Auteur Sujet: Baromètre IPv6 Arcep 2022  (Lu 29589 fois)

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vivien

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Baromètre IPv6 Arcep 2022
« le: 22 avril 2023 à 17:37:05 »
Baromètre Arcep de la transition vers IPv6 2022



L'Arcep vient de publier son baromètre 2022 de la transition vers IPv6 : https://www.arcep.fr/cartes-et-donnees/nos-publications-chiffrees/transition-ipv6/barometre-annuel-de-la-transition-vers-ipv6-en-france.html

Je le reproduis ici intégralement, mais avec les annexes ramenées directement au niveau des sujets.
J'ai également rajouté des graphiques des années 2018, 2019 et 2020, afin de pouvoir comparer facilement les différents baromètres.

Le baromètre arrive plus tard que d'habitude, Samih Souissi qui travaillait avec moi sur IPv6 étant passé à l'Anssi et le sujet consommation des box m'a beaucoup occupé à l'époque où je dois travailler sur le baromètre. Promis, le baromètre IPv6 2023 devrait arriver plus tôt.

Les PDF :

(cliquez sur les miniatures ci-dessous - les documents sont au format PDF)
   

Sommaire : (avec liens pour un accès direct)

vivien

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Accélérer la transition vers IPv6: un enjeu majeur
« Réponse #1 le: 22 avril 2023 à 17:37:55 »
1/ Accélérer la transition vers IPv6 : un enjeu majeur de compétitivité et d’innovation

L’IPv4, pour Internet Protocol version 4, est utilisé depuis 1983 pour permettre à internet de fonctionner : chaque terminal sur le réseau internet (ordinateur, téléphone, serveur, etc.) possède une adresse IPv4. Les adresses IP publiques sont enregistrées et routables sur internet, elles sont donc uniques mondialement. Le protocole IPv4, utilisé sur internet depuis le 1er janvier 1983, offre un espace d’adressage de près de 4,3 milliards d’adresses IP. Or, le succès d’internet, la diversité des usages et la multiplication des objets connectés ont eu comme conséquence directe l’épuisement progressif des adresses IPv4. Les principaux opérateurs français (Bouygues Telecom, Orange, SFR) ont déjà affecté entre environ 93 % et 99 % des adresses IPv4 qu’ils possèdent, à fin juin 2022*.

* Free n’a pas communiqué le nombre d’adresses IPv4 déjà affectées - Données recueillies par l’Arcep auprès de FAI conformément à la décision n° 2022-0617.

De façon générale, le monde connaît aujourd’hui une pénurie d’adresses IPv4. Au 25 novembre 2019, le RIPE NCC (le registre régional d’adresses IP qui alloue les IPv4 pour l’Europe et le Moyen-Orient) a en effet annoncé la pénurie d’IPv4, après avoir effectué l’attribution du dernier bloc /22 IPv4 (soit 1024 adresses) à partir des dernières adresses restantes*.

* Les 5 registres Internet régional (RIR, de l’anglais Regional Internet Registry) sont aujourd’hui en pénurie d’IPv4. Il est possible de visualiser les courbes d’épuisement des adresses IPv4 RIR par RIR sur https://ipv4.potaroo.net/ - Une liste d’attente existe permettant de récupérer des adresses IPv4 rendues au RIPE NCC, mais peu d’adresses le sont. Le RIPE NCC explique que ces attributions, nécessairement limitées, ne pourront pas répondre aux besoins d’adresses IPv4 pour les réseaux aujourd’hui.




Les spécifications d’IPv6 ont été finalisées en 1998. Elles intègrent des fonctionnalités pouvant renforcer la sécurité par défaut et optimiser le routage. Surtout, IPv6 offre une quasi-infinité d’adresses : 667 millions d’IPv6 pour chaque millimètre carré de surface terrestre.

