Auteur Sujet: Kosc est à vendre !  (Lu 27169 fois)

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obinou

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Kosc est à vendre !
« Réponse #36 le: 10 septembre 2019 à 09:44:33 »
La plupart du temps : on ne va pas emmerder la personne qui fait le choix d'orange (voir de SFR).
Corollaire : pourquoi se faire c... à trouver un nouvel acteur, voir comment travailler avec lui alors que c'est si simple de commander chez orange ? Au moins tu es au club de badminton pour ton match de midi sans faire attendre tes copains de jeux.

Et quand ça merde, ben c'est pas "ton choix à la con" qui est en cause, mais Orange (ou SFR). Syndrome IBM, en somme.

mattmatt73

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« Réponse #37 le: 10 septembre 2019 à 09:53:17 »
Et quand ça merde, ben c'est pas "ton choix à la con" qui est en cause, mais Orange (ou SFR). Syndrome IBM, en somme.

Exactement, et pour les matchs de badminton, ce n'est pas une allégorie.
J'ai vu une armée de consultants (archétype des consultants à la c..) dans une chaine de télé qui imposaient les fin de réunions à 11h30. On a compris pourquoi ....

Optix

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Kosc est à vendre !
« Réponse #38 le: 10 septembre 2019 à 10:14:39 »
Et tu sais pourquoi ? Prix ? Délai ? Ne pas ajouter 1 acteur (+ procédures & co) ? Pas envie d'avoir 1 porte de collecte pour 1 client ?
Pas trop. La seule contrainte dont j'ai connaissance c'est que personne ne veut venir tirer sa FON et poser un équipement dans _chaque_ régie (donc une porte de collecte physique en somme)... et je suis 100% d'accord, c'est vrai, c'est con !
On a levé cette contrainte avec la possibilité de livrer chaque prise en VLAN sur FranceIX par exemple, et ça a trouvé preneur :  une régie voisine qui ne sait pas faire (son client final veut communiquer avec sa maison mère via FranceIX en VLAN privé). C'est tout. Après le prix est compétitif, les délais sont très courts (vu qu'on a des techs dans la commune même), les structures juridiques sont pérènnes, je ne sais pas ce qu'il faut de plus.
Enfin depuis que je suis en poste (il y a moins d'un an), je m'efforce à ce qu'on s'ouvre et qu'on aille vers les autres, plutôt que d'attendre passivement que ça vienne tout seul. Ca ne peut que s'améliorer donc je reste positif :)

Nico

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Kosc est à vendre !
« Réponse #39 le: 10 septembre 2019 à 16:51:24 »
Kosc Telecom récuse la décision de l’Autorité de la Concurrence et saisit le Conseil d’État.

Paris, le 9 septembre 2019

Kosc Telecom, fournisseur de connectivité très haut débit pour les opérateurs de services numériques aux entreprises, récuse la décision rendue par l’Autorité de la Concurrence en faveur de SFR et déplore l’abandon de la régulation du marché de gros.
Dénonçant la lenteur et les carences de l’instruction du dossier ainsi que les manquements volontaires de SFR et le non-respect de ses engagements afin de retarder le transfert effectif du réseau Completel acquis en 2016, Kosc Telecom annonce saisir le Conseil d’État.


Une offre de gros au service de la numérisation des entreprises françaises…

Depuis sa création en 2016, Kosc Telecom met à disposition des opérateurs de services numériques aux entreprises une connectivité très haut débit, apportant ainsi de la concurrence sur un marché verrouillé par un duopole historique constitué d’Orange et de SFR. Ce faisant et lançant notamment la première offre de gros nationale de fibre professionnelle, l’opérateur wholesale-only a permis d’accroitre les opportunités de connectivité offertes à un écosystème de plusieurs centaines d’opérateurs de services numériques aux entreprises, apparu partout en France et au plus près de leurs clients avec les outils de la transformation numérique. À la manière des Réseaux d’Initiative Publique, dont on ne peut que constater que le modèle a permis le développement de cet écosystème sur les zones qu’ils couvraient, Kosc Telecom n’a de cesse de vouloir offrir ce même dynamisme concurrentiel en zone privée.

Grâce à une offre unique de Connectivité CaaS (Connectivity as a Service), ces opérateurs de nouvelle génération peuvent désormais bâtir sur tout le territoire les offres de services dédiés aux entreprises qui contribuent efficacement à ce que la France rattrape son retard dans le domaine de la numérisation de ses PME.

