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Télécom => Réseau => reseau IPv6 => Discussion démarrée par: vivien le 06 juin 2019 à 22:50:58

Titre: Adoption d’IPv6 en France : l’AOTA demande l’intervention du gouvernement
Posté par: vivien le 06 juin 2019 à 22:50:58
Acte N°1 le 7 mai 2018 : Adoption d’IPv6 en France : l’AOTA demande l’intervention de l’ARCEP (https://lafibre.info/ipv6/ipv6-aota/)

Acte N°2 le 6 juin 2019 (le 6/6, le jour est bien choisit) : Adoption d’IPv6 en France : l’AOTA demande l’intervention du gouvernement


Face aux problématiques concurrentielles que suscite le mouvement de transition vers le protocole IPv6 du fait de la pénurie à venir d’adresses IPv4, structurellement inévitable mais dont les conséquences sont aggravées par le comportement inefficace de certains acteurs qui disposent d’un très grand stock d’adresses IPv4 non utilisées ou excédant largement leurs besoins réels, l’AOTA a décidé de saisir le gouvernement français et les autorités compétentes (ARCEP et ADLC) sur ce sujet.

En effet, les projections en matière de disponibilités à l’attribution d’adresses IPv4 pour l’Europe laissent entrevoir un épuisement du stock dans le courant de l’année 2020, autant dire demain. Il est indispensable d’agir dès maintenant pour permettre à toutes les innovations de se développer et ne pas freiner la concurrence sur le marché des télécoms entre ceux qui auront des ressources IPv4 suffisantes et les nouveaux entrants.

Lettre ouverte de l'AOTA à Madame Agnès Pannier-Runnacher, Secrétaire d’État auprès du Ministre de l’Économie et des Finances : (cliquez sur la miniature ci-dessous - le document est au format PDF)
(https://lafibre.info/images/ipv6/201906_aota_courrier_ipv6_bercy.png) (https://lafibre.info/images/ipv6/201906_aota_courrier_ipv6_bercy.pdf)
Titre: Adoption d’IPv6 en France : l’AOTA demande l’intervention du gouvernement
Posté par: vivien le 06 juin 2019 à 22:51:43
Le contenu de la lettre de 4 pages :

Dossier suivi par : Bruno Veluet, Vice-Président / Nicolas Guillaume, Secrétaire
Objet : Transition vers IPv6 et préservation de l’équilibre concurrentiel

Paris, le 4 juin 2019,

Madame la Ministre,

Fondée en mars 2017, l'AOTA est l'Association des Opérateurs Télécoms Alternatifs français. Elle réunit aujourd’hui près de 50 opérateurs d'envergure régionale déclarés auprès de l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP) et membres du RIPE, partout en France incluant les DROM-COM. Ils génèrent plus de 220 millions d’euros de chiffre d’affaires agrégé pour plus de 1500 emplois directs.

Grâce à la diversité de leurs services, leur taille humaine, leur parfaite connaissance des technologies Internet, leur approche de proximité et leur offre ciblée, les opérateurs télécoms alternatifs sont des acteurs commerciaux de droit privé essentiels à l’essor numérique et économique des territoires. Ils sont au cœur du marché français des télécommunications depuis l’ouverture de la concurrence, aux côtés des opérateurs commerciaux d'envergure nationale (OCEN).

Si nous vous écrivons aujourd’hui, c’est pour vous alerter sur les problématiques concurrentielles que suscite le mouvement de transition vers le protocole IPv6 du fait de la pénurie à venir d’adresses IPv4. Une pénurie structurellement inévitable mais dont les conséquences sont aggravées par le comportement inefficace de certains acteurs qui disposent d’un très grand stock d’adresses IPv4 non utilisées ou excédant largement leurs besoins réels.

Les projections en matière de disponibilités à l’attribution d’adresses IPv4 pour l’Europe laissent entrevoir un épuisement du stock dans le courant de l’année 2020, autant dire demain. Il est indispensable d’agir dès maintenant pour permettre à toutes les innovations de se développer et ne pas freiner la concurrence sur le marché des télécoms entre ceux qui auront des ressources IPv4 suffisantes et les nouveaux entrants.

Pour leur part, les opérateurs membres de l’AOTA accompagnent au quotidien l’action des pouvoirs publics, aiguillonnés par l’ARCEP qui pivote, pour inciter leurs clients professionnels, entreprises comme hébergeurs de services et applications Internet, à migrer vers ce nouveau protocole.

Mais afin de garantir une continuité de service à leurs clients durant cette période de transition entre ces deux protocoles, les opérateurs devront continuer à accéder à des adresses IPv4.

Or à compter de la pénurie définitive d’ici le milieu de l’année prochaine, un nouvel entrant subira de fait une distorsion de concurrence majeure quant à l’accès aux adresses IPv4. Pour garantir une continuité de service à ses clients qui auront toujours besoin d’IPv4 pour servir les clients finals encore en IPv4, il sera contraint d’acquérir ces ressources à vil prix, là où d’autres opérateurs historique ou de grande taille, des hébergeurs et des entités publiques (ex : réseau public reliant les universités et centres de recherche) disposant de ressources héritées d’un temps où les ressources semblaient inépuisables, disposeront encore de leur stock excédentaire leur garantissant, pour certain, de confortables revenus sur le marché secondaire.

Les conséquences probables concernent à la fois les nouveaux acteurs naissant après la date fatidique mais également les acteurs de petite et moyenne taille qui se verront limités dans leur croissance par la pénurie. On pourra rétorquer que le marché secondaire permettra de compenser cette pénurie. Or ce recours au marché secondaire reste une solution précaire et injuste. Précaire car elle ne pourra avoir lieu que durant quelques mois à peine. Injuste parce qu’à l’issue de ce délai seuls les acteurs historiques, riches d’excédents en adresses IPv4, pourront remporter des marchés en exploitant des ressources essentielles pour le bon fonctionnement d’un bien commun et qui, contrairement aux fréquences et numéros de téléphones qui font partie du domaine public, échappent à toute régulation.

Dès lors nous risquons de perdre le bénéfice de 20 années de régulation reposant sur une non-discrimination qui a permis l’èmergence d’un écosystème particulièrement vertueux et innovant sur le numérique.

