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Fonctionnement du forum => A lire avant de commencer... => Bistro Bistro => Discussion démarrée par: alain_p le 27 octobre 2023 à 18:48:50

Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: alain_p le 27 octobre 2023 à 18:48:50
Selon un article de BFM TV d'hier, la majorité (61%) des logements classés E, F ou G, pour lesquels des travaux d'isolation ont été effectués dans le cadre MaPrimeReov, sont restés ensuite classés E, F ou G, c'est à dire pas plus louables qu'avant (ni vendables dans quelques années). De quoi décourager les propriétaires de faire des travaux coûteux, qui se révèlent inutiles. D'autant que MaPrimeRenov est réservée aux propriétaires de revenus plutôt modestes. Et que souvent, la subvention est conditionnée au passage dans un classement DPE supérieur. Ce qui montre la difficulté à rénover des logements anciens. Et en rappelant que l'objectif du gouvernement est de faire passer ces logements en catégories A ou B pour 2050...

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MaPrimeRénov': même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G

D.L. avec AFP - Le 26/10/2023 à 17:16

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Même après travaux, encore beaucoup de passoires thermiques

Au sujet de MaPrimeRénov', dotée pour 2024 d'une enveloppe de 5 milliards d'euros, la Cour des comptes salue la simplification apportée par son existence, même si elle continue de se télescoper avec d'autres aides. Mais le dispositif "ne se traduit pas par des résultats environnementaux suffisamment probants", tempère la Cour, notamment dans l'habitat collectif.

Le niveau de performance des programmes MaPrimeRénov' n'est "pas suffisant pour faire sortir les logements qui en bénéficient du statut de passoires thermiques".

Pour le programme "MaprimeRénov’ Sérénité" (qui finance un ensemble de travaux réalisés en même temps, comme l'isolation des combles et le changement de la chaudière, et doit permettre de faire un gain énergétique d'au moins 35%), "plus de la moitié des logements étaient en catégorie F ou G avant travaux, témoignant d’un bon ciblage de l’aide ; toutefois 20% de ces logements se trouvaient toujours dans l’une de ces catégories à l’issue des travaux et 41% d’entre eux atteignaient seulement l’étiquette E. Seuls 1,5% avaient atteint le niveau BBC, c’est-à-dire les étiquettes A ou B". Autrement dit, après rénovation avec ce programme d'aides, 61% des passoires thermiques sont encore en catégorie E, F ou G.

C'est le même constat pour l'autre programme* où l'aide est conditionnée à l'établissement d'un DPE ex ante (avant travaux) et ayant un objectif de performance précis (là aussi 35% de gain): MaPrimeRénov’ Copropriétés. Déjà, "moins de 12% des dossiers concernent des copropriétés en étiquette F ou G, illustrant un moindre ciblage de l’aide". Sur ces copropriétés F ou G, "8% d’entre elles se trouvaient toujours dans ces catégories à l’issue des travaux, tandis que 55% étaient classées en catégorie D".

Or ce sont plutôt par ces programmes que se font les rénovations globales pour les passoires thermiques. Ainsi, MaPrimeRénov’ par geste "n’accompagne quant à elle qu’un très faible nombre de sorties de passoire énergétique. Le bonus "sortie de passoire énergétique" n’a été demandé que pour 0,31% des dossiers engagés en 2022, dont plus de la moitié étaient des dossiers "MaPrimeRénov’ Rénovation globale". Le bonus BBC n’a été demandé pour sa part que pour 0,22% des dossiers, dont 46% ont bénéficié du forfait rénovation globale", martèlent les auteurs du rapport.

66.000 rénovations globales en 2022

Les aides, qui ciblent les particuliers, sont en effet trop souvent engagées pour un seul type de travaux et non pour des rénovations globales, empêchant des gains énergétiques substantiels, selon la Cour, qui reprend une critique récurrente de MaPrimeRénov'. "Seuls 66.000 dossiers qualifiés de "rénovation globale" ont été engagés dans les différents dispositifs de l’Anah en 2022, dont la plupart n’atteignaient pas le niveau BBC" (soit un DPE A ou B).

C'est notamment parce qu'une rénovation globale est particulièrement coûteuse. L'association Effinergie "estimait en 2021 qu’une rénovation globale et performante visant le niveau BBC coûte 360 euros HT/m2". Le cabinet spécialisé I4CE estime de son côté le coût d'une rénovation globale entre 45.000 et 90.000 euros, tandis que l'Ademe parle d'une fourchette allant de 60.000 à 70.000 euros (toujours pour aboutir au niveau BBC).

Question rentabilité, pour les ménages, le bilan n'est pas non plus encourageant. "Les aides directes couvrent 20 à 40% des travaux. Même en cumulant un éco-prêt, les rénovations ont un temps de retour sur investissement de plus de dix ans. Seul le tiers des rénovations les moins coûteuses devient rentable sur 15 ans", indique le rapport.

La Cour émet une série de recommandations, dont l'accélération de la rénovation des copropriétés privées, la simplification des aides à la rénovation énergétique, ou la prise en compte des travaux améliorant le confort d'été dans MaPrimeRénov' et MaPrimeAdapt'.

Un problème de fiabilité des données

Par ailleurs, la Cour des comptes pointe du doigt "l’absence de données fiables" pour mesurer l'efficacité énergétique des logement, y voyant "un obstacle à la construction d’une politique cohérente". "En l’absence de données relatives à l’efficacité réelle des travaux, qui varie en fonction de la nature et des caractéristiques de chaque logement, les analyses aujourd’hui disponibles sur l’efficacité énergétique des rénovations reposent sur des modèles mathématiques conventionnels", souligne le rapport.

"À chaque geste est associée une efficacité théorique. Il n’est, en particulier, pas possible de mesurer les conséquences de "l’effet rebond", lié à un changement d’usage lorsque la rénovation du logement se traduit moins par une économie d’énergie que par un meilleur confort thermique pour le bénéficiaire. Cette question, et le décalage important entre efficacité conventionnelle et efficacité réelle, sont soulignés depuis plus de 10 ans. L’impact des mesures de sobriété, choisies ou subies, n’est pas non plus, par nature, intégré dans les modèles conventionnels", détaille le rapport.

Tout en gardant cela en tête, les rénovations réalisées avec des aides publiques (CITE, CEE, "Habiter mieux" et MaPrimeRénov') en 2020 "auraient abouti à une économie théorique d’énergie conventionnelle de 7,7 TWh/an, soit 1,7 % de la consommation totale d’énergie des résidences principales".

En ce qui concerne les émissions de gaz à effet de serre, ce sont les travaux portant sur les systèmes de chauffage qui seraient les plus efficaces. "Sur les 2,1 MtCO2eq qui auraient été évitées par les travaux de rénovation énergétique en 2019 (soit 4,5% de la consommation du secteur résidentiel), 65% étaient dues aux modifications du système de chauffage, alors même que ces travaux ne portaient que sur 19% des surfaces rénovées", précise le rapport.
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https://www.bfmtv.com/immobilier/renovation-travaux/ma-prime-renov-meme-renovees-une-majorite-des-passoires-thermiques-encore-classees-e-f-ou-g_AD-202310260656.html

Le mode de calcul du DPE a été changé en 2020, avant il se basait beaucoup sur la consommation antérieure des habitants du logement. Mais pour les logements inhabités depuis un an ou plus, il n'y avait souvent pas de données, et parait-il 30% des DPE revenaient vides. Ce n'est plus le cas maintenant, puisque le DPE est calculé sur les caractéristiques physiques du logement et de son isolation. Mais il y a deux notes, l'efficacité thermique et les émissions de GES. Or c'est la plus mauvaise note des deux qui est retenue au final. Donc un logement bien isolé avec une chaudière fioul est pénalisé par rapport à un logement avec une PAC.

Donc il faudrait faire à la fois l'isolation et changer de chaudière, ce qui revient très cher. Inabordable pour beaucoup.

Il y aurait 16% de logements classés F ou G, soit 5.2 millions, qui pourraient être retirés de la location dans quelques années.

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Au total, sur les 30 millions de résidences principales que compte la France au 1er janvier 2022, environ 5,2 millions de logements, soit 17 % du parc seraient des « passoires énergétiques » (étiquettes F et G du DPE).22 juil. 2022

Notre ministre de l'économie, Bruno Lemaire, pour éviter cela, avait proposé le 9 Octobre dernier, que la calcul du DPE soit revu, mais il s'est fait taper sur les doigts, et a du se rétracter. :

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Passoires thermiques: Bruno Le Maire souhaite que le DPE soit modifié.

D.L. avec AFP - Le 09/10/2023 à 10:05

Le ministre de l'Economie aimerait un DPE qui s'adapte "aux modalités de chauffage" et à "la taille des surfaces".

Le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a indiqué "souhaiter" une modification du diagnostic de performance énergétique pour s'adapter notamment "aux modalités de chauffage" et à "la taille des surfaces". "Vous avez des propriétaires qui me disent, 'mais c'est absurde votre truc, ça favorise le chauffage au gaz plutôt que le chauffage à l'électricité, ça pénalise les petites surfaces qui sont demandées par les étudiants'. Changeons le diagnostic énergétique puisque visiblement, ce n'est pas le bon indicateur", a déclaré le ministre, au micro de Sud Radio.

P.S : le rapport de la cour des comptes :
https://www.ccomptes.fr/sites/default/files/2023-10/20231026-CEC-Soutien-aux-logements-face-aux-evolutions-climatiques.pdf
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: David75 le 27 octobre 2023 à 19:09:12
C'est dur de passer d'une obligation de moyens sans même un contrôle du résultat... a une obligation de résultat avec contrôle. Et encore le contrôle est pas sévère.
Imaginez s'il y avait obligation de passer à la caméra thermique infrarouge... Là ce serait le chaos
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: alain_p le 27 octobre 2023 à 19:14:01
Passer à la caméra thermique serait à mon avis intéressant pour rendre plus visuel les défauts d'isolation thermiques et le changement après isolation. Sinon, cela reste beaucoup théorique, ... même pour le technicien qui fait le DPE.
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: David75 le 27 octobre 2023 à 19:19:33
Ça permet aussi de voir et normalement corriger les erreurs d'isolation, assez courantes sur les huisseries par exemple.
Mais pas que.

Le passage à l'obligation de résultat avec mesures, c'est un changement radical des pratiques du secteur.

Mais c'est tellement dur quand on est habitué à la cool que ça va coincer...
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: alain_p le 13 janvier 2024 à 22:30:13
Une étude publiée il y a 3 jours du Conseil d'Analyse Économiques (CAE), à partir des données bancaires des particuliers (dans ce cas en collaboration avec le Crédit Mutuel), sur leurs dépenses de chauffage, au regard du classement DPE de leur logement, permet de faire le lien entre la théorie et la pratique. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il y a un gros décalage. Théoriquement, le DPE version calcul 2021 prévoit une différence de facture de chauffage de 560% entre les logements classés en catégorie A ou B, et ceux classés en G ("passoire thermique). Or en pratique, le différence n'est que de 86%.
Quand la surface augmente, on est même à moins que cela, voir graphique ci-dessous, et on observe même qu'un logement classé en G ne consomme pas plus qu'un classé en D pour les surfaces plus importantes..

Cela fait une énorme différence, quand on pense que la rentabilité de l'isolation et du changement de chaudière pour une PAC (bien plus chère qu'une chaudière à gaz), est censée être obtenue en ~10 ans mettons, par les économies faites sur les factures de chauffage...

(cliquez sur la miniature ci-dessous - le document est au format PDF)
(https://lafibre.info/images/environnement/202401_consommation_energetique_rapport_CAE_2024.webp) (https://lafibre.info/images/environnement/202401_consommation_energetique_rapport_CAE_2024.pdf)
Source : https://www.cae-eco.fr/

(https://lafibre.info/images/environnement/202401_consommation_energetique_theorique_selon_DPE_rapport_CAE_2024.webp)

(https://lafibre.info/images/environnement/202401_consommation_energetique_observee_selon_DPE_et_surface_rapport_CAE_2024.webp)


Voir par exemple les Echos :

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Immobilier : comment éviter ces pièges du DPE qui peuvent coûter cher

Le diagnostic de performance énergétique (DPE) est de plus en plus scruté par les acheteurs. Pour autant, est-ce un outil fiable et pertinent pour évaluer la performance énergétique d'un logement ? Une nouvelle étude apporte des réponses étayées à trois questions que se posent les investisseurs.

