La Fibre

Télécom => Télécom => Arcep Arcep => Discussion démarrée par: Kaelhan le 10 janvier 2017 à 08:13:51

Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: Kaelhan le 10 janvier 2017 à 08:13:51
Voici le communiqué publié par l'ARCEP pour "dynamiser" le secteur du très haut débit fixe : (pièce jointe dans le message)
Dynamiser la concurrence, accélérer la migration des abonnés

Trois consultations publiques* menées ces derniers mois ont permis à l'Arcep d'affiner et d'enrichir sa réflexion sur l'état et les besoins du marché fixe. En cohérence avec les conclusions de sa revue stratégique, l'Arcep publie aujourd'hui un document de synthèse qui vient préciser les principaux enseignements qu'elle en a retenus. Ces orientations ont pour objectif d'éclairer les acteurs du marché, en anticipation du lancement prochain des consultations sur les analyses de marchés qui fixeront le cadre de régulation jusqu'en 2020.

Dans ce document, l'Arcep dessine sa vision du marché et identifie les enjeux de la régulation pour les prochaines années. Son ambition est d'adapter la régulation aux objectifs clés identifiés : accélérer l'investissement sur l'ensemble des territoires et avoir une action ciblée sur les marchés des services aux entreprises.

Inciter à l'investissement dans le très haut débit et favoriser la numérisation des entreprises françaises

L'Arcep prend acte et se félicite de l'effort d'investissement porté par Orange. Cette dynamique doit maintenant se généraliser à l'ensemble des acteurs du marché. L'autorité veillera, par son action, à prévenir tout comportement d'obstruction de la part d'Orange, soit vis-à-vis des autres opérateurs dans les investissements dans les réseaux FTTH, soit dans la migration des réseaux haut-débit vers les réseaux à très haut débit.

Sur le marché " entreprises ", l'Arcep proposera une série de mesures de régulation pour accroitre l'offre de services de " qualité renforcée " à destination des entreprises sur les réseaux FttH, créer les conditions de l'èmergence de nouveaux acteurs d'infrastructures dédiées aux entreprises, et prévenir de potentiels obstacles à la dynamique concurrentielle.

Prochaine étape : publication des projets de décisions d'analyse des marchés fixes pour consultation publique

Sur la base de ces orientations, l'Autorité lancera dans un mois des consultations publiques sur les trois projets de décisions d'analyse des marchés fixes (marchés de fourniture en gros de l'accès local " marché 3a ", de l'accès central généraliste " marché 3b " et de l'accès de haute qualité " marché 4 "). Ces projets seront ensuite transmis pour avis à l'Autorité de la concurrence, conjointement avec les réponses formulées par les acteurs du marché lors de la consultation publique.

Après prise en compte de ces retours, les projets de décision seront soumis à une nouvelle consultation publique, puis notifiés à la Commission européenne.
Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: Kaelhan le 10 janvier 2017 à 08:16:47
La réponse de Pierre Louette trouvée sur challenges.fr :
Interrogé, le directeur général délégué de l'opérateur, Pierre Louette, a rappelé que l'ensemble des opérateurs étaient "sur la même ligne de départ, nous avons simplement fait le job", et que le retard était dû à celui pris "dans les mesures d'accompagnement de la fibre" par le régulateur.
En Espagne, il y a eu un très fort allègement de la réglementation, qui a permis d'aller très vite dans le déploiement, qu'on commence à voir en France. Paradoxalement, face au retard, on nous reproche de prendre de l'avance. Nous ne sommes pas comptables des décisions prises par nos concurrents, à l'origine", a ajouté M. Louette. La France est lancée dans un vaste plan de couverture totale du territoire en très haut débit fixe et mobile, via le déploiement d'un réseau 4G par les quatre opérateurs, Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free, et d'un réseau fibre très haut débit, avec investissements privés et publics, selon les zones de densité, avec un objectif de couverture totale d'ici 2022. (src : http://www.challenges.fr/high-tech/telecoms/l-arcep-veut-durcir-la-regulation-de-la-fibre-sur-orange-pour-aider-ses-concurrents_446921)
Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: Kaelhan le 10 janvier 2017 à 08:23:29
L'interview de S.Soriano (président de l'ARCEP) dans Les Echos du jour :
Quels sont vos voeux pour 2017 ?

J'aimerais que cette année soit l'occasion d'un nouvel élan pour le secteur, plutôt que celle de la stagnation ou du surplace. Aujourd'hui, la nécessité absolue, c'est de renouer avec les investissements. J'ai bien conscience que les opérateurs font déjà beaucoup, mais on est en train de changer d'échelle. La connectivité est devenue essentielle. Or, en termes de couverture du territoire, on n'est pas au niveau : le classement de la France est désastreux dans le très haut débit et en 4G. Il faut mettre les bouchées doubles !

Les télécoms investissent déjà 8 milliard par an, il faudrait faire combien selon vous ?

En juin, j'ai fixé un objectif : que les opérateurs construisent 10.000 nouveaux sites 4G dans les trois ans. Aujourd'hui, on en a 65.000. Ce serait une première accélération. Est-ce que ce sera suffisant ? Il faut d'abord mieux savoir de quoi l'on parle. La publication par les opérateurs de leurs cartes de couverture mobile du territoire va offrir des données comparables et permettre de sortir du dialogue de sourds entre opérateurs d'un côté et élus et consommateurs, de l'autre. J'entends beaucoup d'opérateurs parler de convergence avec les médias, mais l'investissement dans les réseaux doit rester la priorité.

Donc quand Orange se montre potentiellement intéressé pour racheter Canal+, cela ne vous plaît pas ?

Je ne veux pas dicter leur stratégie aux opérateurs. Si Orange se développe dans la banque, et SFR dans les médias, c'est leur droit. Mais il ne faut pas se tromper de boussole. La 5G, par exemple, il faut la préparer dès aujourd'hui. Ma crainte, c'est que par effet de mode, les opérateurs télécoms soient moins focalisés sur les réseaux.

Si Orange et Bouygues Telecom avaient trouvé un accord pour fusionner en 2016, on serait passé de quatre à trois opérateurs et ils auraient eu plus de moyens pour investir...

Peut-être, mais ils auraient surtout eu bien moins d'incitation à le faire que dans un système à quatre ! La concurrence oblige aussi à investir. Aujourd'hui, le rôle du régulateur que nous sommes, c'est d'aider à relancer les investissements dans un monde à quatre opérateurs télécoms, en faisant que la concurrence ne se fasse pas que sur les prix.

C'est Orange qui investit le plus dans les réseaux. Or, les nouvelles obligations que vous lui imposez pourraient le décourager...

C'est tout le contraire : la concurrence est un puissant stimulant pour un opérateur historique. Il ne s'agit pas de mettre des bâtons dans les roues d'Orange, mais d'attaquer les derniers bastions de son monopole , que sont le marché entreprise et la boucle locale fixe. J'assume un renforcement ciblé de la régulation d'Orange qui est, il est vrai, plus important que ce que nous avions imaginé il y a quelques mois. Notre logique n'est pas toujours plus de régulation, mais de déplacer la régulation sur les sujets qui le méritent.

Réguler Orange dans la fibre n'est-ce pas donner raison à ses concurrents qui l'accusent de vouloir reconstruire un monopole ?

Aujourd'hui, Orange est en avance car il a déployé la fibre plus vite dans les zones denses. Inversement, sur le reste du territoire, il n'a pas forcèment intérêt à faire migrer ses abonnés ADSL vers la fibre. Au total, il y a un risque qu'Orange n'impose son rythme . Or on ne peut pas se permettre qu'un opérateur décide pour l'ensemble du marché. L'Arcep prône une accélération car, au rythme actuel, il faudra vingt ans pour que tous les abonnés ADSL migrent vers la fibre ! Pour accélérer, il faut que tous les opérateurs montent à bord. C'est pourquoi dans les zones denses, là où les opérateurs se plaignent d'avoir du mal à rentrer dans les immeubles, Orange va avoir l'obligation de les aider à se raccorder.

Vous allez donc mettre à exécution votre projet contesté d'augmenter le prix du réseau de cuivre qu'Orange loue à ses concurrents afin d'accélérer la bascule vers la fibre ...

On continue à penser que cet instrument est intéressant, mais on a décidé de ne pas l'utiliser aujourd'hui. Bouygues Télécom, Free et SFR m'ont indiqué qu'ils allaient consacrer des investissements importants à la fibre. Si on a une accélération sans avoir à jouer sur le prix du cuivre, tant mieux. Je les invite à clarifier publiquement leurs intentions. Si les investissements ne sont pas au rendez-vous ou la migration ne se fait pas assez vite, nous pourrions passer à l'acte et mettre l'arme à exécution.

