Auteur Sujet: Le journal "Le Parisien" attaque pour faire fermer le blogue "The Parisienne"  (Lu 8374 fois)

0 Membres et 1 Invité sur ce sujet

vivien

  • Administrateur
  • *
  • Messages: 47 080
    • Twitter LaFibre.info
Le 1er quotidien d’île-de-France, le journal "Le Parisien" attaque le blogue de Nathalie, qui parle de restaurants et de boutiques sur Paris et qui s’appelle "The Parisienne" et demande 20 000 euros de dommages et intérêts.



Le blogue "The Parisienne" : http://www.theparisienne.fr/


Le motif : Le blog de Nathalie serait une contrefaçon de la marque "La Parisienne", possédée par "Le Parisien".

Voici son billet où elle évoque l'affaire :

Depuis  5 ans, je raconte sur ce blog ma vie, mes coups de coeur et mes coups de gueule.

The Parisienne a évolué, grandi, avec moi, au fil des années, au fil de ma vie, car ce blog, c’est celui de ma vie.

Pour ceux d’entre vous qui me suivent depuis le début de cette aventure, vous le savez, ce blog a vu le jour à l’occasion d’un évènement difficile, et c’est grâce à lui que j’ai pu traverser cette période dont je me serais bien passée.
Heureusement The Parisienne était là ! Et surtout, vous, mes lecteurs, étiez là.

Parce que The Parisienne m’a permis de faire des rencontres, d’échanger avec vous que je n’aurais jamais rencontré sans cette version digitale de moi-même ! Et cela continue, année après année.
Si je me confie à vous aujourd’hui, c’est parce que The Parisienne est en danger. C’est un peu comme si une partie de moi était attaquée.

En effet, un journal parisien bien connu m’assigne en justice pour contrefaçon : Le Parisien.

La démarche a commencé par un courrier de mise en demeure il y a quelques mois. Naïve, j’ai pensé qu’il s’agissait d’un malentendu et j’ai tenté de prendre contact directement avec le journal pour discuter, voir comment régler tout ça.

Comment un journal pourrait-il penser une seconde que le blog individuel d’une parisienne amoureuse de sa ville pourrait être une tentative de copie d’un quotidien parisien, et de son armée de journalistes ?!

Je suis parisienne, c’est ce que dit mon blog, c’est ce que je dis à tous ceux que je rencontre, dans la vraie vie, et dans la vie numérique !

Alors j’ai tenté une prise de contact, imaginé que le bon sens l’emporterait. Que neni. Ma proposition a été balayée d’un revers de main, et on m’a sommée de prendre un avocat.

Prendre un avocat ? Toute cette histoire est surréaliste ! Et qui paierait pour cet avocat ? Et pour me défendre pour quelle faute commise ?

J’ai donc ignoré la mise en demeure, plusieurs mois ont passé, et c’est l’assignation qui est arrivée.

Non content de demander l’abandon de l’URL, le transfert en pleine propriété de l’url à la SAS Le Parisien libéré, le journal exige une somme de 20000€ pour dommage et intérêts.

Dans l’assignation, on trouve les termes suivants : « …la création par Madame Nathalie Z. de « theparisienne.fr » et son usage pour notamment le titre d’une publication diffusée sur le Web, consacre la contrefaçon de la marque antérieure LA PARISIENNE «

Qui plus est, l’assignation précise :

« … le nom de domaine THE PARISIENNE reprend tout d’abord l’élèment distinctif dominant de la marque antérieure LA PARISIENNE, savoir le terme « PARISIENNE » «

Finalement, ce qui en ressort, c’est que le mot « parisienne » ne peut pas apparaitre dans l’url d’un blog puisque le journal Le Parisien semble s’être auto proclamé détenteur exclusif du terme !

Le Parisien demande donc  » de faire interdiction à Madame Z. , directement ou indirectement, du signe « The parisienne « , pour désigner le titre d’une publication sur tout support, seuls ou en association avec tout autre terme, signe, groupe de mots ou extension … »

Parce que si le mot « parisienne » devient la propriété privée de qui que ce soit, j’ai en tête quelques dizaines de blogs qui eux aussi devraient se préparer à recevoir un courrier, de ce genre de missive que l’on imagine recevoir uniquement quand on a commis un délit.

Alors que faire ?

Aujourd’hui, je vous donne l’information.

Cette information brute:

Le Parisien attaque The Parisienne pour contrefaçon.

Et je vais vous demander votre soutien par tous les moyens qui vous sembleront appropriés.

Je continue à croire que ce journal recouvrera la raison, mais si ce n’est pas le cas, je n’en resterai pas là.

La page Facebook de The Parisienne va me permettre de vous donner les détails concernant l’avancement de l’affaire.

En attendant, je vous le demande à tous : si vous souhaitez vous aussi que les parisiennes et les parisiens puissent librement utiliser ces deux termes pour raconter leur passion pour leur ville, criez le avec moi, hommes et femmes confondus, sur tous les toits du numérique :

#jesuisparisienne

Parce que Paris appartient à celles et ceux qui l’aiment depuis toujours, vous et moi en fait. Alors je compte sur vous pour relayer, interpeler, vous exprimer sur cette assignation aussi inattendue que surréaliste.

Parce que The Parisienne n’est la contrefaçon de rien ni de personne, puisque The Parisienne, c’est tout simplement moi.


Source : The Parisienne, le 25 août 2014.

vivien

  • Administrateur
  • *
  • Messages: 47 080
    • Twitter LaFibre.info
Voici la version du journal "Le Parisien", interrogé par Alexandre Piquard, journaliste au quotidien "Le Monde" :

"On n'envoie jamais une assignation d'emblée, explique Jean Hornain le directeur général du groupe. Notre démarche était amiable au départ, en septembre 2013. Il y a eu des échanges puis nous n'avons plus eu de nouvelles. Nos relances sont restées sans réponse. Nous avons alors envoyé une assignation en juin. C'est une affaire qui dure depuis très longtemps."

