Auteur Sujet: Capaix Connectic: Escroquerie au raccordement à la fibre pour les PME  (Lu 15962 fois)

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netegalkaka

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Au pays d'Aix, il faut compter 42 880€ Ht pour le raccordement fibre optique puis 1000€/mois pour une connexion de 10 Mbits/s avec un engagement de 36mois!
C'est scandaleux alors que le réseau est une DSP  qui a reçu 20millions d'euros de financement public...

Article de Pierre Col sur ZD Net :


Quel est le vrai prix de la fibre optique pour les PME ? Exemple ahurissant à Lambesc, dans les Bouches du Rhône…

L'accès à des infrastructures télécom à très haut débit est désormais un facteur de compétitivité majeur pour les entreprises françaises, et tout particulièrement pour les PME. Mais le prix de la fibre optique est parfois inexplicablement élevé et totalement incohérent, au point de devenir dissuasif. Cela freine évidemment son adoption par des entreprises innovantes qui ont pourtant de vrais besoins. Exemple invraisemblable mais bien réel à Lambesc, près d'Aix en Provence, dans les Bouches du Rhône.

Depuis que je tiens ce blog, je me suis beaucoup intéressé au marché résidentiel de l'accès Internet à Très Haut Débit, avec un déploiement bien plus lent qu'espéré, particulièrement en FTTH. Mais de nombreux lecteurs m'ont invité à regarder de plus près le marché de l'accès à Très Haut Débit pour les entreprises, et notamment pour les PME :  on m'a signalé de nombreux cas où étaient constatées des offres commerciales étonnantes, pour ne pas dire aberrantes. Il se trouve que je dispose maintenant d'un exemple tout à fait concret dont je peux parler en pleine connaissance de cause puisqu'il s'agit de celui d'Antidot, l'entreprise pour laquelle je travaille.

Antidot est un éditeur de logiciels, historiquement implanté à Lambesc, près d'Aix en Provence, et à Lyon, ainsi qu'à Paris depuis un an. A Lambesc est basée la plus grosse partie de l'effectif technique de l'entreprise, avec l'équipe R&D et Produit qui développe son offre logicielle et l'équipe Service qui accompagne les clients. Cela représente un effectif en croissance régulière de plus de 25 ingénieurs et techniciens, qui sont pour l'instant connectés à Internet via une agrégation de plusieurs liens ADSL et SDSL souscrits auprès de différents FAI.

Le contexte local au Pays d'Aix

En 2008, la Communauté de Communes du Pays d'Aix en Provence a lancé un important projet de Délégation de Service Public. L'objectif affiché, tout à fait louable, était de raccorder en fibre optique les différentes Zones d'Activité des 34 communes qui composent cette collectivité territoriale.

Cette décision, qui impliquait un financement public à hauteur de la moitié de l'investissement global, évalué alors à 20 M€, a suscité la polémique, dans un contexte de très vive concurrence entre France Télécom et les opérateurs alternatifs. Pour autant, les travaux ont été lancés par le concessionnaire Eiffage, ici allié au groupe SFR en partenaire minoritaire, qui s'est également vu attribuer des Délégations de Service Public similaires dans les Yvelines, le Jura, à Montbéliard et Belfort, en Meurthe et Moselle et dans les Côtes d'Armor.

Cette  Délégation de Service Public du Pays d'Aix est aujourd'hui gérée par une structure créée à cet effet par Eiffage et SFR Collectivités sous le nom de Capaix Connectic.

Son site web n'est pas ouvert mais Google en a quand même indexé les principales pages, qui sont de ce fait stockées dans le cache du moteur de recherche où l'on peut les consulter. C'est notamment le cas de la page présentant la carte des zones raccordées, que je reproduis ici et qui concerne 24 communes du Pays d'Aix : Aix-en-Provence, Bouc-Bel-Air, Cabriès, Châteauneuf-le-Rouge, Éguilles, Fuveau, La Roque d'Anthéron, Lambesc, Le Puy-Sainte-Réparade, Le Tholonet, Les Pennes-Mirabeau, Meyreuil, Pertuis, Peynier, Peyrolles-en-Provence, Rognes, Rousset, Saint-Cannat, Saint-Paul-lez-Durance, Simiane-Collongue, Trets, Venelles Ventabren et Vitrolles.