Par Marie-Eve Frénay - Publié le 12 janv. 2024 à 11:58Mis à jour le 12 janv. 2024 à 13:09

D'un outil purement informatif à destination des acheteurs et des locataires, le diagnostic de performance énergétique (DPE) est devenu une pierre angulaire de la politique environnement en matière de logement, pouvant contraindre les propriétaires dans l'usage de leur bien. En fonction de sa classe énergétique - qui va de A, la meilleure note, à G, la pire -, un logement peut être interdit à la location et/ou voir son loyer bloqué.

Ce pouvoir très important conféré au DPE va de pair avec la refonte en 2021 de sa méthode de calcul. Baptisée 3CL, cette méthode, fondée sur la prise en compte du climat et des caractéristiques physiques du bien, vise à évaluer la consommation d'énergie théorique des occupants et à donner une estimation du coût annuel qui en découle.

Or plusieurs études, dont celle effectuée par l'UFC-Que Choisir de septembre 2022, ont émis des réserves sur la fiabilité des DPE. En se basant sur les paiements anonymisés de 180.000 clients du Crédit Mutuel Alliance Fédérale, le Conseil d'analyse économique (CAE) a également cherché à évaluer la pertinence du DPE dans sa nomenclature actuelle. Cette étude, dévoilée le 10 janvier , compare la consommation réelle des ménages à celle prédite dans le DPE. Pour les personnes désireuses d'acquérir, de vendre ou de louer un bien immobilier, elle donne des éléments de réponse à 3 interrogations importantes sur le DPE.

1. Est-ce qu'un meilleur DPE permet de faire baisser la facture d'énergie ?

Pour calculer la facture théorique associée à un logement, la méthode du DPE consiste à regarder la consommation d'énergie nécessaire pour arriver au confort thermique cible. Celui-ci est fixé à 19 degrés en hiver et à 28 degrés en été.

En toute logique, le DPE devrait aboutir à ce que plus la classe énergie du logement est mauvaise, plus le chauffer ou le refroidir pour atteindre la température cible soit gourmand en énergie. C'est bien ce qu'observe le CAE dans l'échantillon de logements étudiés. La consommation théorique primaire, celle indiquée dans le DPE, des biens classés A ou B est en moyenne de 83 kWh/m2/an, contre une moyenne de 548 kWh/m2/an pour les logements en G. Pour un bien G, cette estimation est donc 560 % plus élevée que pour les étiquettes A ou B.

Mais cette évaluation théorique ne se vérifie pas dans la consommation réelle. Plus précisément, l'écart de dépense énergétique entre une passoire thermique et un logement très bien isolé est loin d'être aussi important. « Nous observons bien dans les données une progressivité de la consommation d'énergie en fonction de la performance énergétique. Mais cette progressivité est 6 fois plus faible que celle prédite par le DPE », explique Ariane Salem, l'une des 4 corédactrices de l'étude.

Dans le détail, la consommation d'énergie réelle associée à un logement étiqueté G n'est que 86 % plus élevée que pour un logement A ou B. Cela correspond à une facture d'énergie rehaussée de 85 % pour un bien G.

Cette observation sous-tend qu'en améliorant le DPE d'un logement, on ne baisse pas la dépense d'énergie à la mesure de ce qui était attendu . Cette déconvenue s'explique principalement par un effet comportemental. « Plus la performance énergétique est mauvaise, plus le coût du confort [la dépense nécessaire pour arriver à la température de 19 degrés en hiver, NDLR] va être élevé. Le consommateur va donc ajuster sa consommation à la baisse [ne pas atteindre cette température de confort, NDLR], donc sous consommer », explique Ariane Salem. A l'inverse, « si le logement est très performant, les habitants vont être tentés de chauffer plus que les 19 degrés théoriques du DPE », poursuit l'économiste.

D'après les calculs des rédacteurs de la note, cet effet comportemental explique les deux tiers de l'écart entre la consommation théorique donnée par le DPE et la consommation réelle des ménages.

2. Le diagnostic de performance énergétique est-il fiable ?

Dans sa méthodologie, le DPE ne prend pas en compte l'ajustement comportemental des ménages. Cela peut se comprendre car il est construit pour refléter la qualité thermique intrinsèque d'un bien.

Pour autant, l'effet comportemental n'explique pas la totalité de la différence entre la consommation théorique mesurée par le DPE et la consommation reflétée par les dépenses du ménage. Le reste, estimé au tiers de l'écart de consommation, émanerait d'erreurs de mesure.

Ces erreurs de mesure peuvent résulter de la méthodologie, mal calibrée, du DPE. « Il peut surestimer la performance thermique réelle des matériaux. Le DPE ne prend peut-être pas en compte suffisamment le fait que leur performance se dégrade dans le temps », se questionne Ariane Salem.

Autre source d'erreurs évoquée : la mauvaise modélisation de l'effet du volume et de la surface des logements sur la consommation. Concrètement, le DPE suppose que la consommation d'énergie est proportionnelle à la taille du logement. Deux biens avec les mêmes caractéristiques thermiques mais avec des surfaces différentes auront donc la même étiquette énergie.

Or, les données étudiées par le CAE semblent montrer que la consommation énergétique réelle des ménages, n'est, en réalité, pas proportionnelle à la taille du logement. Pour un bien en G mesurant entre 80 et 100 m2, la consommation augmente de seulement 33 % par rapport à un bien en A ou en B de même superficie. En revanche, elle augmente de 71 % pour les logements mesurant entre 30 et 80 m2.

Enfin, les rédacteurs de la note n'excluent pas que l'erreur provienne d'une faute commise par le diagnostiqueur, notamment des difficultés à caractériser le logement dès lors qu'il a subi plusieurs rénovations.

3. Quelles pistes pour réformer le DPE ?

« Il ne faut pas interpréter de manière erronée le message général de ce focus. La tentation peut être de l'interpréter en disant que le DPE n'est pas bien. Ce n'est pas le cas. Le DPE est indispensable pour conduire l'ensemble des politiques de rénovation énergétique des logements. Ce que nous essayons de faire est d'améliorer la qualité de cet outil », insiste Camille Landais, président délégué du CAE.

« Le DPE est important pour la bonne information des ménages. Mais il ne suffit pas à lui seul à faire une bonne prédiction de quels vont être les effets d'une rénovation énergétique sur la consommation énergétique », complète Gabrielle Fack, professeure à l'Université Paris-Dauphine et membre du CAE.

https://www.lesechos.fr/patrimoine/immobilier/immobilier-comment-eviter-ces-pieges-du-dpe-qui-peuvent-couter-cher-2046005
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: Nico le 14 janvier 2024 à 06:15:30
Cela rejoint un peu les allemands qui n'ont pas vu baisser la consommation malgré la rénovation énergétique des bâtiments :

En Allemagne, les rénovations énergétiques des bâtiments n’ont pas fait baisser la consommation
https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/10/04/en-allemagne-les-renovations-energetiques-des-batiments-n-ont-pas-fait-baisser-la-consommation_6054715_3234.html

Pour autant il y a un gros biais à garder en tête, si on compare un logement A chauffé à 23 et un logement G chauffé à 15-16, ça fausse un peu les calculs.

Cf. dans l'article cité au-dessus :

La première est le fameux « effet rebond » : dans des logements mieux isolés, avec des prix des énergies fossiles en baisse depuis 2013, les occupants ne sont pas incités à bouder leur confort. Au lieu de chauffer à 20 °C, ils préfèrent pousser à 22 °C.



En tout cas, ça me semble plus inciter à électrifier et décarbonner, que se prendre la tête avec ces DPE !
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: pioup le 14 janvier 2024 à 08:11:19
Heureusement que le biais comportemental n'est pas pris en compte.
C'est pourtant logique que les foyers ne dépassent pas au delà de leurs moyens.
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: Nico le 14 janvier 2024 à 08:14:38
Heureusement que le biais comportemental n'est pas pris en compte.
C'est pourtant logique que les foyers ne dépassent pas au delà de leurs moyens.
C'est logique mais ça fausse quand même un peu la conclusion sur l'efficacité - à minima théorique - de l'isolation.

Le soucis, comme souvent, c'est le passage de la théorie à la pratique (où le-dit biais s'illustre bien).

Mais si on fait +2° dans le logement suite à une rénovation, on ne peut pas en même temps se plaindre d'un manque de rentabilité de l'opération ;).
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: fansat70 le 14 janvier 2024 à 08:41:36
C'est logique mais ça fausse quand même un peu la conclusion sur l'efficacité - à minima théorique - de l'isolation.

Le soucis, comme souvent, c'est le passage de la théorie à la pratique (où le-dit biais s'illustre bien).

Mais si on fait +2° dans le logement suite à une rénovation, on ne peut pas en même temps se plaindre d'un manque de rentabilité de l'opération ;).
Allez, des mots qui fâchent...
Une des "bonnes farces" de cet impératif de rénovation thermique est dans les modifications des PLU réalisé depuis 2018 dans certaines communes qui se disent "patrimonio - sensibles", et qui condamnent de fait toute rénovation thermique efficace, en interdisant purement et simplement l'isolation thermique par l'extérieur...
Si l'on y rajoute la quasi impossibilité pour les mêmes habitations de s'équiper en panneaux photo-voltaïques, on a fait le tour...
Ou comment notre belle législation impose d'un côté, et interdit la même chose de l'autre.
Ceci dit en connaissant plus d'un "petit" propriétaire qui est dans cette impasse, et qui a déjà renoncé...
Et qui soit dit en passant pour certains attendent benoîtement le "malheureux sinistre" qui le "débarrassera" du bâtiment! (Comment, faut pas le dire, cela choque? C'est hélas une réalité, point!)
A moins qu'une nouvelle législation permette à l'état de "racheter" le bien (bradé?), et de réaliser lui-même les travaux?
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: pioup le 14 janvier 2024 à 09:11:07
C'est logique mais ça fausse quand même un peu la conclusion sur l'efficacité - à minima théorique - de l'isolation.

Le soucis, comme souvent, c'est le passage de la théorie à la pratique (où le-dit biais s'illustre bien).

Mais si on fait +2° dans le logement suite à une rénovation, on ne peut pas en même temps se plaindre d'un manque de rentabilité de l'opération ;).

Le manque de rentabilité est uniquement pour le propriétaire bailleur. ( et encore parce qu'on manque de foncier), sinon il verrait le manque de rentabilité car n'arriverait plus à louer sans travaux. Le propriétaire occupant ou le locataire voit la rentabilité. ( il tombe moins malade ). J'ai un peu de mal à comprendre l'idée de l'article des échos qui me semblait être un journal un minimum sérieux. Si on devait tenir compte du coût du chauffage dans le DPE ( sans tenir compte du confort avec la bonne température, les SDF auraient un DPE A).
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: PDuke le 14 janvier 2024 à 09:21:16
Le propriétaire occupant ou le locataire voit la rentabilité. ( il tombe moins malade ).

Justement non, si on prend le cas des panneaux photovoltaïque vu le prix de l'installation et la durée de vie/d'éfficacité ce n'est jamais rentable !
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: alain_p le 14 janvier 2024 à 11:05:10
Cela rejoint un peu les allemands qui n'ont pas vu baisser la consommation malgré la rénovation énergétique des bâtiments :

En Allemagne, les rénovations énergétiques des bâtiments n’ont pas fait baisser la consommation
https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/10/04/en-allemagne-les-renovations-energetiques-des-batiments-n-ont-pas-fait-baisser-la-consommation_6054715_3234.html

Pour autant il y a un gros biais à garder en tête, si on compare un logement A chauffé à 23 et un logement G chauffé à 15-16, ça fausse un peu les calculs.

Cf. dans l'article cité au-dessus :

La première est le fameux « effet rebond » : dans des logements mieux isolés, avec des prix des énergies fossiles en baisse depuis 2013, les occupants ne sont pas incités à bouder leur confort. Au lieu de chauffer à 20 °C, ils préfèrent pousser à 22 °C.

En tout cas, ça me semble plus inciter à électrifier et décarbonner, que se prendre la tête avec ces DPE !

Merci pour l'article pour l'Allemagne, qui effectivement va dans le même sens.