Certes, le plan d’adressage IP, contrairement aux fréquences, numéros de téléphone ou noms de domaines qui restent territorialement dans le périmètre des régulations nationales, échappe pour des raisons historiques à la compétence des pouvoirs publics. La gestion du plan d’adressage IP est en effet du ressort exclusif de l’IANA, entité de l’ICANN, organisation de droit américain contractuellement liée avec le Gouvernement fédéral des Etats-Unis. Dans ces conditions, ces derniers ainsi que l’ARCEP ne disposent que d’une très faible latitude pour pouvoir orienter la gouvernance de l’attribution et gestion d’une ressource aussi essentielle pour le bon fonctionnement d’Internet. En Europe, la gestion a été déléguée par l’ICANN/IANA au RIPE NCC, organisation de droit néerlandais.

A ce jour, seul le RIPE dispose du pouvoir de gérer mieux la distribution des ressources rares et d’arbitrer les conflits éventuels résultant de la thésaurisation. Mais dans la mesure où le RIPE est une organisation de droit néerlandais, intervenant dans le domaine des communications électroniques pour la gestion d’une ressource essentielle au bon fonctionnement d’Internet, donc de droit européen et relevant des dispositions communautaires relatives à l’interconnexion des réseaux et à l’attribution de ressources rares, des pistes d’actions pertinentes nous semblent possibles sous forme de lignes directrices définies en conseil des ministres de l’Union et précisées par le BEREC :

- Toute interconnexion entrant dans le cadre de la régulation entre acteurs, qu’ils soient opérateurs d’accès, opérateurs de transit, hébergeurs ou bien fournisseurs de services, doit pouvoir être réalisée en IPv4 et/ou en IPv6 si une des parties contractantes le souhaite, aussi bien pour l’interconnexion de données que voix dans un contexte d’extinction du service historique RTC. L’idée sous-jacente est d’inspirer une démarche vertueuse en fédérant tous les acteurs locaux afin de mobiliser les équipementiers et opérateurs nationaux et internationaux sur cette thématique. Plus tôt sera posée cette obligation, plus tôt les avancées techniques et les nécessaires économies d’échelle seront réalisées.

- Tout équipement terminal (CPE) d’accès à Internet placé chez un client devra (dans les mêmes conditions d’application que l’outil de test de débit que l’ARCEP souhaite imposer sur les box des FAIs grand public) disposer nativement de l’IPv6 en option non désactivable. Cette approche devra permettre de contraindre un grand nombre à investir sur les derniers problèmes techniques d’industrialisation du déploiement de l’IPv6.

- Engager une réflexion au niveau international pour faire converger le modèle de gestion de l’adressage IP sur celui en vigueur pour les noms de domaines, où l’attribution et la gestion peuvent être effectuées par des entités de droit privé (AFNIC en France, désignée par arrêté et soumise au respect d’un cahier des charges s’imposant à tout titulaire d’un nom de domaine) mais sous l’égide des pouvoirs publics qui disposent d’un droit de regard pour garantir le bon respect par l’ensemble des acteurs des grands principes portés par la réglementation de l’Union.

Au niveau national, le Ministre peut saisir l’Autorité de la Concurrence sur le fondement de l’article L.462-5 du code du commerce. L’article L.420-1 du Code du Commerce prohibe en effet les ententes, mêmes tacites, tendant à limiter l’accès au marché ou le libre exercice de la concurrence par d’autres entreprises, limiter le progrès technique ou répartir les sources d’approvisionnement. Il n’est pas exclu que la situation de pénurie entretenue par certains acteurs, privés comme publics, thésaurisant une ressource rare essentielle au bon fonctionnement du marché et à la stimulation de l’innovation puisse être constitutive de telles pratiques prohibées.

Les dispositions de l’article L.36-6 du code des postes et communications électroniques autorisent quant à elles l’ARCEP à préciser les droits et obligations des différentes catégories de réseaux (mise à disposition d’un équipement terminal IPv6, gestion efficace de la ressource IPv4), ainsi que les prescriptions techniques et financières pour l’interconnexion des réseaux (interconnexion en IPv6, tarification reflétant l’efficacité économique...).

En application de l’article L.36-10 du même code, le Président de l’ARCEP peut saisir l’Autorité de la Concurrence des abus de position dominante et des pratiques entravant le libre exercice de la concurrence qui pourraient résulter des actions de thésaurisation de ressources rares de la part d’acteur privés comme publics.

L’inaction sur ce sujet crucial ne pourra qu’aggraver les graves distorsions de concurrence résultant de l’attentisme des acteurs puissants du marché qui auront tout intérêt à ralentir la transition vers IPv6 pour préserver un parc de plus en plus captif au détriment de l’innovation portée par des acteurs plus agiles mais bridés dans leur développement par la pénurie entretenue en matière d’adresses IPv4.

Nous restons naturellement à la disposition de vos services pour approfondir la réflexion sur ce sujet essentiel pour la compétitivité de notre écosystème numérique et l’attractivité de nos territoires.

Dans cette attente, nous vous prions de recevoir, Madame la Ministre, nos respectueuses salutations.

David Marciano
Président

Copies :
- M. Cédric O, Secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie et des Finances et du ministre de l'Action et des Comptes publics, chargé du Numérique
- Autorité de Régulation des Communications Electroniques et des Postes
- Autorité de la Concurrence
- CSNP
- ECTA
- Syntec
- EBEN
Titre: Adoption d’IPv6 en France : l’AOTA demande l’intervention du gouvernement
Posté par: vivien le 06 juin 2019 à 22:58:28
Que retenir ?

L'AOTA demande plusieurs actions concrètes et précises, comme imposer que toutes les box commercialisées disposent nativement de l’IPv6 en option non désactivable dans un délai de 2/3 ans.

l'AOTA suggère des moyens pour imposer IPv6 : "le Ministre peut saisir l’Autorité de la Concurrence sur le fondement de l’article L.462-5 du code du commerce. L’article L.420-1 du Code du Commerce prohibe en effet les ententes, mêmes tacites, tendant à limiter l’accès au marché ou le libre exercice de la concurrence par d’autres entreprises, limiter le progrès technique ou répartir les sources d’approvisionnement." ou "Les dispositions de l’article L.36-6 du code des postes et communications électroniques autorisent quant à elles l’ARCEP à préciser les droits et obligations des différentes catégories de réseaux"

Bref, la lettre me semble constructive et bien réalisée.

