Auteur Sujet: Free mobile: 44 millions d’euros de marge négative  (Lu 3746 fois)

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benoit75015

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Free mobile: 44 millions d’euros de marge négative
« le: 01 septembre 2012 à 22:27:24 »
Free mobile : l’activité mobile est en perte : 44 millions d’euros de marge négative sur le premier semestre.

Chez Iliad, la maison mère de Free, on aime les superlatifs. En captant 1 million d’abonnés au deuxième trimestre après les 2,6 millions engrangés au premier trimestre, l’opérateur s’est targué vendredi de la «plus belle performance mondiale de tous les temps» affichée par un opérateur dans les six mois après son lancement. Free, qui présentait vendredi ses résultats, revendique une part de marché de 5,4% après son entrée en fanfare le 10 janvier. A quel prix? Celui d’abord de la chute de son résultat. Il a été divisé par deux ce semestre par rapport à celui de l’an dernier. Mais pour Xavier Niel, le fondateur d’Iliad, c’est le signe de l’emballement du marché pour son bébé et un aiguillon pour construire encore plus vite son réseau. «Notre économie passe par la construction de notre infrastructure», a redit vendredi Maxime Lombardini, le directeur général d’Iliad. Moteur du succès, son offre. Ou plutôt ses deux offres simplissimes, à 1,99 et 19,99 euros avec une ristourne pour les possesseurs de Freebox, respectivement de 2 et 4 euros. La preuve? Les clones dégainés par Bouygues Telecom, Orange ou SFR, via les marques B&You, Sosh ou Red connaissent un succès croissant, tout particulièrement pour les deux premières. Bouygues Télécom s’approche du cap d’un demi-million d’abonnés. Et Sosh vient tout récemment de doper la sienne, s’ajustant quasiment sur celle de Free Mobile, signe de la puissance d’attraction de la formule. L’autre moteur est la Freebox Révolution. Ce semestre, Free laisse sur place Orange et surtout Bouygues Telecom, pourtant en forme sur les recrutements, en faisant deux fois mieux (300 000 recrutements) que ses compétiteurs.

Polichinelle. Cachottier comme à son habitude, le gourou de la rue de la Ville-l’Evêque (le siège de Free, à Paris) se garde de toute prospective sur ses objectifs de fin d’année: «Le marché bouge trop vite.» D’où cette question: la décélération (1 million seulement d’abonnés engrangés au deuxième trimestre) donne t-elle le nouveau rythme de croisière ou va t-elle, au contraire, s’accentuer ? L’opérateur a fait jusqu’à présent sa pêche miraculeuse autant chez les abonnés prépayés, faciles à recruter car libres de toute attache, que parmi les abonnés au forfaits. Et il a dragué autant de clients qui ont transféré chez lui leur numéro de téléphone qu’il a fait ouvrir de nouvelles lignes. Mais pas plus qu’au premier trimestre Niel n’accepte de détailler ses recrutements entre l’offre à 2 euros, bien peu rémunératrice, et celle à 19,99 euros, autrement plus rentable. Le seul secret de polichinelle sorti vendredi de la bouche de Xavier Niel est: «Nous avons un bon équillibre entre les deux forfaits.» Il n’empêche, l’activité mobile est en perte. Une perte «logique», explique Iliad: 44 millions d’euros de marge négative sur le premier semestre. D’où la course pour atteindre la taille critique et sortir l’activité mobile du rouge.

Dosage. Pour l’heure, le carburant ne manque pas. Les grasses marges sur l’ADSL et la fibre ont dégagé un demi- milliard d’euros. Aussitôt dégagés, ils ont été engloutis massivement dans le mobile. Le challenge est dans un subtil dosage: entre accélérer la construction du réseau pour alléger la note à payer à Orange (Stéphane Richard l’évalue à jusqu'à 2 millions d'euros) et ne pas entamer la confiance des analystes. Pari jusqu’à présent réussi: le cours s’est envolé vendredi à 126 euros (+4,43%). Et la capitalisation d’Iliad (7,187 milliards d’euros) dépasse largement celle du groupe Bouygues... la construction et TF1 compris. Plus disert sur l’avenir, le fondateur -et propriétaire, à hauteur de 60%- d’Iliad fixe son cap sur un chiffre d’affaires de 4 milliards d’euros en 2015, soit le quart du marché du mobile.