L'histoire des 22°C me parait par contre complétement hypothétique, non factuelle, et à la limite caricaturale. On peut aussi penser, et c'est plus probable, que les logements mal isolés sont sous chauffés, mettons à 17°C, pour éviter de grosses notes de chauffage, et qu'une fois isolés, les occupants essayent de profiter d'un meilleur confort promis, en chauffant normalement à 19°C. Ou encore plus probable, que dans les grands logements, seules les pièces de vie soient chauffées normalement, à 19°C, et les autres laissées avec un chauffage réduit, 17°C ou moins, ce qui expliquerait les disparités entre les grands logements et les plus petits. C'est plutôt ce que dit l'étude de la CAE :

Citer
« Plus la performance énergétique est mauvaise, plus le coût du confort [la dépense nécessaire pour arriver à la température de 19 degrés en hiver, NDLR] va être élevé. Le consommateur va donc ajuster sa consommation à la baisse [ne pas atteindre cette température de confort, NDLR], donc sous consommer », explique Ariane Salem.


L'étude de la CAE parle de 66% d'écart du au comportement, et 33% du à autre chose. Mais même cela ne me parait pas trop factuel, car je ne pense pas qu'ils aient été mesurer la température dans les logements au long de l'année, avant et après isolation.

L'étude dit qu'il n'y en tout cas pas que cela, et que par exemple les paramètres théoriques sur lesquels sont basés les calculs du DPE sont probablement incorrects, et que la performance énergétique des solutions d'isolation utilisées dans les catégories A et B sont peut-être surestimées. De plus, l'isolation peut avoir un contre effet négatif. Par exemple, isoler par l'extérieur la façade sud a pour effet que lors d'en ensoleillement, le logement bénéficie moins de la chaleur apportée par le soleil. D'autre part, le calcul du DPE est amélioré si vous avez changé la chaudière pour une PAC, alors que cela n'a rien à voir avec l'isolation. Dans certains cas, la PAC est sur-dimensionnée, et consomme autant, voir davantage que la chaudière au gaz ou au fioul qui existait avant.

Pour ce qui est du calcul de la rentabilité, elle est souvent basée sur la hauteur des aides que l'on peut recevoir. Or celles-ci sont elles mêmes conditionnées sur une amélioration de deux lettres du DPE. Or, il y a aussi des erreurs faites par le diagnostiqueur dans l'évaluation du logement. Une étude de l'UFC Que Choisir avait montré que pour un même logement, pour lequel ils avaient fait appel à plusieurs diagnostiqueurs, l'évaluation pouvait varier de deux lettres de DPE.

Personnellement, je déconseillerais de se lancer dans des travaux d'isolation, en comptant pour les payer sur des aides hypothétiques, comme la PrimeRenov. Non seulement, elle dépend des revenus, et sera faible pour des revenus pas si élevés que cela, mais en plus le propriétaire risque d'avoir une déconvenue qu'après travaux, il n'ait pas l'amélioration attendue de deux lettres de DPE nécessaire pour la toucher. Ce qui risque de l'amener dans le surendettement;

D'autant qu'en 2024, elle sera réservée aux grosses rénovations, impliquant le passage à une PAC, donc très coûteuse, et que certains qui s'y lanceraient ne pourraient pas financer, faute de toucher la prime au niveau prévu.

Je note aussi dans l'article du Monde que les travaux d’isolation, donc qui n'ont pas changé la consommation globale, ont par contre entrainé une augmentation des loyers. On sait qu'en Allemagne, où on trouvait auparavant assez facilement des locations à des prix corrects, les gens ont maintenant du mal à se loger.

Le constat est des plus déprimants : malgré les milliards investis dans la rénovation énergétique des bâtiments depuis une décennie en Allemagne, la consommation énergétique du logement est restée stable. Pis : non seulement la baisse des dépenses de chauffage ne compense pas le coût des travaux, mais les rénovations agissent souvent comme un facteur d’augmentation des loyers, souvent disproportionné. Conséquence : ce sont les foyers les plus pauvres qui payent le plus lourd tribut, sans réduction significative des émissions de CO2. La GdW, la plus grande fédération allemande de sociétés immobilières, qui représente 6 millions de logements et 13 millions d’habitants, plaide pour un changement de stratégie.
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: alain_p le 14 janvier 2024 à 11:10:51
Pour l'étude de l'UFC Que Choisir de 2022, voir par exemple l'article qui y a été consacré sur le site de Radio France :

Citer
Des DPE à "géométrie variable" : l'UFC-Que Choisir épingle le manque de fiabilité des diagnostics énergétiques

Par Agnès Soubiran, Noémie Lair - Publié le jeudi 22 septembre 2022 à 06h14

En pleine crise énergétique, une nouvelle enquête de l'UFC-Que Choisir pointe du doigt la qualité des diagnostics de performance énergétique (DPE) des logements. L'association demande au gouvernement de revoir le processus de certification des professionnels.

Face à la crise énergétique qui menace l'Europe à l'approche de l'hiver, la question de la performance énergétique des logements devient centrale. Mais en France, la fiabilité des diagnostics est de nouveau pointée du doigt par l'association UFC-Que Choisir, dans une étude parue ce jeudi.

L'association avait déjà tiré le signal d'alarme dans une enquête parue en 2017. Avec la mise en place d'un seul mode de calcul à partir de juillet 2021, le ministère du Logement avait promis que le nouveau DPE serait "plus fiable". Mais l'objectif n'est pas atteint, déplore l'UFC-Que Choisir. "Notre étude met en évidence des notes parfois à géométrie variable en matière de DPE mais également de travaux conseillés", souligne Gwenaëlle Lejeune, juriste à l'UFC-Que Choisir.

Des écarts de diagnostic importants

L'association a fait réaliser 34 diagnostics dans sept maisons situées dans différentes régions de France. Chacune des maisons a donc fait l'objet de quatre ou cinq DPE différents, tous menés par des entreprises figurant sur le site gouvernemental recensant les diagnostiqueurs certifiés.

L'UFC-Que Choisir constate d'importantes différences en fonction des professionnels sollicités. Six des maisons "ne se sont pas vues reconnaître la même classe énergétique", indique l'association. Pour l'une d'elles, l'écart est de trois classes puisque les notes vont de B à E, "alors qu'elle est basse consommation", note l'association.

Cette différence peut avoir de lourdes conséquences sur le prix de vente ou de location et sur l'estimation des factures de consommation d'énergie. Surtout, "la pertinence du DPE est plus que jamais indispensable compte tenu des conséquences d'une qualification du logement en tant que passoire thermique". La loi Climat prévoit en effet l'interdiction de louer les logements les plus mal isolés dès l'année prochaine.

Des recommandations de travaux différentes

De la même manière, dans leurs diagnostics, les entreprises ne recommandaient pas de réaliser les mêmes travaux. Les professionnels sont "incapables de tous s’accorder sur la principale source de déperdition de chaleur des logements", note l'UFC-Que Choisir. "Pour un même bien, le DPE d’un diagnostiqueur indique que les murs pèsent pour 49 % dans la déperdition de chaleur du logement, quand celui de l’un de ses concurrents indique qu’ils ne pèsent que pour 19 %."
Résultat : "Les estimations de travaux jugés essentiels pour une même maison varient d’un peu plus de 3 000 euros à 10 fois plus pour un autre diagnostiqueur", indique l'association.

Revoir la certification des professionnels

Le DPE "constitue un enjeu majeur au regard des conséquences qu'il peut avoir sur le sort d'un bien. Il se doit d'être fiable", note Gwenaëlle Lejeune. L'UFC-Que Choisir salue la réforme de juillet 2021 mais "on ne peut pas se satisfaire d'avoir des gens considérés comme compétents qui se rendent dans votre logement, le contrôlent et si vous faites venir quelqu'un d'autre, vous avez un résultat différent", souligne la juriste.

L'enquête de l'UFC-Que Choisir aboutit donc au constat que "la certification n’est en rien un gage de qualité" et demande au gouvernement de revoir le processus de certification des professionnels du diagnostic énergétique. Par ailleurs, avec la nouvelle formule du DPE mise en place en juillet 2021, les acquéreurs ou locataires peuvent contester le bilan réalisé s'ils estiment qu'il est erroné. L'UFC-Que Choisir demande au gouvernement d'étendre cette opposabilité aux recommandations en matière de travaux à mener.

https://www.radiofrance.fr/franceinter/des-dpe-a-geometrie-variable-l-ufc-que-choisir-epingle-le-manque-de-fiabilite-des-diagnostics-energetiques-8059141
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: Free_me le 14 janvier 2024 à 11:57:53
Ca fait au minimum 2 ans, si c'est pas 3 que deux etudes sont sorties presque en meme temps et montrent des resultats identiques : isoler les logement ne change rien du point de vue climatique. Enfin, au niveau de la conso en energie de chauffage.
Car dans ces logements soit les gens chauffent moins que les autres, puisque ca sert presque a rien, soient il chauffent plus pour compenser les deperditions, et une fois le logement renové, ceux qui chauffaient moins se mettent a chauffer plus et ceux qui chauffaient plus se mettent a moins chauffer, et au final le bilan est proche de zero.
Pour le climat bien sur, pour le confort c'est autre chose.

Le souci est quand une partie des frais de ces renovations est de l'argent public, qui est donc gaspillé, puisque pas d'impact pour le climat. L'avantage bien sur pour les politiques publiques c'est que ca donne au moins l'impression de faire quelque chose, sans aucune contrainte sur les habitudes des gens.
Quand au pb de la mesure de l'efficacité de l'isolation d'un logement, clairement ca a pas l'air evident.
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: alain_p le 14 janvier 2024 à 12:07:23
L'avantage bien sur pour les politiques publiques c'est que ca donne au moins l'impression de faire quelque chose, sans aucune contrainte sur les habitudes des gens.

Bah si, en 2025 les logements classés G ne pourront plus être loués, et en 2028, ce sera le tour de ceux classés F. Comme le dit l'UFC Que Choisir, on va vers une grave crise du logement, d'autant que l'on a déjà une crise de constructions de logements neufs, à cause de la montée des taux d'intérêt, dans les années à venir.

https://www.quechoisir.org/actualite-passoires-thermiques-vers-une-severe-crise-du-logement-n111046/
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: Free_me le 14 janvier 2024 à 12:12:49
Oui oui, ce que je veux dire c'est que le sujet d'avoir ou pas un logement bien isolé ne t'impose pas des changements dans ta façon de vivre pour aider le climat. imagine si a la place on te disait que maintenant y a un quota de 200l d'essence par an et par personne ?
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: Steph le 14 janvier 2024 à 14:59:13
[...]
sans tenir compte du confort avec la bonne température, les SDF auraient un DPE A
Il fut un temps où il y avait des bidonvilles en France, occupés par des travailleurs pauvres.
Un abbé Pierre, député s'était élevé contre cela et il y a eu du mieux pendant un temps : plus de bidonvilles.

Et puis il y a eu Coluche pour nourrir les pauvres car l'état n'en est pas capable.

Désormais la représentation nationale est à la solde des riches, voir très riches. Les oppositions sont qualifié hors du cercle républicain et cela étonne le monde de constater que la location HLM va très mal, la location privé aussi car les pauvres, par définition, ne peuvent pas payer.

Toutes ces lettres d'efficacité et de conso CO2 sont ridicules...
L'urgence n'est pas là...
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: alain_p le 17 janvier 2024 à 18:52:14
Petite information complémentaire, le DPE selon la norme de calcul de 2021 pénalise les petites surfaces. 34% des logements de moins de 30 m² sont en catégorie F ou G. Voir par exemple :

https://www.notre-environnement.gouv.fr/actualites/breves/article/performance-energetique-des-logements-les-estimations-selon-le-nouveau-dpe

Et étonnamment, même dans un appartement chauffé à l'électricité, bien isolé, passer d'un ballon d'eau chaude de 200 L à un de 100 L peut faire gagner une lettre, selon divers constats. Ce serait appelé "effet ballon d'eau chaude". Et donc dans certaines résidences, on supprimerait les ballons d'eau chaude, même récents, au profit d'autres solutions (PAC, eau chaude collective), pour gagner une lettre. Sans aucune incidence donc sur les émissions de CO2 et le climat, car en France la production d'électricité est très peu carbonée. En effet l'électricité dans le DPE est affecté d'un coefficient "énergie primaire" de 2.3, alors que le gaz par exemple n'en a pas, car il est consommé sur place... Et donc un petit ballon consommant moins d'électricité, même s'il produit moins d'eau chaude, est moins affecté, et cela a un gris effet sur les petites surfaces...