Source Capaix Connectic

En 2011, une fois le réseau déployé et la ville de Lambesc officiellement raccordée à cette infrastructure, les dirigeants d'Antidot se sont enquis de la possibilité de profiter enfin du Très haut débit. Des demandes en ce sens ont alors été faites auprès des opérateurs télécoms assurant la commercialisation d'accès Internet empruntant le réseau de Capaix.

Et là, ce fut une terrible douche froide. Car la première offre, si elle prévoyait un abonnement mensuel de 1000 euros assorti d'un engagement de 3 ans, exigeait pour la mise en service de la liaison un coût de raccordement fixé à 42.880 euros. Oui, vous avez bien lu, il n'y a pas de faute de frappe, quarante deux mille huit cent quatre vingt euros ! Et ce pour une liaison à 10 Mb/s seulement, ce qui est du Haut Débit mais absolument pas du Très Haut Débit :


Une deuxième offre arrivait peu après, émanant d'un autre opérateur. Le prix d'abonnement était encore de 1000 euros sur 3 ans, et toujours pour 10 Mb/s seulement, mais les frais d'accès au service n'étaient « plus que » de 7000 euros. Quand même !



Pour information, à Lambesc, un accès SDSL, donc à débit symétrique, coûte actuellement à Antidot 280 € par mois pour 4 Mb/s de bande passante. Et à Lyon, où Antidot vient juste de raccorder ses bureaux en fibre optique, l'opérateur facture 600 € par mois pour 100 Mb/s de bande passante symétrique, et demande 1000 euros seulement de frais d'accès au service.

Quel est le vrai prix de la bande passante Internet à (Très) Haut Débit ?

A Lyon, le Mb/s de bande passante en fibre optique est vendu 6 € par mois. A Lambesc il est vendu 100 € par mois, soit 16 fois plus cher, alors que ce même Mb/s est vendu 70 € par mois en technologie SDSL.

Quelle est la logique qui sous-tend des prix aussi éloignés ?

Quel serait l'intérêt pour une entreprise de passer à la fibre optique si la bande passante est plus chère sans être plus abondante ??


Quel est le juste prix du raccordement à la fibre optique ?

Concernant les frais de raccordement en fibre optique, comment peut-on  expliquer rationnellement qu'un service identique coûte de 1 à 6 fois plus cher selon le fournisseur qui le propose en un même lieu, en l'occurrence Lambesc, et même de 1 à 42 fois plus cher entre Lyon et cette ville proche d'Aix en Provence ?

Doit-on considérer que le fournisseur 42 fois plus cher essaie d'engranger une marge énorme et injustifiée, ou au contraire que celui qui est 42 fois moins cher brade sa prestation et met en danger sa propre pérennité ?

Et finalement, comment un responsable de PME pourrait-il comprendre des offres aussi incohérentes?  Sur quelle base pourrait-il décider ou non d'investir pour raccorder son entreprise et de s'engager sur un abonnement de 3 ans ?


Comment faire décoller un marché aussi opaque ??

Mon propos n'est évidemment pas de désigner qui que ce soit à la vindicte publique, mais de mettre en lumière le problème qui se pose aujourd'hui dans de nombreuses régions de France où le déploiement du Très Haut Débit passe par des délégations de service public, concédées par des collectivités locales. Dans quelles conditions les concessionnaires de ces DSP proposent-ils le réseau qu'on leur a concédé aux opérateurs commerciaux chargés d'y amener des clients ??

Comment en est-on arrivé là ? Est-ce que les contraintes imposées par les collectivités locales aux concessionnaires des DSP sont telles qu'ils ne peuvent pas faire autrement que d'exiger des frais d'accès au service aussi élevés ? Est-ce que le problème vient des « opérateurs revendeurs » qui ont des politiques commerciales tellement différents qu'elles induisent des offres tarifaires totalement incohérentes et incompréhensibles pour le client ??