Sur le sujet "Toute interconnexion entrant [...] doit pouvoir être réalisée en IPv4 et/ou en IPv6 si une des parties contractantes le souhaite, aussi bien pour l’interconnexion de données que voix dans un contexte d’extinction du service historique RTC." la cours d'appel de Paris à rendu un arret sur ce sujet précis aujourd'hui (6/6/2019), mais je ne le vois pas encore en ligne sur https://www.cours-appel.justice.fr/paris/decisions-de-la-cour
Cela fait suite à un opérateur qui a attaqué la décision de l'Arcep qui est expliqué dans le sujet L'Arcep publie sa décision de règlement d'un différend opposant Orange à Free et Free mobile sur les modalités d'interconnexion IP et TDM : uniquement IPv6 pour Free vs uniquement IPv4 pour Orange. (https://lafibre.info/ipv6/arcep-differend-ipv6/)

On peut toutefois regretter que la majorités des membres de l'AOTA ne soit pas exemplaire en IPv6 en ne proposent pas de l'IPv6 à leurs clients.
Je trouve ça néanmoins extrêmement positif que l'AOTA s'engage sur ce sujet : je préfère avoir une décision qui force IPv6 à avancer plus vite que les 50 opérateurs de l'AOTA qui proposent IPv6 à tous leurs clients.
Titre: Adoption d’IPv6 en France : l’AOTA demande l’intervention du gouvernement
Posté par: ngl_netalis le 06 juin 2019 à 23:37:02
Bref, la lettre me semble constructive et bien réalisée.

Nos adhérents travaillent à cette adoption et ne sont pas parfaits. Mais il faut faire avancer ce sujet tous ensemble... et c'était le bon moment cette fois, il n'y a plus de possibilités de faire autrement.
Titre: Adoption d’IPv6 en France : l’AOTA demande l’intervention du gouvernement
Posté par: kgersen le 06 juin 2019 à 23:56:12

Bref, la lettre me semble constructive et bien réalisée.


je la trouve longue et pas claire. Ils demandent quoi de precis  ?

a part le "imposer que toutes les box commercialisées disposent nativement de l’IPv6 en option non désactivable" ... une option non désactivable n'est plus une option... est-ce qu'eux meme ont "IPv6 en option non désactivable" dans leur propre box ?
Titre: Adoption d’IPv6 en France : l’AOTA demande l’intervention du gouvernement
Posté par: lecteur1 le 07 juin 2019 à 02:08:33
Belle lettre, mais sans l'impact de la catastrophe imminente !
Autant dire qu'un ministre qui reçoit ça va ouvrir son parachute anti-éclaboussure ( en espérant qu'il/elle comprenne l'importance de ce texte ) et se dire que sa tiendra bien jusqu'au 14 mai 2022.
Le fameux syndrome du après moi ...
Titre: Adoption d’IPv6 en France : l’AOTA demande l’intervention du gouvernement
Posté par: hwti le 07 juin 2019 à 02:13:33
Je trouve la formulation un peu ambiguë :
"disposer nativement de l'IPv6" = disposer d'une connectivité IPv6 native ?
ou "disposer nativement" = la box doit supporter l'IPv6 sans manipulation particulière

Il y a plein de box chez SFR qui ont tout ce qu'il faut dans le logiciel (en option non activée par défaut certes), mais qui à cause du réseau n'ont pas d'IPv6 ou via un tunnel aux performances réduites.
Du coup je suis perplexe sur la formulation qui se concentre sur la box et qui mentionne la technologie "l'IPv6", au lieu de la connectivité ("une adresse IPv6" ou "une plage d'adressage IPv6").
Titre: Adoption d’IPv6 en France : l’AOTA demande l’intervention du gouvernement
Posté par: vivien le 07 juin 2019 à 09:08:04
est-ce qu'eux meme ont "IPv6 en option non désactivable" dans leur propre box ?

Non, je pense que aucun opérateur de l'AOTA ont "IPv6 en option non désactivable", mais cela ne changerais pas significativement la transition vers IPv6 : ne pas le faire n’empêche pas de se battre pour que cela soit rendu obligatoire à moyen terme. Il faut juste savoir si c'est techniquement réaliste de ne plus proposer de désactiver IPv6. En France Coriolis Telecom à été le pionner et a été suivit par Orne THD à la fin 2018 et depuis quelques semaines c'est Free.

Les opérateurs de l'AOTA qui annoncent des IPv6 - en plus des IPv4 : (28 opérateurs AOTA)
- Fullsave SAS
- Moji SAS
- Ovea SARL
- Netalis SAS
- Techcréa Solutions SARL
- Neuronnexion SCOP
- Leonix Telecom SASU
- DauphinTelecom SAS
- Blue InfraSAS
- Add On Multimedia SAS
- Trinaps SAS
- Quantic Telecom SARL
- Voxity SAS
- K Net / Kwaoo SARL U
- AZA Telecom SARL
- EuraFibre SAS
- IP Line SAS
- Saclak SARL
- Hexanet SAS
- Lasotel SAS
- Via Numerica SAS
- Netiwan SAS
- Alsatis SAS
- Netensia SARL U
- Numlog
- Stella Telecom SAS
- VoIP Telecom SAS
- Convergence Opérateur

Attention beaucoup de ces opérateurs annoncent des IPv6 (annonces BGP) mais ne proposent pas d'IPv6 à leurs clients.
A noter que peu d'entreprises demandent de l'IPv6.

Les opérateurs de l'AOTA qui n'annoncent pas d'IPv6 (uniquement des IPv4) : (17 opérateurs AOTA)
- PacWan SAS
- Adenis SAS
- Izzycom SAS
- Everko SASU
- Hexatel SAS
- Muona / Hasgard SAS
- ASC France SARL
- Diatem SAS
- Option Service SAS
- Ineonet SAS
- Izarlink SAS
- Skiwebcenter SARL
- IT TEK SARL
- MCT SARL
- VA Solutions
- iBrowse SARL
- Alpesys

Il reste :
- Equadex SAS (AS203326): je n'ai trouvé ni IPv4, ni IPv6
- WS Info (là je n'ai pas trouvé l'AS de cet opérateur)
Titre: Adoption d’IPv6 en France : l’AOTA demande l’intervention du gouvernement
Posté par: altf4arnold le 09 juin 2019 à 01:09:30
Mais du coup, c est dans une échelle assez limitée. Ne serait-il pas une bonne idée de carrèment tenter de faire passer ça comme une directive Européenne? 🤔🤔
Titre: Adoption d’IPv6 en France : l’AOTA demande l’intervention du gouvernement
Posté par: vivien le 09 juin 2019 à 07:16:18
A mon avis, c'est bien plus difficile de convaincre de le faire au niveau du BEREC (Body of European Regulators for Electronic Communications) que au niveau Français.