C’est ainsi que Kosc Telecom a réussi, en 3 ans, à constituer une offre crédible et alternative à celle des opérateurs intégrés, à conquérir 50 clients opérateurs, bâtir un réseau couvrant 15 millions de lignes DSL, 9 millions de lignes fibre professionnelle et 8 millions de lignesfibre dédiée mises à disposition via sa plateforme Connectivity as a Service (CaaS).

… mais au cœur d’une bataille juridique engagée en 2016

En 2015 l’Arcep place au rang de ses chantiers prioritaires le déploiement d’« une architecture universelle de réseau en fibre optique permettant l’èmergence d’un marché de masse de la fibre pour les PME ». Dans le même temps, l’Autorité de la Concurrence réclame et suscite l’arrivée d’une offre de gros sur le marché de la fibre optique professionnelle concurrente de celle du duopole.

C’est dans ce contexte, qu’une équipe d’entrepreneurs et d’investisseurs, parmi lesquels OVH et Kapix, menée par Yann de Prince, dirigeant fondateur de l’opérateur Mobius à La Réunion, décide, avec le soutien de la BPI, du rachat du réseau haut débit de Completel au groupe Altice. Ce rachat est validé par l’Autorité de la Concurrence en décembre 2015 et débouche sur la création de Kosc Telecom. La raison d’être du nouvel entrant sera, pour satisfaire aux exigences de l’Autorité de la Concurrence et permettre le développement d’un véritable marché concurrentiel des services numériques, de proposer une offre de gros de connectivité professionnelle à des opérateurs de services numériques aux entreprises.

En 2018, l’Arcep constate les manquements volontaires d’Altice et le non-respect de ses engagements destinés à retarder le transfert effectif du réseau Completel et provoque une autosaisine de l’Autorité de la Concurrence.

Ce n’est que face à la montée de la pression médiatique et des questionnements de nombreux élus que l’Autorité de la Concurrence précipite le rendu de sa décision pour la publier le 6 septembre 2019, quelques jours seulement après le refus de la Banque des Territoires de souscrire à une nouvelle augmentation de capital. Un refus de toute évidence motivé par des informations émanant de l’Autorité de la Concurrence, en parfaite contravention avec le secret de l’instruction.

Augmentation de capital et saisine du Conseil d’État

Conséquence immédiate de la décision concomitante de la Banque des Territoires et de l’Autorité de la Concurrence: Kosc Telecom, dont l’actif tant technique que commercial représente une opportunité historique pour des opérateurs intégrés souhaitant renforcer leurs positions sur le marché des entreprises, devient la cible privilégiée d’une acquisition hostile. De surcroît, avec un chiffre d’affaires de 18 millions en 2018 en ligne avec son objectif de 100 millions en 2021, Kosc Telecom a désormais démontré la pertinence et la robustesse de son modèle.

Cette consolidation prévisible, voire probablement planifiée de longue date, refermerait de facto le marché des télécommunications d’entreprises au détriment non seulement de l’écosystème de centaines d’opérateurs de services numériques aux entreprises mais aussi du début de rattrapage du retard en matière de numérisation des PME et TPE françaises. Les  interventions publiques émanant de l’Autorité de la Concurrence laissent à penser que l’institution tient une position dénotant une méconnaissance et une incompréhension totale du marché de la numérisation des entreprises. En soutenant que des opérateurs intégrés pourraient proposer des offres de gros neutres, alors même que l’évidence et les faits démontrent tout le contraire, c’est le principe de saine concurrence que l’Autorité se doit d’assurer qui se retrouve bafoué. Conscient du danger que la situation fait peser sur l’écosystème de services numériques et déterminé à préserver son indépendance et l’intérêt de l’entreprise, Kosc Telecom a d’ores et déjà décidé de saisir le Conseil d’État. Une saisine motivée par les nombreuses irrégularités qui ont émaillé le suivi du dossier par l’Autorité de la Concurrence, parmi lesquelles la durée inexpliquée de son instruction dans un contexte d’urgence et la probable violation de son secret.
Kosc Telecom invite les députés membres de la mission flash d'étude des retards de l'accès des PME à la fibre à s'intéresser au contrôle par l’Autorité de la Concurrence, du respect des engagements de SFR d'une part et à son inaction contre les "poursuites baillons" de SFR à l'encontre Kosc Telecom d’autre part.

