Auteur Sujet: Un segment à exploiter : les serveurs waterproof  (Lu 42514 fois)

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Leon

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Re : Un segment à exploiter : les serveurs waterproof
« Réponse #12 le: 19 mai 2007 à 18:37:10 »
Aprés le tip top c'est que l'entreprise ait un plan de reprise en cas de sinistre.

C'est dure de bosser toute sa vie a établir des plan de reprise d'activité en cas de sinistre qui on l'espère ne servirons jamais mais le jour où cela est nécessaire là on voit la différence entre 2 entreprises.
Dur? pas tant que ça...
On fait des simulations de sinistre pour tester! C'est amusant d'isoler un site principal d'un grosse boite. Bien que n'étant pas directement dans le domaine, j'ai déjà vécu ça. J'étais là uniquement pour vérifier si mes applications tenaient toujours. C'est assez stressant, et amusant à vivre... Surtout quand tout ne fonctionne pas comme prévu!
Il ne faut pas faire n'importe quoi tout de même: on se rappelle tous que l'accident Tchernobyl a été causé par un exercice de défaillance simulée... Non, on ne joue pas (trop) avec vos données personnelles.

Dans le même genre, il y a aussi des plans d'action pendant le sinistre (début d'incendie, ou d'innondation). Dans ce cas, en quelques dizaines de minutes, tout le contenu des serveurs peut être répliqué vers un site distant. Et dans certaines installations, on parle de filers (serveurs de fichiers) à plusieurs centaines de Tera-octets!
On s'amuse aussi à faire des datacenters avec des salles complètement séparées, isolées. Les entreprises qui ont les moyens peuvent alors répartir leurs serveurs plusieurs salles, et une application peut être répartie sur plusieurs serveurs dans plusieurs salles. En cas de sinistre dans une salle (incendie, panne de clim), ça continue à tourner.

Sans parler des très grosses entreprises, qui construisent leurs propres datacenter entièrement dédiés, séparés de leurs établissements classiques (sécurité), avec un niveau de service, de sécurité, de redondance qui n'a rien à envier avec les gros datacenters francais. Il en existe pas mal, rien qu'en France. Et ce qu'on héberge à l'intérieur est organisé de manière beaucoup moins anarchique que chez Téléhouse ou Redbus.

Tout ça est très à la mode depuis l'automne 2001... et on se demande bien pourquoi.

Pour en revenir à la sécurité de l'Internet en France, bien que les datacenters soient bien sécurisés, les réseaux grande distance sont plus vulnérables, et c'est normal! Vous en savez quelque chose à Pau, avec les nombreux soucis que vous avez eu avec un raccordement vers le reste du monde non redondé.
Si il doit y avoir action organisée pour mettre à mal l'internet Français, elle pourrait être à ce niveau là. Je ne comprend donc pas les opérateurs qui communiquent "pour faire pro" les cartes détaillées de leur réseau, surtout quand ils ne font que louer une paire de fibre sur un faisceau d'une dizaine de fourreaux contenant chacun un câble de plus de 100 fibres...

Leon.

corrector

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Tension de qualité
« Réponse #13 le: 07 avril 2011 à 19:53:42 »
Marrant, je pensais qu'un alternateur générait le parfait signal sinusoïdal.

vivien

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Un segment à exploiter : les serveurs waterproof
« Réponse #14 le: 07 avril 2011 à 21:11:57 »
C'est peut-être sinusoïdal (les PC sont pas trop sensible a la forme vu qu'ils convertissent en continue)
Par contre la tension varie fortement.

Et a chaque générateur qui est rajouté au pool, il faut une re-synchro des différents générateurs entre eux et donc cela coupe l'alimentation en énergie.

Bref ce sont des générateurs optimisés pour etre devant des onduleurs du type "on-line" (conversion Alternatif => continue => Alternatif systématique)

On voit bien le temps de synchro sur la vidéo des tests des groupes d'OVH à Roubaix :

corrector

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Un segment à exploiter : les serveurs waterproof
« Réponse #15 le: 08 avril 2011 à 00:35:08 »
C'est peut-être sinusoïdal (les PC sont pas trop sensible a la forme vu qu'ils convertissent en continue)
Alors pourquoi alimenter les équipements en courant alternatif standard?
Pourquoi pas plutôt un signal carré? ou bien tout le CC?

