Auteur Sujet: Visite de l'ancien Centre Radio-Électrique PTT de Sainte-Assise (77)  (Lu 109096 fois)

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vivien

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Le Centre Radio-Électrique PTT de Sainte-Assise (77)
« Réponse #12 le: 31 décembre 2013 à 13:50:07 »
Passons maintenant aux pylônes qui sont éparpillé sur tout le terrain :



La nature a repris ses droits :


Base d'un pylône où pousse des arbres :


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« Réponse #13 le: 31 décembre 2013 à 13:51:38 »
L'escalier pour monter est systématiquement présent mais il ne descend pas toujours jusqu'en bas :


Il y a souvent a proximité des pylônes ceci (je ne sais pas ce que c'est) :

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« Réponse #14 le: 31 décembre 2013 à 13:53:40 »
La rouille est bien présente et ceux qui montent prennent un risque :


Mise à la terre :



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« Réponse #15 le: 31 décembre 2013 à 13:54:10 »
Si vous avez compris comment cela fonctionnait, faites moi signe :




Zoom :

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« Réponse #16 le: 31 décembre 2013 à 13:55:47 »
Antenne en "nappe" :





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« Réponse #17 le: 31 décembre 2013 à 13:59:13 »


Au fond un pylône des militaires :

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« Réponse #18 le: 31 décembre 2013 à 14:01:25 »
On visualise bien la "nappe d'eau subaffleurente" (sol gorgé d'eau) :

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« Réponse #19 le: 31 décembre 2013 à 14:01:42 »
La station continentale

Cette station était équipée de 4 alternateurs haute fréquence .

La longueur d'onde d'émission pouvait varier de 8 600 m (35000 Hz) à 11 000 m (27000 Hz) par variation de la vitesse des alternateurs de 6 500 à 5 000 t/min.

Sainte-Assise - Station Continentale

L'antenne de la station continentale était de type parapluie, supportée par un pylône métallique haubané de 250 m de hauteur.

Un petit èmetteur à lampes était installé dans le même bâtiment. Il pouvait èmettre sur des longueurs d'ondes comprises entre 2 000 et 6 000 m.

C'est un bâtiment classé, qui est situé au point (2) :


L'entrée :


En 1928 la végétation étais moins dense et il y avait une antenne :


L’arrière du bâtiment :




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Le Centre Radio-Électrique PTT de Sainte-Assise (77)
« Réponse #20 le: 31 décembre 2013 à 14:04:24 »
Le site Raconte-moi la radio nous décrit le matériel de l'époque :

L'èmetteur et le bâtiment d'exploitation

La construction de style "Arts déco" abrite la salle des machines avec 4 alternateurs haute-fréquence, la salle des diesels de secours, l'atelier d'entretien et les magasins associés, une salle de contrôle.

Sont prévus les locaux pour le personnel (salle de repos) et la salle des batteries d'accumulateurs.

La self d'antenne, gros serpentin de cuivre et le dispositif de couplage d'antenne sont installés à l'arrière des alternateurs dans une extension du bâtiment.
   

La salle des machines est équipée de 4 alternateurs de 25 kW antenne et d'un èmetteur à lampes (Liaison Paris-Londres).

La longueur d'onde d'émission  pouvait varier de 8 600 m (35000 Hz) à 11 000 m (27000 Hz) par variation de la vitesse des alternateurs de 6 500 à 5 000 t/min.

Sur les machines de Sainte-Assise, l'inducteur et l'induit sont sur le stator, logés dans des encoches dont le nombre fixe la fréquence du courant généré (pour une vitesse donnée de rotation bien sûr). Le rotor est une pièce massive forgée en acier portant à sa périphérie un empilage de tôles en acier doux de 5/100ième de mm d'épaisseur montées dans des logements en pieds de sapin (réduction des pertes fer).

L'entrefer était de 0,6 mm sur ce type de machines.

Les alternateurs sont entraînés par des moteurs à courant continu et la vitesse est réglée par un régulateur très précis. Le courant continu est fourni par une commutatrice.

Un dispositif supplèmentaire capacitif permettait d'accrocher en synchronisme les machines 2 à 2 et d'assurer un fonctionnement en parallèle (2x25 kW antenne).

 
L'antenne

L'antenne de la station continentale est de type "à double cône à 2 nappes indépendantes", supportée par un pylône métallique haubané de 250 m de hauteur.