Voir par exemple cette vidéo :
https://www.youtube.com/watch?v=wISpkQ0eiJE
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: pioup le 17 janvier 2024 à 20:17:15
Il faut dire que ça consomme beaucoup de vider un chauffe eau par jour pour prendre des bains. 30m2 ou moins , c'est compliqué de faire tenir une famille.
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: xp25 le 17 janvier 2024 à 20:37:07
Ah l'eau chaude collective, je peut vous en parler de cette erreur de la nature ou d'un coup tu n'as plus de pression et une température qui fait le yoyo sous ta douche à n'importe quelle heure du jour où de la nuit, tout ça pour que certains aient bonne conscience de sauver la planète tout en prenant des bains moussant et parfumés en rentrant de leur manifs dominicales >:(
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: alain_p le 17 janvier 2024 à 20:50:57
Il faut dire que ça consomme beaucoup de vider un chauffe eau par jour pour prendre des bains. 30m2 ou moins , c'est compliqué de faire tenir une famille.

Si tu es tout seul, tu ne vides pas ton ballon, tu rajoutes peu d'eau froide, et donc tu as moins d'eau à réchauffer, et tu consommes moins. De plus un ballon d'eau chaude chauffe la nuit, en heures creuses, donc coûte peu.
J'avais un ballon d'eau chaude de 200 L dans mon précédent logement (chauffé en électrique), j'avais des factures d'électricité très raisonnables, parce que l'appartement, récent, était bien isolé.

De plus, il est facile de programmer un chauffage électrique, pour qu'il chauffe moins quand tu n'es pas là, remonte un peu avant que tu rentres, baisse la nuit, remonte le matin avant que tu te lèves.

C'est beaucoup moins faire à faire avec un chauffage collectif, de l'eau chaude collective (qui perd de la chaleur pendant son transport jusque chez toi) et des radiateurs dans toutes les pièces avec un thermostat individuel. Et pourtant, c'est ce qui est préconisé, et tu auras un meilleur DPE.
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: Denis M le 17 janvier 2024 à 21:10:27
@91940 c'est Thermulis pour tout le monde en vertical ou il y en a qui font autrement?

D'ailleurs comment c'est compté dans le DPE cette affaire?
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: alain_p le 17 janvier 2024 à 21:32:28
Non, à ma connaissance, c'est pour tout le monde aux Ulis, même les nouveaux, sauf peut-être des maisons individuelles ? Je pense que la ville peut difficilement s'en passer, car si des immeubles, ou des logements s'en dégagent (ce qui est compliqué quand les logements n'ont pas été prévu pour, n'ont pas la place pour rajouter des chauffages individuels), cela fait moins de recettes pour thermulis, et donc le coûts augmente pour les autres.

D'ailleurs, je lisais justement un article qui faisait référence à une loi de 1965, disant que dans un immeuble avec chauffage collectif, si un propriétaire installait son propre système de chauffage (PAC...), il devait quand même participer aux charges collectives de chauffage.

Citer
Chauffage collectif versus individuel, un flop en rénovation énergétique

23/06/2022

...
Cette loi en question c’est la Loi n° 65-557 du 10 juillet 1965 fixant le statut de la copropriété des immeubles bâtis. Si officiellement elle « a traversé les décennies, en s’adaptant aux évolutions des besoins des copropriétaires » (réf. : cohesion-territoires.gouv.fr), elle semble non seulement obsolète mais rétrograde. Notamment dans son article 10 qui impose que le fait de se désaccorder du chauffage collectif n’est pas synonyme d’exemption de charge chauffage.

Les frais de chauffage collectif demeureront obligatoires

...
 Sauf que même en installant, une pompe à chaleur, un appoint de chauffage solaire ou autre, s’il peut réduire sa consommation en énergie, il sera toujours redevable des charges du chauffage collectif. Au final, non seulement il aura payé pour installer des équipements performants, mais il devra tout de même payer l’usage du chauffage collectif et supporter le mauvais DPE de son immeuble alors que celui de son logement devrait être irréprochable.

Pour se désolidariser des frais du chauffage collectif de son immeuble, le copropriétaire devrait, (outre avoir financé son chauffage individuel) faire démonter les équipements collectifs, à ses frais (radiateurs, conduites, répartiteurs de chaleur…), faire assurer par un professionnel que ce démontage n’occasionne pas de nuisances au fonctionnement de l’installation collective, et surtout espérer une approbation de cette désolidarisation à l’unanimité des copropriétaires. Pas à la majorité, non à l’unanimité des copropriétaires, ce que la plupart des professionnels reconnaît comme impossible.

Donc, la rénovation énergétique des logements en immeuble avec chauffage collectif ne peut passer que par l’amélioration de la performance énergétique de l’immeuble complet tant que cette loi de 1965 n’aura pas été modifiée.
...

Sauf que si des propriétaires se retirent du chauffage collectif et de son financement, celui-ci n'est plus rentable, et devient prohibitif pour les autres.

https://www.arobiz.com/chauffage-collectif-versus-individuel-un-flop-en-renovation-energetique.html
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: Denis M le 17 janvier 2024 à 22:27:36
Il y a 30 ans il me restait encore 3 mois à y vivre, mais à cette époque on se posait moins de questions.

Le chauffage était en colonnes montantes, je ne sais pas comment ils se sont (ou vont) se débrouiller pour individualiser le tarif, ça risque d'être sportif.
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: alain_p le 17 janvier 2024 à 22:29:59
Il y a 30 ans il me restait encore 3 mois à y vivre, mais à cette époque on se posait moins de questions.

Le chauffage était en colonnes montantes, je ne sais pas comment ils se sont (ou vont) se débrouiller pour individualiser le tarif, ça risque d'être sportif.

Il y a des compteurs individuels dans les appartements, donc de ce côté là, la consommation est individualisée.
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: Denis M le 17 janvier 2024 à 22:45:16
Je ne me fais pas de bile pour eux, des solutions existent, sauf qu'en distribution verticale ça peut vite devenir compliqué. J'avais je ne sais combien de colonnes de chauffage et 2 pour l'eau.

Les 2 cas:
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: Nico le 18 janvier 2024 à 06:00:14
Et ça n'a pas l'air d'une précision/fiabilité très satisfaisante...

(pour avoir un peu regardé le sujet pour chez moi, je pense que tant que ça ne sera pas obligatoire et contrôlé rien ne se passera)
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: David75 le 18 janvier 2024 à 07:48:00
Je suis dans le cas d'un collectif avec 1 colonne par radiateur. A la construction dans les 70 c'était plus simple : colonne qui monte droit de haut en bas puis rocade en sous-sol vers la chaudière.

Il y a 3 ans installation des compteurs individuels. Belle verrue posée sur le radiateur, sensée permettre le relevé à distance.
La réalité du terrain: de nombreux boîtiers ne remontent pas l'information. Bataille entre le prestataire et le syndic/copro.
Par exemple à l'annonce de tarifs délirants du gaz fin 2022 j'avais éteint tous les radiateurs et je suis passé à l'elec piloté au strict minimum. Sur les charges de cette période j'ai la même valeur que les années précédentes, j'ai demandé mon relevé car aucun justificatif...

A savoir, j'avais lu aussi que les valeurs mesurées peuvent être totalement fausses. Des erreurs de 20% sont très courantes.
Il y a un mon avis un gros problème technique et plus tard juridique derrière.
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: K-L le 18 janvier 2024 à 07:59:24
Ici, en 2019 nous avons décidé de rénover intégralement notre résidence des années 60, aussi bien du point de vue isolation qu'architectural (forcément). Cela a impliqué :


Outre le coup de jeune impressionnant que cela a donné à nos immeubles (et la plus-value apportée aux appartements) ainsi que le confort acoustique, le ressenti de froid dans les appartements en pignon a totalement disparu. Forcément, les murs donnant sur l'extérieur dégageaient constamment du froid (et c'était bien désagréable). Donc, tu tires un peu plus sur le chauffage pour compenser. Maintenant, c'est inutile. De plus, plus aucune moisissure due à ces murs ou plafonds froids (pour les derniers étages).

Je me chauffe à la climatisation depuis 2012. Avant l'isolation, pour le réglage de la même température, l'inverter était régulièrement à 3 ou 4 sur 5 dès que la température descendait au-dessous de 2°C extérieur (pour 24°C demandés permettant de maintenir 21-22°C, on reviendra là-dessus). Aujourd'hui, elle reste à 1 ou 2 sur 5 pour la même demande. Ma clim est prévue pour descendre jusqu'à -5°C (voire -7°C, ancienne génération de climatisation). Avant la rénovation, il fallait que je démarre le chauffage central au gaz plusieurs jours dans l'hiver car j'arrivais aux limite des possibilité du compresseur. Depuis la rénovation, j'ai dû ne la démarrer qu'une seule fois pendant trois jours l'année dernière (température nocturne descendue à -6° / -7°) pour éviter de vraiment trop tirer sur le compresseur.

Nota pour le chauffage à 24°C sur la clim : c'est la température demandée au niveau de la sonde du split de la plus grande pièce qui permet de maintenir 21-22°C (22°C demandés dans la pièce bien plus petite). Pour les 19°C, je n'ai essayé qu'une seule fois (l'année dernière) de rester à cette température : ma chérie en télétravail était transie de froid (53 kg mon ptit bout de femme), même bien habillée (et c'est super pratique de travailler tout emmitouflé, hein) et a fini par tomber malade. Donc c'est niet : ça marche pour ceux qui craignent pas le froid mais je vais pas jouer la santé de ma chérie pour 3°C. De plus, avec tout ce qu'on exporte en électricité actuellement, je ne pense pas trop mettre à mal le réseau.

Le DPE est passé de F à D. Malgré les 20 000 Euros par appartement (40% d'aides comprises), parfois bien moins pour les ménages moins aisés, nous n'avons aucun regret tant esthétiquement que du point de vue du confort, cela tout changé.

Côté consommation, j'ai noté une diminution de la consommation électrique de 15 à 20% selon les mois (mais je climatise en été, obligatoire au dernier étage et là aussi, la clim force bien moins même à 41°C extérieurs vu que le froid ne s'échappe plus par les murs) et c'est encore plus drastique en gaz vu que je n'allume quasiment plus le chauffage central, il ne sert que pour l'ECS.
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: alain_p le 18 janvier 2024 à 08:45:40
Merci pour le retour K.L. 20.000 € par appartement, il faut quand même avoir moyens, et que tous les co-propriétaires acceptent. Je note qu'a priori, vous avez un chauffage individuel au gaz dans l'immeuble ?
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: K-L le 18 janvier 2024 à 09:19:40
Merci pour le retour K.L. 20.000 € par appartement, il faut quand même avoir moyens, et que tous les co-propriétaires acceptent. Je note qu'a priori, vous avez un chauffage individuel au gaz dans l'immeuble ?

En gros : 220 logement dans une copropriété de 1960. 4,9M € de travaux. 20 000€ par appartement (plus ou moins selon les tantièmes et les options) dont 40 % d'aide. Pour les ménages les plus modestes, ça pouvait descendre à 5000€. Prêt copro souscrit (pour moi, 125€ /mois sur 15 ans à 1% je crois ou 0%, faudrait que je revérifie) permettant à chacun de financer plus aisément les travaux. Très bon accompagnement de l'ANAH et de SOLIHA.

Chauffage individuel : chaudière gaz, clim, électrique, etc... Chacun chauffe (ou non) comme il veut sans que ce soit le bazar en AG pour savoir qui a consommé le plus.
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: David75 le 18 janvier 2024 à 09:34:02
Ce cas est intéressant, il montre que dans un dossier bien géré on a une amélioration assez faible du DPE, un gain moyen/bas sur les économies d'énergie, mais un gain sanitaire et confort très concret/évident.
Attention, je ne cherche pas à critiquer, les mots sont parfois durs.
Mon avis c'est que la rénovation énergétique est beaucoup plus technique que ce qu'on pense. Et probablement beaucoup plus technique que ce que la filière pense.
J'ai l'impression qu'il y a un gros travail de formation, d'utilisation d'outils de mesure performants pour vérifier le travail fait et un assainissement technique du secteur. Par exemple un trou pont thermique se crée très facilement à la moindre erreur, au moindre oubli. On referme ni vu ni connu. Difficile ensuite de le retrouver sans mesure.
Idem pour un trou dans le pare-vapeur.

