Auteur Sujet: Un puit de carbone, qu'est-ce que c'est ?  (Lu 2492 fois)

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vivien

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Un puit de carbone, qu'est-ce que c'est ?
« le: 14 juillet 2022 à 17:32:14 »
Un puit de carbone, qu'est-ce que c'est ?

Les puits de carbone ou puits CO2 est un réservoir (naturel ou artificiel) qui emprisonnement du carbone.

Puits de carbone naturels :
- Tourbières, toundra
- Forêts : les plantes absorbent le CO2 de l'atmosphère, stockant une partie du carbone prélevée et rejetant de l'oxygène dans l'atmosphère. Toutes les forêts tempérées (hors incendies et exploitation) accumulent le carbone.
- Océans : le carbone est assimilé via le plancton, les coraux et les poissons, puis transformé en roche sédimentaire ou biogénique

Puits de carbone artificiels :
Pour séquestrer du carbone artificiellement (sans utiliser le processus naturel), il doit préalablement être capturé. Ensuite, il est stocké par différents moyens. La méthode la plus simple et la plus courante pour capturer le CO2 qu'elle émet consiste à faire passer les gaz d'échappement issus de la combustion dans un liquide dans lequel le CO2 va se dissoudre, puis ce liquide est transporté dans un dispositif permettant de récupérer le CO2 dissous.
Stockage géologique : Cela consiste à injecter du dioxyde de carbone directement dans des formations géologiques souterraines. Les champs de pétroles et aquifères salins qui ne sont plus exploités sont des sites de stockage idéals.

Il n'est aujourd'hui rentable de séquestrer du carbone artificiellement s'il n'est pas concentré. À la sortie de la cheminée d'une centrale électrique à Charbon, c'est possible. Directement dans l'atmosphère non (ou cela consomme plus de carbone que ce qui est stocké).

Quand vous voyez qu'un produit est neutre en carbone (c'est même possible pour un billet d'avion), cela signifie que l'émission de carbone est compensée via la création ou restaurations de puits de carbone.





vivien

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Un puit de carbone, qu'est-ce que c'est ?
« Réponse #1 le: 14 juillet 2022 à 17:36:49 »
Les puits de carbone à utiliser avec parcimonie...

Malheureusement, continuer à émettre toujours autant de carbone et de compenser toutes les émissions n'est pas possible : Les puits de carbone sont limités.

Fabrice Bonnifet, Directeur Développement Durable Du Groupe Bouygues, Président Du C3D (Collège des Directeurs du Développement Durable) nous l'explique :



Extrait de la Conférence Interxion pour associer numérique et responsabilité environnementale

alain_p

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Un puit de carbone, qu'est-ce que c'est ?
« Réponse #2 le: 14 juillet 2022 à 19:24:33 »
Capturer le carbone, c'est impossible pour un opérateurs de datacenters ou de télécommunications, qui n'utilise que de l'électricité (sauf rares fois où il met en route ses générateurs de secours au diésel). Donc tout ce qu'ils peuvent faire éventuellement, c'est investir dans le reboisement, la culture de posidonie dans les océans, si j'ai bien compris la réponse de la 2eme vidéo.

Si on est à 5% de compensation accepté par l'ADEME, comme semble l'indiquer Fabrice Bonnifet, je ne vois pas comment ils pourront se dire neutres en carbone, à moins de n'employer que de l'énergie nucléaire et renouvelable, mais même en France, on est loin des 100%, et c'est encore plus vrai dans les autres pays, ou même actuellement on remet en route des centrales à charbon (mais d'un autre côté c'est pour remplacer des centrales à gaz, et je ne suis pas sûr qu'en bilan carbone, cela soit mieux, oui, il y a moins de suies...).
« Modifié: 14 juillet 2022 à 20:35:42 par alain_p »

Anonyme

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Un puit de carbone, qu'est-ce que c'est ?
« Réponse #3 le: 14 juillet 2022 à 19:44:34 »
Ouille, les connaissances en chimie me font parfois peur.  ;D
Le Dioxyde de carbone, comme son nom l'indique, c'est deux atomes d'oxygène et un atome de Carbone.
La combinaison, peut être scindée, et je crois que la nature ne se gène pas pour le faire.
L'oxygène, il parait que les être humains en ont besoin pour vivre.
Donc si on scinde l'oxygène du carbone dans le dioxyde de Carbone on est censé récupérer les deux, du carbone et de l'oxygène.
Cela doit être de la chimie de niveau troisième.

alain_p

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Un puit de carbone, qu'est-ce que c'est ?
« Réponse #4 le: 14 juillet 2022 à 19:51:31 »
Amusant, tu réponds à qui ? Tu me prends pour un ignare ?

Comme l'a expliqué Vivien qui a pourtant était clair, il s'agit soit de récupérer le C02 par des moyens naturels, et effectivement la synthèse clorophylieene va libérer de l'oxygène. Mais aussi, le CO2 gaz est soluble dans l'eau, et peut ainsi être capturé en particulier par les océans, et là, il n'y a pas du tout de séparation du carbone et de l'oxygène.

Niveau 1ere ?

