Auteur Sujet: Brèves du PIF (Paysage de l'Internet Français) par Hammett  (Lu 218133 fois)

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Hammett

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Brèves du PIF (Paysage de l'Internet Français)
« Réponse #684 le: 09 mai 2018 à 07:19:15 »
Brèves du PIF (Paysage de l'Internet Français) – n°287

Stéphane Richard
Sans surprise, Stéphane Richard a été reconduit à la tête du groupe Orange par l’Assemblée générale des actionnaires avec 88,62%. C’est son troisième mandat (La Tribune ,05/05). Les 14 membres du conseil d'administration d'Orange avaient voté, le 20 février, pour le renouvellement du mandat d'administrateur de Stéphane Richard.

L’Etat, par la voix de Bruno Le Maire - Ministre de l’Economie - avait déclaré sur BFMTV (Le Figaro, 21/01) qu’il apportait son soutien à Stéphane Richard, mais avec une épée de Damoclès toujours bien présente : "S'il y a une condamnation de Stéphane Richard à un moment donné il remettra immédiatement son mandat (…) Pour toutes les entreprises publiques qui sont sous ma responsabilité de ministre de l'Economie, les règles du jeu doivent être claires, s'il y a condamnation du dirigeant, il y a départ immédiat du dirigeant".

Dans l’affaire Tapie, Christine Lagarde la Ministre de l’époque a été jugée coupable de négligence par la Cour de justice de la République (CJR). Stéphane Richard était son Chef de Cabinet et pour cette partie de l’affaire (non politique), Stéphane Richard a été mis en examen pour escroquerie en bande organisée et complicité de détournement de fonds public.

Free
C’est assez rare pour le souligner, mais La Tribune (23/04) rapporte que Morgan Stanley se montre très prudent sur les perspectives d’Iliad.
Les analystes s’inquiètent de : "la faiblesse des flux de trésorerie dans les deux à trois prochaines années, à laquelle s'ajoute un ralentissement attendu de la croissance du chiffre d'affaires dans la téléphonie en France. Les analystes ont ainsi revu leur prévision de croissance en France à 2,5% par an sur les deux prochaines années, soit un taux réduit de moitié par rapport à leur précédente prévision de 5,3% (…) Ils estiment qu'Iliad aura notamment du mal à contrecarrer la pression concurrentielle dans la fibre. Cette moindre croissance du chiffre d'affaires devrait peser sur la rentabilité de la branche fixe, d'autant que le groupe a peu de marges de manœuvre en termes de réductions de coûts.". 

Les derniers trimestres n’ont pas été bons sur le recrutement sur le fixe et Free n’est plus aussi dominateur sur le mobile. Lors de la présentation des résultats 2017, Xavier Niel a annoncé qu’une nouvelle box devrait sortir avant la fin de l’année, alors qu'elle devait être initialement lancée fin 2016. Cela permettra-t-il de relancer Free comme à la belle époque ?

Prends l’oseille et tire-toi…
L'ancien directeur général du groupe Altice, Michel Combes, a été nommé mercredi PDG de l'opérateur américain Sprint qui s'apprête à fusionner avec T-Mobile aux Etats-Unis. Il avait rebondi chez Sprint en janvier dernier.

Lors de son départ, l’ancien directeur général de la maison-mère de SFR a quitté l’entreprise avec un « package » de 9,4 millions d’euros, 6 millions pour rupture de contrat et 3,4 millions de rémunération pour 2017 Le Monde (05/04).

A 55 ans, ce diplômé de Polytechnique et de l'École nationale supérieure des télécommunications (ENST, devenue Télécom Paris-Tech), a par le passé travaillé chez France Télécoms (Orange), Télédiffusion de France ou encore Vodafone, dont il a été directeur général pour l'Europe. En 2013, il a notamment pris la tête d'Alcatel-Lucent, qu'il a finalement revendu - après avoir supprimé plus de 10.000 postes - au finlandais Nokia.

On peut deviner quelles vont être ses priorités chez Sprint…

Hammett

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Brèves du PIF (Paysage de l'Internet Français)
« Réponse #685 le: 16 mai 2018 à 07:08:02 »
Brèves du PIF (Paysage de l'Internet Français) - n°288

Consolidation des télécoms
Après la fusion entre T-Mobile et Sprint aux USA, c’est le britannique Vodafone qui a annoncé l'acquisition d'actifs du groupe américain Liberty Global, dont le deuxième câblo-opérateur en Allemagne, Unitymedia, et d'autres actifs en République tchèque, Hongrie et Roumanie pour un total de 18,4 milliards d'euros.
Cela va permettre à Vodafone de faire converger tv, internet et le mobile en Allemagne et de venir concurrencer Deutsche Telekom.
Reste à la Commission européenne à valider la transaction que les protagonistes espèrent voir le dénouement pour la mi 2019 (Le Figaro, 09/05).

Vivendi
Suite logique à la perte de sa majorité au Conseil D’administration de Telecom Italia, Vivendi a annoncé au gendarme boursier italien qu’il ne contrôlait plus l’entreprise. Une option possible maintenant va être la sortie totale de TIM (Le Figaro, 11/05).