Et dans les zones moins denses, faut-il revenir aussi sur les accords passés de co-financement entre Orange et SFR ?


Les deux opérateurs se sont partagés la couverture du territoire lors d' un accord signé en 2011 . La répartition est environ de 80% pour Orange et de 20% pour SFR. À l'époque, SFR n'était pas spécialement motivé pour faire plus. Mais l'actionnaire, les ambitions et la stratégie de l'opérateur ont changé. Ils veulent aller plus vite. Ce serait kafkaïen de les bloquer ! J'invite les acteurs à aller vers un partage plus équilibré, en accord avec l'Autorité de la concurrence et le gouvernement, pour permettre une accélération du déploiement de la fibre.

Dans les zones peu denses, où le déploiement de la fibre est parfois compliqué, faut-il songer à d'autres initiatives ?

Le plan France Très haut débit permet de déployer efficacement la fibre dans ces territoires. Mais cela coûte parfois très cher et peut même se révéler impossible dans certaines zones au relief accidenté. On doit pouvoir proposer d'autres alternatives pour les collectivités locales que les seuls réseaux filaires. Il y a le satellite bien sûr. Mais on peut aussi utiliser la même technologie que la 4G pour faire du fixe. C'est pourquoi nous proposons de débloquer 40 MHZ de spectre dans la bande de fréquences des 3,5 GHz afin d'offrir du très haut débit avec la technologie LTE en zone rurale. Des tests concluants ont été menés l'an dernier avec certaines collectivités. Ces fréquences pourraient être accessibles dès l'été 2017.

Comment accélérer le déploiement du très haut débit dans les entreprises, moins bien loties que le grand public ?

Le marché entreprises est le maillon faible de la régulation. Nous devons donc nous y attaquer sérieusement. Car la connectivité des entreprises est cruciale pour leur numérisation et donc pour l'économie de la France. Il faut profiter du déploiement en cours des réseaux FTTH pour développer un marché de masse de la fibre pour les TPE et les PME. Aujourd'hui, il existe des offres d'infrastructures sur mesure, qui répondent bien aux besoins des grands groupes. Mais elles sont trop chères et parfois trop complexes. La plupart des entreprises n'ont pas besoin d'infrastructures dédiées, mais simplement d'un service de qualité et accessible. On doit pouvoir diviser par cinq par rapport au prix des offres actuelles. Les patrons de PME ont parfois l'impression d'être pris pour des imbéciles. Même si cela prendra du temps, il faut sortir de l'impasse.

Le déficit de concurrence sur ce marché n'est-il pas la source de ces problèmes ?


Les services aux entreprises pèsent environ un tiers du marché des télécoms en France. Il faut évidemment plus de concurrence. Aujourd'hui, Orange contrôle autour de 60% de ce marché. Il faut d'abord renforcer le numéro deux, SFR. Mais deux, ce n'est pas assez non plus, car il existe aussi une multitude de petits opérateurs spécialisés dans les télécoms pour entreprises qui peuvent apporter de l'innovation et de la créativité sur le marché. Il faut qu'ils puissent avoir davantage accès aux infrastructures des opérateurs de réseau. C'est pourquoi il faut favoriser l'èmergence d'un troisième acteur d'infrastructure, qui ouvre son réseau. La stratégie de Kosc, qui vient d'arriver sur le marché, est par exemple intéressante. L'Arcep entend bien faire bouger les lignes sur ce marché essentiel. (src : http://www.lesechos.fr/tech-medias/hightech/0211673730228-s-soriano-les-operateurs-telecoms-doivent-mettre-les-bouchees-doubles-dans-les-investissements-2055697.php)
Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: Kaelhan le 10 janvier 2017 à 16:36:26
L'interview de Pierre Louette d'Orange au journal Le Monde :
Sébastien Soriano, le patron de l’Arcep, le gendarme des télécoms, a expliqué aux Echos, mardi 10 janvier, vouloir mieux encadrer Orange dans la fibre. Pierre Louette, son directeur général délégué, chargé de la régulation, répond.
L’Arcep vous reproche d’avoir une position trop dominante dans la fibre. Que lui répondez-vous ?

Ce reproche nous paraît très injuste et fondé sur une erreur d’analyse. Le régulateur communique de façon excessive. Il ne faut pas jouer avec des entreprises cotées en Bourse. Entre 2015 et 2018, nous aurons investi 4,5 milliards d’euros dans la fibre. Faut-il que l’on arrête ? Plutôt que d’évoquer notre supposé monopole, il faudrait plutôt parler des erreurs stratégiques et des errements de nos concurrents. Iliad s’est lancé dans la fibre en 2007 en même temps qu’Orange. Quand nous avons commencé à nous déployer dans les zones très denses, tout le monde pouvait le faire. SFR, qui a connu plusieurs actionnaires, a changé d’avis. Nous ne sommes pas responsables de l’impéritie de nos concurrents. Depuis, ceux qui le souhaitent, peuvent se rattraper. Iliad a cofinancé la construction de 5 millions de prises haut débit FTTH. Ceux qui ne l’ont pas fait sont évidemment très en retard.

Le régulateur propose aussi, comme le demande SFR, de revoir les accords de cofinancement dans les zones moins denses. Qu’en pensez-vous ?
Je rappelle que ces accords, qui prévoient qu’Orange déploie la fibre sur 80 % de ces zones, contre 20 % pour SFR, avaient à l’époque reçu la bénédiction de l’Autorité de la concurrence et du gouvernement auquel le président de l’Arcep appartenait. Je ne suis pas particulièrement favorable à la révision de ces accords. Tout à coup, SFR, qui était concentré sur son réseau câblé, trouve des vertus à fibre. Je ne suis pas comptable de ce changement de pied. Cela va être difficile d’aller dire à un tas de communes que, finalement, on ne va pas leur installer la fibre.

L’Arcep veut aussi réguler Orange sur le marché des entreprises…

L’Arcep n’est-elle pas trop volontariste par rapport au rythme des entreprises ? Nous sommes en pourparlers avec l’opérateur Kosc et très confiants dans notre capacité à signer prochainement un contrat avec eux. Il y aura ainsi, comme le souhaite le régulateur, un nouvel opérateur de gros sur le marché.

En zones rurales, des opérateurs vous reprochent de commercialiser uniquement les offres sur votre réseau…

Naturellement, nous sommes le primo-accédant à notre réseau. Mais il n’est pas fermé. Il est vrai que cela coûte de l’argent de commercialiser une offre de détail sur le réseau d’un autre opérateur. C’est un choix d’entreprise. Quant au fait de proposer des « offres activées » (prêtes à l’emploi) aux autres opérateurs, cela n’est pas imposé par l’Arcep. Cela demanderait d’ailleurs pas mal d’investissement complèmentaire dont l’utilité est a priori très marginale.

L’Arcep reproche aux opérateurs d’être en retard dans le déploiement du très haut débit. Est-ce justifié ?

Il faudrait savoir : nous investissons trop ou pas assez ? C’est l’Europe en général qui a pris du retard. L’Espagne, en revanche, a de l’avance, grâce à une simplicité administrative et à des coûts peu élevés. En France, la loi Lemaire promulguée en 2016 propose des simplifications administrative. Nous avons été plus lents, et je remarque que celui qui nous le reproche aujourd’hui était conseiller du ministre [chargé du plan très haut débit – M. Soriano était directeur de cabinet de Fleur Pellerin, ministre déléguée du numérique de 2012 à 2014]. C’est bizarre de critiquer une politique à laquelle on a contribué.
(src : http://www.lemonde.fr/economie/article/2017/01/10/fibre-orange-n-est-pas-responsable-de-l-imperitie-de-ses-concurrents_5060332_3234.html)
J'ai appris le mot impéritie que je ne connaissais pas  :D
Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: Philoutix le 11 janvier 2017 à 09:44:58
(http://image.noelshack.com/fichiers/2017/02/1484124248-1.png)

(http://image.noelshack.com/fichiers/2017/02/1484124250-2.jpg)
Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: Nico le 11 janvier 2017 à 10:01:03
N'hésite pas à héberger les images sur le forum ("Fichiers joints et autres options…" en bas de chaque post) pour la pérennité.
Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: Philoutix le 11 janvier 2017 à 10:14:50
Ok, je fais pour la prochaine fois  :)

En attendant réaction de Stéphane Richard en interne Orange. Il intervient demain matin chez Stéphane Soumier sur BFM Business. Toujours intéressant de mettre le régulateur face à ses incohérences.

