Turquie : Google bloque Android, en représailles à une demande de l'antitrust turc. C'est aussi un avertissement pour l'Europe.

                                             

Depuis le jeudi 12 décembre 2019, Google n'accorde plus de nouvelles licences pour Android, quel que soit les fabricants de smartphones, pour les modèles destinés à la Turquie.

Tous les nouveaux modèles de téléphones sorties après cette date ne sortiront pas en Turquie, ou devront utiliser Android Open Source Project (AOSP), la version open source d'Android, qui ne permet pas d'utiliser les applications Google, comme le Play Store ou Youtube, Maps, Chrome, Gmail, Agenda, Messages, Duo, Home (pour les Chromecast), Google Photo, Google Docs le concurrent d'Office, Waze ?,...

Google indique que « Les modèles d'appareils existants restent en vente et continueront de fonctionner normalement »

Le blocage de Google fait suite a un conflit avec l'antitrust turc, qui chercher à limiter les comportements anti-concurrentiels: suite à une plainte de Yaandex, le Google Russe, Google avait été condamné comme il l'a été aussi eu Europe, à laisser une plus large place à ses concurrents sur Android. Comme en Europe, Google a proposé en Turquie, depuis août 2019, une plus grande flexibilité aux constructeurs pour pré-installer ou non les applis Google (un constructeur pouvant dorénavant pré-installer le Play Sotre sans l’application de recherche de Google, alors qu'avant toutes les applications formaient un tout).

La Turquie n'a pas été convaincue et a demandée à Google d'aller plus loin, sous peine d'une amende de 0,05% de ses revenus annuels par jour de retard. Google a préféré faire monter la pression en bloquant l'arrivée d'Android sur le marché Turque. La suite nous indiquera si c'était une bonne idée ou non (Cela pourrait aider à populariser des alternatives basées sur AOSP, le danger est le même que pour Huawei, avec l'arrivée d'un véritable Store alternatif qui contient toutes les applications populaires - sauf celles de Google).

Google explique pour sa défense avoir investi des milliards de dollars dans Android, le système d'exploitation étant en open source, mais pas des applications très importantes comme le Play Store.

Un porte-parole de Google explique : « Cet investissement [dans Android] a un sens pour nous parce que nous offrons aux constructeurs la possibilité de pré-installer les applis populaires de Google, dont certaines génèrent des revenus pour nous ».

Avec ce blocage, Google ne met pas la pression que sur la Turquie: c'est un avertissement qui est lancé à l'Europe: en Europe, Google est attaqué sur plusieurs fronts par la Commission européenne.


Quelques unes des applications Google, qui pourraient ne plus être utilisées en Turquie sur les nouveaux modèles de smartphones Android :

Si aucun accord n'est trouvé dans les prochains mois avec Huawei, cela pourrait effectivement faire beaucoup de forces pour populariser des alternatives sur AOSP, avec un vrai store alternatif, ce qui n'existe pas aujourd'hui.

Mais justement il se dit que Trump a trouvé un arrangement avec la Chine, donc le cas de Huawei pourrait se régler et il pourrait retrouver le droit de vendre des smartphones avec Android avec le Play Store.