Anonyme

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Un puit de carbone, qu'est-ce que c'est ?
« Réponse #5 le: 14 juillet 2022 à 19:56:07 »
Amusant, tu réponds à qui ? Tu me prends pour un ignare ?
Non, ce ne t'était pas destiné, pourquoi tu le prends pour toi ? Parce que j'ai répondu au post après toi ? Pourquoi veux tu que je te prenne pour un ignare ? Je ne me suis pas adressé à toi, ne le prends pas pour toi.

alain_p

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Un puit de carbone, qu'est-ce que c'est ?
« Réponse #6 le: 14 juillet 2022 à 20:03:36 »
On peut dire que ce n'était pas clair du tout, et qu'effectivement, juste après mon post, je l'ai pris pour moi. D'autant que dans les citations et la vidéo, rien ne me fait penser que les personnes ne maitrisent pas ces concepts de base.

Anonyme

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Un puit de carbone, qu'est-ce que c'est ?
« Réponse #7 le: 14 juillet 2022 à 21:29:55 »
On peut dire que ce n'était pas clair du tout, et qu'effectivement, juste après mon post, je l'ai pris pour moi.
Et bien il fallait pas.

Je n'ai même pas regardé ce que cela raconte, j'ai juste vu " zéro-carbone mythe ou réalité".
Et mes conclusions ont été rapidement prises. Le "zéro carbonne" c'est encore une vue de l'esprit.

alain_p

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Un puit de carbone, qu'est-ce que c'est ?
« Réponse #8 le: 14 juillet 2022 à 21:50:00 »
Alors tu as répondu trop vite, il fallait voir la vidéo, Fabrice Bonnifet apparait très au courant, pertinent, bien conscient de tous les problèmes, notamment il dit que les opérateurs pourraient être accusés de greenwashing, et ne participe à des projets de puits de carbone, insuffisants pour se prétendre 'neutre carbone', que pour répondre à la demande de ses clients

Geronimo

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Un puit de carbone, qu'est-ce que c'est ?
« Réponse #9 le: 14 juillet 2022 à 23:18:54 »
Bonjour.

Petites précisions
-une forêt exploitée (ou on replante des arbres évidemment) est un très bon puis de gaz carbonique CO2, le CO2 est piégé dans le bois, si le bois est conservé dans les constructions, c'est très bien car pérenne.
Les nouveaux arbres en croissance recommencent ce cycle vertueux et continuent de piéger le carbone.

-Les océans piègent le CO2 car ils sont légèrement basiques.
Le CO2 dans l'eau se transforme en acide carbonique CO2+H2O<=> H2CO3, et vice versa, c'est un équilibre chimique, ce qui permet de faire facilement de l'eau pétillante avec le CO2. Vous pouvez toujours essayer avec de l'oxygène ou de l'azote, ça ne fonctionnera pas car ces deux autres gaz sont simplement dissouts.
Dans un milieu basique, (les océans) l'acide donne un H+ et devient HCO3-, le retour en arrière n'est plus possible le CO2 est piégé.
Les océans sont donc de très loin le plus grand puis de CO2 de notre planète.
Mais de ce fait, ils s'acidifient, ce qui fragilise et rendra impossible à terme la solidification du CO2 par les êtres vivants (coraux coquillages...) qui disparaitront.
De plus le plancton (la vie des êtres simples, unicellulaires...) est très sensible au pH, bien plus que les poissons par exemple,  et ne pourront pas survivre non plus à l'acidification trop forte.
Moins de plancton, moins de poissons..... bref, l'acidification des océans est également un risque très important pour le futur de la vie halieutique.

On ne va pas que cuire. :-\

vivien

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Un puit de carbone, qu'est-ce que c'est ?
« Réponse #10 le: 18 juillet 2022 à 14:20:02 »
Cycle du carbone :



Cycle de l'eau :



Ces deux schémas sont extraits du livre ci-dessous, sous licence CC-by-NC-ND 4.0, schémas d’après Decharme et al. (2019), Delire et al. (2020).

vivien

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Un puit de carbone, qu'est-ce que c'est ?
« Réponse #11 le: 18 juillet 2022 à 14:26:36 »
Pour comprendre et modéliser le fonctionnement hydrique des arbres et l'impact du changement climaique, je vous recommande le livre "Forêts et changement climatique" de François Courbet, Claude Doussan, Jean-Marc Limousin, Nicolas Martin-StPaul, Guillaume Simioni. Il est disponible gratuitement en PDF.



Extrait :

Conclusion

Alors que les projections climatiques pour la fin du xxie siècle prévoient une aridification dans la majeure partie de l’Europe, la sécheresse sera un risque crucial pour les écosystèmes forestiers, car les arbres sont particulièrement vulnérables au stress hydrique, de par leur haute stature, leur longue durée de vie et l’absence d’irrigation artificielle. Leurs réponses écophysiologiques, décrites dans ce document, permettent de mettre en évidence une généricité des mécanismes par lesquels la sécheresse affecte le fonctionnement forestier à différentes échelles de temps. À court terme, la sécheresse affecte les écosystèmes forestiers en réduisant la transpiration des arbres et par conséquent la production primaire brute et la respiration de l’écosystème.
À moyen terme, la sécheresse impose une limitation de la physiologie foliaire, une contrainte hydraulique sur le transport de la sève et peut entraîner différents ajustements physiologiques et morphologiques. Une sécheresse sévère peut également provoquer la mortalité des arbres si le stress hydrique dépasse leur capacité de tolérance. À long terme, les effets du climat sur le fonctionnement de l’écosystème forestier passent donc aussi, et même surtout, par un contrôle de la composition de la communauté végétale.