IPv4 et IPv6 ne sont pas compatibles : un équipement ne disposant que d’adresses IPv4 ne peut pas dialoguer directement avec un équipement ne disposant que d’adresses IPv6. Du fait de la complexité actuelle d’internet, la migration d’IPv4 vers IPv6 ne peut être effectuée brutalement en un seul jour. Elle se réalise donc progressivement, en déployant IPv6 en parallèle d’IPv4 (phase de cohabitation), puis, quand tous les acteurs auront migré, en remplacement total d’IPv4 (phase d’extinction d’IPv4).

La transition vers le protocole IPv6 a démarré en 2003. Cependant, en 2023, internet n’en est encore qu’à la phase de cohabitation. IPv4 et IPv6 vont coexister tant qu’IPv6 n’a pas été généralisé au niveau de tous les maillons de la chaîne d’internet.

Faire perdurer internet en IPv4 ne l’empêchera pas de fonctionner, mais l’empêchera de grandir, en raison des risques que présentent les solutions permettant de continuer le fonctionnement d’internet sur IPv4 malgré le manque d’adresses :

• Le partage d’adresses IPv4 entre plusieurs clients peut provoquer le dysfonctionnement de certaines catégories de services sur internet (systèmes de contrôle de maison connectée, jeux en réseau, etc.). De plus, ce partage augmente le risque de se voir refuser l’accès à un service, par exemple quand l’IP est mise sur liste noire à cause du comportement frauduleux d’un autre colocataire de la même adresse IPv4. Un autre effet collatéral du partage d’IPv4 est de rendre difficile l’identification d’un suspect sur la base de son adresse IP pour les enquêtes judiciaires, obligeant parfois les enquêteurs à ouvrir des enquêtes sur des personnes qui n’ont pour seul tort que de partager la même adresse IPv4 qu’un suspect.

• L’achat d’adresses IPv4 est possible sur un marché secondaire, mais le prix des adresses est susceptible d’ériger une barrière à l’entrée significative à l’encontre des nouveaux acteurs. En effet, le prix de vente d’adresses IPv4 sur le marché secondaire, qui était à environ 15 € par IPv4 à mi-2018, atteint environ 50 € par IPv4 depuis mi-2021 - Source : données IPv4.Global pour la région RIPE. Par ailleurs, les adresses IPv4 achetées sur le marché secondaire peuvent bloquer certains services bancaires ou de vidéo à la demande, tant que la mise à jour de la géolocalisation des adresses n’est pas effective.

Le retard de développement d’IPv6 entraîne le risque d’une scission en deux d’internet : IPv4 d’un côté et IPv6 de l’autre. Certaines ressources sont déjà disponibles uniquement en IPv6 : certains hébergeurs en Europe proposent désormais des offres IPv6-only, où l’IPv4 est en option payante. Ces sites web ou applications « IPv6-only » ne sont pas accessibles aux utilisateurs qui n’ont qu’une adresse IPv4. En Inde, des sites web importants ne sont accessibles qu’en IPv6 et la Chine a planifié l’arrêt complet d’IPv4 en 2030 (cf. partie 7.4).
Face à cette pénurie annoncée et aux risques encourus, la transition vers un nouveau protocole de communication sur internet apparaît comme un enjeu majeur de compétitivité et d’innovation.



Quels sont les impacts de la pénurie d'IPv4 sur les usages d'internet ?

Vidéo d'Aurore Tual, extraite du Mooc "Objectif IPv6 !" de l’institut Mines-Télécom, formation à l'IPv6 en ligne, gratuite et ouverte à tous :

vivien

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État d’avancement de la transition IPv6 en France
« Réponse #2 le: 22 avril 2023 à 17:38:27 »
2/ Une multitude d’acteurs, à différents degrés de transition

2.1/ État d’avancement de la transition IPv6 en France

La migration vers IPv6 du réseau internet doit concerner tous les maillons de la chaîne technique afin d’assurer un fonctionnement de bout en bout du protocole internet.

Afin d’évaluer l’état de déploiement du protocole IPv6 en France de différents acteurs impliqués dans la transition, l’Arcep a retenu plusieurs indicateurs. Ces indicateurs sont calculés soit à partir des données collectées par l’Arcep conformément à la décision n°2022-0617, soit à partir de données tierces - les sources exactes sont indiquées dans les parties afférentes à chaque type d’acteur, pour les différents acteurs de l’écosystème d’internet.