Par contre la tension varie fortement.
Elle varie à quel moment?

Et a chaque générateur qui est rajouté au pool, il faut une re-synchro des différents générateurs entre eux et donc cela coupe l'alimentation en énergie.
Désole, je ne comprends pas :
  • pourquoi rajouter un générateur? quand rajoute t-on un générateur?
  • pourquoi couper quand on synchronise un générateur?

Toute l'Europe n'est pas coupée quand EDF démarre une centrale hydroélectrique quand même!

vivien

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Un segment à exploiter : les serveurs waterproof
« Réponse #16 le: 08 avril 2011 à 07:26:07 »
Il n'est pas possible d'alimenter les équipements éloignés en continue car il y a des pertes importantes en continue.

Les générateur produisent du sinusoïdale en standard.
Par contre pour les onduleurs, c'est plus difficile de produire du sinusoïdale c'est pourquoi des appareils premiers prix produisent un signal carré.

La synchronisation c'est pour que les sinusoïdale soit les mêmes pour les différents générateurs a priori. Je ne suis pas spécialiste du sujet et je ne sais pas comment fait EDF.

Je n'ai pas trouvé su wikipedia la réponse mais je ne suis peut-être pas sur la bonne page : https://fr.wikipedia.org/wiki/Machine_synchrone

Leon

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Re : Un segment à exploiter : les serveurs waterproof
« Réponse #17 le: 13 avril 2011 à 07:10:58 »
Citer
Il n'est pas possible d'alimenter les équipements éloignés en continue car il y a des pertes importantes en continue.
Je précise: ce n'est pas l'aspect "continu" qui augmente les pertes. L'alternatif, c'est surtout indispensable pour les grands réseaux d'électricité nationaux, pour pouvoir transformer la tension facilement. Et transformer la tension est indispensable pour pouvoir élever la tension à des niveaux qui limitent considérablement les pertes. Les réseaux "longue distance" sont fait à des tensions supérieures à 200 000V.
Par contre, pour un datacenter, l'alternatif n'a quasiment AUCUN intérêt! On travaille toujours en "basse tension" dans des datacenters (même si arrivée en moyenne ou haute tension).

Citer
[la tension en sortie du groupe électrogène] Elle varie à quel moment?
La tension en sortie d'un groupe peut varier fortement. C'est vrai même avec des groupes de qualité. Ca se produit uniquement lors de fortes variations de consommation électrique. Par exemple, si tu redémarres un datacenter sur les groupes, le fait de connecter une salle/un circuit supplèmentaire peut faire varier fortement la tension, et affecter les serveurs (reboot possible).

Donc il faut mettre un élèment qui lisse ces fortes variations. Un onduleur (ou un parc batterie en courant continu) fait ça très bien.

Citer
pourquoi rajouter un générateur? quand rajoute t-on un générateur?
pourquoi couper quand on synchronise un générateur?
Toute l'Europe n'est pas coupée quand EDF démarre une centrale hydroélectrique quand même!
Quand un générateur se synchronise avec un générateur qui débite déjà du courant, il ne peut pas délivrer de puissance. On peut très bien faire la synchronisation d'un générateur supplèmentaire avec plusieurs générateurs déjà synchronisés et qui débitent déjà. Dans tous les cas, le générateur qui se synchronise avec les autres ne peut pas débiter, c'est impossible.

C'est exactement pareil pour les centrales EDF. Connecter une centrale au réseau, c'est une opération qui peut être longue, et pendant laquelle la centrale ne produit pas sur le réseau.

