Auteur Sujet: ADSL FTTH lettre de l'Aduf  (Lu 3092 fois)

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lepalois

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ADSL FTTH lettre de l'Aduf
« le: 01 juin 2006 à 00:20:58 »
Voici un extrait de la newsletter de l'ADUF n°563

Version de la newsletter aussi disponible sous les formats suivants : PDF ou image ( 1 et 2 )

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Edition n° 563

Mercredi 31 Mai 2006

Chronique d'un mercredi sur deux

IL ÉTAIT UNE FOIS... LE HAUT DÉBIT
Aux débuts de l'Internet grand public, il y a une éternité (enfin, une petite éternité, hein, une quinzaine d'années), il n'y avait guère d'usages propres à attirer les foules, et les moyens d'accès étaient en rapport avec ce peu d'attrait auprès du grand public.
Les usages,c'était le courrier électronique, les groupes de discussion, le téléchargement, aussi, un peu, avec les débits de l'époque.

Et puis, petit à petit, le Web. Bref, l'échange et la communication, dès l'origine. Les moyens d'accès, c'était des modems, avec des vitesses faisant rêver aujourd'hui, dans les 2400 bps au début des années 90, pour finir aux toujours actuels 56 kbps vers la fin de la même décennie. C'était bien, c'était beau (?), et cela suffisait aux usages d'alors, au moins au début (et aux usages d'aujourd'hui toujours, en fait, si on se limite au courrier électronique et aux groupes de discussion). Bien sûr, tous les usages n'étaient pas satisfaits, et il y a naturellement eu des tentatives d'accélérer les performances des accès.

Avec l'évolution des modems, comme rappelé, et aussi avec l'introduction de « nouvelles » technologies, amenées à révolutionner le monde si on en croyait les jolies plaquettes publicitaires et
quelques « experts ». RNIS, les accès « rapides » (pour l'époque) par câble ou ADSL made in opérateur historique. Sauf que ces merveilleuses technologies tant vantées n'ont pas rencontré alors de public large et enthousiaste. Disponibles dès la fin des années 90, à des prix pourtant pas excessifs (45 euros pour du 512 kbps, en gros), elles stagnaient en terme de part de marché et restaient marginales. À peine plus de 800.000 personnes à la fin du troisième trimestre 2002 (i.e., juste avant les grands changements). En bref, malgré quelques avantages en terme de débits, et donc la meilleure satisfaction de quelques besoins d'un petit nombre, ces offres n'étaient pas assez attractives pour justifier le surcoût demandé. Pas de services nouveaux, pas assez de différences, bref, pas intéressant.

Puis, un jour, Zorro, euh, non, pardon, l'ARCEP (l'ART, qu'elle s'appelait alors) est arrivée avec ses sabots de régulateur, et a fait évolué les choses d'une manière radicale. En imposant d'une part à l'opérateur historique de dégrouper ses lignes, et en abaissant sensiblement les tarifs des accès haut
débit d'alors (les faisant passer de 45 euros à 30, pour faire simple).

Et là, chose étonnante, l'engouement auprès du grand public a été rapide et fort. Alors qu'il n'y avait eu que 800.000 personnes attirées par les charmes de l'ADSL entre 1999 et fin 2002, entre fin 2002 et aujourd'hui, soit un laps de temps équivalent, il y a eu plus de dix fois plus d'abonnés. À des offres qui apportent enfin des nouveaux services (téléphonie, télévision, etc.), enfin des débits significativement
supérieurs (plusieurs mégabits, voire plus d'une dizaine de mégabits pour une proportion non négligeable desdits abonnés), à un prix (un peu) plus bas. [Je me permets ici une petite parenthèse pour insister sur l'ensemble des facteurs évoqués, dont la concomitance a été essentielle. Juste baisser (un peu) les tarifs, ou juste augmenter (un peu) les débits, par exemple, ne suffit pas. Il a fallu un environnement ouvert à la concurrence *et* des services innovants *et* des débits largement supérieurs à ce qui existait *et* des tarifs raisonnables.]

Celles et ceux d'entres vous qui ne se sont pas encore endormis à la lecture de ce qui précèdent se demandent peutêtre où je veux en venir.

Ben, à ceci. L'histoire ayant une certaine tendance à se répéter, et comme on parle d'Internet, assez rapidement, la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd'hui n'est pas sans rappeler celle de la fin des années 1990. Avec quelques plaquettes publicitaires et quelques « experts » (les mêmes qu'il y a dix ans ?) qui nous vantent des débits (un peu) supérieurs (10 ou 100 Mbits) et, euh, ben non, rien d'autre, si ce n'est un tarif un peu plus élevé.

Et qui, bizarrement, ne rencontrent pas de réel succès auprès du grand public (combien d'abonné à Pau, par exemple, à ces merveilleuses offres, et combien, toujours à Pau et toujours dans la zone de couverture de ces merveilleuses offres, d'abonnés aux offres ADSL ?).


Sans surprise pour qui aura retenu les leçons du passé. Parce que dans ces merveilleuses offres il manque au mieux l'un des ingrédients nécessaire, au pire nombre d'entres eux. Alors, oui, un jour, il pourra y avoir de réelles offres « très haut débit » (disons, 1 Gbps ou plus, pour permettre de réels services innovants, parce qu'il faut ces débits pour commencer à pouvoir envisager certains usages amusants), et, oui, elles rencontreront probablement un large succès. Si elles intègrent les ingrédients évoqués, cependant. Et cela nécessitera sans doute une intervention initiale forte et courageuse des hautes instances qui nous gouvernent, qu'elles soient régulatrices ou autre, parce que sans la
composante nécessaire de l'ouverture et de la concurrence, les chances de succès sont faibles, pour ne pas dire pire.

À bientôt, Martin Lafaix, Président de l'AdUF P.S.:

Oh ! Deux ans déjà que vous subissez une fois tous les quinze jours cette chronique d'un mercredi sur deux.
Z'en avez du courage. Merci de votre fidélité et de votre abnégation
:-)