Ces indicateurs permettent d’obtenir une vision d’ensemble de l’état des déploiements du protocole IPv6. L’avancement des différents maillons de la chaîne technique d’internet est le suivant :



L’état d’avancement de la transition IPv6 en France montre que cette dernière se fait plus rapidement du côté des opérateurs que du côté des hébergeurs :


Côté opérateur, les données collectées par l’Arcep montrent que la transition vers IPv6 va continuer à progresser fortement les prochaines années. Selon ces prévisions, à l’horizon mi-2025, respectivement 94 % sur le fixe et 88 % sur le mobile des clients grand public devraient avoir de l’IPv6 activé par défaut.

Sur le FttH grand public, la transition vers IPv6 serait quasiment terminée : presque tous les clients (plus de 99 %) auraient de l’IPv6 activé par défaut mi-2025. Ce taux d’IPv6 pourrait permettre à des sites web et services internet « IPv6-only » (non accessibles aux clients qui ne disposent que de l’IPv4) de voir le jour.

IPv6 est en revanche quasiment absent des accès internet des grandes entreprises. En Asie, où certains pays tels que l’Inde sont plus avancés dans la transition vers IPv6, certaines grandes entreprises n’ont migré que lorsqu’elles ont eu besoin d’accéder à des services internet disponibles uniquement en IPv6 (cf. partie 7.5).

Pour l’hébergement web, le rythme de la transition vers IPv6 semblerait ne pas permettre une transition complète dans les prochaines années. Toutefois, il apparaîtrait que les grands acteurs seraient plus avancés dans la transition vers IPv6 que les plus petits.

Les services de mail sont, quant à eux, particulièrement en retard. Si ce dernier n’est pas comblé dans les prochaines années, ces services pourraient retarder l’extinction d’IPv4 et prolonger la complexité inhérente liée à la cohabitation IPv4/IPv6 dans les réseaux.


Schéma résumant l’état d’avancement de la transition vers IPv6, côté fournisseurs d’accès à internet en France :


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Baromètre IPv6 Arcep 2022: Scénarios de sortie d’IPv4
« Réponse #3 le: 22 avril 2023 à 17:39:06 »
2.2/ Scénarios de sortie d’IPv4

Quels sont les « scénarios de sortie » d’IPv4 plausibles ?

Le scénario de sortie d’IPv4 n’est pas connu et est très difficile à prévoir à ce jour. Si l’on essaie malgré tout d’imaginer les différentes étapes d’un tel scénario, on arrive par exemple à une séquence telle que celle-ci :

1. la quasi-totalité des offres d’accès internet grand public commercialisées proposent de l’IPv6 activé par défaut en plus de l’IPv4 ;

2. la quasi-totalité des offres d’accès internet grand public, pro et entreprise proposent de l’IPv6 activé par défaut. Une connectivité IPv4 est toujours proposée ;

3. une part non négligeable des sites web sont hébergés en IPv6 uniquement, malgré des poches de résistances à l’IPv6, notamment pour l’accès à Internet proposé par les entreprises à leurs salariés. Ces sites ne sont plus accessibles depuis une entreprise qui bloque l’IPv6 ;

4. une part non négligeable des offres des fournisseurs d’accès à internet ne proposent plus de connectivité IPv4. Il n’est plus possible de consulter des sites web hébergés en IPv4 uniquement ;

5. la majorité des sites web abandonnent IPv4, devenu inutile. IPv4 n’est plus utilisé sur internet, mais peut continuer à être utilisé pour des réseaux privés.



Quels sont les scénarios envisageables de la transition vers IPv6  ?