Ou plutôt une obligation qui marche dans un état sera un bon exemple à suivre pour le BEREC.

Je pense par contre qu'il faut une obligation plus large qui ne demande pas forcèment de mettre le protocole IPv6 : Il faut juste une obligation d'accéder aux sites internet hébergés en IPv6 uniquement.

Libre aux FAI de déployer de l'IPv6 sur leur box ou de mettre de mécanismes de translation type DNS46+NAT46. Ces mécanismes de translation concernent principalement les entreprises et tout ce qui n'est pas compatible IPv6.
Titre: Adoption d’IPv6 en France : l’AOTA demande l’intervention du gouvernement
Posté par: buddy le 09 juin 2019 à 11:41:11
Non, je pense que aucun opérateur de l'AOTA ont "IPv6 en option non désactivable", mais cela ne changerais pas significativement la transition vers IPv6 : ne pas le faire n’empêche pas de se battre pour que cela soit rendu obligatoire à moyen terme. Il faut juste savoir si c'est techniquement réaliste de ne plus proposer de désactiver IPv6. En France Coriolis Telecom à été le pionner et a été suivit par Orne THD à la fin 2018 et depuis quelques semaines c'est Free.

ça reste mon point de vue, mais le simple fait que des FAIs de taille plutôt modeste par rapport à BOSF (et avec des réseaux relativement neufs - plus récents que le xDSL) ne proposent pas IPV6 en ce moment permettra à SFR, Orange et Bouygues de dire "Vous voyez, c'est difficile, c'est pour çà que l'on a besoin d'encore X années.".  (je ne pense pas qu'au plus au niveau de l'état leur analyse de la situation soit beaucoup plus poussée...

Bref, mes propos sont peut être durs, mais avant de demander à l'état d'imposer des choses, ça serait bien de montrer que c'est "pas insurmontable" à mettre en place.. D'un autre côté, combien de RIP ne propose pas d'ipv6 ?

Puis surtout, ça servira à quoi ? Globalement, Free, Orange ont largement lancé l'adoption d'ipv6 sur leurs connexions, Bouygues a un petit retard à l'allumage mais semble vraiment travailler dessus... reste que SFR qui n'est pas très avancé / qui a de nombreux bugs.
Titre: Adoption d’IPv6 en France : l’AOTA demande l’intervention du gouvernement
Posté par: ngl_netalis le 09 juin 2019 à 11:59:12
ça reste mon point de vue, mais le simple fait que des FAIs de taille plutôt modeste par rapport à BOSF (et avec des réseaux relativement neufs - plus récents que le xDSL) ne proposent pas IPV6 en ce moment permettra à SFR, Orange et Bouygues de dire "Vous voyez, c'est difficile, c'est pour çà que l'on a besoin d'encore X années.".  (je ne pense pas qu'au plus au niveau de l'état leur analyse de la situation soit beaucoup plus poussée...

Bref, mes propos sont peut être durs, mais avant de demander à l'état d'imposer des choses, ça serait bien de montrer que c'est "pas insurmontable" à mettre en place.. D'un autre côté, combien de RIP ne propose pas d'ipv6 ?

Puis surtout, ça servira à quoi ? Globalement, Free, Orange ont largement lancé l'adoption d'ipv6 sur leurs connexions, Bouygues a un petit retard à l'allumage mais semble vraiment travailler dessus... reste que SFR qui n'est pas très avancé / qui a de nombreux bugs.

Hey les amis

Avant de parler, venez nous poser des questions et signer chez nous en IPv6.
On va vous expliquer ensuite TOUT ce qui pose des problèmes opérationnels : les intercos avec les RIP/OWF and co, les CPE parfois, etc... ET SURTOUT le client final qui n'est bien souvent pas super avancé dans ses choix et ralentit le process d'adoption.

En l'état, on se focus sur la chaîne entre le CPE (managé souvent par nous, les FAI) et le serveur qui délivre le contenu demandé.
Titre: Adoption d’IPv6 en France : l’AOTA demande l’intervention du gouvernement
Posté par: Optix le 09 juin 2019 à 13:41:18
Bref, mes propos sont peut être durs, mais avant de demander à l'état d'imposer des choses, ça serait bien de montrer que c'est "pas insurmontable" à mettre en place..
Je confirme, c'est très simple à déployer.
Titre: Adoption d’IPv6 en France : l’AOTA demande l’intervention du gouvernement
Posté par: raf le 09 juin 2019 à 14:39:14
On va vous expliquer ensuite TOUT ce qui pose des problèmes opérationnels : les intercos avec les RIP/OWF and co, les CPE parfois, etc... ET SURTOUT le client final qui n'est bien souvent pas super avancé dans ses choix et ralentit le process d'adoption.
Pour l'avoir fait en mode entreprise et en mode grand public/residentiel, je peux vous confirmer que:
 - pour les intercos ca ne pose pas beaucoup de problemes:
   - les intercos FTTH GP, faut juste raler assez fort pour l'avoir (l'IPv6), et de temps en temps leur rappeler que le MCO concerne aussi l'IPv6
   - les intercos "Pro" sont generalement en L2 - pas concernes - tu mets le L3 que tu veux. Au cas ou, tu mets du PPPoE, ca apporte aussi d'autres avantages.
   - les intercos "semi-pro" (ADSL, FTTH Pro), c.a.d. ceux en L2TP : OK l'interco L2TP n'est pas IPv6 friendly, mais les tunnels peuvent transporter sans probleme de l'IPv6. Et c'est ca qui est important.
 - les CPE : soit on veut faire de l'IPv6, soit on ne veut pas. Si on veut, on ecarte tout simplement ceux qui le font mal, tout en etant sur d'expliquer au constructeur pourquoi son produit a ete ecarte. Bien-sur ca ne fonctionne pas avec du refurbished d'il y a X ans, surtout quand la version du jour (trouvable uniquement en neuf) le fait correctement.
 - le client final:
   - client residentiel : tu lui files de l'IPv6, non deactivable, et c'est tout. Il y a deja N moyens de le filtrer sur le reseau local (et tres souvent ce n'est PAS le but recherche).
   - client pro : lui filer de l'IPv6 directement, sans lui demander. Ne pas oublier de le faire tres visible sur le PV de livraison, et s'il y a une interco (ex. en BGP) lui demander de la configurer. S'il veut pas, qu'il signe une decharge (et la c'est le moment d'essayer de lui faire un peu peur). Non, ca ne va pas le forcer d'utiliser effectivement l'IPv6, mais si jamais il veut, c'est la.