D’autre part, le 9 mai, Le gouvernement italien a annoncé sa décision d'infliger une sanction de 74,3 millions d'euros à Telecom Italia (Tim), pour manquement à ces obligations d'information concernant le resserrement de contrôle du groupe français Vivendi sur l'opérateur en 2017. TIM a déposé un recours La Tribune (09/05). Qui va payer l'ardoise ?

Bolloré vient de s’offrir 1,3 milliard d’euros d’actions de Vivendi et détient désormais 26% du capital il se renforce un peu plus, afin d’éviter d’être mis dehors brutalement comme chez Telecom Italia, alors qu’il détenait 24% du capital (agefi)

Free : Xavier Niel is back !!!
Suite à la publication de ses derniers et - mauvais - résultats (sur le fixe et dans une moindre mesure sur le mobile) pour marquer le changement de cap, Xavier Niel va faire son retour. C’est ce qu’annonce le quotidien Le Monde (16/05), Xavier Niel  "devrait notamment s’occuper du remaniement des offres, son véritable savoir-faire. Même si ce dernier ne change pas de poste – il reste directeur général délégué chargé de la stratégie d’Iliad. La présentation faite aux analystes a d’ailleurs insisté, à plusieurs reprises, sur « l’engagement total » du premier actionnaire d’Iliad, détenteur de 52 % du capital".

C’est toujours la même chose, le chat s'absente et n’est pas là (que faisait-il et avec qui ?), les souris dansent et dilapident le capital et c’est le bazar !!!

Hammett

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Brèves du PIF (Paysage de l'Internet Français)
« Réponse #686 le: 24 mai 2018 à 08:27:05 »
Brèves du PIF (Paysage de l'Internet Français) - n°289

Itinérance 4G entre Orange et Free ?
bfmbusiness (16/05) révèle que Free et Orange pourrait signer un accord d mutualisation de leurs réseaux mobiles. Même si dans les faits, c’est Free qui a vraiment besoin d’accélérer la cadence.

D’autant qu’en janvier dernier dans le cadre du new deal entre les opérateurs et le gouvernement concernant l’accélération de la couverture mobile du territoire, chaque opérateur s’est engagé à installer 5 000 antennes supplèmentaires. Free devant aussi construire son réseau 4G, cela devient compliqué pour Free de suivre le rythme des investissements. Selon bfm, la mutualisation porterait sur la pose de 2 à 3000 antennes par an d’ici à 2020 dans les zones peu denses où Free n’est pas.

Même s’il n’y a pas de chiffrage officiel, l’accord d’itinérance actuel (2G/3G) qui doit se terminer en 2020 rapporterait au final jusqu’à 4 milliards d’euros à Orange ! Faut-il rappeler qu’en juin 2016 Orange et Free avaient annoncé la signature d’un accord en vue d’une fin progressive de l’itinérance 2G/3G à partir de début 2017 pour se terminer à la fin de l’année 2020. A l’origine, l’accord d’itinérance a été signé en 2012 et devait se terminer en décembre 2017.

Pour la 4G, Orange demanderait entre 2 et 300 millions d’euros par an. Bien sûr, Free préférerait être moins lié à Orange, mais d’un autre côté, Bouygues et SFR n’ont pas accepté de mutualiser leurs réseaux (Bouygues et SFR ont commencé à mutualiser leurs réseaux il y a deux ans) avec Free.

Fabienne Dulac, la patronne d'Orange France (La Tribune ,09/03) avait déjà évoqué cette possibilité : : "Il est trop tôt pour évoquer ce sujet. En l'état actuel des choses, je ne peux pas vous répondre. Nous n'avons aucune obligation de faire une offre de partage systématique des infrastructures à qui que ce soit. Est-ce que nous en ferons une à Free ? On leur en fera éventuellement une si Free formule des demandes en ce sens. Nous ne sommes pas opposés à faire des propositions si elles répondent à des demandes raisonnables, que ce soit à Free ou à d'autres."

Free est pris par le temps et le contexte ne lui est pas favorable, il semble donc logique que l’on s’achemine tranquillement mais surement vers un accord de mutualisation entre Orange et Free. Reste à en déterminer les aspects financiers.

Vivendi
Les événements s’enchainent pour Vivendi chez Telecom Italia. Telecom Italia a annoncé que la direction et la coordination de Vivendi sur l'opérateur avaient pris fin (Le Figaro, 16/05). D’autre part, Vivendi pourrait demander – comme il en a le droit – la convocation d’une nouvelle assemblée générale en vue de la nomination d’un nouveau conseil d’administration.

C’est toujours la suite logique à la perte de sa majorité au Conseil D’administration de Telecom Italia, Vivendi avait déjà annoncé au gendarme boursier italien qu’il ne contrôlait plus l’entreprise. Une option possible maintenant va être la sortie totale de TIM (Le Figaro, 11/05).

