Auteur Sujet: Brèves du sport business et de la tv payante par Hammett  (Lu 143759 fois)

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Hammett

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Brèves du sport business et de la tv payante
« Réponse #276 le: 26 février 2018 à 07:39:19 »
Brèves du sport business et de la TV payante – n°241

Dans le JDD (04/02), Alain Weil, le PDG de SFR, est revenu sur la nouvelle stratégie d'exclusivité des droits sportifs du groupe et a glissé cette petite phrase : "l’ADLC a décidé d’imposer prochainement à l’ensemble des opérateurs l’obligation de distribuer une part de leurs droits sur d’autres plateformes que les leurs".

De quoi s’agit-il ? Quelques pistes en fonction de l’actualité de ces derniers mois.

Il y a 9 mois, l’UFC-Que Choisir avait réclamé une régulation du marché de gros de l'accès aux chaînes sportives sur les box et demandait à "de procéder à une analyse actualisée des relations d'exclusivité entre activités d'opérateurs internet et activités de distribution de contenus et de services" (Le Figaro, 05/2017).

Pour rappel, SFR distribue également en exclusivité des chaînes des groupes Discovery (Discovery Science, Discovery Channel, Discovery Investigation et Discovery Family) et NBCUniversal (Syfy, 13ème Rue et E!).

De son coté, Isabelle De Silva, la présidente de l’ADLC lors de son point annuel bilan, Les Echos 07/2017) était revenu les exclusivités de SFR sur la Ligue des Champions et le championnat anglais de foot :  "il y a un équilibre à trouver. En soi, quand on acquiert des droits extrêmement onéreux, il peut avoir du sens économique à les garder en exclusivité, c'est la vie des affaires. Pour le moment, SFR n'a pas dit comment il comptait rendre accessible la Ligue des champions, nous regarderons avec attention. (…) Du point de vue du droit de la concurrence, qu'un opérateur puisse valoriser des offres exclusives, il n'y a rien d'anormal en soi. Ce sont dans des circonstances exceptionnelles qu'on peut venir lui imposer un certain nombre de contraintes".

Seul l’Arcep s’en inquiète car des exclusivités à "des contenus majeurs ou à l'essentiel des services" pourrait offrir un "avantage concurrentiel sur le marché de l'accès à l'internet, ce qui pourrait conduire à une diminution de l'intensité concurrentielle sur l'ensemble des marchés de détails concernés".

Autre piste, le recours déposé par SFR contre les conditions d’attribution du Top14 à Canal+ jusqu’en 2023. Ce recours a été jugé recevable par l’ADLC (Midol du 09/2017). Lors de cette attribution, SFR avait annoncé (Les Echos, 05/2016) qu’il n’en serait pas et qu’il envoyait : "un courrier à la Ligue nationale de rugby (LNR) pour l’informer de sa non candidature. Il n’est pas d’accord avec la procédure mise en place par celle-ci. A tel point qu’il a aussi tenu à en informer l’Autorité de la concurrence, par lettre également. Il y exprime ses réserves quant à cette procédure".

Que réserve l’ALDC ? Une obligation d’offre de dégroupage ou offre de gros des chaines SFR, à l’image de ce qu’avait imposé l’ADLC à Canal+ lors de la reprise de TPS (et option abandonnée l’été dernier) ? Sachant d’autre part que l’offre OTT de SFR Sport ne semble pas rencontrer le succès escompté. Mêmes si elles sont moins puissantes, les chaines sportives éditées par SFR pourraient donc être dans l’obligation de répondre à des exigences de régulation, même si elle devrait être éloigné des chaines éditées par Canal+.
SFR a toujours dit qu’il ne voulait pas d’exclusivité pour ses chaines, la volonté de SFR d’arriver à des accords de distribution démontre – par défaut- que la volonté affichée n’était peut-être pas aussi puissante que cela.

A priori et selon Alain Weill, à suivre rapidement.