Un grand défi actuel de l’écophysiologie forestière consiste donc à réconcilier l’apparente généricité des processus biophysiques qui régissent le fonctionnement des arbres et de l’écosystème forestier (ceux qui sont intégrés dans les modèles basés sur les processus) avec la grande diversité biologique d’espèces et de stratégies éco­logiques parmi les espèces qui composent ces écosystèmes. Les mesures écophysio­logiques doivent nous permettre non seulement de quantifier et de décrire les effets de la sécheresse sur les arbres, mais aussi d’expliquer pourquoi certaines espèces sont plus sensibles que d’autres et de prévoir lesquelles seront les mieux adaptées aux conditions climatiques futures.

Si de nombreux progrès ont été accomplis au cours de la dernière décennie de recherche sur les mécanismes conduisant à la mortalité des arbres en cas de sécheresse et sur la quantification de la vulnérabilité hydraulique pour un grand nombre d’essences, l’anticipation du risque climatique pour les forêts ne se limite pas à la mortalité par défaillance hydraulique. Indépendamment de son effet sur la ressource en eau, l’élévation de température peut affecter d’autres processus essentiels, comme la photosynthèse, pouvant aller jusqu’à dépasser les seuils létaux. Par ailleurs, les risques de mortalité doivent intégrer aussi les feux de forêt et les attaques biotiques par les insectes ou les pathogènes, pour lesquels la vulnérabilité varie aussi selon les essences et est contrôlée par de nombreuses variables écophysiologiques.
En outre, il faut considérer les risques associés à la répétition des sécheresses et pas seulement à l’intensité des sécheresses extrêmes. De plus en plus d’études mettent en évidence des effets mémoire de la sécheresse sur le fonctionnement des arbres et des forêts. Ces effets mémoires sont typiquement à l’œuvre dans les phénomènes de dépérissement. Si la résilience des arbres n’est pas suffisante pour leur permettre de retrouver un nouvel équilibre architectural et fonctionnel après une sécheresse, alors un déclin durable de l’état sanitaire et des performances des arbres s’installe, ce qui peut diminuer encore leur résistance à des évènements de sécheresse ultérieurs. À l’inverse, les effets mémoire de la sécheresse peuvent entraîner une acclimatation des arbres, leur permettant d’y devenir progressivement plus résistants. Ce type d’acclimatation peut être le résultat d’ajustements anatomiques ou architecturaux, comme une réduction relative de la surface de feuilles par rapport à la surface d’aubier ou le développement préférentiel du système racinaire, ou d’ajustements moléculaires passant par l’expression différentielle de certains gènes ou l’accumulation de certaines protéines dans les cellules. Ces différents effets mémoire sont susceptibles de modifier durablement le fonctionnement de l’écosystème et la vulnérabilité des arbres après une sécheresse, et les mesures écophysiologiques sont pour le moment le seul moyen de les prendre en compte, car ces réponses sont encore très rarement formalisées dans les modèles.

Un autre aspect particulièrement crucial à considérer pour anticiper l’effet du changement climatique sur les forêts est celui de la reproduction et de la régénération.
Or, la façon dont évolueront la fertilité des arbres et, en conséquence, le renouvellement des peuplements forestiers dans le contexte du changement climatique est encore très mal comprise. Il est donc essentiel d’acquérir une meilleure compréhension des mécanismes écophysiologiques de la reproduction des arbres : floraison mâle et femelle, acquisition des ressources puis allocation de ces ressources dans les fruits, germination des graines, puis recrutement de la nouvelle génération d’individus. L’ensemble de ces étapes peut potentiellement être affecté par les changements climatiques, mais les effets sont encore difficiles à prévoir. En effet, il existe des différences fortes de mode de reproduction entre les essences forestières qui rendent difficiles les généralisations. Les réponses écophysiologiques des jeunes plantules peuvent être très différentes de celles des adultes et plus fortement déterminées par les interactions biotiques.

Dans ce contexte de connaissances mais aussi d’incertitudes, les mesures écophysiologiques et les modèles qui se basent sur notre compréhension des processus doivent nous permettre de proposer des solutions de gestion adaptées pour faire face aux changements climatiques en cours. L’écophysiologie peut aider à définir une sylviculture basée sur :
− la diminution de la compétition pour l’eau et donc sur une réduction de la densité ;
− le mélange d’essences et la biodiversité de façon à favoriser la complémentarité entre les individus et la résilience en cas de stress sévère ou d’attaques biotiques ;
− l’intégration des connaissances sur l’adaptation génétique.