Consolidation des télécoms
Alors que le dossier semblait froid, Sébastien Soriano a déclaré lors d’une interview au quotidien Le Monde (23/05) : "Les circonstances ont évolué et la porte de l’Arcep se rouvre ou du moins s’entrouvre. Encore faudrait-il qu’ils aient un projet créateur de valeur pour le pays, et pas simplement pour les actionnaires.".

Toutefois, il est revenu sur ses déclarations lors d’une conférence de presse présentant le document «les chiffres du marché et de l'investissement dans les télécoms en 2017 » : "Je ne suis pas bienveillant à l’égard de projets de consolidation. L’ARCEP travaille pour que le marché soit viable à quatre" (Le Figaro, édition papier du 23/05).

Bref, la sortie était-elle bien opportune par rapport à la neutralité supposée de l’ARCEP ? Les opérateurs télécoms ont une porte ouverte, mais ont-ils vraiment besoin de la bénédiction de l’ARCEP pour discuter des combinaisons possibles de consolidation des télécoms ?

A ce jour, Bouygues n’est pas vendeur et SFR s’est restructuré pour repartir de l’avant. Et les opérateurs ont obtenu un new deal avec le gouvernement sur le déploiement du très haut débit mobile et fixe.

Hammett

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Brèves du PIF (Paysage de l'Internet Français)
« Réponse #687 le: 06 juin 2018 à 07:16:12 »
Brèves du PIF (Paysage de l'Internet Français) – n°290

Free
Fin d'une époque ! Afin de se relancer, Free cherche la martingale et vient de lancer de nouvelles offres qui officialise la segmentation de ses offres internet, avec des promotions valables un an pour un qui augmentent très sensiblement ensuite. Free s’aligne ainsi sur la politique commerciale de ses concurrents et prépare sans doute sa nouvelle grille tarifaire pour la sortie de ses nouvelles box à la fin de l’été.
D’autre part, Free vient de lancer son offre mobile en Italie avec une offre à 5,99€ par mois et réfléchit (mais cela fait déjà un moment que cela dure) à des partenariats qui lui permettraient de disposer d'une offre convergente.

Reprise d’Altice studio par OCS ?
Selon le quotidien Les Echos (04/06), la reprise d’Altice Studio par OCS pourrait voir SFR rentrer au capital d’OCS en échange de la reprise du catalogue NBC Universal, Discovery et Paramount. Orange resterait majoritaire et cela ne remettrait pas en cause la participation de Canal+ dans OCS (33,3%).
Cela va permettre à SFR de mettre fin à son activité frontale dans le cinéma et les séries tout en ayant encore quelques biles. Pour Orange cela peut signifier une augmentation des clients.
Ce deal pourrait permettre également une reprise de SFR Sport chez Orange et une plus grosse distribution d’OCS chez SFR. 

Consolidation des télécoms
A propos de l’éventuelle vente de SFR, le 8 mai dernier, Patrick Drahi a déclaré à l’agence bloomberg : "Je ne suis pas vendeur de mes activités françaises. J’ai commencé mon activité en France et il n’y a aucune chance que je vende (…) pour acheter une telle entreprise, vous devez avoir beaucoup d’argent et nous sommes sûrs de n’avoir reçu aucune information, rien de personne, sauf les informations de presse".

Les rumeurs avait repris au mois d’avril dernier, d'après un  tweet du journaliste Grégoire Favet :"Bouygues réfléchit à une offre sur SFR (Altice) avec d'autres investisseurs, discussions notamment avec le fonds CVC selon Bloomberg ("deliberations are said to be at early stage" - Les discussions sont à un stade précoce - )"

Bouygues avait publié un communiqué pour dèmentir : "Suite à une dépêche publiée ce jour par Bloomberg, Bouygues réitère sa mise au point : comme tout acteur d’un marché, Bouygues étudie régulièrement les diverses hypothèses d’évolution du secteur des télécoms ; mais à ce jour il n’y a aucune discussion avec un autre opérateur et aucun mandat n’a été délivré à quelque conseil que ce soit.."

Et alors que personne ne lui demandait rien, Sébastien Soriano est revenu sur le sujet lors d’une interview au quotidien Le Monde (23/05) : "Les circonstances ont évolué et la porte de l’Arcep se rouvre ou du moins s’entrouvre. Encore faudrait-il qu’ils aient un projet créateur de valeur pour le pays, et pas simplement pour les actionnaires.".

Toutefois, il était revenu en arrière lors d’une conférence de presse présentant le document «les chiffres du marché et de l'investissement dans les télécoms en 2017» : "Je ne suis pas bienveillant à l’égard de projets de consolidation. L’ARCEP travaille pour que le marché soit viable à quatre" (Le Figaro, édition papier du 23/05).

La saison 5 est-elle dans les tuyaux ?

Hammett

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Brèves du PIF (Paysage de l'Internet Français)
« Réponse #688 le: 14 juin 2018 à 06:52:29 »
Brèves du PIF (Paysage de l'Internet Français) – n°291

Consolidation des télécoms
Est-ce reparti pour un tour ? Le Canard Enchainé révèle que Martin Bouygues aurait rencontré Patrick Drahi le 29 mai pour lui faire une proposition : il se porterait acquéreur de 51% de SFR. Le fonds américain CVC prendrait 25%, Drahi conserverait le reste. Sauf que pour P.Drahi SFR couterait 24 milliards d’euros, alors qu’il a été acheté 17 milliards il y a 4 ans et que depuis on peut pas dire que le groupe soit en progression.