Marco POLO

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Brèves du sport business et de la tv payante
« Réponse #277 le: 26 février 2018 à 17:45:17 »
Merci pour cette excellente synthèse et pour le travail accompli. 

Hammett

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Brèves du sport business et de la tv payante
« Réponse #278 le: 27 février 2018 à 07:36:19 »
Merci pour tes encouragements.  :)

Hammett

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Brèves du sport business et de la tv payante
« Réponse #279 le: 28 février 2018 à 07:38:22 »
Brèves du sport business et de la TV payante – n°242

Vivendi en Italie, cela se corse. Tout d’abord, il faut rappeler le contexte des élections législatives sont prévues début mars 2018. Indirectement, c’est Silvio Berlusconi qui pourrait gagner ces élections. Le même Silvio Berlusconi qui dirige Mediaset qui est également en conflit avec Vivendi, mais qui pourrait aussi avoir la main pour régler le conflit entre Telecom Italie et le gouvernement.

Vivendi vs Mediaset
La médiation entre Vivendi et Mediaset a échoué et les deux groupes vont donc se retrouver au tribunal pour régler leur différend ( Le Figaro, 23/02). La première audience du procès opposant Vivendi à Mediaset a été fixée au 23 octobre prochain par un tribunal de Milan.

Pour rappel, en avril 2016, Vivendi passait un deal avec Berlusconi pour une participation croisée entre les deux groupes, mais en juillet 2016, Vivendi dénonçait cet accord et le conflit entrait sur le terrain juridique. Pour faire pression, fin décembre 2016, Vivendi a racheté 28,80% du capital de Mediaset et 29,94% des droits de vote, parallèlement la famille Berlusconi était montée à 39,7%.

Début avril 2017, le régulateur des télécoms italien estimait que Vivendi ne respectait pas la loi avec sa double participation dans Telecom Italia et Mediaset et donnait 12 mois à Vivendi pour se mettre en conformité, sous peine d’une amende comprise entre 2 et 5% de son chiffre d’affaire.

Fininvest, la holding des Berlusconi, et Mediaset réclament au total trois milliards d'euros de dommages et intérêts en justice à Vivendi, selon les chiffres publiés par le groupe français.

Vivendi : Telecom Italia
L'autorité italienne de la concurrence a élargi son enquête au sujet de Telecom Italia pour déterminer si l'ancien monopole des télécoms en Italie a cherché à entraver les efforts de son concurrent Open Fiber pour déployer un réseau à haut débit à travers le pays (Le Figaro, 21/02).

Vivendi et Telecom Italia (TIM) ont officiellement proposé au gouvernement italien de séparer son réseau Internet fixe en une entité juridiquement distincte qui serait contrôlée à 100% par TIM. Cette entité aurait son Conseil d’administration et son propre management (La Tribune, 09/02). Ce projet sera présenté le 6 mars au Conseil d’Administration de TIM. Cela pourra-t-il apaiser le conflit en l’Etat italien et Vivendi ?

A la suite du rachat de Telecom Italia par Vivendi, le gouvernement avait déclaré vouloir utiliser les pouvoirs spéciaux que lui offre la loi dans les secteurs stratégiques : "avec proportionnalité et d'une façon raisonnable". Afin de prendre des "mesures visant à l'adoption de plans de développement adéquats, d'investissement et de manutention sur les réseaux et les équipements, afin d'assurer leur fonctionnement et intégrité, garantir la continuité de la fourniture du service universel et satisfaire l'intérêt général à moyen et long terme"

Pour rappel, le gouvernement italien vérifie si Vivendi a bien respecté les règles lors du resserrement de son contrôle sur la direction de Telecom Italia. En cas d’infraction, Vivendi risque une amende de 300 millions d’euros. Le ministre s’est déclaré pour un réexamen de cette amende en cas d’accord.