"Nous ne sommes pas les gens les plus agressifs. On défend nos marques parce qu'on en vit", explique M. Hornain.

Le Parisien n'a-t-il pas l'impression de se retrouver dans le rôle du "gros" qui attaque un "petit", de façon disproportionnée ? Jean Hornain comprend mais estime que "les gens sont responsables" et que la marque a été déposée plusieurs années avant le lancement du blog.

Un des arguments mis en avant pas The Parisienne est le caractère tardif de l'attaque, cinq ans après le lancement du blog, déjà installé. "On agit à mesure de notre connaissance" répond M. Hornain.

Optix

  • AS41114 - Expert OrneTHD
  • Abonné Orne THD
  • *
  • Messages: 4 644
  • WOOHOO !
    • OrneTHD
Espérons que "La Fibre" ne sera pas attaqué par Orange et toute la clique ^^

pierre_

  • Expert réseau Tutor du Grand Nancy (54)
  • Abonné K-Net
  • *
  • Messages: 187
  • FTTH 100 Mb/s sur Maxéville (54)
Le blogueur Maître Eolas a réagi sur cette affaire en rappelant un billet qu'il avait publié en 2008 sur la conduite à tenir quand on reçoit un courrier d'avocat. D'après le journal, l'affaire est en cours depuis 2013 et c'est la blogueuse qui a interrompu les discussions. Wait and see pour la suite.

EMegamanu

  • Abonné Orange Fibre
  • *
  • Messages: 416
  • FTTH sur Villeurbanne et Oullins (69)
Heureusement que la blogueuse ne s'appelle pas Milka. ^^;

tivoli

  • Toulouse (31)
  • Abonné Bbox fibre
  • *
  • Messages: 1 944
  • Toulouse (31)
Viven pourrait attaquer NC en contrefacon :-)

Breizh 29

  • Client Bouygues Fibre +
  • Abonné Orange Fibre
  • *
  • Messages: 4 279
  • Guilers 29820 (29N)
Viven pourrait attaquer NC en contrefacon :-)

Rhooo  ::) ;D

corrector

  • Invité
Attention, une assignation c'est du sérieux. Leur avocat a intérêt à avoir bossé le dossier, sinon ça peut se retourner contre eux.

pierre_

  • Expert réseau Tutor du Grand Nancy (54)
  • Abonné K-Net
  • *
  • Messages: 187
  • FTTH 100 Mb/s sur Maxéville (54)
Ca va de toutes façons se retourner contre eux à cause de l'effet Streisand

corrector

  • Invité
L'effet Streisand, c'est plutôt quand tu cherches à dissimuler une information.

octal

  • Invité
Pour le Parisien Chiffon s'il avait été capable de faire de la vraie information ??? car le blog est bien mieux ficelé RESPECT
Comme toujours en France ceux qui font les choses sont ........
Assignation  ;D ils vont se prendre une veste >>>>loi Européenne  ;D

vivien

  • Administrateur
  • *
  • Messages: 47 080
    • Twitter LaFibre.info
Le journal "Le Parisien" attaque pour faire fermer le blogue "The Parisienne"
« Réponse #11 le: 23 septembre 2016 à 19:17:13 »
J'ai oublié de mettre la fin de l'histoire :

Le bras de fer entre le journal Le Parisien et le blog The Parisienne ne s'achèvera pas devant les tribunaux. Le quotidien a finalement renoncé à ses poursuites pour contrefaçon de marque, permettant à la blogueuse de continuer à utiliser le nom " The Parisienne" pour désigner son site.

Tout est bien qui finit bien. Après plusieurs mois d'incertitude, le journal Le Parisien a finalement renoncé à poursuivre en justice l'auteur du blog The Parisienne pour contrefaçon de marque. La blogueuse, qui a annoncé la bonne nouvelle dans un message publié mercredi sur Twitter, pourra donc continuer à partager ses découvertes dans la capitale sans avoir besoin de changer d'identité.

 Rappel des faits. Il y a plusieurs mois de cela, le quotidien a envoyé un courrier de mise en demeure au motif le nom du blog ("The Parisienne") et son URL sont trop proches de "La Parisienne", une marque qu'il possède depuis 2003 et qu'il utilise depuis six ans pour désigner son mensuel féminin, tandis que le blog lui-même a débuté ses activités plus tard, en 2009.

Après plusieurs échanges infructueux pour tenter de régler cette affaire à l'amiable et la décision de la blogueuse de ne plus tenir compte de la mise en demeure, la situation s'est durcie cet été avec l'assignation en justice. L'affaire, jusque-là tenue secrète, a alors été révélée sur son blog, avec des détails sur les exigences du journal (abandon de l'URL, dommages et intérêts à hauteur de 20 000 euros).

De nombreux internautes, découvrant alors le bras de fer entre Le Parisien et The Parisienne, ont alors pris fait et cause pour la blogueuse, en demandant au journal d'abandonner ses poursuites. Une pétition est apparue sur le site Change.org, signée par plus de 3500 personnes.

De son coté, Jean Hornain le directeur général du groupe de presse, très préoccupé par la mauvaise image qu'était en train de projeter le journal sur les réseaux sociaux, s'est efforcé de calmer le jeu en livrant la version des faits du quotidien, avant de plaider pour le dialogue et une solution négociée puis de rappeler que la démarche du journal "était amiable au départ".


Source : The Parisienne - 12 novembre 2014