Auteur Sujet: Présentation de Xavier Niel - Free / Iliad  (Lu 21830 fois)

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vivien

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Présentation de Xavier Niel - Free / Iliad
« le: 01 juin 2008 à 22:26:40 »
Xavier Niel est (avec Rani Assaf, directeur technique de Free) le précurseur, dans la mise en œuvre d'offres triple play et du concept de box. Il est l'inventeur du forfait à 30 €/ mois incluant les nombreuses innovations de Free, imposant un rythme soutenu à ses concurrents.

Quelques dates :
  • 1984 : créant plusieurs centaines services de minitel rose
  • 1991 : Cofondateur d'Iliad, maison mère de Free
  • 2002 : Free invente la FreeBox, première box ADSL triple play au monde
  • 2003 : Free invente le téléphone illimité inclus dans le forfait Internet
  • 2006 : Free devient le 2ème opérateur Français ADSL, derrière Orange de France Telecom
  • 2007 : Le magazine Challenges le classe 19e rang des plus grosses fortunes de France (patrimoine estimé à 2,741 milliards d'euros)

Xavier Niel posant devant un DSLAM FreeBox v2 (DSLAM IP ADSL 2+ conçu par Free) :


Photo de la FreeBox v1, le modem qui révolutionna l'Internet en France (premiers clients équipés en décembre 2002) :

(de gauche a droite : Alimentation 220v / Extension disque dur IDE (jamais utilisé) / sorties audio numérique et analogique / Péritel / Phone 1 / Phone 2 (jamais utilisé) / USB 1.1 esclave / Ethernet 10 Mb/s / ADSL)



Xavier Niel (a gauche) avec Jean Michel Billaut sortant de la Présentation du Plan Numérique 2012 à l'Elysée le 20 octobre 2008.

vivien

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Xavier Niel - Usages : et si on avait déjà tout inventé ?
« Réponse #1 le: 07 décembre 2008 à 17:09:39 »
Usages : et si on avait déjà tout inventé ?
Interview de Xavier Niel, fondateur du groupe Iliad, directeur général délégué à la stratégie par l'ARCEP

ARCEP : A quoi ressembleront les télécoms en 2020 ?

Xavier Niel : L’énorme problème de 2020, c’est qu’il n’y aura pas de révolution en termes d’usage. Bien sûr, nous aurons déployé de la fibre, nous en serons à la moitié du déploiement avec 12 à 15 millions de prises installées. En remplaçant la paire de cuivre, nous aurons amélioré la qualité, nous disposerons d’un débit de plus de 100 Mbits, nous regarderons la TV en 3D, on peut supposer que nous n’aurons plus d’ordinateur chez nous, que l’informatique sera déportée sur de très gros serveurs et que l’on paiera en fonction de l’usage et du débit consommé.


ARCEP : Avec de plus gros débits, la qualité pourra sans doute être améliorée ?

Xavier Niel : Oui, il y a un vrai sujet d’amélioration de la voix. Dans la mobilité, où la qualité est médiocre, elle progressera avec l’amélioration des algorithmes de compression et les opérateurs mobiles alloueront un peu plus de capacité pour disposer d’une qualité plus proche du fixe. D’ailleurs, pourquoi ne le font-ils pas déjà ? Parce qu’attribuer plus de bande passante à la voix coûte cher, et qu'il n'y a pas de concurrence sur ce marché. Bouygues Télécom avait d’ailleurs parié sur la voix HD, marginalement meilleure, lorsqu’il était entré sur le marché... Mais le jour où quelqu'un améliorera la voix mobile avec un vrai plus, nous l’entendrons tous immédiatement. Même chose pour la VoIP : l’IP a dégradé la qualité de la voix sur le fixe, mais on va la regagner avec la fibre. Côté télévision, on aura aussi des améliorations, le débit devenant illimité avec la fibre optique.


ARCEP : Pour ceux qui n'auront pas la fibre en 2020, la mobilité changera-t-elle quelque chose ?

Xavier Niel : Ce sera difficile. Le vrai problème du spectre, c'est qu'il est fini et que les offres illimitées ne peuvent pas exister. Alors que dans le fixe, on amène du semi-infini à l'abonné. Aujourd'hui, avec la fibre optique, l'abonné a plus de débit chez lui que la capacité totale possible de la totalité des fréquences allouées aux télécoms !