Enfin, Vivendi a annoncé la création d’une co-entreprise entre Telecom Italia et Canal+. Canal + va soutenir Telecom Italia dans l'acquisition de droits et la production de films et de séries télévisées mais aussi de droits sportifs. Telecom Italia contrôlera 60 % du capital de la société commune et Canal +, 40 %. Mediaset pourrait faire partie du tour de table. Toutefois, ce projet est critiqué par certains membres du conseil d'administration et par la Consob, le gendarme boursier italien, se penche également sur lui.

En juin 2015, Vivendi annonçait détenir une participation de 14,9 % dans Telecom Italia et passait à 24,9% en mars 2016, depuis, c’est plutôt un certain enlisement auquel Vivendi est confronté.

Hammett

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Brèves du sport business et de la tv payante
« Réponse #280 le: 02 mars 2018 à 06:50:35 »
Brèves du sport business et de la TV payante – n°243

Canal+
Depuis l'arrivée de Vincent Bolloré, mi-2015, Canal+ France a perdu 1,248 000 clients dont 976 000 pour les chaines Canal+. A noter que Canal+ a quand même enregistré 499 000 acquisitions en 2017, contre 445 000 en 2016. Le taux de résiliation pour les chaines distribuées par Canal+ est passé de 16,7% en 2016 à 16,1% en 2017.
Le développement du groupe se fait avec l'international dont une forte présence sur le continent africain.

Le groupe Vivendi est passé d’une trésorerie nette de 1,2 milliards d’euros au 31 décembre 2016 à une dette de 2,3 milliards au 31 décembre 2017.

Canal+ vs TF1
Alors que les négociations ne sont toujours pas closes entre TF1 et Orange, c’est Canal+ qui vient de couper le signal des chaines du groupe TF1. Dans un communiqué Canal+ souligne : "l’intransigeance du groupe TF1 qui abuse de sa puissance de marché, et notamment de son canal numéro 1, pour imposer unilatéralement à ses distributeurs, dont le groupe Canal+, de payer pour continuer à diffuser ses chaînes disponibles gratuitement sur la TNT et sur Internet". Canal+ rejette "les exigences financières déraisonnables et infondées" de TF1.

De plus : "TF1, TMC, TFX, TF1 Séries Films et LCI occupent des fréquences nationales relevant du domaine public qui leur ont été octroyées gratuitement. Par ailleurs, TF1 bénéficie d’avantages réglementaires propres aux chaînes gratuites, dont la possibilité de diffuser en exclusivité des événements sportifs majeurs comme la coupe du monde de football qui doivent être accessibles à tous".

Canal+ vient parallèlement d’attaquer TF1 en justice. Selon bfm (28/02), TF1 réclamerait 20 millions d’euros contre 2 actuellement. L’accord de distribution est terminé depuis fin février.

Dans le Journal du dimanche du 2 février, le directeur général de Canal Plus Maxime Saada avait dénoncé "un chantage inadmissible (...) nous n’avons aucunement l’intention de céder au chantage et sommes prêts, si nous y sommes contraints, à envisager assez vite une coupure du signal des chaînes gratuites du groupe TF1 sur nos différents supports; sachant que Canal représente entre 15% et 20% de l’audience de ses chaînes gratuites (...) Rendez-vous compte que TF1 veut faire payer Canal et le consommateur pour ses chaines diffusées gratuitement"

Viendra ensuite le tour de Free pour fin mars, qui se dirige également tranquillement vers une coupure du signal.

Breizh 29

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Brèves du sport business et de la tv payante
« Réponse #281 le: 03 mars 2018 à 13:00:13 »
Brèves du sport business et de la TV payante – n°243

Canal+
Depuis l'arrivée de Vincent Bolloré, mi-2015, Canal+ France a perdu 1,248 000 clients dont 976 000 pour les chaines Canal+. A noter que Canal+ a quand même enregistré 499 000 acquisitions en 2017, contre 445 000 en 2016. Le taux de résiliation pour les chaines distribuées par Canal+ est passé de 16,7% en 2016 à 16,1% en 2017.
Le développement du groupe se fait avec l'international dont une forte présence sur le continent africain.