Antoine Fournier, directeur général de Kosc Telecom : « Nos résultats, tant techniques que commerciaux, nous font rester confiant quant à l’avenir de notre entreprise. Et ce en dépit des obstacles placés sur notre chemin par un duopole verrouillant farouchement le marché des télécommunications d’entreprises dont l’actualité de ces derniers jours nous offre une nouvelle et pénible illustration. Notre force repose sur la qualité, la performance de notre offre et la confiance de nos clients et de nos actionnaires. »

Yann de Prince, président de Kosc Telecom déclare : « Après des années d’incantations et d’efforts, la numérisation des TPE et PME est visiblement en marche et nous sommes fiers d’y contribuer. Il serait détestable qu’elle ne trébuche sur les défaillances de nos outils de régulation et les errements de la politique d’investissements de l’État dans le domaine du numérique. »


https://www.kosc-telecom.fr/wp-content/uploads/2019/09/Communiqu%C3%A9-Kosc-Telecom-Conseil-d%C3%89tat-09.09.19.pdf

Nico

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Kosc est à vendre !
« Réponse #40 le: 10 septembre 2019 à 16:52:08 »
Kosc Telecom ne peut pas disparaître comme ça !

L’annonce des difficultés de Kosc Telecom n’a pas manqué de créer des remous parmi les opérateurs alternatifs. Beaucoup se sont montrés inquiets de la situation de l’opérateur d’infrastructures et des conséquences que cela pourrait avoir sur eux s’il ne parvenait pas à se refinancer.

« Kosc Telecom bataille depuis trois ans pour ouvrir le marché de la fibre en faisant èmerger un marché de gros pour les opérateurs alternatifs à des conditions techniques et commerciales équitables, témoigne Laurent Silvestri, directeur des opérations d’OpenIP. J’espère qu’ils pourront poursuivre leur activité en restant neutres et indépendants sans quoi la digitalisation des PME pourrait s’en trouver fortement ralentie ».

En réalité, c’est surtout la croissance des opérateurs alternatifs tels que OpenIP et ses homologues Adista, ServeurCom… qui pourrait s’en trouver pénalisée, les grands opérateurs (Orange, SFR, Bouygues et Free) n’ayant jamais joué le jeu des ventes en gros. Alors que Kosc n’est en mesure de livrer que depuis janvier dernier, le FTTH représente d’ores et déjà près de la moitié des ventes ADSL d’OpenIP, assure Laurent Silvestri.

Certes, l’offre de connectivité FTTH en gros ne risque pas de se tarir, comme le souligne Damien Watine, président de ServeurCom, les opérateurs intégrés et les opérateurs de réseaux d’intérêt public ayant commencé à embrayer le pas à Kosc en lançant leurs propres offres FTTH de gros. Bouygues en a une depuis quelques mois, SFR s’apprête à lancer la sienne et Orange se lancera dès que l’Arcep le lui permettra. Mais Kosc a été le premier et surtout se positionne sur un modèle 100% wholesale (vente en gros), celui qu’affectionne le plus les opérateurs alternatifs car c’est celui que prend mieux en compte leurs besoins.

C’est donc au moment où les ventes décollent que l’Autorité de la Concurrence décide de dédouaner SFR dans le litige qui l’oppose à Kosc, en estimant qu’aucun élèment ne permet de caractériser le non-respect par Altice France de ses engagements relatifs à la cession du réseau DSL de Completel dans le cadre du rachat de SFR. Et c’est apparemment en apprenant – un peu en amont – cette décision de l’Autorité de la Concurrence que la Banque des Territoires a décidé de ne pas participer à la nouvelle levée de fonds de 10 M€ que Kosc s’apprêtait à réaliser, plongeant ce dernier dans la crise. Sans doute que la Banque des Territoires a estimé que le tribunal de commerce risquait de s’appuyer sur cette décision pour exiger de Kosc qu’il paye les 15 M€ qu’il doit encore à Altice pour le transfert de l’infrastructure Completel et que Kosc bloque au motif du préjudice subi lié au retard de livraison. Une injonction de paiement qui fragiliserait encore plus Kosc.

Car Kosc n’a pas caché qu’il avait utilisé ces fonds pour poursuivre son activité. « Le fait est que Kosc a récupéré une infrastructure qui continue de perdre beaucoup d’argent et que le cash commence à manquer », persifle un concurrent. Mais ce dernier se veut rassurant : « on ne disparaît pas dans ce métier. Kosc sera nécessairement repris et l’a continuité des opérations sera assurée ». Un avis que partage Laurent Silvestri.