ARCEP : Et dans les zones non denses ?

Xavier Niel : Soyons honnête : pour le mobile, quel opérateur est motivé pour augmenter la densité des points hauts dans les zones les moins rentables ? Dans ces zones, la concurrence n'existe pas. On se focalise sur une moyenne nationale qui arrange tout le monde mais si on va dans le Larzac et qu'on prend la part de marché haut débit fixe de l'opérateur historique, elle est de 90-95 %. Collectivement, nous n'avons pas réussi – les collectivités, les opérateurs alternatifs, l'opérateur historique, la régulation, les pouvoirs publics – le déploiement du haut débit dans ces zones. Aujourd'hui, 70% des Français ont accès au dégroupage, ce qui en laisse 30% qui n'ont pas d'offre compétitive et n'accède pas à la concurrence. Ces zones ne seront que marginalement plus dégroupées en 2020.

ARCEP : La fracture numérique va donc perdurer, voire augmenter ?

Xavier Niel : Si tout le monde vient habiter dans Paris intra muros, on s'en sortira très bien, tout le monde aura la fibre optique ! Mais ce ne sera pas le cas. Même en participant à des DSP sur les zones non denses, on n'arrive pas à trouver une rentabilité. De la même façon si, pour aller sur ces sites, la fibre optique était gratuite, on aurait toujours beaucoup trop de coûts fixes qui ne permettent pas d'y arriver. Ne serait-ce que la location d'une baie. Vous louez un mètre carré qui a un prix. Si ce prix est de 1000 euros par an et que vous mettez dessus 10 abonnés, que chaque abonné vous coûte chaque année 100 euros, que vous avez 10 euros à donner à l'opérateur historique pour la location de sa paire de cuivre, il vous reste 7 euros et vous n'avez pas encore commencé à payer l'électricité. Le mobile ne résout pas ce problème économique et la fibre non plus.


ARCEP : C'est un discours que les consommateurs vont avoir du mal à entendre...

Xavier Niel : Collectivement, nous avons fait le choix de la concurrence, avec ses avantages et ses inconvénients. La concurrence, c'est le choix du plus grand nombre, parce qu'elle s'exerce là où elle est rentable. Dans les zones où la concurrence n'a pas de raison d'exister, cela devient plus compliqué. Dans ces cas, un subventionnement occasionnel doit prendre le relais pour désenclaver la région.


ARCEP : Cela peut-il faire pencher les pouvoirs publics vers une nouvelle forme de monopole ?

Xavier Niel : Ces constats conduisent à militer au minimum pour la séparation fonctionnelle de l'opérateur historique, c'est-à-dire pour qu'il y ait un réseau auquel tout le monde accède de manière équivalente et qui subventionne, sous forme de service universel, les zones où personne ne veut aller, en permettant à des acteurs de manière complètement équivalente d'investir ces zones avec une véritable concurrence. Mais on peut craindre un autre risque : que les prix soient différents selon les régions. Aujourd'hui, le prix payé par les alternatifs pour le  dégroupage va en partie dans un réseau amorti depuis des années, il sert à augmenter la marge de l'opérateur historique. Si, demain, vous séparez cette société, que devient l'argent versé pour le dégroupage ? Il va à l'entretien et à la modernisation du réseau, il sert à faire l'investissement nécessaire pour couvrir la France entière en fibre optique. Que constate-t-on aujourd'hui ? Que trois ou quatre acteurs vont tous poser de la fibre optique au même endroit. Est-ce rationnel ? Non ! Et arrive-t-on à trouver une solution ? Non ! Pourquoi ? Parce chacun pense qu'il va réussir à éliminer au moins un concurrent. Résultat : personne n'a intérêt à mutualiser. Jusqu'au jour où tout le monde s'apercevra – et nous les premiers – qu'on a raté quelque chose. Collectivement, on s'apprête à investir plusieurs milliards d'euros dans la fibre dans les prochaines années et on aura surinvesti 3 ou 4 milliards d'euros. A qui prend-t-on cet argent ? Au consommateur.


ARCEP : Quelle est la bonne solution ?