L’Arcep, le régulateur des télécoms en France, a déploré dans un interview à la presse, le retard de la France dans la 4G et le très haut débit fixe et a dénoncé la faiblesse des investissements de la part des opérateurs télécoms. Nous avons souhaité recueillir à chaud l’avis de Stéphane Richard sur ces déclarations.

1/ Stéphane Richard, l’Arcep estime qu’en France, les opérateurs télécoms doivent mettre les bouchées doubles dans les investissements. Qu’en pensez-vous ?

Je suis tout d’abord très étonné des commentaires du président de l’Arcep, à la fois sur le fond et sur la forme. En ce qui concerne Orange, les investissements dans les réseaux, partout où nous sommes présents et en particulier en France, qu’ils soient fixes ou mobiles, sont au cœur de notre stratégie. Comme je l’avais annoncé au lancement d’Essentiels2020, nous prévoyons de dépenser, sur la période 2015-2018, pas moins de 4,5 Milliards d’Euros uniquement dans la fibre. Sur la même période, 5 Milliards d’Euros seront dédiés aux réseaux mobiles, dont 1,5 Milliard d’Euros à la 4G.

En France, grâce à nos investissements, nous sommes leader à la fois sur la fibre, avec plus de 1,3 million de clients, et sur la 4G, avec plus de 10 millions de clients à fin septembre 2016. Pour répondre aux attentes de nos clients, nous sommes présents là où ils en ont le plus besoin. Depuis le début de l’année 2016, nous accompagnons par exemple nos clients pendant leurs vacances au ski avec la couverture en 4G de 100% de la ligne de TGV Paris-Lyon et de 73 stations de ski. Et presque un an après, ces zones ne sont toujours pas couvertes en 4G par nos concurrents. A fin 2017, nos actions devraient nous permettre de couvrir 93% de la population en 4G.

J’en profite d’ailleurs pour remercier les femmes et les hommes d’Orange qui sont au cœur de ces réalisations.

Donc, si la France est en retard dans le déploiement du très haut débit fixe et mobile, ce n’est en aucun cas du fait d’Orange.


2/ Mais le mauvais classement de la France face à d’autres pays dans le très haut débit fixe et mobile est une réalité. Comment l’expliquez-vous ?

Force est de constater qu’au niveau européen – je parle là de tous les opérateurs télécoms présents sur ce marché - le montant d’investissements dans les réseaux par habitant est deux fois inférieur à ce qu’il est aux Etats-Unis, ce qui explique en grande partie notre dépositionnement dans le déploiement des réseaux de nouvelle génération.

C’est bien entendu le résultat de conditions de marché très différentes aux Etats-Unis – avec 3 opérateurs et une réglementation plus souple - alors que l’Europe pâtit d’une pression concurrentielle très forte qui limite la capacité d’investissement de chacun.


Je note qu’en Espagne, un des rares pays d’Europe où le cadre réglementaire est favorable à l’investissement, où les coûts de déploiement sont peu élevés et les procédures simplifiées, la fibre s’est massivement développée, notamment sous l’impulsion d’Orange.

3/ Que va-t-il se passer en écho à ces réflexions du régulateur ?

Nos investissements demeurent de très loin les plus élevés du marché. Sans oublier que nous déroulons sans relâche le levier connectivité d’Essentiels2020, et ce dans les zones denses comme dans les zones moins denses. Nous avons par ailleurs annoncé en juin 2016 une accélération de notre déploiement en zones rurales au travers du programme Orange Territoires Connectés, dans un cadre réglementaire stabilisé, cadre que l’ARCEP souhaite modifier quelque mois après.

Nous allons donc mener le combat pour obtenir les aménagements les plus limités et les moins pénalisants possibles pour Orange.

Et nous continuerons notre route, avec des réseaux de qualité dont la seule ambition est d’offrir à nos clients une expérience incomparable.
Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: Hammett le 11 janvier 2017 à 11:01:14
Trop ou pas assez de régulation ? Telle est la question...Mais on peut imaginer qu'un compromis sera trouvé.

En attendant au 30/09 Free avait quand même 4 millions de prises "commercialisables", Bouygues 1,7 millions. En quoi la régulation actuelle a empêché le déploiement pour Free et Bouygues Telecom ? SFR est un cas à part ! Quelle est la réalité derrière ces chiffres ? Info ou intox ?

Ce qui est vraiment surprenant dans l'interview de Sebastien Soriano est cela : "Je ne veux pas dicter leur stratégie aux opérateurs. Si Orange se développe dans la banque, et SFR dans les médias, c'est leur droit. Mais il ne faut pas se tromper de boussole. La 5G, par exemple, il faut la préparer dès aujourd'hui. Ma crainte, c'est que par effet de mode, les opérateurs télécoms soient moins focalisés sur les réseaux."

En quoi le développement dans la banque et/ou les médias empêche les investissements dans les réseaux ? A ce journ, sur quels chiffres peut-on affirmer cela ? Sur le fond, est-ce vraiment dans les attributions du régulateur d'être aussi direct ?
 
Titre: l'Arcep va serrer la vis à Orange pour favoriser la concurrence sur la fibre
Posté par: dj54 le 11 janvier 2017 à 11:23:39
Le régulateur entend notamment de permettre à la concurrence de mieux accéder aux infrastructures de l'opérateur historique, en position dominante sur le FTTH.
L'Arcep entend donner plus d'air au marché de la fibre optique où Orange est dominant à travers ses investissements massifs. Le régulateur a ainsi annoncé une série d'orientations durcissant à terme la régulation sur l'opérateur. Il s'agit notamment de permettre à la concurrence de mieux accéder aux infrastructures de l'opérateur historique.

Cette accélération (des investissements, NDLR) a doté Orange d'une avance importante, avec environ les trois quarts de part de marché", explique l'Arcep qui, pour y remédier, veut "apporter une attention particulière" à l'obligation faite à l'opérateur historique de donner "accès aux infrastructures" afin de permettre "aux opérateurs alternatifs d'animer le marché du détail".

Il s'agit pour l'Arcep de "généraliser cette dynamique (d'investissement) à l'ensemble des acteurs du marché" en prévenant "tout comportement d'obstruction de la part d'Orange, soit vis-à-vis des autres opérateurs dans les investissements dans les réseaux FTTH, soit dans la migration des réseaux haut-débit vers les réseaux à très haut débit".

Concrètement, Orange pourrait devoir vendre à ses concurrents ses capacités en fibre non utilisées, en amont de la connexion aux immeubles, ou être obligé de donner accès à ces immeubles aux autres opérateurs "sans barrière de prix à l'entrée", via les infrastructures présentes, notamment les colonnes montantes, qu'il a pu y installer.

Dans le marché B2B, des décisions ont déjà été prises. En juillet dernier, l'Autorité a mis en demeure Orange sur la question de l'accès à ses infrastructures de génie civil dans le cadre de déploiements fibre pour les entreprises.

Les conditions d'accès doivent être les mêmes pour Orange et ses concurrents. Or, "l’instruction a notamment permis de mettre en évidence que la branche de détail d’Orange, dans le cadre du déploiement de son réseau en fibre optique pour les entreprises, ne recourrait pas aux mêmes processus et interfaces de commande que les opérateurs alternatifs". Rappelons qu'en décembre dernier, l'Autorité de la concurrence lui infligeait 350 millions d'euros d'amende pour avoir profité de cette position dominante et pour avoir freiné abusivement le développement de la concurrence dans le secteur.

Aujourd'hui,  l’Arcep proposera une série de mesures de régulation pour accroître l’offre de services de « qualité renforcée » à destination des entreprises sur les réseaux FTTH, créer les conditions de l’èmergence de nouveaux acteurs d’infrastructures dédiées aux entreprises, et prévenir de potentiels obstacles à la dynamique concurrentielle. Alors que les télécoms (à travers la fibre) deviennent un levier central pour la transformation numérique des entreprises et notamment des PME, on observe un vrai décalage entre le monde pro et le marché de masse, un décalage mis en avant par l'Arcep dans son dernier Observatoire sur les télécoms B2B.

Il s'agira aussi de renforcer la concurrence en accordant un meilleur accès aux infrastructures aux petits opérateurs régionaux, qui travaillent avec les entreprises.

Le régulateur souligne ainsi que "d’une manière générale, les entreprises sont, en proportion, deux fois moins raccordées en fibre optique que la clientèle résidentielle : le nombre d’accès en fibre optique représente 7% de l’ensemble des accès souscrits par les entreprises contre 16% chez les particuliers.