Le plus important dans le fait de deployer l'IPv6 c'est LA VOLONTE. On est a un point ou si on veut, c'est possible et ca permet de faire avancer les choses. Si on ne veut pas ou "on est pas surs", le fait de le rendre obligatoire par voie legale/reglementaire ca ne va servir a rien.

Le seul vrai probleme qui reste, et c'est un probleme quasiment sur toute la chaine - c'est la VoIP.

Donc le monsieurs d'AOTA, voulez-vous vraiment faire de l'IPv6 ? Nous sommes quelques-uns (pluseurs, assez) dans le milieu capable de vous aider si vous avez besoin. Pas que sur la technique, aussi sur la strategie et sur les autres "bla-bla" (faut faire du bla-bla vers les clients).

Je commence a me dire qu'il faut que je deviens "IPv6 Consultant"... vraiment ...
Titre: Adoption d’IPv6 en France : l’AOTA demande l’intervention du gouvernement
Posté par: vivien le 09 juin 2019 à 16:33:05
Le seul vrai probleme qui reste, et c'est un probleme quasiment sur toute la chaine - c'est la VoIP.
Si on parle de l'interconnexion de SBC SIP, pour moi ce n'est pas un point problématique : c'est internet qui doit passer en IPv6.

Que Canal Sat livre de flux TV, sur un lien dédié avec des IPv4 publiques ou privées ne me semble pas problématique, même si c'est encore le cas dans 30 ans.

Idem pour les SBC, ce sont deux équipements qui ne parlent pas à Internet mais juste à leur voisin chez un autre opérateur via un lien qui est souvent dédié.

L’arrêt de la cours d'appel de Paris du 6/6/2019 confirme qu'il est trop tôt pour ne plus proposer d'IPv4 aujourd'hui sur les SBC, mais que pour les prochains contrats, c'est possible de ne proposer que de l'IPv6. On reviendra plus en détail sur cet arrêt quand il sera en ligne.


Le plus important dans le fait de deployer l'IPv6 c'est LA VOLONTE. On est a un point ou si on veut, c'est possible et ca permet de faire avancer les choses. Si on ne veut pas ou "on est pas surs", le fait de le rendre obligatoire par voie legale/reglementaire ca ne va servir a rien.

Si tu fais référence à l'Article 42 de la LOI n° 2016-1321 du 7 octobre 2016 pour une République numérique "A compter du 1er janvier 2018, tout nouvel équipement terminal, au sens de l'article L. 32 du code des postes et des communications électroniques, destiné à la vente ou à la location sur le territoire français doit être compatible avec la norme IPV6." c'est l'exemple même de ce qu'il ne faut pas faire :
- mal rédigé (il rend obligatoire IPv6 sur un poste téléphonique analogique)
- aucune sanction en cas de non respect
- pas de notification à la CEE
...


Bref, il faut bien réfléchir pour faire un texte qui impose IPv6 et il ne faut pas demander la lune : si ce n'est pas proportionné, c'est attaquable.
Titre: Adoption d’IPv6 en France : l’AOTA demande l’intervention du gouvernement
Posté par: altf4arnold le 09 juin 2019 à 17:15:08
Si tu fais référence à l'Article 42 de la LOI n° 2016-1321 du 7 octobre 2016 pour une République numérique "A compter du 1er janvier 2018, tout nouvel équipement terminal, au sens de l'article L. 32 du code des postes et des communications électroniques, destiné à la vente ou à la location sur le territoire français doit être compatible avec la norme IPV6." c'est l'exemple même de ce qu'il ne faut pas faire :
- mal rédigé (il rend obligatoire IPv6 sur un poste téléphonique analogique)

Ah ouai! C est concept IPv6 sur les postes fixes analogiques🤯
Titre: Adoption d’IPv6 en France : l’AOTA demande l’intervention du gouvernement
Posté par: vivien le 09 juin 2019 à 21:44:52
Oui, tous les équipements terminaux n'ont pas vocation à passer en IPv6.

Autre exemple : les objet connectés Laura / Sigfox n'utilisent pas IPv4 (trop consommateur en bande passante / énergie) et donc n'ont pas a passer en IPv6. (la passerelle qui fait la transition vers IP oui, mais ce ne sont pas les terminaux)
Titre: Adoption d’IPv6 en France : l’AOTA demande l’intervention du gouvernement
Posté par: altf4arnold le 10 juin 2019 à 01:57:41
Encore que de la voip pourrait. Je ne suis pas sur que la voip OVH soit en IPv6 ou que beaucoup de providers offrent la possibilité de faire de la voip en v6
Titre: Adoption d’IPv6 en France : l’AOTA demande l’intervention du gouvernement
Posté par: raf le 10 juin 2019 à 14:25:42
Que Canal Sat livre de flux TV, sur un lien dédié avec des IPv4 publiques ou privées ne me semble pas problématique, même si c'est encore le cas dans 30 ans.
En occurence, s'il y a personne a leur taper sur la tete : "on veut IPv6 pour hier !", c'est clair qu'ils ne vont pas avancer. Chez eux c'est meme un peu plus complique, car il y a le STB (pas d'IPv6 a ce jour), le CDN (IPv6 ready, mais pas active) et toute la partie backend/validation des "droits" (aucune idee s'ils savent gerer l'IPv6).