Et j'ai pas raté aussi le côté utilisateur: ça me donne de la marge de confort, donc je m'en sers, plutôt que de fonctionner pareil qu'avant.

Enfin pour le DPE, c'est un outil statistique sans mesure du réel (si je ne me trompe pas), je ne suis pas étonné qu'il y a des cas à la marge pour lequel l'outil n'est pas fiable.
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: alain_p le 18 janvier 2024 à 09:41:22
Bon, là K.L est quand même passé de F à D, deux lettres, c'est pas mal. Comme indiqué dans le sujet, la majorité des rénovations de E, F ou G, restent dans ces catégories. Là, il y a eu une grosse rénovation, mais donc essentiellement de l'isolation, sans changement de chaudière, comme c'est demandé maintenant en 2024 pour la nouvelle MaPrimRenov.
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: K-L le 18 janvier 2024 à 09:59:13
Et j'ai pas raté aussi le côté utilisateur: ça me donne de la marge de confort, donc je m'en sers, plutôt que de fonctionner pareil qu'avant.

Nope, tu as lu de travers. Je chauffe TOUJOURS pareil mais je consomme moins. Je te laisse tout relire ;)

Je pense que pour le changement de chaudière, c'est en collectif : nous, nous ne pourrions pas du fait de la conception du bâtiment, pas de possibilité de mettre des chaudières à condensation car les évacuations de fumées se font par des gaines shunt (ou faut mettre des ventouses... et donc percer l'isolation et dégeulasser les murs tout neufs avec les coulures de condensat).
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: Denis M le 05 février 2024 à 16:15:25
Une étude publiée il y a 3 jours du Conseil d'Analyse Économiques (CAE), à partir des données bancaires des particuliers (dans ce cas en collaboration avec le Crédit Mutuel), sur leurs dépenses de chauffage, au regard du classement DPE de leur logement, permet de faire le lien entre la théorie et la pratique.
Oup's, j'avais pas tout lu, il me manquait cette perle, à partir des données bancaires  :D

C'est bon, je peux tendre vers le A+ alors, chauffé au bois, qu'on n'a jamais eu de meilleur tarif qu'en le réglant en liquide ou en se le faisant tout seul, si demain je veux vendre, pour la première fois de ma vie un banquier risque de me servir à quelque chose.
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: pioup le 05 février 2024 à 17:23:02
Une analyse à partir des données bancaires, ça analyse les pauvres ou les riches. Je ne vois pas le rapport avec le confort thermique et l'isolation d'une appartement dont pourrait permettre de comparer les DPE entre appartement pour un achat par exemple.
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: Lucien le 05 février 2024 à 17:30:06
Une analyse à partir des données bancaires, ça analyse les pauvres ou les riches. Je ne vois pas le rapport avec le confort thermique et l'isolation d'une appartement
Ton banquier sait combien tu verses au mazoutier, gazier ou électricien...
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: pioup le 05 février 2024 à 17:41:35
Oui et sans accès au thermostat, il ne sait pas si j'ai froid ou chaud.
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: Lucien le 05 février 2024 à 17:51:41
Que tu ais froid ou chaud, il s'en fiche, il sait juste combien tu dépenses, et comme  personne ne chauffe en laissant les fenêtres ouvertes, la déduction est rapide.
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: Nico le 05 février 2024 à 18:32:07
Et tu déduis quoi des factures vis-à-vis du DPE, en prenant 2 logements identiques, un chauffé à 19 et l'autre 22 ?
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: Lucien le 05 février 2024 à 18:35:43
Moi, je n'en déduis strictement rien, faut poser la question aux banquiers
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: alain_p le 17 février 2024 à 19:01:11
DPE : Pénalisation des logements chauffés à l'électricité

Dans le DPE, le chauffage électrique est affecté d'un coefficient "d'énergie primaire" de x2.3. C'est le seul qui est affecté de ce coefficient, le gaz et le fioul ont un coefficient de 1. Donc un logement qui consomme n kWh d'électricité, se voit attribuer une consommation "primaire" de 2.3n kWh, celle qui est prise en compte dans la note du DPE. Ce qui fait que toutes choses égales par ailleurs (isolation...), un logement classé en D avec un chauffage au gaz (la majorité des logements en France), s'il abandonne une chaudière gaz pour passer à un chauffage électrique, qui consomme pareil, peut perdre deux catégories dans le classement DPE, et passer en F et se voir attribué le qualificatif péjoratif de "passoire thermique" injustement, et ne plus bientôt (2028) pouvoir être loués. Ce qui incite à rester au gaz, qui émet pourtant du C02. Et en France, l'électricité est produite majoritairement avec des sources non émettrices de CO2. Dans le but de réduction des gaz à effet de serre, c'est donc idiot.

Et donc, comme on l'a vu, le fait d'avoir un ballon d'eau chaude électrique, en particulier horizontal, est aussi pénalisé dans le DPE.

Et au contraire, la voiture électrique ne subit aucune pénalité de ce fait, et reçoit même des incitations sous forme de primes pour passer à l'électrique...

Dans un article récent, La Capital indique que Bruno Lemaire serait partisan d'une révision du calcul du DPE sur ce point, mais que Christophe Béchu, en charge au gouvernement de la "Transition écologique", serait réticent. Et selon l'article, rien que faire passer le coefficient de 2.3 à 1.5 ferait sortir 900.000 logements de la catégorie F.

Citer
DPE : les logements chauffés à l'électricité sont-ils vraiment pénalisés ?

Par Alexandre Loukil - Publié le 13/02/2024 à 13h29

A peine le temps de savourer. Quelques heures après avoir annoncé une réforme du diagnostic de performance énergétique (DPE) en faveur des petits logements le 12 février, le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, a vu son collègue de Bercy, Bruno Le Maire, y aller de sa petite phrase aigre-douce. Le ministre de l’Economie et des Finances, désormais aussi responsable des sujets énergétiques, milite depuis plusieurs mois pour une refonte du DPE, l’outil qui mesure l'efficacité énergétique et les émissions de gaz à effet de serre d’un logement. Bercy a «salué» cette décision, tout en continuant à placer ses pions : «Bruno Le Maire souhaite continuer à travailler avec Christophe Béchu sur l’évolution de la méthodologie du DPE.»

Dans son viseur, une refonte encore plus ambitieuse, et plus particulièrement la révision d’une notion qui «désavantage» les logements fonctionnant à l’électricité au profit de ceux consommant du gaz : le coefficient de conversion énergétique. «Aujourd’hui, un logement au gaz qui passe à l’électricité peut basculer en passoire à cause de cette méthodologie, alors qu’il divise ses émissions de gaz à effet de serre par trois», dénonce Bercy. Une telle initiative, estime-t-il, permettrait de sortir des «centaines de milliers de logements du statut de passoire thermique».

Energie primaire et énergie finale

Pour bien mesurer la portée des s propos du ministre, il faut déjà comprendre comment fonctionne le DPE. «Un diagnostic exprime la consommation d’un logement en énergie primaire, par mètre carré et par an, c'est-à-dire la quantité d'énergie disponible dans la nature avant transformation», explique Romain Ryon, directeur des affaires publiques et spécialiste des données chez l’acteur de la rénovation Effy. Qu’elle se retrouve sous forme de pétrole, de gaz ou charbon, cette énergie doit être transformée puis acheminée jusqu’aux logements. Ce qui est effectivement consommé par les ménages est alors qualifié, à l’inverse, d’énergie finale.

Dans le cas d’un ménage chauffé au gaz ou au fioul, les choses sont plutôt simples car on considère qu’il n’y a aucune déperdition entre l’énergie extraite et la consommation. Le coefficient de conversion, évoqué par Bruno Le Maire, est donc égal à 1. Mais pour l’électricité, ce coefficient est dégradé. Ce type d’énergie n'étant pas présent naturellement dans la nature, il convient d’en produire à partir de centrales nucléaires ou thermiques (au gaz notamment). «Entre le rendement de ces centrales et les pertes sur le réseau, la loi a fixé un coefficient de conversion de 2,3 pour l’électricité», poursuit Romain Ryon. Ainsi, pour 1 kilowattheure d’électricité effectivement consommé par le ménage, il a fallu en produire 2,3 en amont.

L’efficacité électrique est donc loin d’être parfaite. A consommation finale égale, un logement à l’électricité sera mécaniquement moins bien noté qu’un autre fonctionnant au gaz. «Prenons le cas d’un logement consommant en moyenne 180 kilowattheures par mètre carré et par an. Si cette quantité est consommée majoritairement via le gaz, le bien sera noté C. A l’inverse, s’il n’use que de l’électricité, il sera considéré comme une passoire thermique à la limite du G. Bien que l’installation d’une pompe à chaleur électrifie les usages et permette au ménage de réaliser de réelles économies sur sa facture, il faut reconnaître que cette situation est problématique», regrette le spécialiste d’Effy. Et ce dernier de rappeler qu’un coefficient de conversion abaissé à 1,5 permettrait d’améliorer d’un cran la note de 900 000 passoires thermiques notées F, et donc les sortir de leur statut de passoire thermique.

Interrogé sur le sujet, le ministère de la Transition écologique botte en touche : «Nous ne souhaitons pas toucher à la méthodologie du DPE, et en particulier aux notions d’énergie primaire et finale, souffle-t-on du côté de l'Hôtel de Roquelaure. Cette question revient régulièrement mais à ce stade, il n’y a aucun projet de ce type sur la table et les modifications que nous avons apportées ne concernent pas le coefficient de conversion.»

https://www.capital.fr/immobilier/dpe-les-logements-chauffes-a-lelectricite-sont-ils-vraiment-penalises-1492087

Certes, il serait peut-être (il faut avoir de l'espace pour installer la pompe à chaleur à l'extérieur), d'installer une PAC air-eau, mais c'est plus cher, demande un entretien régulier, dure moins longtemps et devra être remplacé au bout de ~15 ans, et fait du bruit. Et elle consomme aussi de l'électricité, parfois beaucoup...

Voir la répartition des logements par classe DPE du ministère du développement durable :
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/le-parc-de-logements-par-classe-de-performance-energetique-au-1er-janvier-2023
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: alain_p le 05 mars 2024 à 21:55:28
Pénalités pour les "passoires" thermiques :

Les Echos ont publié aujourd’hui un article sur les pénalités encourues par les propriétaires bailleurs de liens de logements classés DPE F ou G. Pour rappel, les logements classés G ne pourront plus être mis en location à partir du 1er Janvier 2025. Par contre, les loyers en cours continueront, mais avec des possibilités de réclamation des locataires, notamment de gel du loyer. Or, il étaient encore 2 millions en 2022 (6% des logements sur 30 millions, voir graphique ci-dessus). La récente réforme du calcul du DPE annoncée par le ministère de la transition écologique pour éviter de pénaliser les petites surfaces (< 40 m²), ne fera sortir que 140.000 logements de la catégorie F ou G.

Mais d'autres pénalités peuvent s'appliquer, comme le non versement des APL aux propriétaires. Cependant, cela pourrait se retourner contre les locataires, si les propriétaires renoncent à louer, sans vouloir faire de travaux (surtout si les travaux ne leur permettent pas finalement de sortir des catégories F ou G (cas des logements chauffés à l'électricité en particulier, à cause de la pénalité énergie primaire).

Je crains que si rien de plus n'est fait, on s'oriente vers une crise du logement dans les années à venir, avec en plus le contexte des taux élevés, et la baisse des constructions.

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L'immobilier ancien face au couperet des nouvelles normes

Malgré le sursis pour les petites surfaces, nombre d'appartements ne pourront plus afficher le diagnostic de performance énergétique, le fameux DPE, leur permettant d'être mis en location. Quid si votre logement reste classé F ou G ? Quelles sont les obligations et les sanctions prévues pour les mauvais élèves ? Explications et mises en garde.