Vidéo de Samih Souissi, extraite du Mooc "Objectif IPv6 !" de l’institut Mines-Télécom, formation à l'IPv6 en ligne, gratuite et ouverte à tous:

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Baromètre IPv6 Arcep 2022: Fournisseurs d’accès à internet fixe
« Réponse #4 le: 22 avril 2023 à 17:39:46 »
3/ Fournisseurs d’accès à internet fixe

Pour qu’une ligne fixe émette et reçoive en IPv6, quatre conditions doivent être réunies :

1. le réseau utilisé doit être compatible IPv6 ;

2. la box utilisée doit être compatible avec IPv6 (disposer d’un logiciel embarqué ou firmware capable de gérer ce protocole). La plupart des box proposées par les opérateurs depuis 2014 sont compatibles avec IPv6 ;

3. l’IPv6 doit être activé sur la box utilisée (soit par l’opérateur, soit par le client) ;

4. le système d’exploitation du terminal utilisé doit être compatible et activé en IPv6. Tous les systèmes d’exploitation sont compatibles avec IPv6 qui est activé par défaut depuis de nombreuses années (IPv6 a été par exemple activé par défaut sous Windows depuis Windows Vista en 2007).

Ainsi :
un client est dit « IPv6-ready » s’il est en mesure d’activer lui-même IPv6 sur sa box (le réseau et la box sont compatibles) ;
un client est dit « IPv6 activé » si sa box émet et reçoit effectivement du trafic en IPv6, soit grâce à une activation manuelle de sa part, soit grâce à l’activation effectuée par l’opérateur.

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Baromètre IPv6 Arcep 2022: Fournisseurs d’accès à internet fixe
« Réponse #5 le: 22 avril 2023 à 17:40:17 »
3.1/ Les opérateurs grand public ayant plus de 3 millions de clients sur le réseau fixe





La politique d’activation d’IPv6 sur les box des principaux opérateurs explique la différence entre le taux de clients disposant d’IPv6 (« IPv6-ready ») et le taux de clients effectivement activés en IPv6 (qui émettent et reçoivent du trafic IPv6).

Les chiffres du baromètre IPv6 de 2018 :
Taux de clients du réseau fixe activés en IPv6 des principaux opérateurs en France :

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Baromètre IPv6 Arcep 2022: Fournisseurs d’accès à internet fixe
« Réponse #6 le: 22 avril 2023 à 17:40:33 »
Les quatre principaux opérateurs ont également fourni leurs prévisions des taux de clients du réseau fixe « IPv6-ready » et activés en IPv6 à horizon un, deux et trois ans.




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Baromètre IPv6 Arcep 2022: Fournisseurs d’accès à internet fixe
« Réponse #7 le: 22 avril 2023 à 17:41:07 »
Par ailleurs, les opérateurs ont détaillé leurs pratiques sur le partage d’IPv4 et l’activation d’IPv6 :



Les quatre opérateurs ont des politiques de partage d’adresse IPv4 différentes en fonction des technologies sur le réseau fixe :

• La majorité des clients du réseau fixe de Free (75 % en xDSL, 100 % sur le réseau de collecte* xDSL et 85 % en FttH) ainsi qu’une faible part des clients de Bouygues Telecom (6 % en xDSL et 1 % en FttH) ont une adresse IPv4 partagée. Cependant, ces opérateurs proposent gratuitement une adresse IPv4 dédiée sur demande.

* Lorsqu’un opérateur « loue » le réseau d’un autre pour y faire passer son trafic.

• Depuis 2021, certains clients de SFR ont également une adresse IPv4 partagée (50 % en FttH) et cet opérateur ne propose pas d’adresse IPv4 dédiée sur demande pour les clients concernés.

• En ce qui concerne l’accès 4G fixe, si les clients de Bouygues Telecom et SFR ont une IPv4 dédiée, les clients de Free et d’Orange ont une adresse IPv4 partagée. Ces deux opérateurs ne proposent pas d’IPv4 dédiée pour la 4G fixe.

• Ce partage d’IPv4 entre plusieurs clients pourrait se généraliser dans les prochaines années pour faire face à la pénurie d’IPv4.

