Auteur Sujet: Quid de la consommation électrique de la 5G ?  (Lu 959 fois)

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vivien

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Quid de la consommation électrique de la 5G ?
« le: 10 octobre 2022 à 13:21:34 »
La 5G permet de faire des économies d'énergie ou elle gaspille de l'énergie ?

Priartem est une association pour la protection de la santé et de l’environnement face aux risques liés à l’exposition aux ondes électromagnétiques, elle est connue pour avoir lancé plusieurs contentieux contre l'Arcep, et notamment une réussite devant le conseil d'état pour faire annuler la décision Arcep donnant l'autorisation d'utilisation de deux bandes de fréquence par Starlink. L'Arcep avait dû faire une consultation publique qui avait obtenu un record de participation avec plus de 2000 réponses. Cf Starlink: L'autorisation d’utilisation de fréquences Arcep remise en cause.



Un communiqué de presse du 5 octobre 2022 de Priartem a attiré mon attention :

5G : Arrêtons de jeter l’électricité par les fenêtres !

Trois ans après leur première demande de moratoire sur le déploiement de la 5G, les associations PRIARTEM, Agir pour l’Environnement, soutenues par quatorze associations, alertent sur les projets de déploiement de nouvelles fréquences. Elles réitèrent leur demande d’évaluation de la 5G et sa mise au débat public. Elles réclament en outre un geste immédiat de sobriété numérique, propre à rétablir un semblant de crédibilité de l’État en la matière.

Malgré un début poussif de la 5G, malgré une crise d’approvisionnement en électricité, malgré une crise climatique toujours sans réponse tangible, le monde des télécoms poursuit son projet de monde ultraconnecté, quoi qu’il en coûte et quoi qu’on en dise.

Après avoir conduit à l’installation de près de 70 000 antennes en moins de deux ans, la 5G s’apprête à franchir un nouveau pas dans la course aux fréquences : l’ARCEP, dans une relative discrétion, envisage d’ouvrir des bandes de fréquences totalement inédites. En effet, dans sa réflexion sur les réseaux du futur, l’Autorité de régulation propose de couvrir les zones rurales en 5G avec du 1400MHz et pose déjà les bases du déploiement des bandes dites millimétriques en 26 GHz visant l’internet des objets.

Pourtant, en décembre 2020, dans un rapport largement ignoré par les décideurs, le Haut Conseil pour le climat estimait en effet que « le déploiement de la 5G risqu[ait] d’avoir un effet important sur la consommation d’électricité en France, entre 16 TWh et 40 TWh en 2030, soit entre 5 % et 13 % de la consommation hexagonale d’électricité du résidentiel et du tertiaire ».

Sophie PELLETIER, présidente de PRIARTEM précise : « Communiquer par voie hertzienne revient concrètement à consommer de l’électricité pour la diffuser dans l’air sous forme d’ondes électromagnétiques alors que dans beaucoup de cas, on peut communiquer par voie filaire, dix fois moins consommatrice comme la fibre optique. En outre, il s’agit d’une nuisance pour la santé humaine et pour l’environnement qui ne fera qu’augmenter, nos normes d’exposition étant susceptibles, sous l’impulsion des instances européennes, de devenir encore plus laxistes pour permettre le déploiement de la 5G ».

Stephen KERCKHOVE, délégué général d’Agir pour l’environnement poursuit : « Il y a deux ans, on nous traitait de Amish quand on demandait à évaluer la 5G et à la porter au débat public. Aujourd’hui, avec les tensions sur l’énergie, on nous admoneste sur la fin de l’abondance et on nous demande de couper le wifi tout en poursuivant la fuite en avant de la 5G. C’est incohérent et déconnecté des vrais besoins de la population. La 5G c’est d’abord et avant tout fait pour le streaming et la vidéosurveillance, bientôt la reconnaissance faciale ? ».

Aujourd’hui nous demandons, comme nous n’avons eu de cesse de le faire depuis notre demande de moratoire en octobre 2019, à ce que la 5G dans toutes ses composantes – déjà déployées ou envisagées - soit soumise à une évaluation environnementale, sanitaire et sociale et à un débat public placé dans le cadre de la Commission Nationale du Débat public. Au titre de mesure d’urgence, nous demandons une limitation de la résolution du streaming, la très haute qualité d’images étant gourmande en transfert de données sans que cette amélioration de la qualité soit généralement perceptible par l’utilisateur, notamment sur des écrans de faible dimension comme les smartphones et écrans utilisés en mobilité.