Par Anne-Lise Defrance - Publié le 5 mars 2024 à 07:15Mis à jour le 5 mars 2024 à 07:34

La révision du mode de calcul du diagnostic de performance énergétique pour les biens de moins 40 m² devrait permettre à 140.000 logements d'échapper au classement en « passoire thermique ». Ceux actuellement notés F ou G bénéficient désormais d'une correction leur permettant de remonter dans le classement.

Pour les autres, le compte à rebours est lancé. Un véritable couperet pour les propriétaires qui destinent leur bien à la location. Motif ? Le 1er janvier 2025, la notion de « logement décent » en immobilier - notion dont découle notamment le droit ou non pour un particulier de louer son bien - va évoluer. Dorénavant, pour qu'un logement soit considéré comme tel, il devra respecter des niveaux de performance énergétique minimums.

Conséquence : « dans un peu moins de dix mois, les appartements et les maisons dont le diagnostic de performance énergétique (DPE) fait état d'une étiquette G entreront dans la catégorie des 'biens indécents'. A ce titre, ils ne pourront plus être proposés à la location sans les risques liés à l'indécence », rappelle Alexis Lagarde, vice-président de l'Union nationale des propriétaires immobiliers.

Quant à ceux déjà loués, ils ne pourront plus, à échéance du contrat de location en cours, faire l'objet d'un renouvellement de bail. Il en ira de même à partir du 1er janvier 2028, puis du 1er janvier 2034 pour les biens classés respectivement F et E.

Risques de sanctions

En tout cas, gare aux bailleurs qui décideraient de passer outre les exigences ! Car, si la non-décence énergétique d'un logement ne remettra pas en cause la validité d'un bail signé ou reconduit malgré l'interdiction de location, la justice pourra contraindre le propriétaire à effectuer des travaux de rénovation énergétique.

Tout comme elle pourra l'obliger à diminuer le montant du loyer, voire à suspendre son paiement ou à indemniser son locataire pour le préjudice subi. Et ce, aussi longtemps qu'il n'aura pas fait réaliser les travaux nécessaires.

De plus, indique le directeur juridique à l'Agence nationale pour l'information sur le logement, Louis du Merle, « dans l'hypothèse où la personne à qui il loue bénéficie d'une allocation de logement, les organismes payeurs - qu'il s'agisse de la CAF ou de la MSA - auront la possibilité de conserver le montant de cette allocation. Autrement dit, de ne pas la lui verser, que ce soit directement ou par le biais de son locataire. Celui-ci restant en revanche tenu, durant cette période, de s'acquitter de son loyer diminué du montant de l'aide qu'il aurait dû percevoir ».

Or, ces risques de sanctions pèseront d'autant plus fort sur les épaules des bailleurs récalcitrants que nul contrôle sur place ne sera nécessaire pour permettre aux juges de trancher en la matière. « Il suffira au locataire de fournir le DPE annexé à son contrat de location initial ou, si celui-ci n'est plus valable, le nouveau DPE remis par son propriétaire en cours de bail pour faire constater la non-décence de son logement. Juridiquement, ce document permettra seul d'engager une procédure judiciaire », précise Louis du Merle.
...

https://www.lesechos.fr/patrimoine/immobilier/limmobilier-ancien-face-au-couperet-des-nouvelles-normes-2080441#utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=nl_thematique&utm_content=20240305&xtor=EPR-5040-[20240305]
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: alain_p le 05 mars 2024 à 22:12:12
Mais le magazine Que Choisir a raconté il y a quelques semaines l'histoire des ennuis rencontrés par une locataire qui a envoyé une demande de gel de son loyer à son propriétaire, en faisant état d'un DPE classé en F. Au lieu de geler le loyer, le propriétaire a fait appel à un artisan pour estimer les travaux nécessaires pour sortir de la classe F, ce qui a conduit à de lourds travaux très gênants pour la locataire en place, réduisant la surface de son logement (isolation par l'intérieur), déjà petit.

L'application de textes punitifs peut donc se retourner très facilement contre le locataire. A mon avis, il vaudrait déjà mieux annuler le coefficient énergie primaire de 2.3 appliqué à l'électricité, ce qui permettrait selon les estimations de faire sortir plus d'un million de logements des catégories E et F, où ils sont de manière injustifiée et pénalisés vis à vis du gaz, pour la même isolation du logement. Et d'autre part, plutôt que de punir, encourager les propriétaires à faire les travaux nécessaires si le logement est mal isolé. Mais c'est vrai que cela coûte cher en subventions, au moment où l'on retire 2 milliards d'euros de Ma Prime Renov, pour faire des économies...

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Passoire thermique

La locataire invoque son droit au gel du loyer, le bailleur missionne des travaux

Publié le 08 janvier 2024

C’est une histoire peu banale à laquelle une locataire ne s’attendait pas. Face au mauvais résultat du diagnostic de performance énergétique (DPE) qu’elle a réclamé pour son studio, le propriétaire décide de réaliser des travaux d’économies d’énergie pour améliorer la classe énergétique du logement. Des travaux d’ampleur que la locataire n’avait pas forcément anticipés.

« J’habite un studio parisien dans un immeuble construit en 1971 », nous écrit Martine. Elle s’y est installée dans les années 2000, avant que le diagnostic de performance énergétique (DPE) entre en vigueur. Cela ne l’avait jamais préoccupée. Mais lorsqu’elle reçoit un avis d’augmentation de loyer l’automne dernier, elle en demande un à son bailleur. Le logement étant classé F, elle refuse l’augmentation de loyer comme la loi l’y autorise. Seulement, son propriétaire bailleur ne réagit pas du tout comme elle l’espérait. Au lieu de bloquer le loyer, il se révèle aussitôt soucieux de sortir son bien du statut de passoire thermique. Il envoie un artisan du BTP sur place évaluer les travaux à réaliser, sa mission étant de remonter la note du DPE au minimum à E et de préférence à D. Le professionnel se base sur les préconisations figurant dans le DPE. « Elles sont génériques, peu réalistes et surtout pas adaptées à ma petite surface et à la configuration de mon studio », se plaint la locataire. Pour avoir consulté des DPE effectués dans de petits appartements, Que Choisir confirme aisément ses dires.

L’artisan venu chez la locataire prévoit d’isoler les murs par l’intérieur, ce qui réduira la surface habitable, et la pose d’une VMC hygroréglable qui nécessitera un faux plafond dans la salle de bains, sans compter la probable nécessité d’avoir l’accord de la copropriété pour ses bouches d’aération. Si Martine se démène tant qu’elle peut afin d’éviter ces travaux, n’ayant eu pour objectif que le gel du loyer, son assistance juridique, tout comme l’Agence départementale d’information sur le logement (Adil) qu’elle a contactée, lui confirment que le propriétaire est dans son droit, qu’elle ne peut refuser ces travaux, et ce en vertu de l’article 7-e de la loi du 6 juillet 1989 sur le logement décent.

Morale de l’histoire, un locataire qui veut faire respecter son droit à un gel du loyer dans une location classée F ou G peut tomber sur un bailleur soucieux d’améliorer la performance énergétique de son bien. Il vaut mieux en avoir conscience avant de faire la démarche si on ne veut pas subir les nuisances de travaux.

https://www.quechoisir.org/actualite-passoire-thermique-la-locataire-invoque-son-droit-au-gel-du-loyer-le-bailleur-missionne-des-travaux-n115078/
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: Interdit_de_poster le 06 mars 2024 à 22:59:34
Plutôt que de mettre des milliards de subvention pour des moulins à vent intermittent, il aurait été plus judicieux d'utiliser cet argent (le notre) pour la rénovation énergétique...
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: PeGGaaSuSS le 07 mars 2024 à 00:09:01
Mais le magazine Que Choisir a raconté il y a quelques semaines l'histoire des ennuis rencontrés par une locataire qui a envoyé une demande de gel de son loyer à son propriétaire, en faisant état d'un DPE classé en F. Au lieu de geler le loyer, le propriétaire a fait appel à un artisan pour estimer les travaux nécessaires pour sortir de la classe F, ce qui a conduit à de lourds travaux très gênants pour la locataire en place, réduisant la surface de son logement (isolation par l'intérieur), déjà petit.

L'application de textes punitifs peut donc se retourner très facilement contre le locataire. A mon avis, il vaudrait déjà mieux annuler le coefficient énergie primaire de 2.3 appliqué à l'électricité, ce qui permettrait selon les estimations de faire sortir plus d'un million de logements des catégories E et F, où ils sont de manière injustifiée et pénalisés vis à vis du gaz, pour la même isolation du logement. Et d'autre part, plutôt que de punir, encourager les propriétaires à faire les travaux nécessaires si le logement est mal isolé. Mais c'est vrai que cela coûte cher en subventions, au moment où l'on retire 2 milliards d'euros de Ma Prime Renov, pour faire des économies...

https://www.quechoisir.org/actualite-passoire-thermique-la-locataire-invoque-son-droit-au-gel-du-loyer-le-bailleur-missionne-des-travaux-n115078/

Il faut peut-être pas pousser mémé dans les orties, elle paiera plus cher de loyer mais moins cher d'électricité. Si les deux ne s'annulent pas elle peut toujours tenter sa chance en justice, ça ferait une jurisprudence sympathique.
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: testing5555 le 07 mars 2024 à 09:31:07
Mais le magazine Que Choisir a raconté il y a quelques semaines l'histoire des ennuis rencontrés par une locataire qui a envoyé une demande de gel de son loyer à son propriétaire, en faisant état d'un DPE classé en F. Au lieu de geler le loyer, le propriétaire a fait appel à un artisan pour estimer les travaux nécessaires pour sortir de la classe F, ce qui a conduit à de lourds travaux très gênants pour la locataire en place, réduisant la surface de son logement (isolation par l'intérieur), déjà petit.

Il aurait fallu que le proprio fasse quoi ?
On lui remonte que son appartement n'est pas assez isolé, il fait les travaux requis de la seule façon possible (si ce n'est pas l'immeuble en entier l'isolation extérieure on oublie) et visiblement ça ne va pas pour autant...
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: alain_p le 07 mars 2024 à 09:40:01
En fait, il faut comprendre que vivre au milieu des travaux dans un petit appartement de 40 m², ce n'est pas du tout facile. C'est vrai que ce n'est pas simple, mais donc le mieux est de faire des travaux si possible entre deux locataires. Mais ce n'est pas toujours possible... D'où le risque pour le locataire de faire jouer ce type de clause.
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: testing5555 le 07 mars 2024 à 10:00:23
En fait, il faut comprendre que vivre au milieu des travaux dans un petit appartement de 40 m², ce n'est pas du tout facile. C'est vrai que ce n'est pas simple, mais donc le mieux est de faire des travaux si possible entre deux locataires. Mais ce n'est pas toujours possible... D'où le risque pour le locataire de faire jouer ce type de clause.
C'est bien tout le problème : soit le locataire accepte de vivre dans l'appartement tel qu'il est, soit il faut qu'il accepte qu'il y ait des travaux. Avec de la chance il peut tomber sur un proprio qui acceptera de ne plus augmenter le loyer pour ne pas avoir à payer les travaux mais c'est probablement plus rentable pour le proprio de faire les travaux pendant que le locataire est là et de continuer à pouvoir augmenter son loyer plutôt que perdre x semaines de loyer lors du changement de locataire pour faire les travaux avant d'avoir le droit de relouer
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: alain_p le 07 mars 2024 à 10:15:25
Et aussi de continuer à avoir le droit de louer l'appartement au 1er Janvier 2028...
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: PDuke le 07 mars 2024 à 10:52:55
Et aussi de continuer à avoir le droit de louer l'appartement au 1er Janvier 2028...

D'ici là il y aura eu des élections...
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: alain_p le 09 mars 2024 à 17:56:17
Chute des demandes de 40% de Ma Prime Renov depuis Janvier car demande des rénovations globales coûteuses :

Un article d'il y a quelques jours (le 6 Mars), des Echos, citant de sources du ministère du logement, indique une forte baisse, 40%, des demandes de Ma Prime Renov, depuis qu'elle est réservée à des rénovations d'ampleur et exclut celles d'un seul geste, par exemple l'isolation du logement. Il faudrait aussi changer la chaudière en particulier. L'ampleur des travaux et les coûts engendrés a dissuadé un grand nombre. Seuls les dossiers concernant justement ces rénovations globales ont augmenté mais ne compensent pas la baisse des autres. L'obligation de recourir à un "accompagnateur", qu'il faut payer, a aussi été dissuasif.