Quand on constate le niveau des profits de ces énormes groupes que sont Eiffage et SFR, est-il vraiment nécessaire et justifié qu'une collectivité locale les aide à déployer un réseau en employant des ressources financières forcèment limitées, issues des impôts collectés auprès des foyers et des entreprises locales ?

Les questions sont posées, et j'espère que des réponses claires seront apportées par ceux qui ont aujourd'hui les cartes en main : collectivités locales, concessionnaires de DSP et opérateurs commerciaux. En tout état de cause, il me semble essentiel que les frais d'accès à la fibre optique n'excèdent pas quelques milliers d'euros, afin que les PME industrielles et tertiaires ne soient plus dissuadées de profiter du très haut débit. Et il est tout aussi important que le prix de la bande passante, vendue selon un abonnement pluri-annuel, respecte une logique de dégressivité liée au volume, et ne soit pas supérieur au prix de la bande passante en SDSL.

Car aujourd'hui la situation est préjudiciable à tous : les opérateurs télécom font des propositions commerciales  qui ne débouchent sur rien de concret, ce qui ne produit aucun chiffre d'affaires. Du coup le concessionnaire de la DSP n'a pas non plus de chiffres d'affaires venant rentabiliser ses investissements, et la collectivité locale du Pays d'Aix a financé à hauteur de près de 8 M€ une infrastructure qui pour le moment ne contribue en rien à son développement économique. Quel gâchis !

Note : en ce qui concerne le Pays d'Aix, la situation n'est pas simple puisqu'à l'été 2011 le Tribunal Administratif a partiellement annulé la délibération qui attribuait la Délégation de Service Public à Capaix, sur requête de conseillers municipaux de Vitrolles qui contestaient le bien–fondé de cette opération.

Capaix a aussitôt demandé un sursis à l'exécution du jugement de cette décision. Ce sursis a été prononcé par une décision de la Cour Administrative d'Appel de Marseille en date du 24 décembre 2011, en attendant que le litige soit tranché sur le fond et que la Délégation de Service Public soit confirmée ou annulée. Affaire à suivre !


Source : ZD Net / Pierre Col, le mardi 13 mars 2012.

Nico

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Escroquerie raccordement fibre PME (Bouches du Rhônes)
« Réponse #1 le: 14 mars 2012 à 14:50:54 »
L'article dénonce qqch d'abusé, je n'ai aucun soucis là-dessus.

Par contre il manque quelques données du genre "à quelle distance se trouvent les locaux du réseau existant ?" (c'est ça qui engendre des FAS). Oui bien "est-ce que le 42k€ est une proposition commerciale négociée ou pas ?". Par expérience il est pas compliqué - quand on a des FAS abusés - de les faire baisser de moitié sans même commencer réellement à négocier.

Accessoirement les SDSL sont sur des infras largement amorties, est-ce le cas de la fibre de cette DSP ? Ça ne pourrait pas expliquer la différence de prix au Mbps ?

Bref un vrai problème, mais j'aime pas le petit côté attention whore de l'article.
« Modifié: 14 mars 2012 à 15:27:12 par Nico »

vivien

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Escroquerie raccordement fibre PME (Bouches du Rhônes)
« Réponse #2 le: 14 mars 2012 à 16:16:26 »
Je comprends que le FAI re-facture les frais d’accès au service, effectivement il faudrait plus d’informations pour juger du tarif demandé.

1000 €/mois pour un abonnement à 10 Mb/s par contre, cela me semble vraiment hors de prix même si c'est un abonnement entreprise avec GTR 4h. Pourquoi cette limitation à 10 Mb/s ? Augmenter la bande passante n'engendre pas des frais supplèmentaires importants pour le FAI. Il me semblerait plus facile au FAI de justifier d'un prix élevé en offrant un débit supérieur qui ne lui coûte presque rien.