Le palmipède croit savoir que Patrick Drahi ne veut pas être le «vaincu, expulsé honteusement du marché français».

Stéphane Richard a lui donné une interview au quotidien Sud-Ouest (05/06) dans lequel il déclare que pour lui il y a un opérateur de trop : " Il y a deux ans nous avons essayé de racheter Bouygues, mais cela n’a pas fonctionné. Aujourd’hui, je ne souhaite plus qu’Orange fusionne avec un autre opérateur. Mais dans un cadre ou SFR et Bouygues ont déjà décidé de partager leurs réseaux, s’il y avait une collaboration à développer dans le mobile à l’avenir, ce serait avec Free. Nous avons déjà eu un accord d’itinérance sur la 2G et la 3G qui touche à sa fin en 2020. Donc s’il y a des discussions sur une fusion, cela ne se passera pas avec Orange, entre deux des autres opérateurs.".   

Les grandes manoeuvres vont-elles recommencer ? En tout cas il y aurait un acheteur et un vendeur, reste à mettre un prix. Reste à savoir : Martin Bouygues est-il joueur ? Va-t-il casser sa tirelire ? Dans le cas d’un rachat le nouveau groupe serait devant sur l’ensemble des segments mobiles mais pas dans le fixe (sauf le THD).

Vivendi et Telecom Italia
Lors d l’assemblée générale des actionnaires de son holding, Vincent Bolloré a fait le point sur la situation de Telecom Italia : "Telecom Italia n’a cessé de décliner depuis 15 ans, à une dette élevée de 25 milliards d’euros et ne verse plus de dividende. Il faut faire 2 milliards d’économies de cash-flow ce qui implique un actionnariat fort, capable de faire un régime minceur. Sinon, il y a zéro chance que l’action se redresse. Mais il n’y a pas de fatalité à ce que Telecom Italia ne gagne pas d’argent. Il faut attendre la fin de la foire pour compter les bœufs. Tant qu’il n’y a pas de risque de démantèlement, nous allons laisser faire sans convoquer une nouvelle AG" (Les Echos, 31/05).

Vivendi ne devrait donc pas déclencher une guérilla juridique pour reprendre la majorité au conseil d’administration et compte être un actionnaire exigeant. Reste le question jusqu’à quand Vivendi peut rester ?

Supports 4G en service
Le bilan de l’ANFR des sites 4G mis en service en métropole au 1er juin est le suivant : Orange : 15 655 sites (+319); SFR : 15 361 sites (+170); Bouygues Telecom 14 057 sites (+149); Free : 10 627 sites (+153). Orange accentue son avance sur SFR, Bouygues se reprend un peu et Free essaye de suivre.

Hammett

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Brèves du PIF (Paysage de l'Internet Français)
« Réponse #689 le: 21 juin 2018 à 06:41:44 »
Brèves du PIF (Paysage de l'Internet Français) – n°292

THD : accord entre Orange et SFR
Le Monde (15/06) annonce que SFR et Orange ont trouvé un accord sur le partage des villes moyennes pour le déploiement du très haut débit. SFR récupère 1,2 million de prises supplèmentaires en plus des 1,4 millions déjà prévues et retrouve donc quasiment les 20% du départ. C’est loin des 50% de prises demandées par SFR, et de son coté, Orange va récupérer plusieurs dizaines de millions d’euros pour les prises déjà construites. L’Arcep doit rendre son avis assez vite, mais étant favorable à un repartage, cela ne devrait pas poser de problèmes majeurs. 

Pour rappel, en février dernier, SFR s’était vu débouté par le Tribunal de Commerce de Paris de sa demande à Orange de renégociation d’une plus grande part des déploiements de la fibre dans les agglomérations moyennes, qu'elle avait abandonnées un temps après son rachat par Numéricable.

L'accord de 2011 prévoyait qu’Orange déploie 80% des prises, SFR 20% et a été réajusté depuis le rachat de SFR par Numéricable à respectivement 87% et 13 %.

En Février 2017, l’ARCEP avait invité Orange à faire un effort envers SFR et avait invité "les acteurs à aller vers un partage plus équilibré, en accord avec l'Autorité de la concurrence et le gouvernement, pour permettre une accélération du déploiement de la fibre". Orange avait rétorqué qu’il avait remplacé SFR dans beaucoup de villes, SFR privilégiant le câble au détriment du Ftth.

Mi-novembre 2017, Julien Denormandie - Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de l’Aménagement du Territoire – avait déclaré : "Nous n’allons pas ouvrir cette boite de Pandore qui est le redécoupage des zones RIP et AMII. Il nous faut un cadre stable pour aller plus vite. La loi permet d’aller dans des engagements contraignants.", alors que l’Arcep voulait : "un repartage rapide des déploiements de fibre optique en zone AMII assorti d’engagements juridiquement contraignants.".