Idem pour les SBC, ce sont deux équipements qui ne parlent pas à Internet mais juste à leur voisin chez un autre opérateur via un lien qui est souvent dédié.
Le SBC c'est juste un petit composant. Quand vous parlez avec les constructeurs, des que vous prononcez IPv6 - malaise (sauf quand c'est la panique). Le reste de la chaine reste dans un etat assez "dubieux". Il y a les telephones qui ont l'air de se comporter pas mal (au moins certains modeles), mais cote IPBX c'est le grand vide. Pour rappel, le fait de configurer une adresse ne suffit pas pour dire que c'est utilisable. Il faut que ca marche aussi, et la c'est la grande inconnue, car il n'y a presque personne pour s'aventurer. Normal, la voix c'est la vache a lait du telecom et le produit qui est suppose "juste marcher" (cette deuxieme partie n'etant pas vraiment une realite).

L’arrêt de la cours d'appel de Paris du 6/6/2019 confirme qu'il est trop tôt pour ne plus proposer d'IPv4 aujourd'hui sur les SBC, mais que pour les prochains contrats, c'est possible de ne proposer que de l'IPv6. On reviendra plus en détail sur cet arrêt quand il sera en ligne.
Genial ! Ce sont donc des gens incompetents par definition (on ne devient pas juge si on est competent dans un domaine autre que le droit) qui se prononcent sur des questions techniques. Je dirai meme que c'est l'arret de mort de l'IPv6 sur l'interconnexion voix (en langage juridique "il est trop tot" = "ca sera toujours trop tot").

Si tu fais référence à l'Article 42 de la LOI n° 2016-1321 du 7 octobre 2016 pour une République numérique "A compter du 1er janvier 2018, tout nouvel équipement terminal, au sens de l'article L. 32 du code des postes et des communications électroniques, destiné à la vente ou à la location sur le territoire français doit être compatible avec la norme IPV6." c'est l'exemple même de ce qu'il ne faut pas faire :
C'est le resultat a attendre quand on veut imposer des mesures techniques par voie legislative. Il faut arreter de penser qu'il suffit d'une loi pour arranger les choses.

Bref, il faut bien réfléchir pour faire un texte qui impose IPv6 et il ne faut pas demander la lune : si ce n'est pas proportionné, c'est attaquable.
Voila un autre raison pour ne meme pas essayer la voie legislative : c'est quoi "proportionne" ? Proportionne pour qui ?
Titre: Adoption d’IPv6 en France : l’AOTA demande l’intervention du gouvernement
Posté par: chantoine le 10 juin 2019 à 14:32:59
Genial ! Ce sont donc des gens incompetents par definition (on ne devient pas juge si on est competent dans un domaine autre que le droit) qui se prononcent sur des questions techniques.

Sauf qu'ils peuvent faire appel à des experts judiciaires, qui sont eux compétents dans les questions techniques relevant de leur spécialité.
Titre: Adoption d’IPv6 en France : l’AOTA demande l’intervention du gouvernement
Posté par: altf4arnold le 10 juin 2019 à 14:35:06
Genial ! Ce sont donc des gens incompetents par definition (on ne devient pas juge si on est competent dans un domaine autre que le droit) qui se prononcent sur des questions techniques. Je dirai meme que c'est l'arret de mort de l'IPv6 sur l'interconnexion voix (en langage juridique "il est trop tot" = "ca sera toujours trop tot").
L arrêt de mort d IPv6? On ferai comment sans? Comment est ce qu on peut faire une transition correcte si on ne peut pas l imposer aux acteurs qui n ont pas d intérêt a passer en v6?
Titre: Adoption d’IPv6 en France : l’AOTA demande l’intervention du gouvernement
Posté par: raf le 10 juin 2019 à 14:50:53
experts judiciaires, qui sont eux compétents dans les questions techniques relevant de leur spécialité.
Permets mois de ne pas avoir confiance. Dans le meilleur des cas c'est la lotterie.
Titre: Adoption d’IPv6 en France : l’AOTA demande l’intervention du gouvernement
Posté par: Anonyme le 10 juin 2019 à 15:01:10
Tous içi connaissent l'avènement d'Internet, la Darpa, le Gouvernement américain ayant demandé un réseau résilient à l'armée.
Les instances de régulation d'Internet existent, et elles sont plus ou moins subordonées aux états.
Aller demander aux états de réguler les adresses est un non sens, ils seraient même capables d'inventer une taxe sur l'adresse IP
Les réseaux se sont construits par chaque opérateur, utilisant les protocoles existants,les connaissant et s'impliquant dans leur évolution.
Pourquoi faire appel aux états pour venir réguler un système dont ce n'est pas dans leur "coeur de métier" régalien ?
Même monter au niveau européen, au BEREC, n'a pas de sens, ce n'est pas un problème des états, mais des opérateurs.
Dans n'importe quel secteurs économique, le "ticket d'entrée" d'un nouvel entrant est important, ce n'est pas spécifique aux télécommunications.
Je considère l'association une bonne chose, pour des discussions avec l'ARCEP, mais venir demander à l'état de réguler le secteur par le biais politique n'a mené jusqu'a présent qu'à des retards,ce n'est pas de leur ressort.
Titre: Adoption d’IPv6 en France : l’AOTA demande l’intervention du gouvernement
Posté par: cali le 10 juin 2019 à 15:18:45
Il faut que l'ARCEP oblige les services de l'État à être connectés en IPv6.

Si les opérateurs privés ne sont pas capable de fournir une connectivité IPv6, alors il faut décider qu'à partir d'une certaine date, l'opérateur ne peut plus appeler son offre par les termes « accès Internet ».

Normalement cette règle devrait s'appliquer aux opérateurs mobiles qui ne sont ni capable de fournir une adresse public en IPv4, ni une connectivité IPv6.
Titre: Adoption d’IPv6 en France : l’AOTA demande l’intervention du gouvernement
Posté par: raf le 10 juin 2019 à 15:22:08
Les instances de régulation d'Internet existent, et elles sont plus ou moins subordonées aux états.
Ca depend de ce qu'on appelle "instance de regulation d'Internet". Est-ce qu'on inclut le IETF/IANA+RIRs/... ? Eux ne sont pas subordonees aux etats mais ils font quand meme pas mal de regles a respecter si on veut etre present sur Internet.

ils seraient même capables d'inventer une taxe sur l'adresse IP
Il y a certains qui seront contents. Orange ne fait pas partie de ce groupe (car les plus impactes :P ).