Capaix Connectic, un RIP qui pourrait intéresser K-Net ?

corrector

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Escroquerie raccordement fibre PME (Bouches du Rhônes)
« Réponse #3 le: 14 mars 2012 à 17:50:42 »
Est-ce qu'il y a un débit garanti, et jusqu'où?

vivien

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Escroquerie raccordement fibre PME (Bouches du Rhônes)
« Réponse #4 le: 17 mars 2012 à 20:31:45 »
La suite de l'article de Pierre Col sur ZD Net.

La question est de quelle DSP vient les tarifs publiés ?


Prix de la fibre optique en France : faut-il une opération « DSPleaks » ?

Mon précédent billet montrait le prix invraisemblable de la fibre optique dans certains territoires, en prenant l'exemple de la petite ville de Lambesc. Aujourd'hui je dispose en exclusivité d'informations secrètes qui expliquent ces prix délirants. Le gouvernement et l'ARCEP vont-ils enfin agir pour lever l'opacité qui recouvre le marché de la fibre noire ?

Suite à mon précédent billet, qui décrivait la situation que j'ai constatée à Lambesc, j'ai reçu beaucoup de réactions, et pas seulement sur Twitter. Les commentaires de mon billet, particulièrement complets et détaillés, apportent déjà un complèment d'information très utile. Et des informations exclusives et secrères reçues hier par e-mail m'ont permis de mieux comprendre un certain nombre de choses...

Le marché de la fibre noire est opaque et non régulé

Une partie des déploiements de fibre optique sur notre territoire est faite par les opérateurs dans le cadre de leur propre politique d'investissements et selon leur logique commerciale. Mais une partie des efforts pour fibrer des communes, communautés de communes, départements ou régions s'effectue sous l'égide de Délégations de Service Public : la collectivité territoriale rédige un cahier des charges et passe un appel d'offres pour concéder le déploiement et l'exploitation de la fibre optique à un opérateur privé, en échange d'un co-financement qui met en jeu l'argent public.

Le problème vient de ce que ce processus n'est que partiellement transparent... et qu'il me semble que la zone opaque du système vient souvent annihiler les efforts menés par les collectivités, et donc les lourds investissements qu'elles consentent. En effet, le cahier des charges d'un projet de fibre optique est public, ainsi que le marché passé avec le délégataire, tant en termes de conditions techniques que de montants investis. En revanche, une fois que la fibre optique est déployée et qu'il s'agit de la commercialiser, on entre alors dans le domaine des contrats de droits privé.

Ces contrats sont soumis au secret des affaires qui pourrait d'ailleurs bientôt faire l'objet en France d'une « protection renforcée » dont l'objet, sous prétexte de protéger les entreprises de l'espionnage industriel, me semble en réalité d'éviter que des journalistes d'investigation trop curieux ou même de simples citoyens indignés ne dévoilent de vilaines affaires... Et même sans ces nouvelles « lois d'exception » qui j'espère ne seront jamais votées, les opérateurs qui ont en mains les catalogues présentant les « offres de gros » des délégataires de DSP sont soumis à de très stricts accords de confidentialité qui les empêchent de communiquer ces informations à des tiers.

Toujours est-il qu'un informateur qui a tenu à rester anonyme, car il prend un risque, m'a fait parvenir hier 3 extraits du catalogue des prestations qu'une DSP fibre propose aux opérateurs commerciaux qui souhaitent emprunter son infrastructure pour commercialiser des offres destinées aux entreprises comme aux particuliers. A la lecture de ces éléments, on comprend mieux ce qui se passe à Lambesc, et plus généralement pourquoi la fibre optique ne se développe que lentement en France, ce qui pénalise nos entreprises.

Informations exclusives ZDNet / Infra | Net

Offres FTTB : frais d'accès au service et coût de la bande passante


Ce document permet de comprendre ce qui se passe dans l'exemple que j'avais choisi à Lambesc : les frais d'accès au service de la DSP pour un opérateur commercial ne peuvent pas coûter moins de 2.500 euros, même pour un immeuble déjà raccordé ! Si l'immeuble n'est pas encore raccordé alors il lui en coûtera 7.500 euros si l'immeuble est à moins de 100 m de la fibre optique disponible, et ce coût peut bien entendu grimper bien au-delà pour un immeuble plus éloigné, compte tenu des coûts de génie civil.