"A l'Arcep, nous avons une conviction profonde : deux acteurs, ce n'est pas assez. Nous ne croyons pas au duopole. Pourquoi ? Parce que cette situation ne permet pas d'entretenir une dynamique d'investissement, d'innovation et de tarification suffisamment forte. L'expérience montre qu'au bout d'un moment, les deux gros se regardent toujours en chien de faïence... Notre conviction, c'est que "two is not enough" et que trois acteurs - voire plus - sont nécessaires. Surtout, nous pensons que c'est le bon moment. Il y a un alignement des astres pour ouvrir le marché pour permettre à un troisième pôle de se structurer", expliquait en juin dernier le président de l'Autorité.

Dans une interview aux Echos, Sébastien Soriano, a estimé que le classement de la France en terme d'infrastructures de très haut débit, fixe et mobile était "désastreux", appelant au passage les opérateurs à "mettre les bouchées doubles". Interrogé, le directeur général délégué de l'opérateur, Pierre Louette, a rappelé que l'ensemble des opérateurs étaient "sur la même ligne de départ, nous avons simplement fait le job", et que le retard était dû à celui pris "dans les mesures d'accompagnement de la fibre" par le régulateur.

sources (http://www.zdnet.fr/actualites/fibre-l-arcep-va-serrer-la-vis-a-orange-pour-favoriser-la-concurrence-39846878.htm)
soutces 2 (http://www.challenges.fr/high-tech/telecoms/l-arcep-veut-durcir-la-regulation-de-la-fibre-sur-orange-pour-aider-ses-concurrents_446921)
Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: Philoutix le 11 janvier 2017 à 21:57:51
ça continue ...
Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: Nico le 12 janvier 2017 à 07:19:43
Y en a un que ça semble faire rire :p

https://twitter.com/sorianotech/status/819301965624655880
Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: eruditus le 12 janvier 2017 à 08:42:25
Sans rire, il va demander quoi en ZTD ? Qu'Orange tire des fibres pour adducter les PMs d'immeubles afin que les concurrents puissent commercialiser ?

Le dogme de la concurrence par les infrastructures sur le fixe voleraient en éclat sous la présidence de Sébastien Soriano, alors qu'il me semble avoir été un acteur majeur de sa mise en place lors de son passage à l'ADLC.

Succulent.
Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: alain_p le 12 janvier 2017 à 09:07:13
Citer
C'est pourquoi dans les zones denses, là où les opérateurs se plaignent d'avoir du mal à rentrer dans les immeubles, Orange va avoir l'obligation de les aider à se raccorder.

Je pense que Free n'attend que cela pour s'installer dans les NRA/NROs d'Orange en ZTD, comme il le fait en ZMD, pour déployer là aussi le 10G-EPON, en faisant l'économie d'acheter et équiper ses propres NROs. Et Orange devra probablement rajouter des fibres pour raccorder les PM, co-financées par Free (et probablement Bouygyes Telecom aussi ?).
Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: Philoutix le 12 janvier 2017 à 09:09:09
C'était évident, je l'avais déjà écris sur ce forum, dés qu'Orange aura trop d'avance, l'ARCEP interviendra pour laisser les concurrents accéder aux infras de l'opérateur historique. Il fallait être franchement naïf pour croire le contraire. Aucun intérêt à Free, Bouygues et SFR de réellement forcer le développement du FTTH et ce n'est pas une question de CAPEX lorsqu'on voit le prix auquel était prêt à racheter Illiad un opérateur Telco Américain, idem pour ALTICE qui investit à tout azimut aux US et ailleurs. Depuis des années, l'ARCEP entrave systématiquement le développement d'Orange en France, toujours la faute de l'opérateur historique, la rengaine habituelle, faut faire vivre la concurrence sur le dos de la bête.

De même lorsqu'on lit Sorantino dans sa dernière interview, tout content de son effet ces derniers jours, semblant moyennement heureux d'un retour à trois opérateurs on peut se poser des questions sur la compétence de ce monsieur, c'est un dogmatique, rien de plus. Il peut toujours se plaindre des investissements de SFR et Orange dans respectivement les médias et la banque mais ce dernier oublie que ses entreprises sont cotées en Bourse et ne sont pas des associations loi 1901. Je n'ai pas eu le temps de calculer l'évaporation du capital d'Orange en bourse suite à sa délcaration le jour même, il faudrait peut-être qu'il réfléchisse avant de faire le malin dans la presse et sur twitter.





Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: alain_p le 12 janvier 2017 à 09:14:41
Je n'ai pas eu le temps de calculer l'évaporation du capital d'Orange en bourse suite à sa délcaration le jour même, il faudrait peut-être qu'il réfléchisse avant de faire le malin dans la presse et sur twitter.

N'exagérons rien, l'action Orange est en ce moment à 14,50 € contre 14.80 € il y a quelques jours. Ce n'est pas une catastrophe non plus, et reste dans les variations quotidiennes que l'on voit souvent.

P.S : Paradoxalement, l'action Iliad baisse plus que l'action Orange ce matin, de 186 € à 184 €, -1%.
Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: Nico le 12 janvier 2017 à 09:15:23
Toujours le même soucis, c'est plus simple de déployer quand l'infrastructure est à toi... Bref je ne vais pas rentrer dans ce débat sans fin plus que ça.
Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: eruditus le 12 janvier 2017 à 10:41:36

Mais... mais... les ZTD ont été actées avec le plan THD par le régulateur. Ce n'est pas nouveau comme situation.
En ZTD, il y a déjà eu réduction de ces zones en 2011, il me semble pour la même raison.

Le marché s'est organisé en fonction de la réglementation. SFR et Bouygues ont réussi à trouver un accord pour déployer "conjointement" en ZTD par exemple. Qu'est ce qui empêche les acteurs de trouver d'autres accords de ce genre ? Il me semble même avoir lu qu'Orange avait une offre pour accompagner les acteurs en ZTD.

Ce qui me gêne, c'est la régulation volatile sur ses principes. Organiser un marché ne signifie pas en changer les règles tous les 4 matins.

Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: Nico le 12 janvier 2017 à 10:56:20
Qu'est ce qui empêche les acteurs de trouver d'autres accords de ce genre ? Il me semble même avoir lu qu'Orange avait une offre pour accompagner les acteurs en ZTD.
Les orientations présentées vont un peu dans ce sens, permettre un tel accord de manière non discriminatoire.
Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: eruditus le 12 janvier 2017 à 11:04:26
Nous serions donc la théatralité habituelle alors que les mesures qui seront prises vont accoucher d'une souris ?
Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: alain_p le 12 janvier 2017 à 11:06:00
On verra en Mars, après la consultation...
Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: Hammett le 12 janvier 2017 à 11:24:03
Oui, il y a aussi les postures habituelles. Par exemple, qu'est-ce qui permet à Bouygues Telecom ou à Free de dire qu'ils sont maltraités par Orange, alors qu'ils déclarent 1,7 et 4 millions de prises commercialisables ?
On verra le résultat final, mais la régulation de l'ARCEP est prévue pour la période 2017-2020. Et à chaque fois, c'est le même cirque. C'est incroyable d'avoir des cycles courts et de ne pas avoir une vision d'ensemble et de s'y tenir. Là, cela ressemble à du boulot d'amateur de la part de l'ARCEP qui semble découvrir de nouveaux problèmes techniques, alors qu'ils devaient déjà être posés en 2013/2014 (voir avant).

Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: alain_p le 12 janvier 2017 à 11:40:53
Il faut aussi faire le bilan de chaque période, et voir ce qui marche et ne marche pas. Il est clair que Free et SFR ont beaucoup moins déployé le FTTH que prévu initialement en 2013. Maintenant, qu'ils soient maltraités, c'est une autre histoire... C'est vrai que c'est surtout Orange qui a investi, avec quand même un co-financement des autres, en particulier Free.
Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: Kaelhan le 12 janvier 2017 à 13:56:17
Complèment de S.Soriano sur Bfmbusiness ce matin repris par le site La Tribune pour "calmer" le jeu :

Eteindre l'incendie. Tel était l'objectif de Sébastien Soriano, ce jeudi matin, sur BFM Business. Le patron de l'Arcep, le gendarme des télécoms, est revenu sur sa volonté de réguler Orange dans la fibre. Dévoilé ce lundi, son "petit complèment" au cadre de régulation a mis le feu aux poudres chez l'opérateur historique. Locomotive des investissements dans la fibre avec une part de marché d'environ 75%, celui-ci estime que l'Arcep vient lui mettre des bâtons dans les roues en favorisant injustement ses concurrents SFR, Free et Bouygues Telecom.