Citer
Alors pourquoi alimenter les équipements en courant alternatif standard?
Pourquoi pas plutôt un signal carré? ou bien tout le CC?
En fait, dans les datacenters, on a tout intérêt à travailler en courant continu! Pourtant, seuls quelques très rares datacenters travaillent en continu.
Travailler en alternatif est une abhération, car cela introduit une cascade d'équipement couteux et fragiles dans l'alimentation globale. En alternatif, on fait des conversion de tension qui n'aportent rien. Un onduleur prend la tension alternative en entrée pour la mettre en tension continue sur les batteries. Jusqu'ici, ça va bien, c'est logique. Mais c'est après que ça devient idiot: l'onduleur convertit cette tension continue "lissée" en une tension alternative (avec de l'électronique de puissance couteuse). C'est idiot, car cette tension alternative est convertie quasi immédiatement en... tension continue dans l'alim du PC! La première chose qui est réalisée dans une alim de PC, c'est de redresser les 240V alternatifs pour les transformer en 240V continue (ça n'est pas exactement ça). Ensuite seulement on a une alimentation à découpage.

On pourrait très bien (ce que font certains) attaquer les alims des serveurs avec la tension continue qui sort des batteries. Tension "élevée" de préférence. Certains font ça en 480V continu apparemment.

Par contre, ça nécessite des alims de serveurs spécifiques, dédiées, et c'est pour ça que le courant continu est si peu répendu. Il faut réussir à trouver les alims spécifiques pour TOUS les équipements du datacenter.

Leon.

vivien

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Un segment à exploiter : les serveurs waterproof
« Réponse #18 le: 13 avril 2011 à 08:01:14 »
J'avais compris qu'en continue la tension diminuait avec la distance ce qui n'est pas le cas en alternatif.

Le 48v continue est très fréquemment utilisé dans les telecoms (France Telecom ne propose pas de 220v dans les NRA mais du 48v).
Le 48v est par contre produit salle par salle et pas transporté d'un bout a l'autre du data center.

Conversion 220v => 48v dans un NRA France Telecom de Paris 8 :


Arrivée du 48v et Disjoncteur 48v en haut de la baie Free :
(le cuivre a nu, c'est la terre)


Le convertisseur 220v => 48v est sous le DSLAM en noir.
Sous le convertisseur, 4 batteries 12v en série.
En cas de panne du 220v elles alimentent directement le DSLAM.


Dedibox avait fait des recherches pour limiter la perte introduite par l'alimentation des serveurs.
Il n'est pas possible d'alimenter un serveur en +3,3v +5v et +12v avec une grosse alimentation a fort rendement pour tout une baie car les intensités sont trop importantes et augmente fortement le coût. Les serveurs Dedibox n'ont pas besoin de tensions négatives -5v et -12v, aujourd'hui très peu utilisées afin de réaliser des économies.

Leon

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Un segment à exploiter : les serveurs waterproof
« Réponse #19 le: 13 avril 2011 à 12:57:15 »
Les 48V continus sont très bien adaptés aux contraintes télécom: puissances raisonnables, niveau de fiabilité élevé. Ca n'est pas du tout adapté à l'hébergement massif de serveurs, qui nécessite de gérer des puissances ingérables avec une tension aussi faible.

Pour l'alimentation commune à plusieurs serveurs, c'est bel et bien ce qui est fait dans les "blade servers".

Leon.

corrector

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Synchronisation des alternateurs
« Réponse #20 le: 16 avril 2011 à 16:17:48 »
Dans tous les cas, le générateur qui se synchronise avec les autres ne peut pas débiter, c'est impossible.
Pendant qu'il se synchronise avec les autres, où va l'énergie de cet alternateur?

Leon

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Synchronisation des alternateurs
« Réponse #21 le: 16 avril 2011 à 17:36:07 »
Il ne produit pas d'énergie pendant ce temps là. On ordonne à ce groupe de produire de l'énergie (et donc de participer à la stabilité du réseau) uniquement une fois qu'il est synchronisé. Pour les datacenters en coupure, les groupes doivent donc être synchronisés AVANT d'alimenter le datacenter. Ce sont les onduleurs qui déterminent combien d'énergie ils pompent sur les groupes. Donc les onduleurs n'ont l'autorisation de prélever du courant sur les groupes uniquement une fois la synchronisation terminée. De plus, ces même onduleurs augmentent leur consommation sur les groupes au fur et à mesure, avec des rampes, histoire de maintenir les groupes bien stables, de leur laisser le temps de suivre la montée en puissance.