Plus étonnant, le coût de la bande passante : un opérateur qui dispose déjà d'un réseau lui permettant de collecter localement le trafic devra payer de 670 à 1400 euros par mois pour offrir entre 10 et 100 Mb/s de bande passante : voici pourquoi à Lambesc aussi bien Completel que SFR Business proposent 10 Mb/s de bande passante pour 1.000 euros, en incluant leur marge, alors qu'à Lyon où il dispose de sa fibre en propre Completel peut proposer 100 Mb/s pour à peine plus de 600 euros. Pour avoir 100 Mb/s sur la DSP dont je présente le tarif, il en coûte déjà 1.400 euros à l'opérateur revendeur qui ne pourra pas proposer une offre à moins de 1.700 euros s'il veut réaliser une marge, même minimale.

Ceci explique une réalité qui m'a été confirmée par de nombreux intervenants : il est souvent plus intéressant financièrement pour un petit opérateur alternatif de tirer sa propre fibre en louant auprès de France Telecom des fourreaux existants plutôt que de louer la fibre noire d'une DSP !

Offres DSL



Ici l'opérateur délégataire de la DSP propose une offre DSL quasiment complète, destinée à être revendue au grand public ou aux entreprises : l'opérateur commercial n'a qu'à prendre en charge la fourniture du modem DSL au client final. Les prix sont de 14 euros par mois hors taxes pour un débit descendant inférieur à 2 Mb/s en ADSL, avec 50 euros HT de frais d'accès au service.

Ce tarif est à mettre en regard du prix de vente grand public des offres triple play : pour bâtir une telle offre triple play, vendue une trentaine d'euros par mois toutes taxes comprises, il faut en effet non seulement apporter l'accès Internet mais aussi le service téléphonique, en supportant le coût de terminaison des appels téléphoniques facturés par les autres opérateurs et aussi la télévision, en rémunérant les éditeurs de bouquets de chaînes TV : faire entrer tout cela dans une enveloppe de 30 € TTC en ayant déjà 14 € HT de coût pour l'Internet seul ne laisse aucune marge à l'opérateur commercial.

Dans de telles conditions, comment s'étonner que très peu d'opérateurs parviennent à développer le marché grand public là où existent des DSP ?

Coût de la collecte IP



Dernier élèment, l'offre de gros pour la collecte de trafic IP : il s'agit du coût de mise à disposition du backbone qui va ramener le trafic issu des abonnés entreprises et des particuliers, en fibre ou en DSL, vers un point de collecte qui peut être départemental ou national. Les prix de gros vont de 600 à 3.000 euros pour une collecte régionale de 10 Mb/s à 1 Gb/s, et de 1.900 à 11.500 euros pour une collecte nationale, avec des frais d'accès au service s'étalant de 2.500 à 10.000 euros

Un marché qui gagnerait à être plus transparent ?

Les éléments donnés plus haut ne sont qu'un exemple, issu du catalogue d'une seule DSP. Pour autant, de nombreux acteurs du marché m'ont confirmé qu'il y avait un vrai problème de fond : la tarification trop élevée des infrastructures des DSP, pourtant partiellement financées par l'argent public, freine le développement du marché. Les opérateurs commerciaux, et plus particulièrement les petits opérateurs nationaux ou régionaux ne peuvent pas proposer d'offres commerciales satisfaisantes en supportant de tels coûts sans prendre trop de risques économiques.

Dès lors on peut se poser deux questions, sur la responsabilité des collectivités territoriales et sur le rôle des autorités de l'Etat :

Les collectivités territoriales et les cabinets d'experts et de consultants qui les conseillent ne devraient-elles pas être plus vigilants dans leurs Délégations de Service Public ? Ne serait-il pas important qu'elles prévoient d'ès l'origine d'un projet dans leurs appels d'offres et marchés un plafonnement des prix de gros qui laisse aux opérateurs commerciaux un espace économique suffisant pour que des offres attractives voient le jour et que le marché décolle vraiment ?