Iliad fait en ce moment la démonstration de l’appétit d’une fraction de la clientèle pour une autre façon de consommer le mobile: de la voix à gogo et du surf illimité sans mobile subventionné. Ses concurrents peuvent en témoigner. Le meilleur ennemi de Xavier Niel, Martin Bouygues, a révélé mercredi que si son offre low-cost B&You, copiée- collée sur celle de Free, a séduit 4 % de son parc d'abonnés (à juin 2012), la consommation de ces addicts de l'Internet mobile représentent 19 % des connexions brutes au cours de deuxième trimestre. Dans les télécoms, on appelle cela la «libération des usages». Vous avez dit «Révolution» ? C'est une marque déposée par Xavier Niel.


Source : Libération, le 1er septembre 2012

benoit75015

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Free mobile: 44 millions d’euros de marge négative
« Réponse #1 le: 01 septembre 2012 à 22:30:17 »
Et cela tourne mal pour SFR et Bouygues Telecom :

Moody's place la note à long terme de Bouygues sous perspective négative

Cette décision signifie que l'agence de notation financière pourrait abaisser à moyen terme la note du groupe en raison des pressions de plus en plus fortes qui s'exercent sur le flux de liquidités de Bouygues Telecom.

L'agence de notation Moody's Investors Service a placé la note à long terme « A3 » du groupe diversifié Bouygues sous perspective négative, contre stable auparavant, du fait de pressions s'exerçant sur sa filiale télécoms, a-t-elle annoncé vendredi dans un communiqué.

Cette décision signifie que Moody's pourrait abaisser à moyen terme la note de Bouygues. Elle intervient à la suite de la publication mercredi des résultats semestriels du groupe qui ont révélé « des pressions plus fortes que prévu sur l'activité télécoms » de Bouygues, explique Moody's.

L'agence note qu'il y a des pressions de plus en plus fortes sur le flux de liquidités de la filiale télécoms, Bouygues Telecom, ce qui a notamment contraint la direction du groupe à revoir à la baisse les prévisions de résultat brut d'exploitation de cette branche pour 2012, à 900 millions d'euros au lieu de 1 milliard, souligne Marie Fischer-Sabatie, vice-présidente de Moody's. D'autant que « cela n'a pas été totalement compensé par les coûts commerciaux plus faibles chez Bouygues Telecom ou les meilleures performances dans les autres activités du groupe », a-t-elle ajouté.
Position fragile

Pis, ces pressions interviennent selon elle « à un moment où la note se trouvait déjà dans une position fragile ». Selon Moody's,la position de Bouygues dans la catégorie de notation « A3 » était d'ores et déjà affaiblie du fait du montant « conséquent » déboursé pour les licences de téléphonie mobile 4G(683 millions d'euros) et de l'arrivée sur le marché d'un quatrième opérateur, Illiad (Free), en janvier, dont les tarifs hautement concurrentiels ont contraint les opérateurs historiques à s'adapter. Par conséquent, cela augmente « d'une certaine façon le risque que le groupe ne soit pas en mesure de retrouver les niveaux nécessaires à une note de catégorie A3 d'ici 2013 », a poursuivi Mme Fischer-Sabatie, citée dans le communiqué.

