Auteur Sujet: 85% des plaintes liées à la fibre optique reçues à l'Unarc concernent Free  (Lu 4964 fois)

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vivien

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85% des plaintes liées à la fibre optique reçues à l'Unarc concernent les retards de pose de Free.

Les prestataires de Free ont manifestement du mal à tenir le calendrier. A leur décharge, il faut dire que leur technologie, le "point à point", est très lourde à déployer. Les faisceaux de fibres sont plus gros, puisque chaque foyer dispose de sa propre fibre: il faut les regrouper dans des gaines qui sont forcèment épaisses, qu'il faut faire passer par les égouts, ce qui n'est pas facile. Mais il y a pire: le législateur ayant exigé ce fameux délai de six mois maximum pour que les immeubles soient équipés, Free se dépêche de les fibrer. Sans forcèment les relier au NRO [équivalent du central téléphonique pour la fibre optique, ndlr]! Donc nous avons des situations où les immeubles sont effectivement fibrés, mais sans être reliés au réseau. Le plus scandaleux est que, dans ce cas, puisque l'immeuble est fibré, les copropriétés ne peuvent plus décider de changer d'opérateur: là encore, elles sont pieds et poings liés à ce FAI.

Source : Interviw de Fernand Champavier, président de l'Unarc (association des copropriétaires) dans le magazine "Challenges"

Un exemple : Le fibrage de l'immeuble de Marco Polo => https://lafibre.info/free-la-fibre/raccordement-de-la-fibre-optique-free-a-paris/

vivien

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L'interview complète :

"Déploiement catastrophique de la fibre optique en France"
Fernand Champavier, président de l'Unarc (association des copropriétaires) s'explique dans le magazine "Challenges" après avoir quitté la table des négociations entre l'Arcep, les FAI et les associations de consommateurs.


L'Unarc, union des associations des responsables de copropriétés, représentant 850.000 copropriétaires, a quitté mercredi la table des négociations entre l'Arcep, les fournisseurs d'accès à l'Internet et les associations de consommateurs. En jeu: le renouvellement de la convention qui régit les rapports entre les FAI et les copropriétés pour l'installation de la fibre optique dans les immeubles. Fernand Champavier, président de l'Unarc s'explique.

Où en est le déploiement de la fibre optique en France ?

- La situation est catastrophique. Déjà, sur un plan général, la situation est loin d'être brillante: pour ce qui concerne le déploiement du réseau fibre, la France se situe au 22ème rang parmi les 26 pays passés au crible par le FTTH Council, l'organisme qui étudie et favorise le déploiement de la fibre en Europe. Au quatrième trimestre 2010, 115.000 foyers étaient abonnés à la fibre optique, sur un total de logements éligibles de 1 075 000 - chiffre lui-même très faible, rappelons que la France compte plus de 25 millions de foyers!

Pourquoi avez-vous claqué la porte des négociations ?

- Parce qu'il me semble que les intérêts des particuliers ne sont pas respectés. Déjà, toujours sur un plan général, je souligne que sur 1.075.000 logements éligibles, seuls 175.000 sont mutualisables: c'est-à-dire que dans 84% des logements raccordés, il est impossible de choisir un autre opérateur que celui qui a posé la fibre, et ce au mépris du principe de mutualisation qui avait été clairement imposé par le législateur! En outre, peu de gens savent qu'en signant avec Numéricâble, ils ne peuvent pas bénéficier du principe de mutualisation -ils sont pieds et poings liés à cet opérateur.

Vous soulignez également les retards dans le déploiement...

- Pour ce qui concerne la pose de la fibre, nous recevons de plus en plus de plaintes concernant les retards entre la signature de la convention par les copropriétés, qui déclenche le processus de pose, et la pose effective de la fibre. En principe, le décret 2009/54 du 15 janvier 2009 a fixé à six mois le délai maximal. En pratique, de très nombreuses copropriétés constatent des retards énormes, qui peuvent atteindre deux ou trois ans. A ce jour, 85% des plaintes liées à la fibre optique reçues à l'Unarc concernent les retards de pose de Free. Les autres plaintes concernent essentiellement Numéricâble, et, de façon tout à fait marginale, Orange et SFR -ces deux opérateurs réagissants rapidement en cas de signalement de notre part.

Comment expliquez vous ce décalage ?

- Les prestataires de Free ont manifestement du mal à tenir le calendrier. A leur décharge, il faut dire que leur technologie, le "point à point", est très lourde à déployer. Les faisceaux de fibres sont plus gros, puisque chaque foyer dispose de sa propre fibre: il faut les regrouper dans des gaines qui sont forcèment épaisses, qu'il faut faire passer par les égouts, ce qui n'est pas facile. Mais il y a pire: le législateur ayant exigé ce fameux délai de six mois maximum pour que les immeubles soient équipés, Free se dépêche de les fibrer. Sans forcèment les relier au NRO [équivalent du central téléphonique pour la fibre optique, ndlr]! Donc nous avons des situations où les immeubles sont effectivement fibrés, mais sans être reliés au réseau. Le plus scandaleux est que, dans ce cas, puisque l'immeuble est fibré, les copropriétés ne peuvent plus décider de changer d'opérateur: là encore, elles sont pieds et poings liés à ce FAI.

Ces situations existaient déjà avant la fameuse réunion d'hier: qu'est-ce qui a déclenché votre départ ?

- Simplement le fait que le nouveau projet de convention est pire que le précédent. D'une part, les opérateurs veulent porter à vingt-cinq ans la durée pendant laquelle ils sont assurés de rester opérateur d'une copropriété qui aurait signé avec eux. Cette durée semble vraiment excessive! Elle risque de rebuter les copropriétés dont les responsables, souvent âgés, auront peur de s'engager pour une durée aussi longue.

Quelle est la position du régulateur ?

- L'Arcep ne semble pas défendre l'intérêt des consommateurs. Ainsi, nous recensons des plaintes émanant de copropriétés qui se sont rendu compte que les FAI avaient signé la convention directement avec le syndic, sans attendre un vote de l'assemblée générale des copropriétaires ! Nous avons donc demandé qu'une copie du procès-verbal de l'AG -une simple copie du paragraphe concerné, pas une copie entière- soit obligatoirement jointe à la convention. L'Arcep a refusé... Pour toutes ces raisons, nous avons décidé de nous retirer du processus de négociation, et nous avons demandé hier à l'Arcep de ne plus faire apparaître le nom de l'Unarc dans leurs documents de présentation comme étant associé à l'élaboration de leur convention.


Source : Challenges.fr - Propos recueillis par Laurent Calixte - Jeudi 10 mars 2011.