Pourquoi faire appel aux états pour venir réguler un système dont ce n'est pas dans leur "coeur de métier" régalien ?
Parce-qu'on est en France, ou l'etat est considere comme un espece de dieu tout-puissant, qui serait capable de tout resoudre juste en exercant sa vonlonte. On (je) sait (sais) que c'est completement faux, mais l'inconscient collectif pense autrement.
Titre: Adoption d’IPv6 en France : l’AOTA demande l’intervention du gouvernement
Posté par: raf le 10 juin 2019 à 15:28:53
Il faut que l'ARCEP oblige les services de l'État à être connectés en IPv6.
Si les opérateurs privés ne sont pas capable de fournir une connectivité IPv6, alors il faut décider qu'à partir d'une certaine date, l'opérateur ne peut plus appeler son offre par les termes « accès Internet ».
Normalement cette règle devrait s'appliquer aux opérateurs mobiles qui ne sont ni capable de fournir une adresse public en IPv4, ni une connectivité IPv6.
YAKA FOKON (en ecriture literraire "Y'a qu'a, faut qu'on").
La question est "comment": comment l'ARCEP peut obliger les services de l'etat (c'est quoi l'etat ? on inclut aussi les ous-divisions ou les collectivites ?) de faire un chose qu'ils ne veulent pas ?
Pour la denomination d'une offre commerciale, faut se rendre compte que le client cible par cette offre n'y connait rien. Se taper une amende de X millions d'EUR apres avoir vendu a Y millions de clients ignorants, ca n'aide pas a resoudre les problemes.
Titre: Adoption d’IPv6 en France : l’AOTA demande l’intervention du gouvernement
Posté par: Anonyme le 10 juin 2019 à 15:48:43
Il y a certains qui seront contents. Orange ne fait pas partie de ce groupe (car les plus impactes :P ).
Il est toujours possible d'inventer une usine à gaz et une taxe permettant d'enchérir le coût de possession d'adresses inutilisées par les opérateurs afin de fluidifier leur rotation. J'entends déjà d'içi les levées de bouclier contre une telle mesure.
Toujours prêts à vouloir impliquer l'état ?
Titre: Adoption d’IPv6 en France : l’AOTA demande l’intervention du gouvernement
Posté par: vivien le 24 octobre 2019 à 13:38:21
Adoption d’IPv6 : Les autorités françaises vont proposer à la présidence du Conseil de l’Union européenne de se saisir du sujet

Suite à la demande de l’AOTA au gouvernement français de se saisir de la transition vers IPv6 et de la préservation de l’équilibre concurrentiel dans une récente lettre ouverte envoyée le 4 juin dernier, celle-ci vient de trouver une réponse issue de la direction générale des entreprises (DGE).

Dans son courrier, la DGE indique « partager les préoccupations décrites dans le courrier concernant la raréfaction du stock d’adresses IP définies selon le protocole IPv4, ainsi que les enjeux liés à la transition vers le protocole IPv6 » et ajoute que « la transition vers ce nouveau protocole de communication apparaît aujourd’hui comme un enjeu majeur de compétitivité et d’innovation auquel nous nous devons d’accorder une attention toute particulière ».

Avant de poursuivre : « Comme vous l’avez noté, les capacités d’action du Gouvernement en la matière sont cependant, limitées par l’absence de base législative l’autorisant à réglementer ce type de ressources, du fait que les adresses IP sont gérées au niveau international par l’ICANN et attribuées directement au niveau européen par le registre Internet européen, le RIPE NCC basé à Amsterdam. »

Toutefois, « compte tenu de cette situation, et pour faire écho à votre proposition de « lignes directrices établies en conseil des ministres de l’Union » portant sur les équipements terminaux, les obligations d’interconnexion et le modèle de gestion de l’adressage IP, les autorités françaises vont proposer à la présidence du Conseil de l’Union européenne qu’elle mette à l’agenda d’un groupe de travail du Conseil « Télécommunications et société de l’information » la question de la transition vers l’IPv6 et qu’elle saisisse de l’Organe des régulateurs européens des communications électroniques (ORECE) pour avis sur ce dossier.

Si cette – très – timide réponse de principe apporte des débuts d’action, au demeurant d’information et non de contrainte vis-à-vis des parties impliquées (opérateurs, hébergeurs, etc), l’AOTA se félicite que le gouvernement et ses services prennent enfin en considération l’impérative nécessité d’introduire IPv6 en production au plus vite car le stock d’IPv4 disponibles sera atteint d’ici mi-novembre 2019.

Par ailleurs, la DGE rappelle dans son courrier que l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP) peut jouer un rôle d’appui pour faciliter la transition vers IPv6. C’est en effet un sujet que l’autorité administrative indépendante suit de près, à travers notamment son « Baromètre annuel de la transition vers IPv6 en France » qui lui permet d’évaluer précisèment l’état du déploiement de ce protocole dans notre pays. Une « task force » sera prochainement mise en place par l’ARCEP sur ce sujet.

« Je vous invite à vous rapprocher du régulateur pour y participer » conclut le représentant de la DGE. Dont acte, l’AOTA est déjà candidate tout comme plusieurs membres individuels à cette « task force ».


Source : AOTA, le 21 octobre 2019

=> Appel à candidatures pour former une Task-Force IPv6 en France (https://www.arcep.fr/la-regulation/grands-dossiers-internet-et-numerique/lipv6/suivi-epuisement-adresses-ipv4/appel-a-candidatures-pour-former-une-task-force-ipv6-en-france.html)
Titre: Adoption d’IPv6 en France : l’AOTA demande l’intervention du gouvernement
Posté par: vivien le 11 septembre 2020 à 17:27:02
Si tu fais référence à l'Article 42 de la LOI n° 2016-1321 du 7 octobre 2016 pour une République numérique "A compter du 1er janvier 2018, tout nouvel équipement terminal, au sens de l'article L. 32 du code des postes et des communications électroniques, destiné à la vente ou à la location sur le territoire français doit être compatible avec la norme IPV6." c'est l'exemple même de ce qu'il ne faut pas faire :
- mal rédigé (il rend obligatoire IPv6 sur un poste téléphonique analogique)
- aucune sanction en cas de non respect
- pas de notification à la CEE
...

Bref, il faut bien réfléchir pour faire un texte qui impose IPv6 et il ne faut pas demander la lune : si ce n'est pas proportionné, c'est attaquable.

Le projet de loi adopté par le sénat d’accélération et de simplification de l’action publique a un article 47 qui supprime l'article mal écrit qui impose IPv6 :

Article 47

L’article 42 de la loi n° 2016‑1321 du 7 octobre 2016 pour une République numérique est abrogé.