Finalement, Orange et SFR retrouvent le partage d'origine. Reste à bien travailler.

Consolidation dans les Télécoms
Le Monde (15/06) revient sur la rencontre entre Martin Bouygues et Patrick Drahi au sujet d’un rachat de SFR par Bouygues Telecom.
 
La rencontre s’est déroulée mi-mai et SFR a adressé une fin de non-recevoir à l’offre de Bouygues sur sa demande de rachat. D’après le quotidien, les contacts entre les deux parties se poursuivent, toutefois le calendrier de renouvellement des licences 2G et 3G fait que les discussions doivent s’interrompre pendant le processus qui démarre début juillet et qui se termine fin octobre. Ensuite, même chose sur la 5G mais pas avant un démarrage septembre 2019.

Faut-il rappeler que pour SFR la première grosse échéance de remboursement de la dette est pour 2022. Bref, pour SFR rien ne presse sauf si Bouygues veut mettre le prix. En 2015, SFR avait proposé de racheter Bouygues pour 10 milliards. La revanche de Martin Bouygues serait belle.

Altice Portugal
Le rachat de Media Capital par Altice semblait compromis mardi après les réserves émises par l'Anacom (autorité portugaise de la concurrence), Altice conteste l’avis de l’Anacom et ne proposera pas de remèdes supplèmentaires pour obtenir le feu vert (La Tribune[/u], 29/05). L’opération a donc très peu de chances de se faire.

L’été dernier, Altice avait racheté Media Capital à l’espagnol Prisa pour un monant de 440 millions d’euros. MediaCapital est le plus gros groupe média du Portugal et possède TVI, la première chaîne de télévision privée du pays, et Radio Commercial, la radio numéro un.

Ce n’est pas le seul souci d’Altice au Portugal, fin avril, la Commission européenne vient d’infliger une amende de 125 millions d’euros à Altice pour avoir pris le contrôle effectif de Portugal Telecom avant l’approbation formelle des autorités de régulation.

En février 2015, Altice avait notifié son rachat à la Commission européenne qui avait donné son accord deux mois plus tard. Sauf qu’Altice avait imposé des décisions à PT. L’amende est de 0,5% du chiffre d’affaire de PT. Altice va faire appel devant la Cour européenne de justice, pour un règlement avant 3 ans.

Hammett

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Brèves du PIF (Paysage de l'Internet Français)
« Réponse #690 le: 21 juin 2018 à 06:42:44 »
Brèves du PIF (Paysage de l'Internet Français) – n°293

Free et sa couverture mobile
Lors du Freday2018 et selon Freenews qui en fait le compte-rendu, Xavier Niel est intervenu notamment sur le déploiement mobile. Le moins que l’on puisse dire est que Free a beaucoup de travail et un planning serré. Une certaine autocritique est venue ponctuer le propos : “On pensait couvrir la France avec 10 000 à 12 000 antennes”, chiffre se basant sur le nombre d’antennes déployées par ses concurrents lors du lancement de Free Mobile. Sauf que depuis la concurrence a progressé dans la densification, le chiffre final “sera plutôt 18 000 antennes“. A voir si la concurrence aura progressé en 2020…

L’itinérance avec Orange devant disparaitre fin 2020, cela fait entre 6 000 et 8 000 sites supplèmentaires à couvrir par rapport aux estimations initiales. A fin mai, Free avait mis en service 12 947 sites. Il en reste 5 000 à faire en 30 mois. Début mai 2017, Free avait mis en service 9 251 sites soit +3 696 sur 12 mois. L’objectif est donc jouable pour pouvoir se mettre à niveau de la concurrence et surtout de Bouygues Télécom.

A titre de comparaison au 1er mai 2018, Orange était à 22 241. Toujours à titre de comparaison, sur les supports 4G, entre le T1 2017 et le T1 2018, Free a déployé 2099 supports 4G.

Bref Free va y arriver, mais l’effort sera plus long et plus couteux que prévu par rapport à l’objectif initial.

Vivendi
Finalement, Telecom Italia ne va payer l’amende de 74,3 millions d’euros infligé le 9 mai dernier par le gouvernement italien pour manquement à ces obligations d'information concernant le resserrement de contrôle du groupe français Vivendi sur l'opérateur en 2017. TIM avait déposé un recours La Tribune (09/05) et un tribunal italien a suspendu cette amende (tradingsat (07/06).
Comme quoi depuis que Vivendi n’est plus majoritaire au Conseil d’Administration de TIM, la guérilla juridique semble prendre une autre tournure.

Altice
Le 8 juin, Altice a annoncé avoir finalisé la séparation de ses activités américaines et européennes. Altice Europe va réunir les activités d’Altice en France, au Portugal, en Israël et en République Dominicaine. Pour Altice, cela va permettre : "à chaque entité de se concentrer davantage sur les opportunités de création de valeurs sur leurs marchés respectifs".