Le groupe Vivendi est passé d’une trésorerie nette de 1,2 milliards d’euros au 31 décembre 2016 à une dette de 2,3 milliards au 31 décembre 2017.

Canal+ vs TF1
Alors que les négociations ne sont toujours pas closes entre TF1 et Orange, c’est Canal+ qui vient de couper le signal des chaines du groupe TF1. Dans un communiqué Canal+ souligne : "l’intransigeance du groupe TF1 qui abuse de sa puissance de marché, et notamment de son canal numéro 1, pour imposer unilatéralement à ses distributeurs, dont le groupe Canal+, de payer pour continuer à diffuser ses chaînes disponibles gratuitement sur la TNT et sur Internet". Canal+ rejette "les exigences financières déraisonnables et infondées" de TF1.

De plus : "TF1, TMC, TFX, TF1 Séries Films et LCI occupent des fréquences nationales relevant du domaine public qui leur ont été octroyées gratuitement. Par ailleurs, TF1 bénéficie d’avantages réglementaires propres aux chaînes gratuites, dont la possibilité de diffuser en exclusivité des événements sportifs majeurs comme la coupe du monde de football qui doivent être accessibles à tous".

Canal+ vient parallèlement d’attaquer TF1 en justice. Selon bfm (28/02), TF1 réclamerait 20 millions d’euros contre 2 actuellement. L’accord de distribution est terminé depuis fin février.

Dans le Journal du dimanche du 2 février, le directeur général de Canal Plus Maxime Saada avait dénoncé "un chantage inadmissible (...) nous n’avons aucunement l’intention de céder au chantage et sommes prêts, si nous y sommes contraints, à envisager assez vite une coupure du signal des chaînes gratuites du groupe TF1 sur nos différents supports; sachant que Canal représente entre 15% et 20% de l’audience de ses chaînes gratuites (...) Rendez-vous compte que TF1 veut faire payer Canal et le consommateur pour ses chaines diffusées gratuitement"

Viendra ensuite le tour de Free pour fin mars, qui se dirige également tranquillement vers une coupure du signal.
Flème de citer.
TF1 - Canal+. Une brouille décryptée

Marco POLO

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Brèves du sport business et de la tv payante
« Réponse #282 le: 03 mars 2018 à 13:26:32 »
Flème de citer.
TF1 - Canal+. Une brouille décryptée
Rien de nouveau concernant cet évènement. Par contre, le complèment en fin d'article décrit la nouvelle tendance des téléspectateurs éventuels. 

Hammett

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Brèves du sport business et de la tv payante
« Réponse #283 le: 12 mars 2018 à 07:38:52 »
Brèves du sport business et de la TV payante – n°244

TF1 vs Canal+
Canal+ va rétablir le signal à l'ensemble de ses clients. Dans un communiqué le groupe Canal + a annoncé "rétablir la diffusion du signal linéaire de TF1 le 9 mars sur l’ensemble de ses réseaux et pour l’ensemble de ses abonnés" et "rétablira prochainement la diffusion de l’ensemble des chaînes gratuites du Groupe TF1 sur l’ADSL, la fibre et sur internet".

Pour Canal+, "les derniers jours" ont "confirmé que la diffusion des chaînes gratuites resterait gratuite, et que seuls les services complèmentaires (replay, start over...) pouvaient être payants" (Francetvinfo, 10/03). Canal+ se dit "disposé à négocier avec le Groupe TF1 la rémunération des services et fonctionnalités associées à ces chaînes" et ce "sur une base raisonnable et non discriminatoire par rapport aux accords signés avec les autres distributeurs".