Chaque nappe peut-être alimentée par 1 ou 2 groupes alternateurs. Suivant les besoins d'exploitation la station peut donc se comporter comme une station unique de 4x25 kW ou une station "multiple".

Pour éviter des courants importants dus à l'induction d'une antenne sur l'autre dans ce mode de fonctionnement, un système de couplage électrique ingénieux permet d'annuler les flux en modifiant le sens de circulation des courants dans les brins d'antennes.

Cette disposition technique (couplage d'antenne à l'aide d'un transformateur à enroulements multiples et à rapport variable) était l'une des grandes innovations de la station de Sainte-Assise. Elle permettait une grande souplesse d'exploitation, un bon rendement énergétique et en conséquence une excellente rentabilité commerciale.

Le pylône de 160 tonnes composé d'un treillis de 2 m de côté repose sur un massif de béton de 50 m3.

Il est maintenu vertical par 28 haubans en fil d'acier dont les plus éloignés sont amarrés à 135 m du pied du pylône.

L'antenne a nécessité, pour sa construction, l'emploi de 17 km de câble spécial et les haubans 14 km de câble d'acier à haute résistance.

 
la prise de terre

C'est un élèment extrêmement important que l'on a souvent tendance à ignorer lorsque l'on parle des grandes stations d'émission de puissance.

La prise de terre de la station continentale de Sainte-Assise était du type "à terres multiples équilibrées"  et était constituée de 15 km de fil de cuivre enterré rayonnant en éventail sous toute l'antenne.

vivien

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Le Centre Radio-Électrique PTT de Sainte-Assise (77)
« Réponse #21 le: 31 décembre 2013 à 14:05:41 »
A l'intérieur (par les fenêtres car il est fermé), on trouve un beau bâtiment vide :




Le site Raconte-moi la radio réalisé par Pierre Dessapt a des carte postales du bâtiment datant de 1928 :


Photo 1 - Salle d'émission de la station continentale de Sainte-Assise :


4 lignes identiques - au premier plan 2 des 4 convertisseurs AC/CC et au second plan
les 4 alternateurs HF de 25 kW couplés à leur moteur CC d'entrainement à vitesse variable (ajustement de la fréquence d'émission)
Tout au fond au centre les selfs d'accord et les départs d'antennes
Voir plan du bâtiment ci-dessous


Photo 2 - Alternateurs Haute-Fréquence de 25 kW :


Au premier plan à droite, la commutatrice qui fournit le courant continu au moteur d'entraînement de l'alternateur HF

Au premier plan à gauche, détail du régulateur de vitesse de l'alternateur HF et du moteur à CC d'entraînement (moteur shunt)
tension d'alimentation 500 V - tension d'excitation 110 V


Plan des bâtiments de la station continentale :


La flèche rouge indique la position du photographe Photo 2


Photo 2 bis : Détail de la commutatrice AC/CC :

 

Photo 3 - Vue de la self d'antenne montée en Tesla :

 

Photo 4 - Générateurs diesels de secours - 2 de 150CV :



Photo 5 - Vue extérieure de la Station continentale :



Émetteur à lampes du poste de Paris-Londres :


Lampe moderne d'émission Radio :

Cette lampe d'environ 50 cm de hauteur et 25 cm de diamètre était installée sur l'ancien èmetteur d'Allouis près de VIERZON (èmetteur de FRANCE-INTER).

Les lampes sont encore employées de nos jours sur des installations de puissance de Radio (èmetteurs de radio-navigation aérienne par exemple) ou de Télévision, mais aussi sur de nombreuses installations industrielles (fours à induction à Hautes Fréquences, téléphonie ...).

Des amplificateurs audio HI-FI de haute qualité sont aussi équipés de lampes modernes pour le rendu sonore particulier de ces composants.

vivien

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Le Centre Radio-Électrique PTT de Sainte-Assise (77)
« Réponse #22 le: 31 décembre 2013 à 14:06:51 »
Les sous-sol :


L’électricité semble plus récent et les câbles en cuivre : (ils ont étés coupés)

vivien

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Le Centre Radio-Électrique PTT de Sainte-Assise (77)
« Réponse #23 le: 31 décembre 2013 à 14:11:59 »
C'est là qu'est né la radiophonie Française comme le raconte le site de Fil d'Ariane :



Le 27 novembre 1921, un chroniqueur parisien écrivait ces quelques lignes : « Hier soir, qui était un samedi, Mlle Yvonne Brothier, de l'Opéra-Comique, dînait chez des amis à Melun, quand elle s'aperçut que, le soir même, avait lieu à Paris un concert auquel elle avait promis son concours. L'heure tardive ne permettant pas de réparer cet oubli, Mlle Brothier s'est rendue à la station de téléphonie sans fil de Sainte-Assise et a pu, en chantant dans le cornet èmetteur de ce poste, se faire entendre à l'heure promise à Paris ».