Altice Europe se réorganisera en trois entités : Altice France, Altice International (active au Portugal, en Israël et en République dominicaine) et une nouvelle filiale de télévision payante. Altice espère avoir bouclé ces opérations, avec les contraintes légales afférentes, avant la fin du premier semestre 2018 (Le Monde, 09/01).
Cela va permettre à Altice de ne pas plomber ses activités américaines avec la dette liée à ses activités européennes.

Lors de la présentation de ses résultats à fin septembre, Altice avait publié un graphique sur le planning de remboursement de sa dette afin de montrer l’évolution des remboursements de la dette entre 2017 et 2028. Sur 2016 et 2017, Altice a refinancé pour environ 34,8 milliards d'euros de dettes au total. 85% de sa dette est financé à taux fixe, ce qui le met à l’écart d’une remontée des taux. Il n’y a donc pas d’échéances majeures avant 2021.




Afin de réduire sa dette européenne de 31 milliards, la vente du patrimoine se poursuit. Altice a annoncé qu’il vendait ses pylones pour 2 ?5 milliards d’euros au fonds américain KKR en France (10,198 sites) et Morgan Stanley et Horizon Equity Partners au Portugal (2,691 sites). L’accord prévoit la vente, d’ici à 4 ans, en France de 1.200 sites  pour 250 millions supplèmentaires de 400 sites pour 60 millions au Portugal.

Altice Portugal
Comme prévue, Altice a abandonné son projet de rachat à 440 millions du portugais Media Capital à l'espagnol Prisa. Après la notification de l'autorité portugaise de la concurrence, le délai pour la conclusion de l'opération s'est écoulé sans réponse d’Altice. Cela va permettre à Altice de ne pas augmenter sa dette, mais cela enfonce un peu plus son idée de convergence (Le Figaro, 18/06).

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Brèves du PIF (Paysage de l'Internet Français)
« Réponse #691 le: 25 juin 2018 à 07:14:18 »
Brèves du PIF (Paysage de l'Internet Français) – n°294

Stéphane Richard et la consolidation des Télécoms
Lors d’une interview au quotidien Le Monde (20/06),Stéphane Richard, le PDG d’Orange, est encore revenu sur la consolidation des télécoms, pour lui :  "Je reste convaincu que la taille du marché français et l’importance des investissements à réaliser dans les années qui viennent, pour terminer le déploiement de la fibre optique et préparer la 5G, rendent difficile la viabilité de quatre opérateurs (…) Deux des quatre opérateurs français [Free et Bouygues Telecom] ne dégagent aucun free cash-flow [flux de trésorerie disponible]. Passer de quatre à trois opérateurs reste souhaitable. Tout dépendra de la capacité des opérateurs à se mettre d’accord. Nous avons essayé il y a deux ans. D’autres discussions vont peut-être démarrer ou se poursuivre. Si on peut y contribuer en facilitant les choses, on le fera.".

A l’international Portugal Telecom – détenu par Altice – pourrait intéresser Orange, mais Altice n’est pas vendeur et Orange devrait débourser 7 milliards d’euros, mais ce serait cohérent avec sa présence en Espagne. Par contre, hors de question d’investir dans Telecom Italia car la situation économique et politique n’y pas très claire.

Enfin, concernant SFR, le constat est vachard, quoique aussi factuel : "Ils viennent de renoncer à leur opération au Portugal, et n’ont pas été candidats pour l’acquisition des droits du foot. La chaîne sport de SFR va être limitée en termes de contenus. Enfin, on n’entend plus parler de la chaîne cinéma Altice Studio. La grande stratégie de convergence d’Altice a du plomb dans l’aile. De plus, ils ont décidé de constituer un groupe de médias gratuit, qui n’entre pas du tout dans cette approche.".

De solides rumeurs annonçaient un possible rachat d’Altice Studio par Orange, mais la question n’a pas été évoquée, ni celle concernant une reprise de SFR Sport.   

Privatisation pour Orange ?
Selon le quotidien (Les Echos 22/06), après la Française des Jeux (FDJ), Aéroports de Paris (ADP) et Engie, pourrait enclencher un processus de privatisation partielle ou totale d’Orange, Air France-KLM, Renault et Peugeot. Dans ce cadre, et en cas de vente totale, Orange pourrait rapporter 8,8 milliards d’euros à l’Etat.

L’Etat sautera-t-il le pas un jour ? Et le fera-t-il complètement ? Cela serait un possible big bang dans le secteur, ce sera donc plutôt après la fin du déploiement du très haut débit. 

Free rééquilibré par l’Arcep
L’Arcep a rééquilibré en faveur de Free plusieurs dispositions des accords passés entre l'opérateur télécom et Orange pour cofinancer le déploiement de la fibre en dehors des zones très denses du territoire La Tribune (20/06).

Free (Iliad) a obtenu notamment une prolongation à 40 ans des droits d'usage sur le réseau co-financé, contre 20 actuellement et pourra également obtenir de l'opérateur historique de meilleures informations sur la formation de ses tarifs d'accès au réseau co-financé. Enfin l'Arcep a estimé qu'Orange devait permettre à Free d'utiliser les fibres surnuméraires pour raccorder des antennes relais.