Les négociations vont donc reprendre et il ne plus qu'à attendre la signature d'un accord. La patate chaude passe chez Free. SFR, Bouygues et Orange ont déjà signé un accord avec TF1 et M6.

Canal+ et les autres
BFM Business (09/03) annonce que Le groupe M6 a déposé un recours devant le Conseil d'Etat contre Canal Plus et ses deux chaînes C8 et CStar. M6 estime que les deux chaînes gratuites peuvent toujours acheter des programmes dans des conditions préférentielles, grâce à leur appartenance à Canal Plus. France Televisions a également déposé un recours.

Cela concerne les obligations remontent au rachat de TPS par la chaîne cryptée en 2006. L'Autorité de la concurrence les avaient durcies en 2012, puis finalement substantiellement allégées mi-2017. Pour M6, Canal+ est toujours en position dominante sur le marché de la télévision payante.

Pour rappel, en juin 2017, la levée partielle des obligations par l’Adlc, permettait (Le Monde[/u], 22/06/2017)  : "Dans le domaine du cinéma et des séries, Canal+ obtient le droit de nouer un deuxième accord-cadre avec un grand studio américain, après celui conclu avec Disney et une levée intégrale des restrictions qu’il subissait sur les achats de droits. Mais la plupart des restrictions sur le cinéma français demeurent. À court terme, le groupe pourra toutefois mieux faire profiter ses chaînes du riche catalogue de sa filiale de production StudioCanal.
Dans le domaine de la distribution de chaînes payantes, Canal+ peut intégrer dans ses bouquets des chaînes premium en exclusivité. Il serait donc susceptible de relancer le projet d’accord de distribution exclusive de BeIN Sports, qui avait été retoqué par l’autorité au printemps 2016. En revanche, Canal+ a toujours l’obligation de distribuer un minimum de chaînes indépendantes.
En matière de sport, enfin, Canal+ se trouve libéré de toute restriction et aura le loisir de céder des matchs à C8 ou CStar sans obligation de mise en concurrence.
".

Chronologie des médias
Dans son rapport sur la chronologie des médias remis à Françoise Nyssen, ministre de la Culture et de la Communication, Dominique d'Hinin propose quelques pistes afin d’améliorer l’existant. Le dernier accord date de 2009. En juillet 2017, le Sénat a fixé à juillet 2018 l'échéance de la chronologie des médias actuelle.

Les délais de diffusion pourraient être raccourcis : la SVOD passerait de 36 à 6 mois et le Pay TV de 10 à 6 mois. Mais pour cela, il faudra remplir ces conditions : Respecter la loi française (décret SMAD dont les quotas d'œuvres), passer une convention avec le CSA (comme les chaînes de télévision), s'acquitter de la taxe CNC, conclure des accords avec les professionnels, payer un montant (contribution, taxe ?) mensuel par abonné de 3,50€HT.

Pourquoi 3,50€ ? C’est ce que paye actuellement Canal+ comme obligation d’achat d’œuvres cinématographiques. Ce qui laisse peu de marge pour proposer un abonnement en dessous de 10€.
Dans ces conditions, si elles ne respectaient pas les critères proposés par le rapport d'Hinin, les plateformes se verraient repoussées dans une fenêtre à 27 mois après la sortie salles (soit un gain de 9 mois par rapport à la chronologie actuelle). Quels nouveaux acteurs pourraient se lancer ?

Pour rappel Canal+ produit le cinéma français et européen à hauteur de 140 millions par an, France Télévisions de 70 millions. OCS de 35 millions et Altice de 10 millions. Canal+ veut bien bouger, mais à ses conditions.

L’infographie du quotidien Les Echos (08/03). 



L'actuelle chronologie des médias


Hammett

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Brèves du sport business et de la tv payante
« Réponse #284 le: 23 mars 2018 à 07:37:31 »
Brèves du sport business et de la TV payante – n°245

RMC Sport
C’est le nouveau nom du bouquet SFR Sport. La direction de SFR l’a officialisé mardi. L’objectif va être de distribuer ce bouquet sur le maximum de supports possibles afin de rentabiliser les droits de la ligue des Champions et de la Ligue Europa.