Pour Orange, si ses rivaux ont pris du retard dans le déploiement de la fibre, c'est parce qu'ils n'ont pas voulu mettre la main au portefeuille. Très énervé par le parti-pris de l'Arcep, Stéphane Richard, le PDG d'Orange, n'a pas hésité, avant-hier, à interpeller publiquement son patron dans un tweet rageur :

 "Sébastien Soriano : la France en retard sur le THD [Très haut débit, Ndlr], il faut donc s'attaquer à Orange, seul opérateur qui investit massivement. Cherchez l'erreur."

Face à cette fronde du leader français des télécoms, le président de l'Arcep a voulu calmer le jeu. D'emblée, il s'est présenté comme "un arbitre équitable" :

"Ce que nous voulons, c'est booster l'investissement en France. Aujourd'hui, la situation est simple: Orange investit beaucoup, mais ils nous disent être à la limite de ce qu'ils peuvent faire. Il ne s'agit certainement pas de sanctionner cet investissement, mais de trouver des relais, des complèments à [cet effort]. Et ceux-ci viendront des autres opérateurs."

"Un certain nombre de verrous"

Or d'après Sébastien Soriano, les rivaux d'Orange sont confrontés à "un certain nombre de verrous pour déployer leurs réseaux" en fibre optique:

    "Il y a un verrou très simple: la réglementation française impose qu'il n'y ait qu'un opérateur qui déploie la fibre dans l'immeuble. C'est très bien [...], c'est de bonne gestion. Mais il faut à un moment se raccorder à la fibre dans l'immeuble. Or aujourd'hui, dans les zones les plus denses du territoire, Orange est très en avance. Il a installé la fibre dans beaucoup d'immeubles. C'est très bien, sauf que les autres opérateurs n'arrivent pas à y rentrer pour se raccorder..."

D'où la nécessité, pour le patron de l'Arcep, "de demander à Orange [...] d'accompagner les autres opérateurs" pour qu'ils ne soient pas freinés.

"Une mesure chirurgicale"

Sur le fond, Sébastien Soriano voit donc son remède comme une "mesure chirurgicale millimétrée", à dix lieues d'une remise en cause de toute la régulation. Agacé d'être présenté comme celui qui vient plomber la rentabilité des investissements d'Orange, il précise, presque menaçant, que l'Arcep aurait pu aller beaucoup plus loin :

"Vous savez, il y a quelque chose que nous avons décidé de ne pas faire [...] : c'est le dégroupage de la fibre [qui consisterait à donner accès au réseau d'Orange à la concurrence, Ndlr]. Ici, on contrôlerait les prix, tout serait encadré. [...] Sur la fibre, chacun doit déployer sa propre fibre dans les rues. C'est un combat de rues. C'est un combat de caves. Pour passer de la rue à la cave, on a besoin d'Orange, c'est simple, et ce n'est quand même pas une remise en cause totale du cadre de la réglementation."

Puis, pour calmer les esprits, Sébastien Soriano s'est dit "pragmatique":

"Nous mettons aujourd'hui une proposition de régulation sur la table. Si demain Orange avance de sa propre initiative pour régler ces problèmes, peut-être qu'on considérera [qu'il suffit] simplement d'accompagner le mouvement..."

En clair, pour lui, la balle est désormais dans le camp de l'opérateur historique.  (src : http://www.latribune.fr/technos-medias/regulation-de-la-fibre-l-arcep-tente-de-calmer-orange-629899.html)

Je n'ai pas vu l'interview aujourd'hui, donc je n'en sais pas plus.

Ce qui me surprend, c'est la menace à peine voilée qu'il indique sur le dégroupage de la fibre.
Autre chose, l'accès aux immeubles raccordés par Orange serait difficile, y a-t-il eu des chiffres ou une enquête indiquant cela ? Quel est le taux d'échec ? Quelle est la durée moyenne d'accès à l'immeuble par un autre opérateur dans ce cas ?
Les autres opérateurs savent très bien que pour déployer un réseau il faut investir, cela passe par des arbitrages financiers et des décisions stratégiques qu'ils ont prises. A eux de voir s'ils peuvent ou non changer ces décisions....
S'il indique que certaines choses ne fonctionnent pas dans ce cas, comme le justifie-t-il ?
Je me demande surtout quel serait pour lui le meilleur moyen d'augmenter le taux de raccordement par rapport aux nombre de prises ? Comment faire que ceux qui ont une connexion ADSL de qualité (à définir  :)) puissent aller vers le FTTH ?
Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: Thornhill le 12 janvier 2017 à 14:05:55
Quand il déclare que les autres opérateurs n'arrivent pas à rentrer dans les caves, ça parait logique puisque Orange est le seul à posséder les fourreaux existant depuis des lustres. Ca semblait évident dès le début, donc je suppose que la menace de régulation concerne ces fourreaux non ?
Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: Nico le 12 janvier 2017 à 14:07:04
L'accès au GC est déjà régulé. A voir ce qu'ils veulent modifier.
Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: alain_p le 12 janvier 2017 à 14:08:58
C'est très bien, sauf que les autres opérateurs n'arrivent pas à y rentrer pour se raccorder..."

Je pense que S. Soriano, là il galèje quand même. Je n'ai pas vu un seul exemple où Orange empêchait un autre opérateur d'entrer dans un immeuble qu'il aurait fibré. C'est effectivement les concurrents qui ne font souvent pas les investissements nécessaires, ou suffisamment rapides, pour se raccorder.

Personne n'empêche Free d'installer des NROs dan les ZTDs où il n'est pas encore présent.
Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: Kaelhan le 12 janvier 2017 à 14:09:44
En effet, mais sur quelles bases modifier la réglementation ? C'est l'objet des consultations à venir durant le T1.
S'il lance cette phrase, c'est qu'il a des éléments sérieux le prouvant, non ? Est-ce le nombre de prises des autres opérateurs ? Est-ce le "nombre de fibres" différents par immeuble ? Si c'est cela .....
Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: Hammett le 12 janvier 2017 à 14:15:56
@Kaelhan Oui, tu as raison c'est quand même assez vasouille.
D'où la nécessité, pour le patron de l'Arcep, "de demander à Orange [...] d'accompagner les autres opérateurs" pour qu'ils ne soient pas freinés
C'est un gag ?
C'est juste de faire entrer la concurrence ? Pourquoi n'arrive-t-elle pas à rentrer ? Orange freine ou l'intendance ne suit pas ? Ou c'est un manque de confiance ou d'information ? 
Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: underground78 le 12 janvier 2017 à 14:18:04
Je pense que S. Sorriano, là il galèje quand même. Je n'ai pas vu un seul exemple où Orange empêchait un autre opérateur d'entrer dans un immeuble qu'il aurait fibré.
Le fait qu'ils n'y "arrive pas" n'implique pas qu'Orange les en empêche. Je pense qu'il faut plutôt voir ça à l'envers, l'ARCEP pense visiblement que c'est "trop simple" pour Orange.
Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: alain_p le 12 janvier 2017 à 14:20:43
Il suffit qu'ils se raccordent au PMI. Ils ont en plus 3 mois après déclaration du PMI pour le faire, où Orange ne peut commercialiser d'offre.
Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: Hammett le 12 janvier 2017 à 14:24:20
Le fait qu'ils n'y "arrive pas" n'implique pas qu'Orange les en empêche. Je pense qu'il faut plutôt voir ça à l'envers, l'ARCEP pense visiblement que c'est "trop simple" pour Orange.
Mais dans ce cas, pourquoi imposer de nouvelles mesures à Orange ? Il faut plutôt voir ce qui cloche du coté des bailleurs et des propriétaires. Parce que au final, si Orange doit faire rentrer la concurrence, cela ne sera pas gratuit non plus. 
Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: underground78 le 12 janvier 2017 à 14:39:35
Parce que c'est un problème de fourreaux et assimilés ?
Titre: l'Arcep va serrer la vis à Orange pour favoriser la concurrence sur la fibre
Posté par: e-TE le 12 janvier 2017 à 14:53:03
cf.


Dans le marché B2B, des décisions ont déjà été prises. En juillet dernier, l'Autorité a mis en demeure Orange sur la question de l'accès à ses infrastructures de génie civil dans le cadre de déploiements fibre pour les entreprises.

