Très haut débit. Élaguer avant de déployer la fibre
Le très haut débit n’est pas encore une réalité à Quimperlé. Mais le chantier de déploiement de la fibre optique devrait s’accélérer à la fin de l’année après l’étape de l’élagage prévue à partir du mois prochain.
La haute technologie nécessite parfois de recourir à des usages ancestraux. En effet, le déploiement de la fibre optique sur le territoire de Quimperlé passe par une nécessaire étape d’élagage qui devrait débuter au début du mois de mai. « Nous avons estimé à près de 5 km la distance à élaguer entre les voies communales, départementales et les propriétés privées », précise Michel Forget, adjoint au maire en charge de la politique de la ville. Au total, 140 propriétaires seront concernés par cette opération. Ils recevront prochainement un courrier de la ville les invitant à collaborer à l’installation du très haut débit en ville… à leurs frais. En effet, l’élagage reste à leur charge. Et les éventuels refus risquent de ralentir le déploiement espéré pour la fin 2020. « C’est compliqué de trouver un chemin alternatif », affirme Stéphane Troprès, responsable territorial Finistère et Morbihan de Mégalis Bretagne, le syndicat mixte en charge de cet aménagement. Toutefois, les responsables espèrent dégager les voies avant le début de l’année prochaine.
D’abord les zones d’activités
« Le déploiement de la fibre se fait prioritairement à partir des réseaux existants pour en limiter le coût. En plus des 4 000 poteaux, utilisés notamment pour la téléphonie, nous en réaliserons 120 nouveaux. L’autre moitié du réseau de la ville est sous-terrain. Là aussi, nous utiliserons les fourreaux existants », indique le représentant de Mégalis. « Par contre, nous optons systématiquement pour l’enfouissement des câbles pour les connexions entre les différentes armoires d’alimentation disposées en ville. Ce réseau est trop sensible. Il représente 14 km de câbles », ajoute-t-il. Justement, en plus de la taille prochaine des arbres et des branches le long de certaines rues, l’installation des armoires, commencée fin 2017, est l’autre phase visible de ce chantier au long cours. Dix-sept des vingt-deux armoires, disposées dans chaque quartier et destinées à alimenter chacune de 300 à 600 prises, ont été montées. Il s’agira ensuite de déployer le réseau, c’est-à-dire 340 km de fibres reliant les armoires à chaque boîtier alimentant quatre à six maisons. Les premiers secteurs raccordés seront les zones d’activités.
Plus de 8 000 prises à raccorder
Cette opération passera aussi par des conventions avec les propriétaires d’immeubles pour l’installation de boîtiers dans les parties communes, entièrement pris en charge par le syndicat mixte qui devra également solliciter l’accord de certains habitants pour dérouler un câble le long de leurs façades. Une fois encore, un désaccord pourrait retarder le calendrier. « Avec près de 8 200 prises (1) à raccorder, Quimperlé est l’un des principaux chantiers dans le Finistère », affirme Stéphane Troprès. Et Quimperlé devrait être l’une des premières grandes villes « raccordables » dans le Finistère. En effet, si Mégalis (2) assure cette coûteuse installation, financée par la Région, les départements, les communautés de commune (3), l’État et l’Europe, ce sera ensuite aux habitants de faire le choix du très haut débit en souscrivant un abonnement auprès de leurs opérateurs. Pour le moment, seul Orange - et Bouygues prochainement - propose un forfait. « Le nombre de prises installées n’était pas encore suffisant pour intéresser tous les opérateurs. Néanmoins, le taux de commercialisation est supérieur aux prévisions. Il y a une véritable attente pour la fibre », souligne le représentant de Mégalis.
(1) : 8 160 prises à Quimperlé, 700 à Rédéné et 600 à Mellac pour cette phase.(2) : 240 000 locaux raccordables à la fin de la première phase (2017-2020) ; 400 000 pour la deuxième phase (2020-2023) et 600 000 pour la troisième (2023-2030). Le coût total est estimé à 2 milliards d’euros.(3) : Quimperlé communauté finance ce déploiement à hauteur de 445 € par prise.
© Le Télégramme (https://www.letelegramme.fr/finistere/quimperle/tres-haut-debit-elaguer-avant-de-deployer-la-fibre-24-04-2019-12267061.php#fRzWSvhVaRME3etZ.99)
Déploiement de la fibre optique à Quimperlé : des poteaux à gogo ?
(https://www.letelegramme.fr/images/2022/01/26/de-nouveaux-poteaux-ont-ete-installes-lorsque-ceux-deja_6145162_676x490p.jpg?v=1)
De nouveaux poteaux ont été installés lorsque ceux déjà existants ne pouvaient pas supporter plus de charge.
(Le Télégramme/Lorraine Maurice Gregori)
À Quimperlé, le déploiement de la fibre optique se poursuit. Si dans certains quartiers les lignes ont été enterrées, dans d’autres, les habitants se désolent de l’installation de nouveaux poteaux.