Par ailleurs, IPv6 est activé par défaut, pour les clients éligibles, chez Bouygues Telecom, Free et Orange. Pour ce qui est des nouveaux clients, l’activation est systématique pour Free et Orange. Les nouveaux clients de SFR en xDSL n’ont pas d’IPv6 activé par défaut, et ce n’est le cas en FttH que dans les zones avec du CGN*. Chez Bouygues, pour toutes les technologies, cela dépend également de la zone.

* Le CGN (Carrier Grade NAT) est une méthode qui permet à un FAI de partager une adresse IP publique entre plusieurs de ses clients, diminuant ainsi le nombre d’adresses IP alloués aux clients au total.

Dès lors que l’IPv6 est disponible, sa désactivation n’est pas possible sur les box de Bouygues Telecom, Free et SFR (en FttH), ce qui constitue une bonne pratique. Pour le reste des clients SFR en xDSL, l’activation doit être réalisée par le client, via un paramétrage de la box.

Bouygues Telecom, Orange et SFR suivent une autre bonne pratique qui consiste à mettre en place pour leurs clients un pare-feu IPv6 activé par défaut et qui peut être configuré. Free propose un pare-feu uniquement en option et non configurable.


Sur le réseau fixe, en ce qui concerne les principaux opérateurs télécom en France, l’Arcep constate des disparités importantes dans la transition vers IPv6 :

• Le taux de clients activés en IPv6 sur le réseau de SFR toutes technologies confondues a progressé jusqu’à atteindre 22 % mi-2022, contre 4,1 % à mi-2021. Les prévisions d’activations à venir sont d’environ 40 % à mi-2023 et près de 55 % à mi-2024).

Bouygues Telecom continue ses efforts (53 % mi-2022 contre environ 44 % de clients activés à mi-2021). L’opérateur indique des prévisions de 80 % à mi-2023 et 91 % à mi-2024 en termes d’IPv6 activé sur le réseau fixe.

• Sur les réseaux fixes, les taux actuels de clients activés de Free et d’Orange sont relativement élevés (respectivement supérieur à environ 99 % et 89 %) et ont progressé. Les projections à mi-2024 pour Orange s’établissent environ à 96 % de taux d’activation IPv6 de ses clients fixes.

Dans la perspective d’améliorer le taux d’activation d’IPv6 et tenir les projections établies, il convient de souligner que l’activation IPv6 par défaut est un levier particulièrement pertinent qu’il est recommandé à tous les FAI de mettre en place pour toutes leurs technologies d’accès (xDSL, FttX, 4G fixe, satellite, …).

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Baromètre IPv6 Arcep 2022: Fournisseurs d’accès à internet fixe
« Réponse #8 le: 22 avril 2023 à 17:41:41 »
3.2/ Les opérateurs grand public ayant moins de 3 millions de clients sur le réseau fixe en métropole



Plusieurs initiatives d’opérateurs sont encourageantes, notamment Orne THD et Omega E&S qui ont déjà migré l’intégralité de leurs clients depuis 2019. Vialis qui a débuté sa transition en 2020 (avec 1 % de clients) et a déjà activé IPv6 auprès de 91 % de ses clients en 2022 (88 % mi-2021). Coriolis pour sa part montre un taux de clients activés relativement élevé et en progression, avec 75 % contre 72 % l’année précédente. Enfin, Tubéo, qui avait annoncé une transition vers IPv6 l’année dernière, a tenu ses prévisions et annonce 100 % de clients activés.

Plusieurs baisses du taux d’activation IPv6 sont cependant observés.

• OVH Télécom poursuit la tendance observée depuis 2018 et a perdu en 2022 un point supplémentaire, en passant de 19 à 18 %.

• K-Net a expliqué son recul de 17 % à mi-2021 à 0 % à mi-2022 par des difficultés techniques qu’il prévoit de résoudre à l’horizon 2023 en affichant des prévisions d’activation IPv6 à plus de 80 %.

Il convient de souligner que la bonne pratique qui consiste à activer l’IPv6 par défaut, sans possibilité de désactiver le protocole, est en place chez davantage d’opérateurs que l’année dernière : Coriolis Telecom, Omega E&S, Orne THD, Tubéo et Vialis.