Le surnuméraire va-t-il devenir une denrée plus rare ?

SFR
Deux organisations syndicales, la CFDT et l’UNSA obtiennent l’allongement de l’accord sur le plan de départs volontaires jusqu’à fin 2020. Cet accord, négocié en 2016, avait encadré le plan de départs volontaires, qui avait abouti à la suppression d’un tiers des effectifs du groupe, mais à des conditions très généreuses.

SFR s’est engagé à maintenir l’effectif à 9 400 personnes. Ah bon ?

Hammett

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Brèves du PIF (Paysage de l'Internet Français)
« Réponse #692 le: 27 juin 2018 à 08:30:55 »
Brèves du PIF (Paysage de l'Internet Français) – n°295

"Netflix à la française", c'est un tic de langage (et un manque d'imagination ?) qui revient très régulièrement. Florilège.

Canalplay
L’Express donne quelque chiffre sur ce qu’aurait pu être le premier Netflix à la française : Canalplay. En 2017, le service de VOD aurait atteint 294 000 clients, en hausse de 20 000 sur l’année. Canalplay avait 520 000 clients en août 2014 (avant l’arrivée de Ntflix) 770 000 en septembre 2015, 614 000 en juin 2016.

Salto
Selon Le Figaro (14/06), un Netflix à française devrait voir le jour et devrait associer France Télévisions, TF1 et M6 cette plateforme serait payante avec deux tarifs, un à 1,99€, l’autre à 6,99€. France Télévisions apporterait son catalogue de 15 000 titres. A Suivre…

Free
Il y en a un autre qui veut devenir un « Netflix à la française », c’est Xavier Niel et c’est en rapport au lot de droits de Ligue 1 (résumes et magazine VOS) acquis pour 50 millions par an. Xavier Niel veut "créer le Netflix de la Ligue 1" Univers Freebox (13/06). Précédemment, ce lot a déjà été commercialisé par Orange, l'Equipe et beIN Sports sans que cela développe un enthousiasme débordant.   
 
Orange
En mars 2017, Stéphane Richard était revenu sur son projet avorté de « Netflix à la française » : "Je suis triste que nous n'ayons pas été capables de créer, en Europe, un service de type Netflix (…) Il y a quelques mois, avec deux patrons de chaîne, nous sommes allés au ministère de la Culture.". Mais il fallait d’abord faire évoluer la chronologie des médias.
Orange a travaillé, il y a deux ans, sur un tel projet avec les groupes France Télévisions, M6 et TF1. (Satellifax 03/2017). Orange pourrait passer une alliance avec Altice Studio.

Vivendi
A noter qu’en Italie, Vivendi se voulait le Netflix du sud en voulant rapprocher Telecom Italia, Mediaset et des activités en Espagne et Canal+.  Depuis, Vivendi a été quasiment chassé de Telecom Italia et Canal+ court derrière les clients.

K-L

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Brèves du PIF (Paysage de l'Internet Français)
« Réponse #693 le: 27 juin 2018 à 08:37:22 »
En fait cet abus de langage constamment utilisé fait justement que personne ne dominera jamais Netflix puisqu'il reste la référence et que les autres sont justés voués à suivre et à avoir les miettes.

Hammett

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Brèves du PIF (Paysage de l'Internet Français)
« Réponse #694 le: 28 juin 2018 à 08:54:36 »
Brèves du PIF (Paysage de l'Internet Français) – n°296

TNT/Telecoms : le match ?
Dans un entretien au quotidien Les Echos (20/06), Sébastien Soriano, le président de l'Arcep, estime que le déclin de la télévision par la TNT est inéluctable et donc que les fréquences TNT soient réattribuées aux opérateurs télécoms.

Est-ce si simple ?

Si la TNT s’érode, selon l’observatoire du CSA, 23,6% des foyers reçoivent encore la télévision uniquement par la TNT. Remplacer une réception gratuite par le satellite ou l’adsl ou lorsque le pays sera couvert à 100% en très haut débit, cela aura forcèment un coût pour l’utilisateur.  D’autre part, la loi stipule que ces fréquences resteront utilisées par la télévision jusqu'à fin 2030. Toutefois, la loi prévoit un point d'étape en 2025.

Les chaînes TNT, en échange de leurs fréquences, s'engagent à investir dans la création française : films, fictions, documentaires, etc. Et les chaînes sans fréquences TNT ont des obligations beaucoup plus légères. A ce jour, il n’y a rien de pérenne et de chiffré pour remplacer ce financement.

Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) estime que la TNT (télévision numérique terrestre) fait partie de l'avenir de l'audiovisuel : "Le développement de modes de diffusion concurrençant la TNT ne saurait en sonner le glas (…) La TNT n'a pas vocation à être le parent pauvre de l'audiovisuel", a assuré son Olivier Schrameck Le Figaro, 26/06).

