Il faut bien rouler. À Cologny, les hommes sont à leurs affaires et les festivités bien rares. Certes, le théâtre Le Crève-Cœur est adorable et la fondation Bodmer regorge de trésors, des papyrus égyptiens aux manuscrits de Shakespeare, Proust, Kerouac... L’été, David Guetta vient parfois mixer sur les terrasses des voisins. Mais ça n’occupe pas les journées. Reste un « tea-room » qui sent la déprime, un fleuriste, un numismate, un styliste pour chiens et une épicerie hors de prix tenue par un vieil Italien. « C’est pas l’éclate, reconnaît Leonard Cohen. Ici, beaucoup de femmes finissent en desperate housewives. » Il y a quelques années, une Russe, lasse des absences de son mari volage, l’a massacré au couteau. Elena Rybolovlev, elle, a infligé à son époux le divorce le plus cher de l’histoire. C’est elle qui, dans le partage, a obtenu le terrain de Cologny et son trou. Elle s’est engagée à le reboucher avec la terre récupérée sur les chantiers du village.
Titre: Patrick Drahi, vie de batisseur d'empire...
Posté par: trekker92 le 11 août 2023 à 16:31:29
La suite

Il y a de quoi faire, les grues poussent comme des champignons. Un trader de BNP Paribas vient d’acheter pour quelque 10 millions la villa de Nana Mouskouri avec l’intention de tout rénover. Un autre, star des hedge funds, se fait construire près du vieux temple une résidence de nabab. L’un des pères du jeu Candy Crush s’est aussi installé dans les parages. Ceux-là rivalisent avec les grandes fortunes de l’or noir, comme le Suédois Torbjörn Törnqvist, patron de Gunvor (troisième trader pétrolier du monde, propriétaire en Russie et ailleurs de dizaines de gisements, de ports et de terminaux). Lui aussi bâtit un palais de verre chemin de Ruth, à quelques numéros des Drahi. Devant le chantier, des ouvriers avalent un sandwich : « Quatre ans qu’on bosse là. Quand le propriétaire n’est pas content, il demande de tout refaire. Il a voulu des panneaux invisibles qui rentrent dans le sol, une piscine tapissée de mosaïques en or. Un truc de malade ! »

Törnqvist voit plus grand encore que l’autre fondateur de Gunvor, Guennadi Timtchenko. Ce fidèle de Vladimir Poutine a été accueilli à bras ouverts à Cologny. « Il est chaleureux, très impliqué dans le tennis club, assume Pierre-Yves Vallon. Il nous a invités dans sa propriété pour nous montrer son terrain couvert conçu par les techniciens de Wimbledon avec bar, sauna, piscine et salle de massage. » L’oligarque, propriétaire de deux Relais & Châteaux en France, a financé les salles russes du Louvre. Il était l’ami de Christophe de Margerie, l’ancien PDG de Total qui dînait encore chez lui à Moscou quelques heures avant sa mort. Timtchenko a facilité l’entrée du groupe français au capital de Novatek, géant russe de l’énergie. En juillet 2013, discrètement, François Hollande l’a fait chevalier de la Légion d’honneur. Depuis, Timtchenko a été placé sur la liste noire de Washington visant à sanctionner les proches de Poutine. Il est aussi devenu la cible des Suisses scandalisés par les forfaits fiscaux. Malgré l’échec de l’initiative populaire lancée en novembre 2014 pour les supprimer, certains restent mobilisés. « On voudrait dénoncer les bénéficiaires de ces forfaits, indique Pablo Crucho du mouvement Solidarités. Dans ce système très opaque, on a trouvé un nom : Timtchenko. On est donc allé à Cologny lui rendre une petite visite avec une déclaration fiscale normale, pour lui prouver qu’il peut payer ses impôts comme tout le monde. » Le gardien a menacé d’appeler la police.

Un vent de révolte souffle sur le coteau. Une jeune députée a même proposé de bâtir des logements sociaux sur le golf de Cologny. « Le cancer socialiste tente de grignoter la Suisse, s’inquiète Leonard Cohen. Le référendum sur le forfait fiscal a heureusement échoué, mais cela a créé une petite musique désagréable pour les investisseurs. Nous sommes déjà moins attractifs que l’Espagne, le Portugal ou Londres avec leurs golden visas [des dispositions fiscales particulièrement avantageuses pour les résidents étrangers]. » L’agent immobilier, qui a ouvert une succursale à Dubaï, continue pourtant de faire de bonnes affaires. Fin 2015, il a vendu, chemin de Ruth, la fameuse résidence de la poupée kazakhe, évaporée à Beverly Hills depuis que sa famille est poursuivie pour blanchiment. Toit ouvrant, terrasses à colonnades, piscines intérieure et extérieure... Le bien a été cédé pour 28 millions à une société nommée Habima, comme le théâtre de Tel-Aviv, administrée par un certain Dominic Sandell. L’homme apparaît parfois en photo au côté de Patrick Drahi, dont il gère les voyages d’affaires. Il dirige une entreprise qui vend et achète des jets, ainsi qu’une autre société, Yafit, en tandem avec Jean-Luc Berrebi, le responsable des finances de l’opérateur israélien Hot, propriété d’Altice. La presse a d’ailleurs cru que c’était Berrebi qui avait acheté le palais kazakh. « Tu t’es fait plaisir », l’ont chambré les « Drahi boys », comme si leur collègue pouvait débourser une telle somme. Eux savaient bien que la villa était tombée dans l’escarcelle du big boss.

D’habitude, le patrimoine immobilier de Patrick Drahi à Genève, Zermatt, Tel Aviv et Paris (y compris l’ancien immeuble de Libération rue Béranger, à Paris, qu’il envisage peut-être de reconvertir en hôtel) est géré par d’autres sociétés administrées par l’unique femme de sa garde rapprochée : Anne-Laure Coates, 35 ans en 2016, repérée au Crédit suisse à Londres. Drahi en a fait sa super-comptable. C’est elle qui, via la société Canef, a acheté en juin 2014, pour 20 millions d’euros, la propriété d’une héritière de l’industrie pharmaceutique, chemin de Ruth toujours. Trois mois plus tard, elle signait pour un terrain un peu plus haut; puis un deuxième en janvier 2016, 2 130 m2 vendus 18 millions de francs suisses, prêts à construire. N’en déplaise à Arnaud Montebourg qui, lors du rachat de SFR, priait Patrick Drahi de « rapatrier l’ensemble de ses biens en France », le milliardaire continue d’investir en Suisse. C’est une habitude chez les nouveaux Colognotes, ils préemptent les terres pour leur descendance. Comme Kantor, comme Timtchenko qui, pour les 23 ans de sa fille, lui a acheté une petite maison à 30 millions, Patrick Drahi pense à ses quatre enfants. Deux d’entre eux sont diplômés de Polytechnique Lausanne, un autre d’HEC dans la même ville, la quatrième étudie encore dans une école de commerce de Tel-Aviv. Certains sont déjà en formation dans le groupe. Qu’ils n’attendent pas de hautes rémunérations. Le fondateur d’Altice l’a confessé en septembre à New York devant un public d’investisseurs : « Je n’aime pas payer des salaires, j’en verse le moins possible. » Drahi est dur en affaires mais tendre avec ses petits. Chacun aura une place sur l’Olympe, ainsi qu’un nid à Cologny.


Source : Vanity Fair (https://www.vanityfair.fr/article/patrick-drahi-roi-de-cologny-suisse) - Par Sophie des Déserts - Cet article est issu du magazine Vanity Fair, paru en juin 2016. Il est désormais disponible intégralement en ligne.