Source : Assemblee Nationale (http://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/textes/l15b2750_projet-loi) - projet de loi d’accélération et de simplification de l’action publique.


Des amendements pour imposer IPv6 ont été déposés par des députés "La République en marche".
=> http://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/amendements/2750/CSASAP/223
=> http://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/amendements/2750/CSASAP/363
Titre: Adoption d’IPv6 en France : l’AOTA demande l’intervention du gouvernement
Posté par: raf le 11 septembre 2020 à 19:45:46
ça reste mon point de vue, mais le simple fait que des FAIs de taille plutôt modeste par rapport à BOSF (et avec des réseaux relativement neufs
Il semble clair que tu ne connais pas la quantite de materiel "refurbished" (parfois des modeles de plus de 10 ans) qui traine dans les reseaux des petits operateurs.
Il y a certes certains qui ont du materiel assez recent (et encore, "achete neuf" ca veut pas dire le dernier modele, ni que ca tourne sur la derniere version stable d'OS), mais je me hasarderait pas de dire que c'est la regle.
Titre: Adoption d’IPv6 en France : l’AOTA demande l’intervention du gouvernement
Posté par: vivien le 28 septembre 2020 à 09:09:49
Les amendements IPv6 sont rejetés :


AMENDEMENT N°223 présenté par Mme Forteza, Mme Bagarry, Mme Cariou, Mme Chapelier, M. Chiche, Mme Yolaine de Courson, Mme De Temmerman, Mme Gaillot, M. Julien-Laferrière, M. Nadot, M. Orphelin, M. Taché, Mme Tuffnell, M. Villani et Mme Wonner

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ARTICLE 47

Supprimer cet article.

EXPOSÉ SOMMAIRE

L’article 42 de la loi n° 2016‑1321 du 7 octobre 2016 pour une République numérique impose une obligation de mise en conformité de tout équipement radioélectrique avec la norme IPV6, à compter du 1er janvier 2018. La norme IPV6 est une norme internationale de format d’adresse IP (Internet protocol). La volonté du législateur d’imposer cette norme est la conséquence d’une pénurie d’adresses IPV4, communément utilisées pour les équipements radioélectriques.

L’article 47 du présent projet de loi entend supprimer cette obligation de mise en conformité à la norme IPV6. L’explication donnée par l’étude d’impact est édifiante, expliquant que l’article 42 de la loi pour une République numérique « contraint les industriels à adapter leurs produits à la norme IPV6 exclusivement, sans leur laisser la possibilité de choisir une autre norme permettant d’atteindre le même objectif ». Il n’existe technique pas d’autres alternatives que ce passage à l’IPV6.

Cette même étude d’impact évoquerait une soi-disant sur transposition de la directive 2014/53/UE, et notamment son article 3. L’article 3 de la présente directive évoque effectivement les exigences essentielles devant être respectées par les équipements radioélectriques. Ces exigences essentielles doivent cependant être traduite techniquement par une norme, celle que constitue l’IPV6.

La Direction Générale des Entreprises a indiqué récemment dans un courrier « partager les préoccupations […] concernant la raréfaction du stock d’adresses IP définies selon le protocole IPv4, ainsi que les enjeux liés à la transition vers le protocole IPv6 » et que « les autorités françaises vont proposer à la présidence du Conseil de l’Union européenne qu’elle mette à l’agenda d’un groupe de travail du Conseil « Télécommunications et société de l’information » la question de la transition vers l’IPv6 et qu’elle saisisse de l’Organe des régulateurs européens des communications électroniques (ORECE) pour avis sur ce dossier. ».

La France entendait montrer l’exemple en matière de gouvernance de l’Internet, en imposant une solution de pérennité dans la loi de 2016. La suppression de cet article est un très mauvais signal pour l’avenir l’avenir d’un réseau saturé qui ne peut déjà plus répondre à la demande d’adresses IPV4.




AMENDEMENT N°363 présenté par Mme Hennion, Mme Provendier, M. Bothorel, Mme Rossi, M. Baichère, Mme Tanguy, M. Maire, Mme Rilhac, Mme Pételle et M. Raphan

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ARTICLE 47

Supprimer cet article.

EXPOSÉ SOMMAIRE

Cet amendement vise à maintenir l’obligation de passage à l’IPv6 prévu par l’article 42 de la loi n° 2016‑1321 du 7 octobre 2016 pour une République numérique.  La transition de l’IPv4 à l’IPv6 est une nécessité technologique qui participe à accroitre la compétitivité de notre économie. La norme IPv6 simplifie le fonctionnement des réseaux, élargit le système d’adressage, dispose d’un espace d’adressage beaucoup plus performant et permet, in fine, de réaliser des économies.

Il s’agit donc d’une transition nécessaire au service de la performance, de l’accélération mais aussi de la simplification de l’action publique.
Titre: Adoption d’IPv6 en France : l’AOTA demande l’intervention du gouvernement
Posté par: Optix le 28 septembre 2020 à 10:23:48
(https://media.giphy.com/media/QajHhLKW3VRcs/giphy.gif)
Titre: Adoption d’IPv6 en France : l’AOTA demande l’intervention du gouvernement
Posté par: kgersen le 28 septembre 2020 à 13:26:52
c'est "que" l'étape Sénat y'a une suite après ?
Titre: Adoption d’IPv6 en France : l’AOTA demande l’intervention du gouvernement
Posté par: vivien le 28 septembre 2020 à 14:31:50
Non, pour moi c'est adopté et donc l'obligation mal formulée d'IPv6 est terminée.

Cela n'exclue pas la possibilité d'en faire une nouvelle, mais avec consultations publiques, notification à l’union européenne, planning de déploiement et sanctions en cas de non respect.
Titre: Adoption d’IPv6 en France : l’AOTA demande l’intervention du gouvernement
Posté par: Optix le 28 septembre 2020 à 16:34:25
Non, pour moi c'est adopté et donc l'obligation mal formulée d'IPv6 est terminée.

Cela n'exclue pas la possibilité d'en faire une nouvelle, mais avec consultations publiques, notification à l’union européenne, planning de déploiement et sanctions en cas de non respect.

Oui je pense que ça reviendra, mais uniquement quand nous serons dans un stade de déploiement avancé où il faut que les opérateurs réfractaires s'y mettent.