Xavier Niel : Il n'y a pas de bonne solution. Même dans Paris, vous avez des zones abandonnées parce que les lignes sont très longues. Tout cela renvoie aussi à un choix de vie. Choisir d'habiter dans une zone non dense, c'est choisir d'avoir un accès inférieur à la modernité au profit d'un air plus sain, d'un environnement plus agréable, de moins de stress, etc. Nous sommes toutefois convaincus qu'il reste encore de belles perspectives de développement dans les télécoms en France. Prenez par exemple le marché du mobile : nous sommes plus que jamais décidés à entrer sur ce marché pour faire bénéficier les consommateurs de ce qu'on a pu leur apporter dans les télécommunications fixes : des prix compétitifs avec des offres simples et innovantes !

Source : La lettre de l'ARCEP - novembre / décembre 2008

Leon

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Re : Xavier Niel - Usages : et si on avait déjà tout inventé ?
« Réponse #2 le: 07 décembre 2008 à 18:59:25 »
Ca calme!

Un vrai discours sans langue de bois! Je suis bluffé.

Leon.

feyb64

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Re : Xavier Niel - Usages : et si on avait déjà tout inventé ?
« Réponse #3 le: 10 décembre 2008 à 21:47:03 »
C'est vrai que là, il m'en bouche un coin à moi aussi ;D

Bien des choses dites là sortent tout droit des idées lancées par 'La fibre pour tous'

Quel revirement  ;D
Faut croire qu'ils ont du mal chez Free pour avancer leur propre réseau  ;)

Reste plus qu'à convaincre les autres et surtout l'Etat du bienfait d'UN SEUL et UNIQUE réseau séparé de tous 'services finaux' (géré collégialement par ces mêmes 'opérateurs' en partenariat et contrôle de l'état et des collectivités locales/régionales/...)


willemijns

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Re : Re : Xavier Niel - Usages : et si on avait déjà tout inventé ?
« Réponse #4 le: 06 janvier 2009 à 21:42:18 »
on a ete bluffé quand ils nous a dit en septembre lors des rencontres des communautes alice a qu'alice allait avoir le meilleur de FREE... maintenant on voit qu'il s'est fichu de notre gueule car on voit que les inconvenients la...

vivien

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Xavier Niel - Free / Iliad
« Réponse #5 le: 23 décembre 2010 à 23:48:51 »
Xavier Niel  travaillent à la création de l’EEMI (Ecole européenne des métiers de l’Internet) qui devrait ouvrir en région parisienne dès la rentrée de septembre 2011.

Xavier Niel s'est associé avec Jacques-Antoine Granjon (Vente-privée) et Marc Simoncini (Meetic), trois « géants de l’Internet » qui estiment que la France manque cruellement de formations pour les métiers de l'internet. Les trois entrepreneurs, qui ne brillent pas par leurs parcours scolaires respectifs, pensent pouvoir ouvrir un établissement formant aux métiers du web : « l’idée de notre école n’est pas de former une élite, mais des jeunes qui sortent avec des connaissances utiles pour prendre leur destin en main et trouver un travail dans l’industrie du Web », explique Marc Simoncini (Meetic).

La création d’une école dédiée répond toutefois à un problème plus vaste d’éducation en France : « aujourd’hui, je pense que le système scolaire n’est pas adapté, il n’y a pas de désir d’apprendre. J’ai trois enfants, intelligents et sympas, mais ils n’ont pas le désir d’aller à l’école », regrette Jacques-Antoine Granjon (Vente-privée).

Actuellement, les web-entrepreneurs « n’ont pas beaucoup de formation. Nous sommes assez peu diplômés », admet Xavier Niel. Ce dernier n’hésite pas à mettre en avant son activité d’investisseur dans de jeunes entreprises : « plutôt que les entreprises, nous préférons les hommes. Nous parions sur des jeunes, des gens qui vont nous impressionner, qui ont une énergie. On aimerait bien trouver le Google de demain ». Avant de résumer, provocateur : « Notre succès à nous, dans l’Internet, s’est fait en dépit [du] système, ou peut-être grâce à lui. Parce que quand vous avez un mauvais système, c’est plus facile de gagner contre lui »...


Source : Paris Match