Auteur Sujet: Les adresses IPv4, une bulle spéculative ?  (Lu 30637 fois)

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Optix

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Les adresses IPv4, une bulle spéculative ?
« Réponse #36 le: 24 janvier 2021 à 13:17:49 »
Pour les IPv4 privées, j'ai même un constructeur automobile qui étudie le passage à l'IPv6 en interne pour économiser des IPv4 privées.
YES !!!

Ce soir je me mets une race pour féter ça !  ;D

JCLB

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Les adresses IPv4, une bulle spéculative ?
« Réponse #37 le: 24 janvier 2021 à 14:15:19 »
...
Quand je raccorde des pros et que je dis "bah je ne vois pas de trafic IPv6"... le client répond souvent "ah c'est gentil mais on s'en fout". Bah depuis que j'arrive à placer l'argument de l'IPv6 est déjà activé sur la 5G, si les salariés galèrent avec le VPN en partage de co, vous saurez d'où ça vient, bisous. Bah ça sème le doute, ça interroge, et par la force des choses ça se fait, rien que ça, merci l'ARCEP  ;D
Quand les entreprises percevront l'effet de CGN saturés provoquant de la gigue sur leur VPN IPv4, de la perte de qualité sur le trafic voix/visio encapsulé, alors elles se poseront la question.

L'arrivée des solutions dites "zero trust" en conjonction de la domination future de QUIC pour la plupart des échanges va donner un coup de pied en faveur du bout en bout v6.



Leon

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Les adresses IPv4, une bulle spéculative ?
« Réponse #38 le: 24 janvier 2021 à 14:28:09 »
Quand les entreprises percevront l'effet de CGN saturés provoquant de la gigue sur leur VPN IPv4, de la perte de qualité sur le trafic voix/visio encapsulé, alors elles se poseront la question.
Tu as des exemples concrets de CGNat qui saturent? En France?
Sur les réseaux 4G ou ailleurs? Chez quel opérateur? La réponse m'intéresse beaucoup.

Effectivement, ça pourrait motiver le passage à IPv6. Je n'avais pas conscience que les CGNat saturaient...

Leon.

JCLB

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Les adresses IPv4, une bulle spéculative ?
« Réponse #39 le: 24 janvier 2021 à 14:33:23 »
Un skype (ou autre solution qui passe par les datacenters de l'entreprise) souffre parfois en visio, surtout si l'utilisateur est connecté à un hotspot de smartphone.

Le bel ARM du smartphone a beau avoir des addons deep-learning optimisés tensor flow et un GPU à faire palir une console de la génération précédente, il n'est pas optimisé pour faire du 464XLAT et un flot de petits paquets, en direct ou encapsulés dans un VPN lui file mal au coeur.

C'est tout une chaine de trifouillage du paquet que l'entreprise ne maitrise pas, et qu'il est difficile de debug. ça peut être la box ou le smartphone qui rame à effectuer l'opération car il a beaucoup de flux qui ne représentent pourtant que quelques mb/s mais beaucoup de paquets sur un ftth.
Cela avant même d'atteindre le backbone du FAI.

Les stats de google commencent à montrer des pays où l'écart de latence IPv4/6 est à l'avantage de v6. Serait-ce dû à un meilleur peering en v6 que v4? aucune chance, c'est dû aux translations et encapsulations. que ça soit NAT444, MAP-T/E, 4rd,... le résultat est le même.

Oui il y'aura toujours des FAI propres, qui dimensionneront proprement leur infrastructure CGN pour ne pas qu'elle dépasse 60% d'utilisation. Mais à l'heure de la concurrence ça ne sera pas le cas de la majorité des fournisseurs.


alain_p

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IPv4, une bulle spéculative ?
« Réponse #40 le: 24 janvier 2021 à 17:35:21 »
Là où le travail devrait être fait, c'est sur le réseau Renater, il y a des millions d'IPv4 à récupérer.

Je pense que c'est une affirmation un peu rapide ;)

Tu avais relevé toi-même que RENATER avait ~4 millions d'adresses IPv4. Mais en fait, il agit comme un LIR qui fournit des plages d'adresses IPv4 et IPv6 à tous les établissements d'enseignement supérieur, rectorats et autres administrations. La plupart des blocs sont donc déjà attribués.

Et notamment à des universités, Grandes Ecoles, Instituts de recherche et autres, qui ont leur propre personnalité morale et juridique. Pas facile de leur ôter leurs plages d'adresses IPv4 alors qu'elles sont utilisées. Il faut savoir en effet que ces blocs /16 que la plupart des universités et grandes écoles ont (au moins les anciennes, les nouvelles créées souffrent d'un manque d'IPv4 aussi), ont attribué des sous-réseaux, /24, /23, /22... à leurs services, laboratoires et autres. En effet, jusqu'à récemment, la plupart des postes, même administratifs ou d'équipements scientifiques, étaient, et sont la plupart du temps encore, sous IPv4 publique.

C'est une organisation qui est en train de changer lentement, et de plus en plus des blocs privés sont utilisés, avec du NAT. Mais comme on le sait, passer d'une attribution d'adresses à une autre prend du temps, beaucoup de moyens, demande qu'à côté les routeurs, pare-feu et VPNs soient adaptés.

Historiquement, les universités et grandes écoles ont été les premières, avec quelques labos d'entreprises, à utiliser des stations de travail UNIX, et le protocole réseau qui avait été inventé pour ce systèmes, TCP/IP. Les entreprises et administrations utilisaient à la même époque des réseaux Novell IPX/SPX pour leurs applicatifs (vieux souvenirs...). Tandis qu'Internet a été inventé au CERN, qui utilisait des stations UNIX...