L'agence a néanmoins relevé des facteurs positifs : le lancement d'un programme de restructuration au sein de Bouygues Telecom qui devrait se traduire par des économies annuelles de 300 millions d'euros à partir de 2013 et le « très solide » carnet de commandes de la filiale de BTP, Bouygues Construction, qui offre une « bonne visibilité » pour l'activité en 2012 et 2013


Source : AFP via Les Echos le 31 août 2012

Nico

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Free mobile: 44 millions d’euros de marge négative
« Réponse #2 le: 01 septembre 2012 à 23:04:45 »
Il ne parle que de Bouygues ton article non ?

Et ils ont fumé quoi Libé ? Pour 2 millions d'euros l'itinérance chez Orange je vais ptet moi aussi lancer mon opérateur mobile ! Ah ces journalistes...

vivien

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Free mobile: 44 millions d’euros de marge négative
« Réponse #3 le: 01 septembre 2012 à 23:06:21 »
Oui, l'itinérance c'est 2 milliards d'Euros, pas deux millions.

Nico

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« Réponse #4 le: 01 septembre 2012 à 23:12:12 »
Le mec parle de 44 millions de marge négative, plombé par 2 millions d'itinérance (sur plusieurs années) et ça le choque pas.

Leon

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Free mobile: 44 millions d’euros de marge négative
« Réponse #5 le: 02 septembre 2012 à 07:37:17 »
Citer
Et la capitalisation d’Iliad (7,187 milliards d’euros) dépasse largement celle du groupe Bouygues... la construction et TF1 compris.
Ca, pour moi, c'est très choquant. Un groupe qui fait du buzz, avec de bonnes idées mais peu de biens réel, peu de salariés, bref, peu de valeurs matérielles, peut avoir une capitalisation boursière plus importante? Je ne trouve pas ça normal.

Décidèment, je ne comprendrai jamais rien à la bourse.

Pour le reste, Free a pris exactement le même pari que pour ses débuts dans l'ADSL. Au lancement de la Freebox V1 (grosse comme un magnétoscope de l'époque), la couverture du réseau dégroupé était très faible. C'est pourtant sur le dégroupage massif qu'ils misaient pour rentabiliser leur offre à 30€. Ils se sont bien rattrapés après.
C'est pareil pour la téléphonie. Bref, j'attends 1 ou 2 ans pour voir comment ils évoluent.

Leon.

corrector

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Free mobile: 44 millions d’euros de marge négative
« Réponse #6 le: 02 septembre 2012 à 07:37:50 »
J'aime bien l'expression "dans le rouge".

Pour moi "dans le rouge" veut dire "situation dangereuse, intenable plus longtemps". Par exemple c'est la situation de PSA.

Pour l'auteur ça doit vouloir dire "perte d'au moins 1 € sur un certain secteur d'activité". J'aurais dit "en perte".

Il me semble que perdre seulement -44 millions sur une activité reste supportable à moyen terme.

corrector

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Free mobile: 44 millions d’euros de marge négative
« Réponse #7 le: 02 septembre 2012 à 07:45:15 »
Ca, pour moi, c'est très choquant. Un groupe qui fait du buzz, avec de bonnes idées mais peu de biens réel, peu de salariés, bref, peu de valeurs matérielles, peut avoir une capitalisation boursière plus importante? Je ne trouve pas ça normal.
Oui c'est du grand n'importe quoi.

L'année dernière, on disait que certaines compagnies aériennes, et pas des moindres, valaient moins que les avions qu'elles possédaient.

C'est le yoyo.

Je trouve surréaliste que les bourses remontent juste grâce à la promesse que l'Europe "montra tout en œuvre" pour soutenir les pays de la zone Euro. On a déversé des milliards sur le Grèce, soi-disant "prêtés" alors qu'il n'y a quasiment aucun espoir d'en revoir la couleur un jour, et la situation ne s'améliore pas.

C'est comme si fasse un méga incendie de foret incontrôlable le chef des pompiers annonçait qu'il mettrait tout en œuvre pour éteindre l'incendie, et que les habitants rentrent tranquillement dans leurs maisons au cœur de la foret.

La bourse tient de l'hallucination collective.