Les conditions d'accès doivent être les mêmes pour Orange et ses concurrents. Or, "l’instruction a notamment permis de mettre en évidence que la branche de détail d’Orange, dans le cadre du déploiement de son réseau en fibre optique pour les entreprises, ne recourrait pas aux mêmes processus et interfaces de commande que les opérateurs alternatifs". Rappelons qu'en décembre dernier, l'Autorité de la concurrence lui infligeait 350 millions d'euros d'amende pour avoir profité de cette position dominante et pour avoir freiné abusivement le développement de la concurrence dans le secteur.


sources (http://www.zdnet.fr/actualites/fibre-l-arcep-va-serrer-la-vis-a-orange-pour-favoriser-la-concurrence-39846878.htm)
soutces 2 (http://www.challenges.fr/high-tech/telecoms/l-arcep-veut-durcir-la-regulation-de-la-fibre-sur-orange-pour-aider-ses-concurrents_446921)

Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: eruditus le 12 janvier 2017 à 14:57:11
hors sujet, la discussion actuelle porte sur le ftth grand public, pas sur le marché entreprise
Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: e-TE le 12 janvier 2017 à 15:08:05
ne peut on pas penser que si orange est tombé dans ce travers pour son offre b2b, la meme chose pouvait aussi avoir lieu sur son offre aux opérateurs déployant pour le grand publique? et que c'est pour ca que l'arcep fait les gros yeux?
Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: eruditus le 12 janvier 2017 à 15:12:34
ne peut on pas penser que si orange est tombé dans ce travers pour son offre b2b, la meme chose pouvait aussi avoir lieu sur son offre aux opérateurs déployant pour le grand publique? et que c'est pour ca que l'arcep fait les gros yeux?

Non puisque le plan THD est piloté, vérifié et mis en oeuvre par l'arcep & l'adlc depuis le début. L'infrastructure est commune, l'accès au GC est régulé, les principes du co-investissement ont été défini par l'autorité, définitions des ZTD et ZMD etc... Franchement, je ne vois pas de quoi le régulateur parle quand il dit qu'Orange empêche les autres opérateurs d'accéder aux immeubles en ZTD. :)


 
Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: Nico le 12 janvier 2017 à 17:04:21
C'est juste de faire entrer la concurrence ? Pourquoi n'arrive-t-elle pas à rentrer ? Orange freine ou l'intendance ne suit pas ? Ou c'est un manque de confiance ou d'information ?
Qu'est-ce qui marche mieux quand tu veux rentrer dans un immeuble :
- Bonjour mon bon monsieur, c'est Orange France Télécom les PTT, c'est pour le téléphone
- Bonjour monsieur, c'est Free, on vient pour la fibre
Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: Thornhill le 12 janvier 2017 à 17:52:58
Tu as surement vu juste.
Mais dans ce cas l'Arcep attend quoi de Orange : qu'ils disent à Free/SFR :  "Tiens, j'ai les clés de la cave, prends-les et passe tes fibres en loucedé" ?

Qu'ils mettent en place un guichet "conciergerie" en somme ?
Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: Hammett le 12 janvier 2017 à 18:26:14
C'est pas possible que l'ARCEP régule cela ! C'est un gag ! 
Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: Nico le 12 janvier 2017 à 18:43:52
De ma compréhension des orientations, on parlerait de qqch comme ce qu'a fait SFR avec ByTel en ZTD.

Et pas une régulation, mais s'assurer de non discrimination.
Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: eruditus le 12 janvier 2017 à 18:44:44
Après la régulation asymétrique, la régulation symétrique, une nouvelle ère s'ouvre, la régulation chirurgicale.
Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: Philoutix le 12 janvier 2017 à 18:55:51
L'interview de Soriano par Soumier, ICI (http://bfmbusiness.bfmtv.com/mediaplayer/video/fibre-optique-il-ne-s-agit-pas-de-sanctionner-l-investissement-d-orange-mais-de-trouver-des-relais-sebastien-soriano-1201-902595.html). Plus cela va, plus se pose la question de savoir si Orange ne devra pas gérer la base descriptive réseaux des opérateurs concurrents ...
Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: Nico le 12 janvier 2017 à 18:58:10
On a compris que tu étais assez remonté contre cette posture de l'ARCEP, restons sérieux tout de même ;).
Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: Thornhill le 13 janvier 2017 à 09:16:56
L'interview de Soriano par Soumier, ICI (http://bfmbusiness.bfmtv.com/mediaplayer/video/fibre-optique-il-ne-s-agit-pas-de-sanctionner-l-investissement-d-orange-mais-de-trouver-des-relais-sebastien-soriano-1201-902595.html). Plus cela va, plus se pose la question de savoir si Orange ne devra pas gérer la base descriptive réseaux des opérateurs concurrents ...

Je n'ai toujours pas compris ce qu'il attend d'Orange concrètement.
Le journaliste aurait pu creuser un peu.
Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: Nico le 13 janvier 2017 à 09:19:08
Il y a des sources plus pointues sur le sujet (voir même lire les orientions de l'ARCEP), là la TV bah c'est très généraliste / consensuel.
Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: Philoutix le 13 janvier 2017 à 09:37:26
https://www.dailymotion.com/video/x589bkb_fibre-optique-il-ne-s-agit-pas-de-sanctionner-l-investissement-d-orange-mais-de-trouver-des-relais-s_news (https://www.dailymotion.com/video/x589bkb_fibre-optique-il-ne-s-agit-pas-de-sanctionner-l-investissement-d-orange-mais-de-trouver-des-relais-s_news)
Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: alain_p le 13 janvier 2017 à 10:23:39
Qu'est-ce qui marche mieux quand tu veux rentrer dans un immeuble :
- Bonjour mon bon monsieur, c'est Orange France Télécom les PTT, c'est pour le téléphone
- Bonjour monsieur, c'est Free, on vient pour la fibre

Petit rappel historique : Avant 2011, Free a signé de nombreuses conventions avec des immeubles pour les fibrer, souvent grâce à l'appui de co-propriétaires pro Free. Souvent ces immeubles n'ont jamais été commencés, et la durée de 6 mois a été largement dépassée. Finalement, comme cela bloquait l'arrivée de la fibre, l'ARCEP a du contraindre Free à envoyer un courrier disant que l'immeuble était libéré de sa convention, et que d'autres opérateurs pouvaient le fibrer.

Certains immeubles ont été commencés et jamais terminés. D'autres ont été très mal faits, et c'est souvent une calamité pour un abonné d'être dans un tel immeuble.

Free s'est taillé une très mauvaise réputation parmi les syndics.

Donc Free a eu accès aux immeubles, mais faute d'investissements, et de sérieux suffisant, ne les a jamais fibrés verticalement. Finalement, dans beaucoup de cas, c'est Orange qui l'a finalement fait.

Donc je trouve les remarques d'Orange tout à fait justifiées. C'est le seul à investir à grande échelle sur le terrain des immeubles.
Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: Kaelhan le 13 janvier 2017 à 11:02:41
L'interview de M.Lombardini dans les Echos du jour :
Les mesures que suggère l'Arcep pour réguler Orange sont-elles satisfaisantes ?

Le régulateur doit se préoccuper d'avoir un marché équilibré et concurrentiel où l'investissement est dynamique. S'il ne fait rien, on s'achemine sur le très haut débit a minima vers un duopole entre Orange et SFR, voire un monopole d'Orange. Ce sont donc des mesures de bon sens qui visent à corriger à la marge le cadre réglementaire pour que tous puissent investir et migrer leurs abonnés. Ce n'est pas la révolution non plus, nous attendions plus.

C'est tout de même une vraie victoire pour vous ?

Cela fait longtemps qu'on dit qu'il y a un problème. Les pouvoirs publics n'ont pas agi plus tôt, car le marché a mis longtemps à décoller. C'est depuis qu'Orange a passé la barre du million d'abonnés fibre que le sujet s'est imposé. Un opérateur historique qui a 75 % de part de marché sur les réseaux du futur, cela commence à faire peur. Le cadre doit être aménagé pour permettre à chacun d'investir de manière efficace. Les Français veulent la fibre, mais sans perdre les bienfaits de la concurrence et du choix.
Selon Orange, chacun est parti de la même page blanche. Les retards sont dus à de moindres investissements ou des erreurs.

C'est une fiction de présenter les choses ainsi. Je reconnais qu'Orange fait du bon boulot : ils savent déployer des réseaux, ils y mettent les moyens et les résultats sont là. Mais nous aussi. Nous investissons 30 % du chiffre d'affaires dans les réseaux chaque année. Et une bonne partie va à la fibre, davantage qu'Orange en proportion. En outre, il ne faut pas oublier certaines pratiques passées de l'opérateur historique.

A quoi pensez-vous ?

Entre 2006 et 2010, Orange s'est réservé l'usage quasi exclusif des fourreaux dans les zones très denses, là où ses concurrents sont les plus forts. Pour déployer la fibre, les autres opérateurs devaient creuser leurs propres tranchées ou passer par les égouts. Evidemment, c'était beaucoup plus long et moins efficace. Ces pratiques ont cessé après que nous avons déposé plainte devant l'Autorité de la concurrence. Mais, pendant ces premières années, Orange a couvert une zone considérable et s'est fait une place de choix dans les immeubles dont il tire profit aujourd'hui. Leur avance ne repose donc pas seulement sur l'investissement et le talent...