1. Cinq cents poteaux supplémentaires
« En métal, en béton et maintenant en simili bois, on aura eu toutes les gammes de poteaux », ironise Guillaume, un habitant du quartier du Bourgneuf. À Quimperlé, comme dans toute la Bretagne (https://www.letelegramme.fr/bretagne/pourquoi-tant-de-nouveaux-poteaux-pour-acheminer-la-fibre-optique-30-12-2021-12897834.php#:~:text=Un%20surcoût%20de%20500%20€%20par%20prise&text=La%20fibre%20a%20un%20poids,un%20cadre%20de%20Mégalis%20Bretagne.&text=«%20On%20a%20une%20cible%20de,réutilisé%20ou%20pas%2C%20par%20prise.), les structures pour acheminer la fibre optique ont poussé comme des champignons. Objectif 2026. Après l’installation de 22 armoires accueillant les points de mutualisation fibre, près de 500 poteaux supplémentaires sont en cours d’installation dans la commune finistérienne. Si l’utilisation de poteaux électriques ou téléphoniques existants est privilégiée, ce n’est pas toujours possible : « Parce qu’il n’y a plus de place pour faire passer les fils ou parce que la structure ne peut pas supporter de réseau supplémentaire. Il y a une loi qui impose une charge maximale par poteau », explique Mégalis Bretagne, syndicat mixte de coopération territoriale (https://www.letelegramme.fr/economie/comment-la-bretagne-veut-accelerer-le-deploiement-de-la-fibre-optique-10-12-2021-12886064.php) qui porte le chantier.
Il faut compter un surcoût de 500 € par foyer en cas d’enfouissement du réseau de distribution.
2. Aérien ou sous-terrain
« Question esthétique, l’idéal serait que le réseau soit enterré », argue Guillaume. Comme c’est le cas dans les rues de Pont-Aven, de Moëlan ou encore une partie du Beaubois. « Il n’est pas possible de déployer l’ensemble en sous-terrain pour des questions techniques et budgétaires », répond la Ville. Le coût moyen d’une prise (foyer) en Bretagne s’élève à 1 145 €, « et il faut compter un surcoût de 500 € par foyer en cas d’enfouissement du réseau de distribution », explique Mégalis Bretagne. Une installation qui, en outre, demande deux fois et demie plus de temps que de passer en aérien. « Des habitations sont encore raccordées par les poteaux téléphoniques. Techniquement, c’est plus compliqué de leur donné accès à la fibre par des lignes enterrées », ajoute le syndicat mixte de coopération territoriale.
(https://www.letelegramme.fr/images/2022/01/26/de-nouveaux-poteaux-ont-ete-installes-lorsque-ceux-existants_6145164_576x735p.jpg)
De nouveaux poteaux ont été installés lorsque ceux existants ne pouvaient pas supporter plus de charge. (Guillaume L.G.)
Il peut arriver qu’il y ait des erreurs d’implantation.
3. Des erreurs d’implantation
« Nous avons besoin d’autorisation pour la moindre fenêtre de toit car nous sommes en zone de protection du patrimoine, mais pour mettre des poteaux qui enlaidissent le paysage, il n’y a pas de problème », s’interroge André, un habitant qui, avec d’autres riverains, a exprimé son mécontentement auprès de la mairie. Aux portes du « Pavillon », rue François-Mahé, deux poteaux avaient été installés courant décembre, presque côte à côte, en plus de ceux déjà existants. Quinze jours après la pose, l’un d’eux a été retiré. « Les riverains se sont entendus pour se raccorder sur un seul support », explique la Ville. Malgré les précautions prises, « il peut arriver qu’il y ait des erreurs d’implantation ». Plusieurs cas ont été signalés, rue de Neuville, impasse Alfred de Musset ou encore rue de Croaz-Chuz. Un poteau aurait par exemple été installé devant une sortie de garage. Si la mairie ne confirme pas ce fait, elle précise « être intervenue pour demander aux entreprises de déplacer des poteaux qui ne respectaient pas l’implantation prévue ou qui n’étaient pas correctement posés ».
(https://www.letelegramme.fr/images/2022/01/26/le-deuxieme-poteau-de-la-rue-francois-mahe-a-ete-enleve_6145163_576x348p.jpg)
Le deuxième poteau de la rue François-Mahé a été enlevé après un accord entre les habitants et la Ville. (Le Télégramme/Lorraine Gregori)
Source : Le Télégramme (https://www.letelegramme.fr/finistere/quimperle/deploiement-de-la-fibre-optique-a-quimperle-des-poteaux-a-gogo-26-01-2022-12912208.php), écrit le 27 janvier 2022 par Lorraine Gregori.
La fibre pour 25 % des foyers du pays de Quimperlé
(https://www.letelegramme.fr/images/2022/11/20/stephane-tropres-referent-territorial-megalis-du-finistere_7054913_676x339p.jpg?v=1)
Stéphane Troprès, référent territorial Mégalis du Finistère, Christophe Le Roux, élu, Sébastien Miossec, président de Quimperlé communauté,
Amélie Caro, conseillère départementale et Yves Schryve, élu. (Le Télégramme)
Source : Le Télégramme (https://www.letelegramme.fr/finistere/quimperle/la-fibre-pour-25-des-foyers-du-pays-de-quimperle-20-11-2022-13223941.php)