Il y a aussi la guéguerre entre régulateurs et qu’un rapprochement entre Arcep et le CSA est revenu dans le débat public dans le cadre de la future réforme de l'audiovisuel public, le CSA s'est dit favorable à des coopérations avec l'ensemble des régulateurs du secteur (Cnil, Hadopi, Arjel...). Le président de l'Arcep est toujours un brin provocateur dans ses déclarations, ce serait aussi un moyen pour l’ARCEP de prendre le pas sur le CSA et par la même occasion de se donner un peu de boulot. 

Altice veut passer en force
Dans le cadre de la loi ELAN (évolution du logement, de l'aménagement et du numérique) que les députés viennent tout juste d'examiner en première lecture à l'Assemblée nationale. Altice pousse pour l’adoption d’un amendement afin de remplacer la convention d'immeuble actuelle.

Par rapport à la loi de 2008, le changement serait le suivant : si le déploiement de la fibre optique ne nécessite pas de nouveaux travaux, l’opérateur devra simplement informer la copropriété. Ce qui permettrait à Altice de rajouter de la fibre optique dans les « gaines » des immeubles où se trouvent déjà des câbles coaxiaux.

Sollicité par Altice, l’ARCEP est contre : " Dans son avis, l'Autorité èmet les plus grandes réserves sur les mesures proposées par SFR concernant la modernisation des réseaux câblés existants : ces mesures remettent en cause l'équilibre entre opérateurs et propriétaires, résultant de la loi de modernisation de l'économie de 2008, et seraient également source d'inefficacité économique dans les déploiements. De telles mesures pourraient enfin contrarier la dynamique des déploiements et s'avèreraient ainsi contreproductives au regard de l'objectif d'accélération des déploiements.".

THD : accord entre Orange et SFR
L’Arcep vient de donner son aval à l’accord  (Le Monde, 15/06) entre SFR et Orange sur le partage des villes moyennes (zone AMII) pour le déploiement du très haut débit. SFR récupère 1,2 million de prises supplèmentaires en plus des 1,4 millions déjà prévues et retrouve donc quasiment les 20% du départ.

Selon le communiqué de l’Arcep, cela donne précisèment :
- Orange propose de s’engager sur 2 978 communes totalisant environ 11,10 millions de locaux : cette proposition représente environ 30 % de la population, 7 % du territoire et 30 % du nombre de locaux en France ;
- SFR propose de s’engager sur 641 communes totalisant environ 2,55 millions de locaux : cette proposition représente environ 8 % de la population, 1,5 % du territoire et 7 % du nombre de locaux en France.

Soit 18,7% pour SFR et 81,3% pour Orange.

Dans son communiqué, l’Arcep souligne que Orange s’engage de rendre raccordable 92%des locaux pour fin 2020 et 100% pour fin 2022. SFR s'engage lui pour 92% à fin 2020. Ces engagements ont valeurs juridiques, ce qui permettra à l’Arcep de sanctionner d’éventuels manquements. L’Arcep rappelle que cela va nécessiter une intensification des efforts de déploiement et une relation étroite avec les collectivités locales.

Pour rappel, en février dernier, SFR s’était vu débouté par le Tribunal de Commerce de Paris de sa demande à Orange de renégociation d’une plus grande part des déploiements de la fibre dans les agglomérations moyennes, qu'elle avait abandonnées un temps après son rachat par Numéricable.

L'accord de 2011 prévoyait qu’Orange déploie 80% des prises, SFR 20% et a été réajusté depuis le rachat de SFR par Numéricable à respectivement 87% et 13 %.

En Février 2017, l’ARCEP avait invité Orange à faire un effort envers SFR et avait invité "les acteurs à aller vers un partage plus équilibré, en accord avec l'Autorité de la concurrence et le gouvernement, pour permettre une accélération du déploiement de la fibre". Orange avait rétorqué qu’il avait remplacé SFR dans beaucoup de villes, SFR privilégiant le câble au détriment du Ftth.

Mi-novembre 2017, Julien Denormandie - Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de l’Aménagement du Territoire – avait déclaré : "Nous n’allons pas ouvrir cette boite de Pandore qui est le redécoupage des zones RIP et AMII. Il nous faut un cadre stable pour aller plus vite. La loi permet d’aller dans des engagements contraignants.", alors que l’Arcep voulait : "un repartage rapide des déploiements de fibre optique en zone AMII assorti d’engagements juridiquement contraignants.".

Finalement, Orange et SFR retrouvent le partage d'origine. Reste à bien travailler.

underground78

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Brèves du PIF (Paysage de l'Internet Français)
« Réponse #695 le: 28 juin 2018 à 11:20:15 »
Canalplay
L’Express donne quelque chiffre sur ce qu’aurait pu être le premier Netflix à la française : Canalplay. En 2017, le service de VOD aurait atteint 294 000 clients, en hausse de 20 000 sur l’année. Canalplay avait 520 000 clients en août 2014 (avant l’arrivée de Ntflix) 770 000 en septembre 2015, 614 000 en juin 2016.
Le rebond n'était visiblement pas suffisant : https://www.nextinpact.com/brief/canalplay-est-mort--selon-le-patron-de-canal-4674.htm.