Cela fait suite à cette consultation publique :


vivien

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Quid de la consommation électrique de la 5G ?
« Réponse #1 le: 10 octobre 2022 à 13:21:57 »
Puisque le sujet de la consommation électrique de la 5G revient, c'est un sujet qui a été étudié sérieusement : l'Arcep a lancé une étude comparant la consommation énergétique engendrée par le scénario 4G+5G (dans la bande 3.5 GHz) avec celle engendrée dans un scénario de déploiement de la 4G seule.

La 5G permet en effet de transporter plus d'octets avec moins d'énergie que la 4G, mais quand on rajoute la 5G 3,5 Ghz sur un site, c'est une consommation supplémentaire non négligeable alors qu'au début, elle sert à peu de clients.

L'Arcep a donc mené une comparaison de la consommation électrique (en kWh) et des émissions GES correspondantes, sur une même zone géographique constituée par la couverture d’un site radio 4G en 2020, selon les deux hypothèses suivantes :
- Scénario « 4G seule » : toutes les extensions et les nouvelles stations de base (antennes) nécessaires pour répondre à l’augmentation du trafic sont réalisées en 4G.
- Scénario « 4G+5G » : la 5G en bande 3,5 GHz est ajoutée pour répondre à l’augmentation du trafic. Suivant les types de déploiement, le matériel utilisé pour la 4G peut être rénové.

L'Arcep ne parle pas de la 5G en bande basse (comme par exemple la 5G 700 Mhz). Cette 5G en consomme pas significativement plus d'énergie, mais elle n'apporte pas grand-chose au niveau capacitaire. La 5G en bande basse sera importante pour la 5G standalone, mais en attendant, c'est plus de la 5G logo : Elle permet d'afficher le logo 5G sur le smartphone, sans apporter plus que la 4G. Quand l'Arcep parle de déploiement 5G dans cette étude, il faut comprendre 5G 3,5 Ghz.

La conclusion de l'étude Arcep est sans appel : la 5G si elle entraine une surconsommation au moment de son lancement, permet de grandes économies d'énergies ensuite.

Les économies d'énergies sont comparées aux déploiements nécessaires en 4G seul qui nécessite de rajouter régulièrement des sites capacitaires pour pouvoir écouler le trafic. Les sites mobiles capacitaires sont des sites mobiles qui n'apportent aucune couverture supplémentaire, mais de la capacité. Ces sites mobiles capacitaires sont nombreux en ville. À l'inverse, dans les campagnes, la demande est faible et il n'y a pas de sites capacitaires. Sans bande de fréquence supplémentaire, l'accroissement du réseau mobile est réalisé par des sites supplémentaires.

Extrait des conclusions Arcep :

Dans un premier temps, dont la durée dépend des différents scénarios d’introduction, la 5G engendre une augmentation de la consommation énergétique.

Par la suite, le déploiement de la 5G permettrait de réaliser au total (à horizon 2028), par rapport à un scénario de densification des réseaux mobiles via la 4G seule :
- des économies d’énergie : jusqu’à 10 fois la consommation énergétique réalisée en 2020 ;
- une réduction des GES correspondantes : jusqu’à 8 fois les émissions GES réalisées en 2020.

Après une dégradation momentanée de l’efficacité énergétique à la suite de l’introduction de la 5G, le ratio d’efficacité énergétique entre les deux scenarii revient à l’équilibre et l’efficacité du scénario 4G+5G dépasse, au fur et à mesure de l’augmentation du trafic, celle du scénario 4G seule.

Dans les zones plus densément peuplées, qui nécessitent un déploiement à forte demande de trafic (type A et B), les gains calculés dans le cadre de cette étude (énergie, GES et efficacité énergétique) sont effectifs en 2023 au plus tôt, et sont manifestes à horizon 2028.

Dans les zones moins denses, de déploiement à faible densité de trafic (type C), des gains, quasi inexistants, n’apparaissent au plus tôt qu’en 2025 et au plus tard en 2028.

L’étude montre par ailleurs une forte sensibilité des résultats au taux de croissance du trafic, identifié parmi les éléments les plus structurants sur la dynamique des scenarii.

Différents leviers supplémentaires non pris en compte dans cette étude pourraient contribuer à maitriser davantage la consommation énergétique dans un scénario de déploiement 5G par rapport à un déploiement 4G seule. Parmi ces leviers, figurent notamment l’activation de fonctionnalités avancées de mise en veille des réseaux, ainsi que les leviers qui permettraient d’améliorer l’efficacité énergétique en augmentant les performances en débit.



vivien

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Quid de la consommation électrique de la 5G ?
« Réponse #2 le: 10 octobre 2022 à 13:24:08 »
Étude de l'Arcep complète : (65 pages)
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Résumé : (13 pages)
(cliquez sur la miniature ci-dessous - le document est au format PDF)