Tiens, en parlant de synchronisation, un autre avantage de travailler avec un réseau à courant continu, c'est de supprimer complètement la nécessité de synchronisation! En continu, on ajoute, on enlève un producteur ou un consommateur à la volée sans se poser de question. Pareil, ça supprime la nécessité des "transfert switch". En continu, tout est beaucoup plus simple. Un simple réseau de diodes (sans aucune intelligence) remplace les transfert switch. C'est par exemple ce qui est utilisé sur certains porte-container à motorisation diesel-électrique, équipés de plusieurs groupes.

De même, partager la production/consommation entre différent producteurs/consommateurs d'un même réseau, c'est infiniment plus simple en courant continu qu'en courant alternatif. D'ailleurs, il existe des interconnexions de réseaux nationaux réalisées en courant continu uniquement pour cette raison (maitrise du sens et ajustement de la puissance qui transite par l'interconnexion).

Mais bon, on préfère continuer à se faire chier avec des systèmes complexes en alternatif. D'ailleurs, cette complexité augmente réellement le risque de défaillance. Et ce n'est pas les fournisseurs de ces installations complexes qui ont intérêt à proposer des sollutions plus simple (moins chères).

Leon.

vivien

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Un segment à exploiter : les serveurs waterproof
« Réponse #22 le: 16 avril 2011 à 17:56:46 »
Cela doit couter bien cher tous ces systèmes d'électronique de puissance.

Léon, je comprends bien, si les constructeurs de serveurs mettait une alimentation 240v (soit 10 batteries 24v en série) continue on pourrait garder le même câblage électrique et simplifier fortement tout ce qui permet la redondance électrique ?

J'ai lu récemment une analyse sur les faux planchers, qui sont à éviter en data-center (alimentation en air, électricité et telecom par le haut des baies permet des économies importantes et une bien meilleure résistance aux tremblement de terre). Aujourd'hui le frein pour supprimer les faux planchers est psychologique : ca fait pas pro une salle blanche sans faux plancher.

Leon

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Un segment à exploiter : les serveurs waterproof
« Réponse #23 le: 16 avril 2011 à 18:14:41 »
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Léon, je comprends bien, si les constructeurs de serveurs mettait une alimentation 240v (soit 10 batteries 24v en série) continue on pourrait garder le même câblage électrique et simplifier fortement tout ce qui permet la redondance électrique ?
Oui, c'est exactement ça. La seule différence entre une alimentation de serveur compatible courant continu et alternatif, c'est qu'en continu, tu supprimes le pont redresseur, et tu modifies très légèrement le filtre. L'alimentation de serveur pour courant continu est en théorie légèrement plus simple.

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J'ai lu récemment une analyse sur les faux planchers, qui sont à éviter en data-center (alimentation en air, électricité et telecom par le haut des baies permet des économies importantes et une bien meilleure résistance aux tremblement de terre). Aujourd'hui le frein pour supprimer les faux planchers est psychologique : ca fait pas pro une salle blanche sans faux plancher.
Oui, tu as tout à fait raison. Il y a énormèment de fausses croyances dans beaucoup de domaines "high tech". C'est pareil dans les réseaux, où on met souvent des solutions "pour faire joli" alors qu'on pourrait s'en passer. Tout ça manque cruellement d'optimisation. Tant que les boites privées seront prêtes à mettre le prix, même si c'est trop cher, il n'y a pas de raison que ça change fondamentalement. Les décideurs des grandes entreprises ne comprennent pas grand chose à tout ça...

Tant qu'on en est à optimiser le réseau électrique d'un datacenter, il faut savoir qu'alimenter les serveurs avec une tension 2 fois plus élevée (480V) permet de diminuer par 4 (oui, quatre) la section (et le poinds, l'encombrement) de tout le câblage électrique! Ou alors de conserver le même câblage et de faire passer 4 fois plus de puissance! Tout ça en changeant "uniquement" (c'est déjà beaucoup) les alimentations de tous les serveurs. Les disjoncteurs et tout le réseau de distribution peut rester tel quel: tout est déjà compatible de tensions jusqu'à 600V. Et encore une fois, une alimentation de PC/serveur en 480V n'est pas plus complexe qu'en 240V. C'est juste plusieurs composants différents.

Leon.