Au-delà, et parallèlement à cette prise de conscience, ne faudrait-il pas que le marché de la fibre noire soit profondèment étudié et si nécessaire régulé a minima ? N'est-il pas temps que le gouvernement, par son Ministère de l'Industrie, et aussi l'ARCEP, ne lancent une grande enquête sur les conditions de développement des réseaux de fibre optique en général et sur les délégations de service public en particulier ?

Je considère qu'il y a là un sujet à ne pa négliger, car il devient déterminant pour la compétitivité de très nombreuses PME françaises. Qu'en pensez-vous ? Faut-il que ds citoyens organisent une opération « DSPleaks » pour recueillir plus d'information et contribuer à éclairer l'état de ce marché stratégique pour notre pays ?


Source : ZD Net, le 17 mars 2012 par Pierre Col

Leon

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Escroquerie raccordement fibre PME (Bouches du Rhônes)
« Réponse #5 le: 17 mars 2012 à 20:52:38 »
1000 €/mois pour un abonnement à 10 Mb/s par contre, cela me semble vraiment hors de prix même si c'est un abonnement entreprise avec GTR 4h. Pourquoi cette limitation à 10 Mb/s ? Augmenter la bande passante n'engendre pas des frais supplèmentaires importants pour le FAI. Il me semblerait plus facile au FAI de justifier d'un prix élevé en offrant un débit supérieur qui ne lui coûte presque rien.
Vivien, c'est pourtant dans l'ordre de grandeur des tarifs proposés aux entreprises par quelques opérateurs nationaux pour de la fibre. Rapelle-toi les tarifs de Bouygues pour la fibre que je citais il y a quelques temps.
Les tarifs n'ont pas changés. C'est bien le tarif mensuel, sans les frais d'accès.

http://www.bouyguestelecom-entreprises.fr/nos-solutions/solutions-it/solutions-acces-internet-fixe#block_usage_description_3



Leon.

vivien

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« Réponse #6 le: 17 mars 2012 à 21:48:27 »
C'est impressionnant, le prix au Mb/s est bien plus cher que pour le SDSL chez Bouygues Telecom.

Nico

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« Réponse #7 le: 18 mars 2012 à 09:05:48 »
Des retours que j'ai lu, les chiffres de ce catalogue de DSP ne semblent pas être de cette année. Accessoirement ils ont été validés par le délégataire (aka le conseil général par exemple), éventuellement ils devraient changer d'entreprise qui les conseille.

A titre de comparaison, sur Sem@for77 les prix sont 3x inférieurs.

Enfin "exclusif et secret" pour parler du catalogue d'une DSP, c'est donner un côté sensationnaliste à l'article.

JulienTLD

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Capaix Connectic: Escroquerie au raccordement à la fibre pour les PME
« Réponse #8 le: 04 août 2016 à 09:54:15 »
Salut,

Je relance un peu le sujet sur Capaix suite à la publication de cet article : https://lafibre.info/cotes-darmor/armor-connectic/php

Une DSP a également été confiée au groupement SFR + Eifage (Armor Connectic) dans les Côtes d'Armor tout comme c'est le cas pour Capaix Connectic dans notre Communauté du Pays d'Aix. Ca n'a pas l'air d'avoir mieux fonctionné qu'ici !

Huissier

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Capaix Connectic: Escroquerie au raccordement à la fibre pour les PME
« Réponse #9 le: 06 août 2016 à 12:29:47 »
On n'est quand même pas dans le même cas de figure.

Beaucoup de NRA de feu la CPA ont été fibrés et dégroupés  par CAPAIX CONNECTIC, ce qui n'est pas rien.

Une dizaine de zones d'activités sot en parallèle éligible à la fibre entreprise, je ne sais pas par contre si le succès commercial est au rendez vous.