L'auteur ne se doutait pas, en rapportant cet incident, qu'il signait l'acte de naissance d'un média destiné à un bel avenir ! En réalité, cet "évènement" n'avait rien de fortuit. On trouvera dans les ouvrages ou les sites cités ci-dessous, la longue histoire de la Télégraphie Sans Fil ainsi que celle de l'èmetteur de Saint-Assise. Mais la transmission de la voix humaine (Téléphonie ou Radiophonie) n'en était encore, en France, qu'à des essais de laboratoire. C'est pour la faire connaître du grand public (et la lancer commercialement) que la Compagnie générale de TSF et sa filiale, la SFR, ont organisé le premier "concert en direct" radiodiffusé en France.

Le 26 novembre 1921, deux cent cinquante savants et ingénieurs sont réunis dans les salons du Lutétia à Paris. C'est le point d'orgue des fêtes organisées par la Société des ingénieurs électriciens à l'occasion du centenaire des travaux d'Ampère. Le banquet est présidé par Paul Laffont, sous-secrétaire d'Etat aux PTT. Les convives n'ont pas remarqué des haut-parleurs, habilement masqués, tout autour de la salle, par la décoration florale. Au dessert, un jeune acteur, pensionnaire du Théatre Antoine, ancien élève d'une école d'électricité, se lève pour une annonce.

Il s'appelle Charles Boyer et deviendra bientôt un des artistes les plus connus du cinéma mondial :
" Messieurs, la fée Electricité est une personne éthérée qui ne saurait, malgré son désir, lever son verre à votre santé. Subtile, pour s'en excuser, elle vous ménage une surprise. De son dernier palais, le grand centre de télégraphie de Saint-Assise, des ondes vont s'envoler jusqu'à vous, et ces ondes, en votre honneur, en l'honneur de la science électrique française, vont vibrer, toutes modulées d'harmonie. Cette voix, messieurs, sera la voix de votre amie la fée, une voix qui vous dit à tous : merci de daigner m'écouter".

A quarante kms de là, à Saint-Assise, la "salle des lampes" de la station Paris-Londres est en pleine effervescence. Les techniciens s'affairent autour d'un èmetteur expérimental (1 kw de puissance) "grandes ondes sur 2400m. Yvonne Brothier, une des meilleures cantatrices françaises de l'époque, fait face à un un long micro en forme de cornet. Elle ne cache pas son trac : « J'étais un peu inquiète car les techniciens m'avaient recommandé de ne pas pousser de notes trop aigües; cela risquait, parait-il, de faire sauter les lampes...Alors, j'ai commencé presque en sourdine.


Yvonne Brothier devant le micro de Sainte-Assise

Mais peut-on chanter la Marseillaise en sourdine? Je me suis dit qu'en des circonstances aussi exceptionnelles, le matériel français accomplirait, lui aussi  des performances exceptionnelles. J'ai chanté de tout mon coeur, de toute mon âme et les lampes ont tenu »
Au Lutétia, le succès est complet. Les invités, debout pour la Marseillaise, écoutent avec ravissement  l'air de Rosine du Barbier de Séville et la valse de Mireille au texte opportunèment symbolique : ...Messagère fidèle, vers mon ami vole gaîment...parle-lui pour moi-même...

"Ce petit fait, à la vérité, resta précisèment petit puisqu'un seul quotidien devait le relater avec trois jours de retard". Monsieur Bouillane, le responsable technique de l'expérience, n'y voyait d'ailleurs qu'une vulgarisation amusante et sans lendemain ! Pourtant Sainte-Assise continue à èmettre à titre expérimental, très vite imitée par de nombreux petits constructeurs et, en quelques années, le "poste de radio" apparait dans la plupart des foyers français. Avec le recul du temps, Yvonne Brothier réalisera, avec fierté, que sa voix avait ouvert un nouveau chapitre de l'histoire de la communication...