Le but est de passer d’un chiffre d’affaire dans les médias de 500 millions à 1 milliard d’euros. Un fois le bouquet lancé SFR examinera la situation «Après on pourra tirer un bilan et savoir si on continue ou pas» a déclaré Alain Weill et donc si il se lance sur les droits de la Ligue 1. A l’automne les droits du championnat d’Angleterre seront remis sur le tapis avec Canal+ et beIN Sports à l’affut.

RMC Sport sera vendu 15€ en OTT et les abonnés de SFR ayant déjà le bouquet Sport devront débourser 5€ supplèmentaire pour regarder les Coupes d’Europe. Dans une interview au quotidien Liberation (26/02), à la question : "Vous allez distribuer le bouquet SFR Sport la saison prochaine ?", Stéphane Richard répondait : "Je l’espère car nous souhaitons distribuer les meilleurs contenus à tous nos clients". Reste à connaître le prix.
Dans le cadre de son deal avec TF1, SFR aurait déjà revendu son bouquet à Bouygues. Il restera ensuite à trouver un accord de distribution avec Canal+ et Free.

Pour 350 millions, SFR avait remporté les droits de la Ligue des champions en mai 2017, succédant à beIN Sports et Canal+ qui dépensaient 160 millions d'euros par an.

Le pari est risqué et pour faire de l’abonné le prix chez les opérateurs devra être attractif, il manque quand même de la Ligue 1 et du Top14 et SFR devra bien sur garder le championnat anglais. Pour un coût de grille équivalent (entre 4 et 500 millions), BeIN Sports avec 3,5 millions de clients continue à perdre de l’argent. Il devient urgent pour SFR de rentabiliser ses investissements dans les contenus. 

Naming
Depuis le 2 mars 2018, la Pro A -c’est à dire le championnat de France de basket- se dénomme « Jeep Elite ». Après la Ligue 1 Conforama (football, 7 millions d’euros par an), la Lidl Star Ligue (handball, 1,3 million d’euros par an) et la SaxoPrint Ligue Magnus (hockey sur glace, 200 000 euros par an), le basket est le 4ème sport professionnel français à lever un financement par contrat de naming Pour 4,5 millions d’euros sur 3 ans et demi (1,28 million d’euros par an), la ligue de basket française s’associe à une marque du véhicule tout terrain (Le Monde, 20/02).

Mediapro
Orient Hontai Capital a annoncé avoir pris le contrôle du groupe audiovisuel espagnol Imagina (Mediapro) pour un milliard d’euros. Mediapro possède les droits tv de la Ligue des champions en Espagne et de la Serie A en Italie. L'accord lui ouvre aussi l'accès au marché chinois (Les Echos, 16/02)

Hammett

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Brèves du sport business et de la tv payante
« Réponse #285 le: 30 mars 2018 à 07:12:59 »
Brèves du sport business et de la TV payante – n°246

Vivendi en Italie
Suite à une offensive d’un fonds d’investissements d'Elliott Management qui annonce détenir 5% du capital de Telecom Italia et qui conteste sévèrement la gestion de Vivendi, Vivendi a décidé de jouer la terre brulée et de faire démissionner ses 6 administrateurs sur les 15 membres du conseil.
Cela va permettre au conseil de se déterminer projet contre projet, la date du conseil est prévue le 4 mai prochain.
Décidèment, la prise de contrôle de Telecom Italia est un chemin semé de lourdes embuches pour Vivendi. La stratégie du tout ou rien pourrait-il offrir une porte de sortie pour Vivendi ? 

Netflix
Selon le site Electron Libre, Netflix comptabiliserait 2,5 millions de clients depuis le début de l’année. Le cap des 2 millions aurait été franchi en novembre dernier.