Mais, comme l’écrit Kosc Telecom dans un communiqué paru ce jour dans lequel il récuse la décision rendue par l’Autorité de la Concurrence et annonce saisir le Conseil d’État, l’opérateur « devient la cible privilégiée d’une acquisition hostile de la part d’opérateurs intégrés souhaitant renforcer leurs positions sur le marché des entreprises ». Une issue qui n’arrangerait pas les opérateurs alternatifs, qui perdraient là l’un de leurs meilleurs soutiens. À suivre donc.

Note du rédacteur : cet article a été révisé à 16h18 le 10 septembre pour nuancer et préciser certains points.


Par Johann Armand
https://www.channelnews.fr/kosc-telecom-ne-peut-pas-disparaitre-comme-ca-91258?utm_campaign=twitter&utm_medium=twitter&utm_source=twitter

Hammett

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« Réponse #41 le: 10 septembre 2019 à 17:54:15 »
les grands opérateurs (Orange, SFR, Bouygues et Free) n’ayant jamais joué le jeu des ventes en gros

Pourquoi il le ferait ? C'est open bar dans un monde de Bisounours ? 

Nico

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« Réponse #42 le: 10 septembre 2019 à 18:07:31 »
En réalité Orange et SFR ont une grosse activité wholesale. Bon sur le FTTH it's complicated, c'est sur.

obinou

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« Réponse #43 le: 10 septembre 2019 à 21:29:52 »
Pourquoi il le ferait ? C'est open bar dans un monde de Bisounours ?

* Parce que l'infrastructure capillaire est, comme les routes, l'un des rare domaine non réplicable par des sociétés privés contrainte à une rentabilité à court terme ?
* Parce que Orange hérite du monopole public et, encore aujourd'hui reste le seul dépositaire de la connaissance (et des clés) des infra ?
* Parce qu'un monopole (ou un duopole) est toujours mis sous tutelle par l'état, que ce soit dans les télécom ou ailleurs ? 
* Parce qu'une réglementation peut s'imposer pour éviter les concentrations néfaste au public   ? ( les laboratoire pharmaceutiques ne peuvent racheter 80% des pharmacies, même si leurs finances le leur permettrait )
* Parce que les grandes sociétés n'ont pas de process adaptés pour les besoins des TPE / PME qui constituent la grosse majorité des entreprises , et constituer ainsi un frein au développement économique de toute les autres entreprises du pays
* Parce qu'un monopole / duopole est réputé avoir moins de motivation pour innover, et utiliser sa position pour imposer ses solutions plutôt que de s'adapter à la demande.
* Parce que refuser de donner accès à un tiers à une ressource non réplicable est considéré comme abusif en droit
( http://www.aramis-law.com/fr/droit-de-la-concurrence/l-acces-aux-infrastructures-et-ressources-essentielles )

Bref, si il y a une régulation c'est pas pour rien, c'est aussi pour que ces acteurs ne prennent pas en otage le reste de l'économie pour  leur seul profit.
C'est pas le monde des bisounours, mais c'est pas non plus le far-west...

Après, de là à dire si la régulation et plus généralement les décisions politiques/administratives sont cohérentes, ça.... (ici on a l'ADLC qui tire dans le dos de l'ARCEP, quand même, et la CDC qui utilise ça comme prétexte pou sortir).

Pour moi, le dicton qui s'impose ici à propos de la CDC, c'est : "Il ne faut pas prendre pour de la malveillance ce qui n'est que de l'indifférence".

En réalité Orange et SFR ont une grosse activité wholesale. Bon sur le FTTH it's complicated, c'est sur.

Bah ça s'améliore, non ? On commence à voir des offres FTTE, des sociétés qui dégroupent des PMZ en zone AMII, des offres sur l'infra mutualisés qui sont livrés sur des portes de collecte à des prix inférieurs au CELAN,... (OK les offres GP sont toujours pas réplicable en l'état mais je suis pas sur qu'il existe la moindre volonté en ce sens , vu la défiance des hommes politique sur le sujet de l'accès internet).

Hammett

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« Réponse #44 le: 10 septembre 2019 à 22:10:32 »
Faut pousser Bouygues et Free à s'y mettre, c'est trop lourd pour des petits opérateurs qui n'ont la taille critique, une structure financière solide et qui passent trop de temps à se plaindre.
On peut pas tout avoir. Et maintenant, c'est encore bla bla..
Créer un opérateur avec trois bouts de ficelle pour concurrencer Orange et SFR est une galéjade.

obinou

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« Réponse #45 le: 10 septembre 2019 à 22:21:32 »
Faut pousser Bouygues et Free à s'y mettre, c'est trop lourd pour des petits opérateurs qui n'ont la taille critique, une structure financière solide et qui passent trop de temps à se plaindre.
On peut pas tout avoir. Et maintenant, c'est encore bla bla..
Créer un opérateur avec trois bouts de ficelle pour concurrencer Orange et SFR est une galéjade.

