Auteur Sujet: France Télécom rejoue la grande illusion  (Lu 4738 fois)

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lepalois

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France Télécom rejoue la grande illusion
« le: 18 novembre 2006 à 09:27:20 »
Fibre optique : France Télécom rejoue la grande illusion
LEMONDE.FR | 16.11.06 | 17h21  •  Mis à jour le 17.11.06 | 15h41

La technologie "xDSL" (ADSL et VDSL) a progressivement bouleversé nos accès au réseau. La fibre optique, qui décuplera à nouveau les débits, va conforter les utilisateurs de réseaux dans leurs usages au quotidien : le "multiplay" (Internet, téléphonie fixe/mobile/Wi-Fi, télévision, réseaux Wi-Fi partagés, etc.) en multiposte (plusieurs ordinateurs, plusieurs écrans TV, plusieurs lignes téléphoniques) sera l'année prochaine une réalité dans tous les foyers fibrés.


Ce pari des réseaux très haut débit par fibre optique ("FTTx"), de nombreux pays l'ont déjà entrepris avec succès, notamment en Asie (Japon, Corée du Sud) ou en Amérique du Nord (Etat-Unis et Canada). En Europe, l'Allemagne et la France mais aussi les pays scandinaves et l'Italie sont en avance par rapport à leurs voisins, essentiellement grâce à des initiatives publiques ou de collectivités. Les acteurs du secteur privé ne l'entendent pas de cette oreille et engagent rapprochements, annonces et investissements pour contrer un éventuel monopole de fait, comme c'est déjà le cas au Japon.

LA QUESTION DU FINANCEMENT

Le déploiement d'une nouvelle boucle locale "fibre" va coûter cher : plusieurs dizaines de milliards d'euros, selon l'Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des Postes). Suivant les opérateurs, le coût de raccordement par abonné oscillerait entre 1 500 et 2 000 euros par prise dans les régions à forte densité, essentiellement en travaux de génie civil, et serait plus proche des 5 000 euros en zones de densité moyenne à faible.

D'où l'idée de mutualiser les investissements. Roland Montagne, responsable du pôle haut débit à l'institut Idate (Institut de l'audiovisuel et des télécommunications en Europe), rendait en début d'année 2006 une étude sur le développement du très haut débit au ministère de l'industrie. Cette mission, qui devait mesurer l'éventuel retard et le possible soutien du gouvernement, appelait les pouvoirs publics et le régulateur à minimiser le poids du génie civil en mutualisant les infrastructures.

Cet appel a été entendu, puisque lors du dernier colloque sur "les champs de confrontation de l'audiovisuel de demain" organisé le 8 novembre par NPA Conseil et La Tribune, Paul Champsaur, président de l'Arcep a appuyé l'idée d'une mutualisation des investissements, notamment en génie civil et en câblage interne des immeubles. Il estimait de plus le 16 novembre aux 28es Journées internationales de l'Idate à Montpellier que "le cadre de régulation actuel devrait suffire, grâce aux conditions concurrentielles qu'il permet de créer". L'Autorité souhaite également "donner aux collectivités un pouvoir accru", afin de permettre le développement accéléré de la fibre en milieu rural.

Elle a proposé en contrepartie de cette mutualisation une refonte complète des modes de fonctionnement et des relations entre éditeurs, opérateurs et distributeurs/hébergeurs par le reversement d'une part des revenus des éditeurs de contenus aux opérateurs de télécoms, à l'image des accords bi et tripartites instaurés pour le Minitel au début des années 1990. L'Arcep a par ailleurs engagé une étude sur la possible mise à disposition des fourreaux de France Télécom vers d'autres opérateurs, afin de faciliter le câblage dans les agglomérations où les égouts seraient jugés non "visitables".

NE PAS REPRODUIRE LES ERREURS DU PASSÉ

Tous les acteurs du marché ont encore en mémoire les bourdes du plan câble et le déploiement monopolistique de l'ADSL. Martial Gabillard, président de l'Avicca (Association des villes et collectivités pour les communications électroniques et l'audiovisuel), appelle a un rapide "débat politique de fond sur le passage au très haut débit" pour ne pas réitérer "l'échec relatif du plan câble".

Mais l'idée d'une ouverture à la concurrence pour ne pas aboutir à "avoir un seul réseau de fibres sur 80 % du territoire", selon Gabrielle Gauthey de l'Arcep, n'est pas du goût de l'opérateur historique, qui sent là lui échapper une nouvelle source non négligeable de revenus pour les années à venir.

France Télécom estime, par la voix de son directeur exécutif Jacques Champeaux, que le marché est beaucoup trop récent pour être déjà soumis à une régulation. Ce dernier se borne donc à demander a l'Arcep des réponses claires d'ici à 2008, tout en se disant favorable à certaines mutualisations dans des zones "pas assez rentables pour justifier la construction de plusieurs réseaux" ou encore en bout de ligne, dans les fourreaux d'immeubles qui devraient s'ouvrir "aux autres opérateurs moyennant une rémunération normale".

Mais d'autres, chez l'opérateur historique, ne sont pas forcèment de cet avis : Georges Penalver, chargé du Technocentre de France Télécom, a déclaré le 16 novembre, en marge des Journées internationales de l'Idate, que "les coûts de l'installation de la fibre [allaient] baisser rapidement dans les cinq ans à venir", et demande une "position réglementaire" d'ici à fin 2007 pour pouvoir décider du déploiement de la fibre : "France Télécom ne peut pas investir massivement [dans la fibre] sans connaître les conditions réglementaires", a-t-il ajouté.