Alsatis, bigblu, Nordnet, Ozone, VidéoFutur et Wifirst n’ont pas initié leur transition vers IPv6.


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Baromètre IPv6 Arcep 2022: Fournisseurs d’accès à internet fixe
« Réponse #9 le: 22 avril 2023 à 17:41:58 »
Les opérateurs ont également détaillé leurs différentes pratiques en ce qui concerne le partage des adresses IPv4 et la politique d’activation d’IPv6.



Si certains opérateurs alternatifs proposent de l’IPv6 à leurs clients, les disparités sont importantes entre acteurs en termes de taux d’activation d’IPv6 et un certain nombre d’opérateurs n’ont pas transmis de prévisions pour 2023.

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Baromètre IPv6 Arcep 2022: Fournisseurs d’accès à internet fixe
« Réponse #10 le: 22 avril 2023 à 17:42:16 »
3.3/ Les opérateurs grand public sur le réseau fixe en outre-mer



• Orange propose de l’IPv6 pour 95 % de ses offres fixes grand public à la Réunion, Mayotte et 90 % dans les Caraïbes.

• Dauphin Telecom a entamé la transition vers IPv6, avec 66 % de clients activés en IPv6 à mi-2022.

• Zeop est passé en revanche de 21 % à mi-2021 à 16 % à mi-2022.

• Canal+ Telecom, qui avait prévu, l’année dernière, d’initier sa transition, ne prévoit finalement que 3 % d’activations pour l’année 2023.

• Il est regrettable que SFR Caraïbe et SFR Réunion Mayotte n’aient pas encore entamé la transition vers IPv6.


Les opérateurs ont également détaillé leurs différentes pratiques en ce qui concerne le partage des adresses IPv4 et la politique d’activation d’IPv6 :




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Baromètre IPv6 Arcep 2022: Fournisseurs d’accès à internet fixe Pro
« Réponse #11 le: 22 avril 2023 à 17:42:39 »
3.4/ Les opérateurs proposant des offres « Pro » sur le réseau fixe

Suite aux signalements reçus sur la plateforme « J’alerte l’Arcep » concernant les difficultés de certaines entreprises pour obtenir des offres IPv6 de la part de leurs opérateurs, l’Arcep a élargi la collecte d’informations aux opérateurs proposant des offres à destination de la clientèle entreprise (offres « Pro ») sur leur réseau fixe.



Les chiffres du baromètre IPv6 de 2020 :

Les trois opérateurs ont également fourni leur prévision des taux de clients du réseau fixe « IPv6-ready » et activés en IPv6 à horizon un an.





En ce qui concerne les offres « Pro » sur le réseau fixe, l’Arcep regrette que le déploiement d’IPv6 reste encore partiel et appelle les opérateurs à accélérer la transition vers IPv6 dans leurs offres à destination des entreprises :

• Alors que le déploiement d’IPv6 avait progressé en 2021, le taux d’IPv6 sur les offres « Pro » de Bouygues Telecom n’a pas évolué cette année (52 % à mi-2022). Bouygues Telecom prévoit néanmoins 90 % à mi-2023 en xDSL (réseau propre) et FttH.

• Alors que l’ensemble des clients des offres « Pro » du xDSL de SFR (réseau propre) sont « IPv6-ready », seulement 1 % de ceux-ci sont activés en IPv6. Par ailleurs, les offres « Pro » FttH et câble ne sont pas encore compatibles avec IPv6. Néanmoins, des progrès sont observés sur les offres « Pro » en 4G fixe avec 33 % de clients activés à mi-2022.

Orange poursuit ses efforts dans la transition sur ses offres « Pro » sur la technologie FttH avec 52 % de clients activés à mi-2022 (contre 35 % de clients activés à mi-2021). La transition sur les technologies xDSL et 4G fixe apparaît moins avancée.




Comment commencer la transition IPv6 dans une entreprise ?

Vidéo de Vivien Guéant, extraite du Mooc "Objectif IPv6 !" de l’institut Mines-Télécom, formation à l'IPv6 en ligne, gratuite et ouverte à tous :