Après, l'économie de 1 milliard d'euros annoncée par le gouvernement sur Ma Prime Renov n'a pas été un bon signe non plus.

Bon, après, ce n'est pas parce qu'il y a moins de demandes de subvention qu'il y a moins de travaux d'isolation. Les aides sont souvent assez aléatoires, surtout pour ceux qui ont des revenus moyens, et les contraintes sont souvent lourdes. Il est souvent plus simple de faire les travaux sans faire appel à ces aides.

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EXCLUSIF - MaPrimeRénov' : le nombre de dossiers en chute libre depuis janvier

Selon nos informations, le nombre de demandes de subventions liées à des rénovations énergétiques de logements a chuté de 40 % en ce début d'année par rapport à la même période de 2023. En cause, la réforme du dispositif en vigueur depuis le 1 er  janvier.

Par Anne Feitz - Publié le 6 mars 2024 à 18:01Mis à jour le 6 mars 2024 à 18:45

Le gouvernement a été pris par surprise, malgré les avertissements des professionnels en fin d'année dernière. Depuis que la réforme de MaPrimeRénov', cette subvention publique à la rénovation énergétique des logements, est entrée en vigueur début janvier, les demandes de primes se sont littéralement effondrées : selon des informations obtenues par « Les Echos » auprès du ministère du Logement, elles ont chuté de 40 % en janvier et février, par rapport à la même période de l'année dernière.

Un effondrement également constaté par les professionnels. La Fédération française du bâtiment (FFB) évoque une « catastrophe » pour le secteur, tandis que la Capeb, qui représente les artisans, observe « une nette baisse d'activité » chez ses adhérents, dit son président, Jean-Christophe Redon.

Favoriser les rénovations globales

Même si les tensions sur le pouvoir d'achat en expliquent sans doute une partie, cette chute est clairement liée à la mise en place du nouveau dispositif le 1er janvier dernier. La réforme avait pour objectif de favoriser les rénovations globales, réputées plus efficaces, au détriment des travaux simples (changement de fenêtres, isolation des combles ou des murs, etc.) : les aides ont été supprimées sur certains de ces « mono-gestes », provoquant l'effondrement des travaux correspondants.

« Toutes les aides aux mono-gestes n'ont pourtant pas disparu (le changement de système de chauffage est resté éligible dans certains cas, par exemple), mais la communication du gouvernement a été tellement axée sur les rénovations d'ampleur que les clients, mais aussi de nombreux artisans, ont compris le contraire », relève Frédéric Utzmann, président de la société spécialisée Effy.

L'augmentation des aides aux rénovations globales (qui peuvent représenter jusqu'à 90 % des travaux, jusqu'à 70.000 euros, pour les ménages modestes) a certes dopé le nombre de dossiers correspondants. « Chez nous ils représentent désormais 30 % à 40 % des demandes, alors qu'ils étaient négligeables l'an dernier », témoigne Frédéric Utzmann. « Mais selon les secteurs, nos autres activités ont baissé entre 30 et 50 % », reconnaît-il.

Simplifier le dispositif

L'obligation de recourir à un intermédiaire « Mon accompagnateur Rénov'», instaurée par la réforme, a elle aussi nettement freiné le marché, selon les professionnels. « Les accompagnateurs ne sont pas encore assez nombreux : du coup, ils ne répondent pas ou beaucoup trop tard », avance-t-on à la FFB.
...

https://www.lesechos.fr/politique-societe/societe/exclusif-maprimerenov-le-nombre-de-dossiers-en-chute-libre-depuis-janvier-2080960
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: alain_p le 09 mars 2024 à 20:40:02
Marche arrière du gouvernement sur les rénovations globales ?

En fait, suite aux chiffres catastrophiques de Ma Prime Renov, et aux gosses inquiétudes des entreprises du secteur, il semble que le gouvernement ait fait marche arrière vendredi soir, en permettant à nouveau que les mono gestes soient éligibles à Ma Prime Renov, et n'imposant plus de faire appel à un "accompagnateur" (il n'y en avait de toute façon pas assez). Ces mesures seraient repoussées à 2025.

Voir par exemple Boursorama, qui cite Le Figaro :

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Le gouvernement fait machine arrière pour relancer Ma Prime Rénov’

information fournie par Le Figaro•08/03/2024 à 21:00

Exclues depuis le 1er janvier, les subventions mono-gestes (isolation, ventilation) éligibles à Ma Prime Rénov’ font leur retour.

Le gouvernement rétropédale pour redonner un coup de fouet à MaPrimeRenov’ . Cette aide, qui subventionne les travaux de rénovation énergétique jusqu’à a 90 % pour les ménages modestes, dans la limite des 70.000 euros, va être assouplie, deux mois seulement après avoir été restreinte, a annoncé vendredi le ministère de la Transition énergétique. La rénovation par gestes - isolation simple, ventilation simple.. - fait ainsi son grand retour, notamment pour les passoires thermiques (notés F et G sur l’étiquette énergie). Sans être obligé de fournir un Diagnostic de performance énergétique et de faire appel à un assistant «Mon Accompagnateur Rénov’».

Elle avait été exclue de la version 2024 de MaPrimeRenov’ au profit de bouquets de travaux, certes plus efficace d’un point de vue énergétique mais aussi plus coûteux que les gestes uniques. L’idée est ainsi de relancer la machine MaPrimeRenov’, en panne depuis ce début d’année ( - 40% de demandes de subventions sur les deux premiers mois de l’année ). «La philosophie, c’est que la rénovation globale est préférable à un monogeste. Mais mieux vaut un monogeste que rien du tout» , explique-t-on au ministère de la Transition énergétique. « Proposer à nouveau des aides sur les mono-gestes d’isolation, ça va dans le bon sens , se réjouit Sylvain Le Falher, président d’Hello Watt, spécialisée dans la rénovation énergétique. Ne plus être obligé d’avoir un accompagnateur aussi car leur faible nombre a fait grimper les prix de ce service. »
...

https://www.boursorama.com/patrimoine/actualites/le-gouvernement-fait-machine-arriere-pour-relancer-ma-prime-renov-18313a743e454bc8a6dc277f774404ec
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: alain_p le 16 mars 2024 à 16:27:26
Coût d'un accompagnateur Ma Prime Renov ? Entre 3000 et 5000 € selon Le Monde

Le nombre de dossier Ma prime Renov a donc chuté de 40% depuis le début de l'année et la mise en place de nouvelles obligations, comme la rénovation globale, qui renchérissent considérablement le coût des travaux. Et aussi imposent d'être "accompagné" par un professionnel, un "accompagnateur Ma Prime Renov". Dont le coût est entre 3000 et 5000 €, ce qui renchérit encore, et dissuade encore plus de recourir à cette aide. Il est pris en charge à 100% pour les plus faibles revenus, mais avec un plafond de 2000 €. Et à 80% pour les ménages modestes, 40% pour les ménages intermédiaires, et 20% pour les ménages plus aisés.

Et on estime qu'il faudrait 5000 "MAR", alors qu'ils ne sont que 2000 disponibles.

Et on parle de simplification administrative...

Voir le monde du 13 Mars :

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Combien coûte un accompagnateur Rénov’ ?

Le recours aux « MAR », chargés d’aider les ménages à prévoir leurs travaux de rénovation énergétique, est partiellement ou intégralement subventionné, en fonction des ressources.

Par Nathalie Coulaud- Publié le 13 mars 2024 à 06h00

Le rôle des tout nouveaux MAR (Mon accompagnateur Rénov’) consiste à épauler les ménages qui souhaitent se lancer dans la rénovation énergétique de leur logement.

Si leur rémunération est à la charge de ces derniers, elle peut être subventionnée dans le cadre du dispositif MaPrimeRénov’. Pour les foyers très modestes, l’accompagnateur est ainsi payé à 100 %, à hauteur de 2 000 euros. Ce pourcentage tombe à 80 % pour les ménages modestes, à 40 % pour les ménages intermédiaires et à 20 % pour les ménages aux ressources supérieures.

Les missions du MAR sont fixées par la réglementation. Il doit réaliser deux visites sur les lieux où vont se dérouler les travaux : au démarrage du projet, pour conseiller le ménage, et à la fin du chantier, pour vérifier que tout a été réalisé dans les règles. Il doit aider à la sélection des devis et à la définition du plan de financement. Mais aussi assister le ménage dans ses demandes d’aides.

« Ce cadre a été négocié dans le but de pas coûter cher aux finances publiques, mais deux visites, c’est très peu, notamment pour un chantier important », estime Paul Martin, cofondateur d’Ithaque, récemment agréé MAR. Pour avoir accès à des visites supplémentaires, à des prestations spécifiques, comme un test d’étanchéité à l’air, ou si vous avez besoin que votre accompagnateur endosse le rôle de mandataire administratif ou financier, afin de vous décharger davantage, il faut payer un supplément.

De 3 000 euros à 5 000 euros

Pour s’offrir les services d’un MAR, les ménages doivent débourser entre 3 000 euros et 5 000 euros. Le recours à ce professionnel est, depuis le 1er janvier 2024, obligatoire dans les parcours de rénovation d’ampleur. Le gouvernement avait évoqué l’idée, mi-février, de limiter l’obligation d’accompagnement aux subventions les plus élevées, mais cette option n’a pas été retenue dans les nouvelles annonces effectuées par le ministère de la transition écologique le 8 mars.

Le nombre de MAR n’est, en effet, pas suffisant pour répondre à la demande – en France, il y a plus de 4 millions de logements étiquetés F ou G, et donc à rénover. L’Agence nationale de l’habitat souhaite que 5 000 professionnels soient agréés d’ici à la fin de 2025, contre environ 2 000 actuellement.
...

https://www.lemonde.fr/argent/article/2024/03/13/combien-coute-un-accompagnateur-renov_6221705_1657007.html
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: Steph le 17 mars 2024 à 12:24:33
ce n’est que du gros foutage de g.
comme d’hab avec les primes...
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: lechuck le 09 avril 2024 à 13:22:49
Les primes, une spécialité bien française.

Le montant des primes est au final intégralement capté par les certificateurs, organisme de certification, et artisans.
C'est un miroir aux alouettes pour le consommateur final qui va surpayer matos et main d'oeuvre à un RGE par rapport à un artisan non-RGE.

Je ne suis même pas sûr que la formation et la qualification soient suffisamment sérieuses pour garantir que le travail sera bien fait...
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: alain_p le 20 avril 2024 à 16:11:31
En 2021, 644.000 dossiers MaPrimeRenov' financés, objectif : 80.000 sorties statut E, F, G, obtenu : 2500

J'ai en fait retrouvé un article du Figaro du 10/03/2022, avec des chiffres encore plus édifiants que ceux que j'avais cités dans le premier post du sujet, reprenant un rapport de la cour des comptes faisant un bilan de MaPrimeRenov pour 2021. Sur près de 650.000 dossiers financés, avec un objectif de 80.000 logements sortis des catégories "passoire thermique" E, F et G, seulement 2500 avaient atteints cet objectif.

En gros, il faudrait des travaux d'ampleur, coûtant entre 40.000 et 50.000 €, alors que MaPrimRenov &tait en moyenne de 3200 €, donc comme on l'a vu, ce sont plutôt des petits gestes d'isolation qui sont effectués, selon ce que les particuliers ont les moyens de faire...

Même si en 2024, l'accent était mis sur les rénovations globales, vu le coût, et les contraintes, notamment "l'accompagnateur obligatoire", ayant entrainé une baisse de 40% des demandes, puis une réduction d'1 milliard d'euro du budget attribué à cette prime, ayant contribué au retour en arrière déjà mentionné, je ne pense pas que MaPrimRenov fasse beaucoup mieux en 2024. Il faudrait des subventions beaucoup, beaucoup plus importantes, que le budget de l'Etat contraint ne permet pas.

Citer
MaPrimeRénov’ peu efficace pour les passoires thermiques

Selon un rapport de la Cour des comptes, 2500 logements ont changé de performance énergétique en 2021.