Le fait de savoir si l'on souhaite pour le pays 4 OCEN pour répondre à tous les besoins réels ou supposés en terme de télécom de tous les autres acteurs administratif & public, ou bien à contrario une galaxie de milliers de PME (voir TPE) dans le domaine est un vrai choix de société sur lequel ni toi ni moi n’avons la moindre influence.

Hammett

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« Réponse #46 le: 10 septembre 2019 à 22:32:50 »
Le marché est en train de trancher...Retour au réel ! On va attendre les offres de Free et de Bouygues.

Nico

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« Réponse #47 le: 11 septembre 2019 à 00:29:13 »
Télécoms d’entreprise : comment Kosc s’est retrouvé dos au mur

Embourbé dans un conflit avec Altice, la maison-mère de SFR, l’opérateur cherche des solutions pour se renflouer ou trouver un repreneur.

Kosc est en grande difficulté. Un peu plus de trois ans après son arrivée sur le marché des télécoms professionnelles, l'opérateur a un besoin urgent d'argent frais. Interrogé sur ses difficultés financières, Yann de Prince, le président du groupe ne nie pas les problèmes. « Aujourd'hui, la situation est tendue, affirme-t-il. Nous ne sommes pas en cessation de paiement, mais nous devons prendre des mesures rapides. » Celles-ci passeront, selon lui, soit par une injection d'argent frais de ses actuels actionnaires, soit par l'arrivée d'un nouvel investisseur, soit par un rachat pur et simple de la société par un tiers. Concernant la possibilité d'une vente du groupe, Yann de Prince affirme avoir reçu des marques d'intérêt de plusieurs sociétés. « Nous avons transmis, par l'intermédiaire de la banque Rothschild, un mémo aux acteurs qui nous ont sollicités pour sonder leur appétence », poursuit le dirigeant.

Comment Kosc en est-il arrivé là ? Qu'est-il arrivé à celui qui se rêve, depuis trois ans, comme le futur « Free des télécoms professionnelles » ? Pour le comprendre, il faut remonter à la création de la société. En 2014, Patrick Drahi, le propriétaire de Numericable, signe l'un de ses plus gros coups en rachetant SFR. Mais pour boucler le plus important deal de l'année et décrocher le feu vert de l'Autorité de la concurrence (ADLC), il doit se séparer de certains actifs-clés. Parmi eux, il y a le réseau Internet fixe, d'envergure nationale, de Completel.

Entrepreneur bien connu du monde des télécoms professionnelles, Yann de Prince est intéressé. Il monte un consortium d'investisseurs (avec notamment le spécialiste du cloud OVH et Bpifrance), lève 24 millions d'euros, emporte la mise et fonde Kosc. A ses yeux, le réseau de Completel est une poule aux œufs d'or. Il doit lui permettre d'accoucher d'un opérateur de gros spécialisé dans la vente de capacité aux opérateurs B2B alternatifs. Lesquels se chargent, in fine, de vendre au détail des offres Internet à très haut débit aux PME. Pour se faire une place sur le marché, Kosc veut casser les prix. Il capitalise aussi sur sa « neutralité ». « Contrairement à Orange et SFR, qui sont à la fois opérateurs de gros et de détail, nous ne serons jamais concurrents de nos clients », claironnait Yann de Prince, dans nos colonnes, en juillet 2016. Kosc bénéficie alors de la bienveillance de l'Arcep, dont le président, Sébastien Soriano, répète qu'il veut en finir avec la domination d'Orange - et dans une moindre mesure, de celle de SFR - sur le marché des télécoms pour les entreprises.

Mais tout ne s'est pas passé comme prévu. Loin de là. Kosc a essuyé de gros problèmes pour se lancer. Il argue que SFR ne lui a pas transmis en temps et en heure son réseau en bon état de marche. « Notre contrat prévoyait une livraison du réseau au 31 mars 2017, affirme Yann de Prince. Or, à cette date, il n'était pas livré. » De plus, il manquait selon lui des infrastructures essentielles, dont des liaisons longue distance en fibre optique. Interrogé à ce sujet, Altice, la maison-mère de SFR, se refuse à tout commentaire.