N'avez-vous pas freiné les investissements pour le lancement de Free Mobile ?

Non. Chez Free, nous n'avons jamais manqué d'argent pour la fibre ; seules les difficultés opérationnelles peuvent ralentir le déploiement.

Vous dénoncez aussi les problèmes d'intégration verticale chez Orange. Qu'est-ce que cela change sur le marché ?

Orange se réserve un accès privilégié à de multiples informations et dispositifs spécifiques qu'il nous refuse alors que nous sommes co-investisseurs. Sur les plans de déploiement, les erreurs de câblage, les erreurs d'adresse notamment, Orange met en oeuvre des dispositifs courts pour son compte mais impose de la lourdeur à ses concurrents. C'est pour cela que le régulateur doit établir un principe très ferme de non-discrimination renforcée : Orange doit utiliser les mêmes procédures et avoir accès aux mêmes informations que ses concurrents. Ce que propose d'ailleurs l'Arcep pour le marché entreprises. Nous contribuons fortement au financement du réseau co-investi avec Orange. Il est légitime de vouloir y accéder de manière efficace.

Faut-il envisager une séparation entre le réseau et le reste du groupe, comme au Royaume-Uni avec British Telecom ?

Attendons de voir si les choses s'améliorent. Mais c'est le meilleur outil pour concilier investissement, couverture et concurrence.

En mettant la pression sur Orange, le régulateur vous met aussi face à vos responsabilités et vous engage à investir plus.

C'est justement parce qu'on investit beaucoup que les choses commencent à bouger. Et je ne parle pas que de Free. Nos concurrents aussi s'intéressent davantage à la fibre depuis quelques mois. Free s'est engagé également à être client de réseaux d'initiative publique. Il faut encourager ces efforts pour maximiser l'investissement.
(src : http://www.lesechos.fr/tech-medias/hightech/0211685761199-maxime-lombardini-nous-voulons-les-memes-regles-pour-tous-dans-la-fibre-2056823.php)

Peu de surprises dans l'interview, mais toujours drôle de lire "Nous investissons 30 % du chiffre d'affaires dans les réseaux chaque année." sans jamais préciser la part entre la partie mobile, la partie fixe bas débit, la partie haut débit, la partie coeur de réseau etc...
Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: Thornhill le 13 janvier 2017 à 12:05:09
Donc en résumé le point d'achoppement serait celui-là :

Orange se réserve un accès privilégié à de multiples informations et dispositifs spécifiques qu'il nous refuse alors que nous sommes co-investisseurs. Sur les plans de déploiement, les erreurs de câblage, les erreurs d'adresse notamment, Orange met en oeuvre des dispositifs courts pour son compte mais impose de la lourdeur à ses concurrents. C'est pour cela que le régulateur doit établir un principe très ferme de non-discrimination renforcée : Orange doit utiliser les mêmes procédures et avoir accès aux mêmes informations que ses concurrents.

Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: Benja le 13 janvier 2017 à 14:20:46
Petit rappel historique : Avant 2011, Free a signé de nombreuses conventions avec des immeubles pour les fibrer, souvent grâce à l'appui de co-propriétaires pro Free. Souvent ces immeubles n'ont jamais été commencés, et la durée de 6 mois a été largement dépassée. Finalement, comme cela bloquait l'arrivée de la fibre, l'ARCEP a du contraindre Free à envoyer un courrier disant que l'immeuble était libéré de sa convention, et que d'autres opérateurs pouvaient le fibrer.

Certains immeubles ont été commencés et jamais terminés. D'autres ont été très mal faits, et c'est souvent une calamité pour un abonné d'être dans un tel immeuble.

Free s'est taillé une très mauvaise réputation parmi les syndics.

Donc Free a eu accès aux immeubles, mais faute d'investissements, et de sérieux suffisant, ne les a jamais fibrés verticalement. Finalement, dans beaucoup de cas, c'est Orange qui l'a finalement fait.

Donc je trouve les remarques d'Orange tout à fait justifiées. C'est le seul à investir à grande échelle sur le terrain des immeubles.
Mais je confirme absolument !   ::)
Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: Hammett le 13 janvier 2017 à 15:47:38
Donc en résumé le point d'achoppement serait celui-là :

Orange se réserve un accès privilégié à de multiples informations et dispositifs spécifiques qu'il nous refuse alors que nous sommes co-investisseurs. Sur les plans de déploiement, les erreurs de câblage, les erreurs d'adresse notamment, Orange met en oeuvre des dispositifs courts pour son compte mais impose de la lourdeur à ses concurrents. C'est pour cela que le régulateur doit établir un principe très ferme de non-discrimination renforcée : Orange doit utiliser les mêmes procédures et avoir accès aux mêmes informations que ses concurrents.

Bon, il va falloir éplucher les contrats signés et (re)préciser le statut d'un co-investisseur (au fait, xc'est combien en %). Il va falloir préciser, à partir de quel endroit le co-inverstisseur peut-il attendre une information complète...
Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: haut de france 59140 le 13 janvier 2017 à 17:35:56
Bonjour,
Le compte rendu des travaux 2016 du GRACO (10 janvier 2017)

La régulation au service des territoires connectés.

lien
http://arcep.fr/index.php?id=13460

C'est un fichier de 52 pages
Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: eruditus le 16 janvier 2017 à 20:12:38
Tu as surement vu juste.
Mais dans ce cas l'Arcep attend quoi de Orange : qu'ils disent à Free/SFR :  "Tiens, j'ai les clés de la cave, prends-les et passe tes fibres en loucedé" ?

Qu'ils mettent en place un guichet "conciergerie" en somme ?

Qu'Orange gère leurs difficultés à atteindre le PMI à leur place, tout simplement.
Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: e-TE le 20 janvier 2017 à 01:12:12
Non puisque le plan THD est piloté, vérifié et mis en oeuvre par l'arcep & l'adlc depuis le début. L'infrastructure est commune, l'accès au GC est régulé, les principes du co-investissement ont été défini par l'autorité, définitions des ZTD et ZMD etc... Franchement, je ne vois pas de quoi le régulateur parle quand il dit qu'Orange empêche les autres opérateurs d'accéder aux immeubles en ZTD. :)


L'interview de M.Lombardini dans les Echos du jour :

A quoi pensez-vous ?

Entre 2006 et 2010, Orange s'est réservé l'usage quasi exclusif des fourreaux dans les zones très denses, là où ses concurrents sont les plus forts. Pour déployer la fibre, les autres opérateurs devaient creuser leurs propres tranchées ou passer par les égouts. Evidemment, c'était beaucoup plus long et moins efficace. Ces pratiques ont cessé après que nous avons déposé plainte devant l'Autorité de la concurrence. Mais, pendant ces premières années, Orange a couvert une zone considérable et s'est fait une place de choix dans les immeubles dont il tire profit aujourd'hui. Leur avance ne repose donc pas seulement sur l'investissement et le talent...

Vous dénoncez aussi les problèmes d'intégration verticale chez Orange. Qu'est-ce que cela change sur le marché ?

Orange se réserve un accès privilégié à de multiples informations et dispositifs spécifiques qu'il nous refuse alors que nous sommes co-investisseurs. Sur les plans de déploiement, les erreurs de câblage, les erreurs d'adresse notamment, Orange met en oeuvre des dispositifs courts pour son compte mais impose de la lourdeur à ses concurrents. C'est pour cela que le régulateur doit établir un principe très ferme de non-discrimination renforcée : Orange doit utiliser les mêmes procédures et avoir accès aux mêmes informations que ses concurrents. Ce que propose d'ailleurs l'Arcep pour le marché entreprises. Nous contribuons fortement au financement du réseau co-investi avec Orange. Il est légitime de vouloir y accéder de manière efficace.

(src : http://www.lesechos.fr/tech-medias/hightech/0211685761199-maxime-lombardini-nous-voulons-les-memes-regles-pour-tous-dans-la-fibre-2056823.php)


donc au final qui croire? si l'arcep met son nez dedans et semble dire que ca ne va pas, ca semble accréditer les reproches fait par Free... après, ou est la limite entre la bonne et la mauvaise foie de chacun... a l'arcep de trancher?



et si en 2011, un certains nombres d'immeubles ont du être annulé par Free, outre les problèmes de montée en puissance des équipes free infra (ou l'équivalent à l'époque), ne peut-on pas imaginer qu'ils pensaient pouvoir bénéficier facilement de l'accès au GC, et le fait de devoir passer par les égouts + lenteur d'accès aux infos (comme reproche Lombardini) n'ont pas contribué à gripper les process qu'ils comptaient mettre en place?
Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: Nico le 20 janvier 2017 à 06:57:58
En même temps l'horizontal était pas déjà très (trop) avancé à ce moment là pour remettre en cause le choix de l'infra dans laquelle déployer ?
Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: eruditus le 20 janvier 2017 à 08:30:12
Lombardini, dont l'absence de mauvaise foi a été de maintes fois prouvées, évoque 2 sujets assez différents dans cette interview :
- les difficultés d'accès physique aux immeubles
- les difficultés d'accès aux informations des adresses co-investies.