Orange vs TF1
L’accord signé entre TF1 et Orange commence à délivrer ses petits secrets. Selon le quotidien Les Echos (19/03), jusqu'ici Orange payait un peu plus de 7 millions d'euros par an pour les chaînes payantes de TF1 et des services associés. Le tarif actuel qui comprend les chaines gratuites est de 10 millions mais pourrait monter jusqu’à 25 millions d’euros en cas d’accord avec Canal+ et Free et le tarif pourrait augmenter également si TF1 assigne Free ou Canal+. D’autre part, Orange se fait rémunérer les frais de transport alors que c’était gratuit dans le précédent contrat. Bref au pire du pire le solde pourrait être de 15 à 16 millions.
La fin du contrat entre TF1 et Free arrive fin mars, celui entre CanalSat fin avril.

TF1
TF1 a confirmé l’acquisition des droits des 48 matchs de la prochaine Coupe du monde de rugby au Japon en 2019. Le montant serait de 45 M€ (contre 50 M€ pour celle de 2015 en Angleterre). TF1 pourrait revendre des matchs à des chaines payantes, en 2015 TF1 avait revendu des matchs pour 15 M€ à Canal+ (l’Equipe, 29/03).

Hammett

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Brèves du sport business et de la tv payante
« Réponse #286 le: 10 avril 2018 à 07:27:42 »
Brèves du sport business et de la TV payante – n°247

Vivendi en Italie
Encore une fois, la tache se complique pour Vivendi. Mediaset Premium - le bouquet de tv de Silvio Berlusconi - se rapproche de Sky - filiale du groupe Murdoch - qui est leadersur la tv payante en Italie. Les chaines de Mediaset vont être distribuées par Sky, par cet accord Sky peut également acheter à terme la société nouvellement créée dans laquelle les actifs techniques, opérationnels et de maintenance de Premium seraient transférés. A plus long terme, Les tv payantes de Mediaset pourraient passer sous le contrôle de Sky.

Que va faire Vivendi des 30% qu’il détient dans Mediaset ? Le projet de prendre pied dans la télévision payante en Italie et de créer un Netflix du sud s’éloigne, d'autant que Sky pourrait à terme être racheté par Disney, ce qui laisse peu de place à une solide concurrence. Mediaset compte 1,6 million de clients, alors que Sky en compte 4,8 millions (Les Echos, 01/04). Telecom Italia devrait demander aux autorités de la concurrence des remèdes afin de limiter les effets de la concurrence.

D’autre part, la CDP (émanation du Trésor italien), et donc établissement public, a annoncé qu’elle allait progressivement acquérir jusqu’à 5% du capital de Telecom Italia pour défendre les intérêts de l’Etat italien dans une entreprise jugée stratégique. Alors que fonds d’investissements d'Elliott Management vient lui de porter sa participation potentielle à environ 13,7%. Une alliance pourrait se nouer entre ces deux acteurs pour imposer des administrateurs à Vivendi afin de l’affaiblir et ainsi d’imposer une vision « italienne » ou «Berlusconi » à Telecom Italia.

Vivendi a commencé à investir dans Telecom Italia en 2015, et ni la structure capitalistique, ni la structure industrielle ne sont stables...Bolloré s'est-il attaqué à trop gros ?

Streaming musical
Le Figaro (édition papier du 04/04) a publié une infographie sur le poids des acteurs du streaming musical payant. Spotify est largement en tête en nombre de clients, mais perds toujours beaucoup d’argent : en 5 ans, c’est 2,255 milliards ! Combien de temps cela va-t-il prendre avant que Apple ou Amazon rachète Spotify et que Deezer se fasse racheter ?