SFR tacle Kosc

Mais dans une note d'information destinée aux parlementaires, et à laquelle La Tribune a eu accès, l'opérateur juge qu'il a honoré ses engagements. « SFR a livré à Kosc l'intégralité de son réseau DSL, en parfait état de fonctionnement, comme il s'y est engagé devant l'Autorité de la concurrence, et ce, le 22 avril 2017, quelques jours seulement après la date du 31 mars », lit-on. SFR souligne que ce délai supplèmentaire « avait été accordé pour finaliser cette cession en accord avec le mandataire [la société chargée de rendre compte à l'ADLC du déroulement de l'opération, Ndlr] et le service des concentrations de l'Autorité de la Concurrence ».

Dans sa note, SFR affirme que si Kosc n'a pas réussi à activer son réseau tout de suite, il ne peut s'en prendre qu'à lui-même.

« Réseau non allumé pendant des mois, stratégie de déploiement non optimale [...], Kosc a vu apparaître de nombreuses difficultés au moment de son allumage tardif résultant de ses seuls choix industriels, tacle l'opérateur. Kosc a aussitôt et délibérèment tenté de reporter ces difficultés sur SFR en lui en faisant porter la responsabilité. C'est ainsi que Kosc a pu insinuer que le réseau livré n'était pas exploitable. Mais la réalité est que le réseau a bien été cédé en parfait état fonctionnel et d'exploitabilité à la date d'échéance du contrat, documents à l'appui. »

« Une enquête foireuse du début à la fin »

Dans la même missive, l'opérateur au carré rouge déplore surtout que Kosc « n'a jamais payé les 15 millions d'euros qu'il doit à SFR » pour son réseau. En décembre 2017, SFR attaque le nouvel entrant au tribunal de commerce pour lui réclamer cette somme, plus 5 millions d'euros de préjudices. Yann de Prince, lui, n'en démord pas : à ses yeux, SFR n'a pas rempli sa part du contrat. Pas question, dans ces conditions, de sortir le chéquier. « Nous n'avons donc payé que 20% du réseau », affirme-t-il. A l'en croire, c'est au contraire SFR qui lui doit de l'argent pour n'avoir pas, selon lui, tenu parole.

Pourtant, vendredi dernier, la ligne de défense de Kosc a été foudroyée... par l'ADLC. L'institution s'était auto-saisie en mars 2018 pour s'assurer que SFR avait bien rempli sa part du contrat. Or d'après elle, « aucun élèment ne permet de caractériser le non-respect par Altice France [ex-SFR] de ses engagements relatifs à la cession du réseau DSL de Completel ». Un coup de massue pour Yann de Prince, qui craint que ces conclusions le plombent au tribunal de commerce. Très remonté, il a tiré à boulet rouge, sur Twitter, sur l'institution de la rue de l'Echelle. « L'ADLC blanchit SFR au terme d'une enquête foireuse du début à la fin, canarde-t-il. Le communiqué de presse est un modèle de bullshit => les dés étaient pipés. » Le dirigeant ne compte pas en rester là, et veut saisir le Conseil d'Etat.

Pour ne rien arranger à la situation de Kosc, certains ont, du moins à les en croire, anticipé cette décision de l'ADLC. Cet été, l'opérateur a sollicité ses actionnaires pour remettre 10 millions d'euros dans la société. Mais l'un d'eux, la Banque des Territoires (qui dépend de la Caisse des Dépôts), a fait faux bond. « Le contentieux avec SFR fait peser un risque financier très grand sur Kosc, a indiqué la Caisse des Dépôts ce vendredi, aux Echos. Nous avons vu la situation se tendre et pensions que la décision de l'ADLC serait défavorable à Kosc. Il nous fallait agir en investisseur avisé. »

Interrogé sur les déboires de Kosc, Sébastien Soriano estime que « l'important, c'est que l'activité continue » même si l'entreprise doit changer de mains. « Notre objectif, c'est d'avoir au moins trois acteurs d'infrastructures permettant d'animer un marché activé concurrentiel, et permettant à tout un tas de petits opérateurs de vendre la fibre », souligne le président de l'Arcep. Aujourd'hui, les abonnements Internet fixe à très haut débit demeurent souvent hors de prix pour les PME. Ce qui constitue un boulet pour leur compétitivité.


https://www.latribune.fr/technos-medias/telecoms/telecoms-d-entreprise-comment-kosc-s-est-retrouve-dos-au-mur-827673.html