Auteur Sujet: Chiffres clés: le chômage des informaticiens  (Lu 2228 fois)

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Marco POLO

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Chiffres clés: le chômage des informaticiens
« le: 10 mars 2018 à 03:31:12 »
Pas de baisse des chômeurs en 2017 comme ce fut le cas en 2016, mais au contraire 1500 inscrits de plus en catégorie A. Le chômage dans les métiers de l'IT et des télécoms atteint un sommet historique. Un effet de la transformation numérique sans volet formation ?

2017, bond de l'été à l'hiver (Janvier 2017 - Janvier 2018) - Depuis la crise financière de 2007/2008, le chômage dans l'informatique et les télécoms poursuivait sa hausse. Le cycle semblait avoir pris fin en 2016. Pour la première fois, l'année s'était achevée sur une baisse du nombre d'inscrits à Pôle Emploi.

Mais les 600 chômeurs de moins en 2016 ont largement été remplacés. En 2017, la catégorie A (sans aucune activité) en a accueilli 1500 de plus. Et le total grimpe à 2100 en ajoutant les chômeurs des catégories B et C. Envolés donc les progrès et les espoirs de 2016. Le répit a en effet été de courte durée en 2017. Dès juillet et août, le chômage dans la catégorie A a grimpé en flèche.

Même après l'explosion de la bulle Internet, un tel seuil n'avait pas été franchi. La Dares recense désormais 51.100 chômeurs pour les catégories A, B et C en janvier 2018. Les chômeurs sans aucune activité étaient eux 39.400 sur la période.

Pourquoi une telle inflation ? Un paradoxe alors que l'activité économique des entreprises du numérique a nettement redémarré et que celles-ci se plaignent de pénurie de profils.

ESN, éditeurs et startups ne sont cependant pas seuls à recruter des profils IT et donc le cas échéant à supprimer des emplois dans ces métiers. Et tous les profils professionnels avec des compétences technologiques n'intéressent pas les employeurs.

De son côté, Syntec Numérique revendiquait lors de sa dernière conférence conjoncturelle, la création nette de 19.000 emplois en 2016 et ainsi sept années consécutives de création d'emplois. Une question pourrait donc se poser : la transformation numérique ne détruit-elle pas des emplois plus vite qu'elle n'en crée ? Un volet formation n'est-il pas urgent pour accompagner ces mutations, pour les fonctions IT comme pour les autres ?

Les conséquences de la digitalisation pourraient avoir été amorcées avant même que le thème de transformation numérique ne soit à la mode parmi les grands patrons. Le Munci, une association de professionnels de l'informatique très attentive aux questions d'emploi, relativisait déjà le recul de 2016. Elle signalait ainsi une explosion des chômeurs dans ces métiers depuis 2011. En tenant compte de toutes les catégories (A, B, C, D, E), le chiffre atteignait 88.240 en décembre 2015 (66.110 en décembre 2011).

Une mutation en cours - Avec la crise financière, le chômage des informaticiens était monté en flèche. Ce n'est qu'en 2016 qu'il avait légèrement baissé et pour la première fois depuis des années. Pour les catégories ABC, il est même au-dessus du niveau de celui de la bulle Internet, une période noire pour l'emploi IT.

En 2016 comme en 2017, l'Apec a pourtant observé une très nette reprise des recrutements de cadres dans l'informatique à 43.900 (en CDI ou CDD d'au moins un an). Pour 2017, l'agence tablait sur une nouvelle progression avec 46.100 et 51.000 embauches de cadres.

Mais ce paradoxe, avec des pénuries et un chômage élevé, ne s'explique-t-il pas par le comportement des employeurs en termes de recrutement ? A savoir privilégier les jeunes, notamment pour des raisons de coûts et de prix de leurs prestations. En 2015, les cadres de moins de 6 ans d'expérience représentaient par exemple 66% des embauches. Ceux-ci ont parfois modifié leurs pratiques pour bénéficier des compétences de professionnels plus expérimentés.


Source: ZDNet.fr par Christophe Auffray | Jeudi 08 Mars 2018.