Par Jorge Carasso - Mis à jour le 11/03/22 10:24 - Publié le 10/03/22 20:23

Le constat est cinglant, alors que la facture énergétique des Français flambe. L’aide aux travaux MaPrimeRénov’ - 644.000 dossiers financés en 2021 - n’aura sorti que 2500 logements du statut de passoire thermique (des biens notés F, G ou E sur un diagnostic de performance énergétique), au lieu des 80.000 prévus en 2021, selon un rapport de la Cour des comptes, paru mercredi. «Si l’objectif de massification (concernant MaPrimeRénov’, NDLR ) est très perceptible, la vérification de la qualité et de l’efficacité des travaux en matière de lutte contre les passoires thermiques et la précarité énergétique n’est pas assurée», tancent les magistrats.

Sortir un logement du statut de passoire thermique nécessite des travaux coûteux, ce que ne permet pas forcément MaPrimeRénov’. L’aide versée par dossier est d’environ 3200 euros en moyenne. On est loin des 40.000 à 50.000 euros qu’une rénovation globale nécessite. «Cela confirme notre crainte. La massification se fait au prix de gestes légers et simples. Un changement de chaudière, ou de fenêtres. Les rénovations sont certes nombreuses, mais très peu qualitatives. Il faut des aides publiques plus généreuses pour faire des travaux chers», estime Manuel Domergue, directeur des études à la Fondation Abbé Pierre.

Des compléxités administratives

Pour le ministère du Logement, les chiffres de sortie de statut de passoire thermique doivent être pris avec précaution, en raison de complexités administratives. «Les Français y vont étape par étape», avait rappelé la ministre du Logement, Emmanuelle Wargon, en début d’année dans Le Figaro. Pour 2022, le gouvernement vise 800.000 nouvelles demandes MaPrimeRénov’ et a prévu de débourser 2 milliards d’euros.

Pourtant, le temps presse. D’ici à 2023, les pires passoires thermiques (notées G et consommant plus de 450 kWh par m2 et par an) seront interdites de location. En 2025, ce sera le tour des derniers logements G, puis des F en 2028. On compterait 7 à 8 millions de passoires thermiques en France, selon les professionnels de la Fnaim.

C'est en visionnant une vidéo YouTube de "Papy Claude" que j'ai entendu cité le chiffre (vers 28'):
https://www.youtube.com/watch?v=0NGBep_lti0
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: Jojo78 le 21 avril 2024 à 18:45:48
Avec 3200 euros c'est clairement impossible de faire quelque chose...
D'ailleursje crois que maintenant seules les rénovations totales sont vraiment prises en compte.
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: alain_p le 21 avril 2024 à 19:04:34
Non, ils sont revenus dessus à cause de la baisse de 40% des demandes. Jusqu'à fin 2024, les monogestes auront droit aussi à la PrimeRenov.
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: jerome34 le 21 avril 2024 à 20:41:55
Ce dispositif (rappelons le financé grâce à nos IMPOTS) vire au fiasco. Il faut arrêter d'écouter les lobbys écolos et faire des travaux là ou c'est uniquement nécessaire.

Rénover tous les bâtiments de France est illusoire. Et je dirait même stupide.

Il est temps de dire stop. Et l'interdiction de 2028 n'aura pas lieu, tout comme celle de 2023n'a pas eu lieu. Et 2028, c'est après 2027... ::)
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: Cochonou le 21 avril 2024 à 21:17:37
En quoi est-ce que le dispositif ne fait pas les travaux là où c'est nécessaire ?
Au contraire, on pourrait plutôt lui reprocher de ne pas en faire assez là où c'est nécessaire, à cause d'une complexité trop importante...
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: jerome34 le 21 avril 2024 à 22:38:12
Tout simplement car il ne remplit pas les objectif. Et oui rendre une maison soit disant hermétique ne fera pas baisser la facture si les tarifs continuent sans cesse d'augmenter...


Le sujet, c'est de fournir une électrcité bon marché aux foyers Français. Tout le monde en a strictement rien à faire de consommer 10000 kwh/hiver si le kilowattheure est à 7cts d'euro. En revanche quand il est à 25 ou 30... :-X.

Nous ne sommes pas l'Allemagne. A partir de là, le nucléaire nous "décarbone" de facto. Le sujet ce n'est pas la consommation mais le cout de la fourniture d'énergie. Il est là le vrai sujet.
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: Jojo78 le 22 avril 2024 à 08:43:45
Si ce n'est pas nécessaire pour les logements E, F ou G, on peut se demander ce qui est nécessaire ....
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: hiroko le 22 avril 2024 à 11:09:15
En quoi est-ce que le dispositif ne fait pas les travaux là où c'est nécessaire ?
Au contraire, on pourrait plutôt lui reprocher de ne pas en faire assez là où c'est nécessaire, à cause d'une complexité trop importante...

Ce n'est pas qu'un problème de complexité mais de cout , dans mon cas par exemple pour passer de D a A il faut compter 90k€ de travaux, par ce qu'il faut reprendre l'isolation du plancher ( sur un vide sanitaire ) et que ca implique un rehausse qui elle même implique de refaire tout les portes fenêtres ( mais comme les portes fenêtres sont déjà en triple vitrage ca ne rentre plus dans l'aide )  , pour isoler les combles perdues il faut démonter les tuiles solognotes d'époque isoler et couvrir à l'identique ( mais avec de nouvelles tuiles identiques aux anciennes ) par ce que c'est imposé par l archi des bâtiments de France du fait qu'une église soit classée dans le village , pas d'isolation par l'extérieur non plus par ce que ca ne passe avec les bâtiments de France, pour mettre une pompe a chaleur la aussi c'est compliqué vu que RTE ne peut pas monter au delà de 12Kw du fait que je sois en bout de ligne  etc. etc. etc.

Par chez moi je ne connais personne qui ait la même configuration de logement et qui ait réalisé les travaux , sauf deux corps de fermes réhabilités en chambre d'hôtes avec donc le financement qui suit.
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: Free_me le 22 avril 2024 à 16:11:45
En quoi est-ce que le dispositif ne fait pas les travaux là où c'est nécessaire ?
Au contraire, on pourrait plutôt lui reprocher de ne pas en faire assez là où c'est nécessaire, à cause d'une complexité trop importante...

isoler les maisons ne diminue pas la consommation d'energie....
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: Free_me le 22 avril 2024 à 16:22:03
Si ce n'est pas nécessaire pour les logements E, F ou G, on peut se demander ce qui est nécessaire ....

ce qui est necessaire c'est autre chose que isoler les maisons.
Sauf que isoler les maisons, du point de vu communication ca marche et c'est simple a comprendre.

celui qui a une maison mal isolée, soit il chauffe moins que necessaire vu que ca part dans la nature, soit il chauffe plus que necessaire pour compenser.
Quand sa maison est isolée (a grand frais donc), celui qui chauffait moins, chauffe un peu plus, et celui qui chauffait plus, chauffe un peu moins.
A la fin le bilan pour le climat est nul. Le bilan pour le confort est positif par contre.

Le probleme c'est que si quelqu'un dit 'on arrette ces conneries', bah les ecolos vont pleurer, les isoleurs de baraques vont pleurer, et les medias vont se regaler sur le fait que 'le gouvernement ne fait rien'.
Donc on continue. Et de toute façon on s'en fou un peu, ceux qui vont payer pour ca ce sont les moins de 20 ans...
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: Steph le 22 avril 2024 à 18:58:24
isoler les maisons ne diminue pas la consommation d'energie....
Ah bon?  ;D
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: PeGGaaSuSS le 22 avril 2024 à 19:04:12
Ah bon?  ;D

Eh oui ; nos voisins allemands ont écris le bouquin là dessus.
Mal isoler mal chauffer, mieux isoler gagne en confort, zero réduction de conso.
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: Steph le 22 avril 2024 à 19:25:39
Eh oui ; nos voisins allemands ont écris le bouquin là dessus.
Mal isoler mal chauffer, mieux isoler gagne en confort, zero réduction de conso.
Sachant que je dors la fenêtre ouverte, je pense savoir de quoi je parle en terme d'isolation et de consommation de chauffage (insert de cheminée, panneaux solaires thermiques et PAC) .
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: Cochonou le 28 avril 2024 à 15:30:56
Le sujet, c'est de fournir une électrcité bon marché aux foyers Français. Tout le monde en a strictement rien à faire de consommer 10000 kwh/hiver si le kilowattheure est à 7cts d'euro. En revanche quand il est à 25 ou 30... :-X.
Nous ne sommes pas l'Allemagne. A partir de là, le nucléaire nous "décarbone" de facto. Le sujet ce n'est pas la consommation mais le cout de la fourniture d'énergie. Il est là le vrai sujet.

Je te conseillerais juste de lire (ou de relire) le rapport de RTE (https://assets.rte-france.com/prod/public/2021-12/Futurs-Energetiques-2050-principaux-resultats.pdf) sur le "futur énergétique", tu verras que le gestionnaire du réseau électrique n'a pas tout à fait la même vision que toi.
Le dimensionnement du réseau et des moyens production ne peut pas supporter le gaspillage thermique des passoires énergiques, surtout si l'on veut une énergie décarbonnée. Est notamment évoque le scénario "Efficacité énergétique réduite", qui est une version light de ce pour quoi tu milites.

Les hypothèses de progrès de l’efficacité énergétique des équipements électriques généralement retenues ne se matérialisent pas, ou s’accompagnent de phénomènes de surconsommation au-delà de ce qui est prévu dans la trajectoire de référence. Dans le secteur du bâtiment, les objectifs de rénovation et la conversion aux pompes à chaleur ne sont pas atteints, et le taux d’atteinte des gisements d’efficacité énergétique ne dépasse pas 50% en 2050 (contre 70% dans la trajectoire de référence).

Et on peut donc lire dans ce rapport...

Maîtriser la consommation demeure la clé d’un juste dimensionnement des investissements et de leur soutenabilité sur le long terme
De multiples rapports de RTE ont déjà mis en évidence l’intérêt de la maîtrise de l’énergie, pour garantir la sécurité d’approvisionnement électrique dans la période de transition du système d’une part, et réduire la pression climatique et environnementale du système énergétique d’autre part.
Ce message demeure vrai pour toutes les configurations de mix électrique des « Futurs énergétiques 2050 », et ce même si la production d’électricité française est déjà quasi décarbonée. Réduire la consommation permet en effet de diminuer le rythme nécessaire de réinvestissement dans le système électrique, soulage la pression sur les ressources, et augmente la résilience du système aux chocs de toute nature. Dans un système énergétique appelé à entamer un nouveau cycle d’investissement et avec une perspective de consommation électrique à la hausse pour remplacer les énergies fossiles, un degré élevé de maîtrise de la demande présente donc un intérêt manifeste et apparaît comme indispensable pour accompagner la transition. Ceci sera d’autant plus vrai que les perspectives de réindus trialisation sont ambitieuses.

A tel point qu'une partie des conclusions est la suivante :

La deuxième urgence, fortement liée à la première, tient à l’efficacité énergétique et la maîtrise des consommations en général.
Au-delà de l’objectif « d’émettre moins » en basculant vers une utilisation d’énergies moins polluantes comme l’électricité décarbonée, la France devra poursuivre son engagement global vers l’efficacité énergétique afin de « consommer moins ». L’objectif d’une réduction de 40% en 30 ans retenu est ambitieux mais atteignable. Il est en tout état de cause nécessaire dès lors que le pays souhaite tenir les trajectoires sur lesquelles il est engagé.
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: alain_p le 28 avril 2024 à 15:37:17
Tu remarqueras que d'un côté on parle de "maîtrise de la consommation", mais que 'un autre côté, on va rendre obligatoire les véhicules électriques, qui vont l'augmenter, et les PAC (interdiction des chaudières à gaz), qui vont aussi l'augmenter. Un peu contradictoire...
Titre: Même rénovées, une majorité des passoires thermiques encore classées E, F ou G.
Posté par: Cochonou le 28 avril 2024 à 17:59:58
Ça dépend si l'on parle de la consommation électrique ou de la consommation énergétique.
L'enjeu (dans ce rapport) est bien de transférer la consommation d'énergies carbonées (chaudières à gaz, essence) vers l'énergie électrique qui produit moins de gaz carbonique. Et donc il faut maitriser les consommations... puisque ce transfert va mécaniquement faire augmenter la consommation électrique.
Mais oui, l'équation n'est pas simple à résoudre.