Netflix
Combien de clients compte Netflix ? Mi-mars, le site Electron Libre, annonçait 2,5 millions de clients, Liberation (06/04) annonce 3,4 millions : "Netflix a dépassé la barre des 3 millions d’abonnés fin 2017 en France. Et à la fin du premier trimestre 2018, soit le 31 mars, il visait 3,4 millions.".
Ou se situe la vérité ? Il faut rappeler que Netflix ne donne pas de chiffres pour la France. A titre de comparaison, BeIn Sports, ce serait 3,4 millions de clients et OCS est à 2,9 millions. La concurrence est rude pour la Canal+ !

Hammett

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Brèves du sport business et de la tv payante
« Réponse #287 le: 13 avril 2018 à 06:48:47 »
Brèves du sport business et de la TV payante – n°248

Canal+ France & le cinéma
Chez Canal+ France, le nombre de clients étant à la baisse, le chiffre d’affaire suit la même tendance et par ricochet également le financement de films.
Pour rappel Canal+ a des obligations légales de financement , il doit "doit consacrer au moins 12,5 % des ressources totales de l'exercice en cours à l’achat de droits de diffusion de films européens, et 9,5% à l'achat de film français. Au sein de l'achat des films français, au moins 85% doivent être des pré-achats, et au moins 17% des films d'un budget de moins de 4 millions d'euros. Au moins 75% de ces dépenses doivent être effectués auprès de producteurs indépendants de Canal Plus.".

En 2017, Canal+ a déboursé 154 millions auquel il convient de rajouter 20 millions de sa filiale Ciné+ pour un total groupe de 174 millions d’euros. Canal+ a annoncé une baisse de 35 millions pour 2018. De son coté, TF1 a lui investit 47 millions, M6 15 millions, France Télévisions 66 millions, OCS 35 millions et Altice/SFR 10 millions.

Bfmtv (28/03) a récapitulé les investissements de Canal+ dans le cinéma français (en millions d'euros, source : CSA) : 2012: 173 ; 2013: 171 ; 2014: 158 ; 2015: 154 ; 2016: 151

Droits tv sportifs
Alors que SFR vient de rectifier sa stratégie sur la convergence en adoptant le principe d’option facultative pour ses contenus et de proposer à d’autres distributeurs, il convient de faire un point sur les dépenses de beIN Sports, Canal+ et SFR dans les droits tv sportifs. 

Le quotidien l’Equipe (édition papier) du 18/01 a publié une infographie sur le coût de la grille de SFR Sport. Celle-ci va se monter à 500 millions d’euros avec la Ligue des Champions et la Ligue Europa. En 2016 (et donc avec les 140 millions de la ligue des champions, 50 pour la Ligue Europa), Canal+ dépensait 822 millions et beIN Sports 470 millions.

En comparaison, les droits de France Télévisions s’élèvent à 115,61 millions d’euros (L’Equipe - édition papier du 15/03), auquel il faut rajouter 50 millions pour les JO de Tokyo 2020, TF1 débourse 222 millions pour TF1 contre 169 millions en 2016 (voir page 279 du rapport annuel 2017 du groupe Bouygues).

L'achat et l'exploitation de contenus sportifs coutent cher. Au total depuis son lancement depuis 2012, le Qatar a injecté 1,4 milliards d’euros dans le bouquet de chaines qui compte plus de 3,5 millions de clients. Entre 2012 et 2015, beIN Sports a cumulé une perte de 1 milliard. Le résultat opérationnel des chaines Canal+ en France montre une perte de 399 millions en 2016 et de 265 millions en 2015, 180 millions en 2014. Pour 2017, l’information n’a pas été donnée.

Avec 500 millions annuels, l’équation financière pour SFR Sport serait vite devenue intenable sur le court terme. Il va donc lui falloir engranger rapidement des clients payants. Ce n’est qu’à la fin de 2018 que SFR pourra se faire une idée sur la solidité de sa stratégie et voir si c’est le bon moment pour se lancer sur les futurs droits tv de la Ligue 1, d’ou la demande de SFR a la LFP d’attendre pour le lancement des enchères (Le Figaro du 26/03).