Le grand public – parisien dans un premier temps – pourra toutefois bénéficier d'une offre concurrente d'ici là puisque Free a annoncé son déploiement en fin de premier trimestre 2007, et que Cegetel prévoit également une offre dans le courant de cette même année. Free, après l'annonce d'un investissement record de 1 milliard d'euros sur six ans en septembre, reste fidèle à son habitude de la jouer "perso" : il vient de mettre en ligne un formulaire, facilitant la prise de contact avec les syndics de copropriété d'immeubles situés dans le 15e arrondissement de Paris, et milite activement pour une mutualisation de ses équipements. La course à la fibre est lancée, premier arrivé premier servi ?

Olivier Dumons http://www.lemonde.fr/


Lexique

ADSL (Asymetric Digital Subscriber Line) : Ligne d'abonné numérique à débit asymétrique ou liaison numérique à débit asymétrique. L'ADSL améliore les performances de débits sur le réseau téléphonique commuté constitué de fils de cuivre. La bande passante transitant sur ces fils de cuivre est séparée en 3 services, le transport de la voix, les données montantes et les données descendantes.

ADSL2+ : Evolution de l'ADSL qui autorise des débits 40 fois supérieurs à ce dernier, notamment grâce à des matériels amplificateurs situés dans les noeuds de raccordement. L'inconvénient reste la distance jusqu'à l'abonné qui ne doit pas excéder 2 500 mètres pour proposer des débits supérieurs à l'ADSL classique.

VDSL (Very high bit-rate DSL) : Technologie dérivée de l'ADSL sur fils de cuivre, permettant des débits descendants de 55 Mbits/s et montants de 6 Mbit/s grâce à la pose d'un boîtier répartiteur en bout de ligne cuivre. La distance du répartiteur à la prise finale ne doit toutefois pas dépasser 1 500 mètres, ce qui réduit son utilisation aux immeubles, hôtels, résidences, hôpitaux, etc.

FTTH (Fiber To The Home) : fibre jusqu'au domicile, jusqu'à l'abonné. Chaque fibre entre le répartiteur et le domicile correspond à un abonné unique.

FTTB (Fiber To The Building) : fibre jusqu'à l'immeuble. La fibre arrive jusqu'au bas de l'immeuble, les derniers mètres jusqu'à l'appartement étant assurés par une connexion de moindre débit (le plus souvent VDSL).

POINT-A-POINT (Connexion Ethernet port-à-port ou Ethernet par fibre directe) : Modèle de connexion nécessitant un routeur optique à chaque extrémité de la fibre, permettant de par son architecture le dégroupage par abonné unique.

GPON (Gigabit Passive Optical Network) : Ce modèle de réseau optique passif point-à-multipoint permet de relier 64 prises sur une seule fibre, et offre en théorie des débits jusqu'à 2,5 Gbits/s descendants et 1,2 Gbits/s montants. Cette technologie ne facilite pas un éventuel dégroupage puisque regroupant 64 abonnés sur une même fibre.

« Modifié: 18 novembre 2006 à 09:30:47 par lepalois »

vivien

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Re : France Télécom rejoue la grande illusion
« Réponse #1 le: 03 novembre 2008 à 18:32:55 »
Georges Penalver, chargé du Technocentre de France Télécom, a déclaré le 16 novembre, en marge des Journées internationales de l'Idate, que "les coûts de l'installation de la fibre [allaient] baisser rapidement dans les cinq ans à venir", et demande une "position réglementaire" d'ici à fin 2007 pour pouvoir décider du déploiement de la fibre : "France Télécom ne peut pas investir massivement [dans la fibre] sans connaître les conditions réglementaires", a-t-il ajouté.

2 ans après, FT réclame toujours des conditions réglementaire :

Fibre optique : France Télécom en retard

France Télécom ne va pas atteindre son objectif de raccorder un million de foyers à la fin de cette année, en raison "du flou réglementaire", a indiqué Didier Lombard, le PDG du groupe de télécoms, dans une interview à paraître dans La Tribune.

"Nous avions prévu de raccorder un million de foyers à la fin de 2008. Nous serons en dessous à cause du flou réglementaire", a-t-il indiqué. "L'objectif de quatre millions (d'ici 2012) paraît faisable si Orange, Vivendi, la maison mère de SFR, ou d'autres se mettent à investir. Mais des complexités ont été introduites et je ne sais pas où nous allons", a déploré M. Lombard, sans plus de détails.

"Nous attendons" de l'Etat qu'il "clarifie le cadre réglementaire", a insisté M. Lombard. "Nous en avons besoin pour pouvoir engager des sommes importantes dans ce déploiement", a-t-il ajouté. "Il y a un tel maquis réglementaire du fait de toutes les autorités qui interviennent, qu'il ne faut pas avoir froid aux yeux pour déployer de la fibre optique aujourd'hui dans les immeubles", a-t-il dit.

Le secrétariat d'Etat à l'Economie numérique avait indiqué le 23 octobre qu'un accord sur le déploiement de la fibre optique, technologie qui permet le très haut débit, était "en bonne voie" et pourrait être finalisé "sous une quinzaine de jours".

Deux expérimentations, dans des zones encore non définies, devraient être organisées durant trois ou quatre mois pour tester les deux modèles qui opposent les opérateurs: le mono-fibre et le multi-fibre, en fonction du nombre de fibres amenées dans les logements.

Les opérateurs doivent investir quelque dix milliards d'euros pour le déploiement de la fibre.

Source : Le Figaro, le 02 novembre 2008

A quand une annonce de Free pour dire qu'il n'atteindras pas 70% de Paris couvert par la fibre en Aout prochain ?

vivien

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Re : France Télécom rejoue la grande illusion
« Réponse #2 le: 12 mars 2009 à 07:44:38 »
Lors de la conférence de presse de France Télécom en mars 2009, Didier Lombard a expliqué pourquoi son groupe était actuellement en position d’attente pour le déploiement de son réseau FTTH.

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