Il y a donc tout un historique et une organisation complexe, qu'il sera difficile de remettre en cause comme cela. On est souvent resté sur un Internet historique qui permet de joindre chaque machine de bout en bout.

J'ajouterai qu'il y a une grosse réticence aussi bien dans les entreprises que les administrations/universités, à gérer une double couche IPv4 et IPv6, car cela double le boulot, et cela a des implications au niveau sécurité, alors que les moyens humains, au moins dans les administrations, qui ne peuvent pas payer les salaires du privé, sont très restreints.

Donc je ne pense pas que l'on soit prêt de voir des "millions d'adresses IPv4" récupérées à RENATER.

vivien

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Les adresses IPv4, une bulle spéculative ?
« Réponse #41 le: 24 janvier 2021 à 17:48:57 »
Je n'ai pas dit que c'est facile.

Maintenant la modernisation du réseau (passer d'un ou deux /16 à un /29 par établissement et rajouter l'IPv6) pourrait être payé par la revente de l'IPv4.

C'est sur qu'il faut monter des équipes avec des dizaines de personnes pour faire le travail sur plusieurs années.

Leon

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Les adresses IPv4, une bulle spéculative ?
« Réponse #42 le: 24 janvier 2021 à 18:53:10 »
Quand les entreprises percevront l'effet de CGN saturés provoquant de la gigue sur leur VPN IPv4, de la perte de qualité sur le trafic voix/visio encapsulé, alors elles se poseront la question.
Oui il y'aura toujours des FAI propres, qui dimensionneront proprement leur infrastructure CGN pour ne pas qu'elle dépasse 60% d'utilisation. Mais à l'heure de la concurrence ça ne sera pas le cas de la majorité des fournisseurs.
Encore une fois, je répète ma question, vu qu'elle n'était apparemment pas claire : est-ce qu'on connait des FAI qui en France ont leur CG-Nat qui sature? Des FAI 4G ? Il n'y a massivement du CG-Nat que sur le mobile en France, donc je suppose que c'est de ça dont tu parles.
Quels opérateurs mobiles en France ?
Tu dis que c'est la majorité des FAI 4G... C'est étonnant car on n'en n'a jamais entendu parler de cette saturation provoquée par les méchants CG-Nat IPv4, en France.

Leon.

underground78

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IPv4, une bulle spéculative ?
« Réponse #43 le: 24 janvier 2021 à 19:27:44 »
J'ajouterai qu'il y a une grosse réticence aussi bien dans les entreprises que les administrations/universités, à gérer une double couche IPv4 et IPv6, car cela double le boulot, et cela a des implications au niveau sécurité, alors que les moyens humains, au moins dans les administrations, qui ne peuvent pas payer les salaires du privé, sont très restreints.
Yep, je confirme tout ça. Chez nous IPv6 c'est clairement pas la priorité et pourtant on a des gens compétents mais ils ont déjà tellement à faire qu'ils ne voient absolument pas l'intérêt.

Il est très difficile de trouver de bons admins système/réseau dans la fonction publique tout simplement parce que les salaires sont faibles par rapport à ce que tu peux avoir dans le privé. Du coup, soit tu as de la chance et tu trouves quelqu'un qui a la vocation du service public ou une allergie au monde de l'entreprise, soit tu te retrouves avec tous ceux qui n'ont pas le niveau...

Hugues

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Les adresses IPv4, une bulle spéculative ?
« Réponse #44 le: 24 janvier 2021 à 20:57:39 »
Perso j'ai beaucoup de soucis pour monter mes VPN en IPv6/4G (aucun souci en IPv6/FTTH), je ne sais pas à quoi c'est du (MTU ?), que ce soit v6/v6 ou v4/v6 :/

patrick_01

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IPv4, une bulle spéculative ?
« Réponse #45 le: 26 janvier 2021 à 16:25:23 »
Donc je ne pense pas que l'on soit prêt de voir des "millions d'adresses IPv4" récupérées à RENATER.

Et même si on récupérait des millions d'adresses, le bénéfice réel serait négatif. La courbe des besoins d'adresses augmente exponentiellement, et il vaut mieux que la courbe des adresses disponibles, qui est au mieux linéaire, la croise le plus tôt possible, c'est à dire à un point ou sa pente est plus faible ... Chaque fois qu'on décale le problème, on en crée un nouveau qui sera plus difficile à résoudre...

patrick_01

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Les adresses IPv4, une bulle spéculative ?
« Réponse #46 le: 26 janvier 2021 à 16:41:45 »
Aujourd'hui ce qui pousse le plus IPv6, aussi bien coté FAI que coté entreprise, c'est la pénurie d'IPv4 privées RFC 1918. L'arrivée de la plage 172.16.0.0/12, RFC 6598 a peut-être retardé l'arrivée d'IPv6.

172.16.0.0/12, c'est RFC1918. RFC6598 c'est le CGNAT, 100.64/10 ... mais ça ne change rien au reste de la discussion.

vivien

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Les adresses IPv4, une bulle spéculative ?
« Réponse #47 le: 26 janvier 2021 à 17:57:53 »
Corrigé. Je parlais bien de l'arrivée de la plage 100.64.0.0/10 qui a donné un blol d'air a de nombreuses entreprises à l'étroit dans les IP de la RFC 1918.

Et donc permet de décaler des projets où IPv6 remplace IPv4 sur le réseau de l'entreprise.