J'ai pas trop l'impression que l'Arcep veuille modifier la régulation des zones AMII, mais j'ai pu louper quelque chose.

Pour l'autre point, l'accès physiques aux immeubles. Orange a évoqué qu'il mettait en place de nouvelles offres pour les opérateurs ayant du mal à gérer cet aspect des choses. Les offres ont été présentées en Novembre à l'arcep. Elles sont disponibles sur le site wholesale d'Orange (Offres FTTH ZTD (http://wholesalefrance.orange.fr/content/download/53017/1606904/version/1/file/facilitation+acces+FTTH+ZTD.pdf)). Franchement, quand on lit la plaquette de présentation, si ce sont/étaient les points d'achoppement des autres FAIs et si ce sont les points que l'Arcep veut/menace de réguler, je me gausse.

L'arcep a décidé de l'architecture en Zone Très Dense. Tous les nouveaux services proposés sont des points qui ont du être évoqués/étudiés lors de la définition de celle-ci. Je comprends qu'Orange l'ait un peu mauvaise, si en plus maintenant, l'opérateur historique doit prendre par la main certains opérateurs et se charger de la logistique / négociation / travaux avec les bailleurs dont il est opérateur d'immeuble, ... il ne manquerait plus qu'en plus  l'arcep en fixe les tarifs pour que la coupe soit bien pleine.
 
Sinon, OI, Free l'est en zone très dense, dans une assez grosse proportion sur Paris. C'est un vrai métier, OI, semble-t-il selon M. Lombardini, source de revenu facile et récurrent. Etrange qu'Iliad ne cherche pas plus à développer ce business de lui-même, non ?

ps: je croyais que l'accès au génie civil de l'opérateur historique avait été régulé dès 2009, M.L. me met un doute. Quelqu'un pour confirmer ?
Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: eruditus le 20 janvier 2017 à 09:23:20

En fait, la première décision de l'arcep sur le sujet date de 2008

Citer
Décision n° 2008-0835
de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes
en date du 24 juillet 2008
portant sur la définition du marché pertinent de gros des offres d’accès aux
infrastructures physiques constitutives de la boucle locale filaire, sur la désignation d’un
opérateur exerçant une influence significative sur ce marché et sur les obligations
imposées à cet opérateur sur ce marché

http://www.arcep.fr/uploads/tx_gsavis/08-0835.pdf

et la première offre de France Telecom en découlant date, elle, de Septembre 2008.


Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: e-TE le 20 janvier 2017 à 11:03:31
ok donc une bonne dose de mauvaise fois du coté de ML
Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: Nico le 20 janvier 2017 à 11:09:42
et la première offre de France Telecom en découlant date, elle, de Septembre 2008.
J'ai pas creusé, mais c'est pas parce qu'une offre existait qu'elle était suffisante et satisfaisante en terme de "fonctionnement".
Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: Hammett le 20 janvier 2017 à 11:21:39
Difficile de croire que l'ARCEP et la concurrence ont glandé sur ce sujet depuis 8 ans ! Depuis le temps, on peut espèrer que le sujet est bien cerné et réglementé et que cela n'empêche personne de bosser.
Sinon qu'ils aillent vendre des pizzas...
Il serait également interessant que l'ARCEP se fixe des délais pour espèrer délivrer une régulation complète et claire.
Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: eruditus le 20 janvier 2017 à 12:04:58
J'ai pas creusé, mais c'est pas parce qu'une offre existait qu'elle était suffisante et satisfaisante en terme de "fonctionnement".

Note que ce n'est pas ce que je dis. J'ai juste fait un peu d'archéologie pour confronter les propos d'un acteur à la réalité. Il y a eu d'autres décisions depuis 2008 sur le sujet, et les offres de France Telecom ont évolués au fur et à mesure de ces décisions.

Par contre, tu peux lire la décision de 2008, l'accès aux immeubles y est déjà débattu. A un moment, les acteurs économiques sont aussi en droit d'attendre une certaine stabilité. On a quand même vu le régulateur dans la presse, évoqué "innocemment" ("menacé" ?) que l'autorité pourrait aussi (ou aurait pu/du) décider le dégroupage sur la fibre. ;D
Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: Kaelhan le 10 février 2017 à 18:26:44
L'ARCEP a mis en ligne hier les documents pour la consultation publique sur les marchés du haut et très débit. Les documents sont à la fin du message.
Voici le communiqué de presse :
Faisant suite aux orientations rendues publiques le 9 janvier, l'Arcep détaille aujourd'hui ses travaux de révision des analyses des marchés du haut et du très haut débit fixe, en soumettant à consultation publique les projets de décisions qui s'appliqueront sur la période 2017 - 2020.

Dans ces documents, l'Arcep analyse la situation des marchés, identifie les enjeux de la régulation pour les prochaines années et propose les évolutions correspondantes. Son ambition est d'adapter la régulation aux objectifs clés identifiés : accélérer l'investissement sur l'ensemble des territoires et favoriser le développement du marché des services aux entreprises.

Accélérer l'investissement et la migration vers les réseaux en fibre optique à très haut débit

L'Arcep se félicite de l'effort d'investissement porté par Orange et souhaite qu'il se prolonge et se renforce. Les besoins des citoyens et des entreprises, ainsi que l'atteinte des objectifs du plan France Très Haut Débit, nécessitent néanmoins un rythme d'investissement accru qui ne sera possible qu'en mobilisant les capacités d'investissement de tous les opérateurs. La dynamique d'investissement doit donc maintenant se généraliser à l'ensemble des acteurs du marché et sur les différentes zones du territoire. L'Autorité entend le favoriser et veillera, par son action, à lever les verrous opérationnels pour accélérer le déploiement des réseaux très haut débit et la migration des abonnés.

L'Autorité interroge ainsi les acteurs du marché sur deux obligations ciblées sur le FttH :

    • la première porte sur la facilitation du raccordement en fibre entre la rue et le pied des immeubles dans les zones très denses, où chaque opérateur doit déployer son propre réseau dans les rues ;

    • la seconde porte sur les processus opérationnels inter-opérateurs liés à la mutualisation de la fibre (vérification d'éligibilité, commande d'accès, réparation en cas de panne, etc.).

L'Autorité propose également des évolutions des procédures d'accès aux infrastructures d'Orange pour le déploiement des réseaux en fibre optique, pour tenir compte des retours d'expérience ainsi que des besoins des réseaux d'initiative publique qui se déploient dans le cadre du plan France Très Haut Débit.

Démocratiser la fibre et favoriser la numérisation des entreprises françaises

Sur le marché " entreprises ", l'Arcep a dressé le constat d'une concurrence très insuffisante. L'Autorité propose une série de mesures de régulation pour saisir l'opportunité de créer un marché concurrentiel de la fibre pour les petites et moyennes entreprises à l'occasion du déploiement des réseaux FttH, et ainsi favoriser la numérisation de l'économie française.

L'Autorité interroge ainsi les acteurs du marché sur la pertinence de deux obligations d'accès portant sur la fibre optique à destination des entreprises :

    • la première vise à créer les conditions de l'èmergence d'un marché de gros à au moins trois offreurs, là où seuls deux acteurs verticalement intégrés sont présents aujourd'hui ;

    • la seconde vise à faciliter le développement, sur l'infrastructure FttH, d'offres à qualité de service renforcée adaptées aux besoins diversifiés des entreprises.

Calendrier de la suite des travaux sur les décisions d'analyse des marchés

Ces documents sont mis en consultation publique pour une durée de cinq semaines, à la suite de laquelle ils seront transmis pour avis à l'Autorité de la concurrence, conjointement avec les réponses formulées par les acteurs du marché lors de cette consultation.

Après prise en compte de ces réponses et de l'avis de l'Autorité de la concurrence, les nouveaux projets de décision feront l'objet d'une seconde consultation publique, d'ici l'été, puis seront notifiés à la Commission européenne.

Les décisions finales seront adoptées au cours du second semestre 2017. (src :http://www.arcep.fr/index.php?id=8571&no_cache=1&tx_gsactualite_pi1[uid]=2035&tx_gsactualite_pi1[annee]=&tx_gsactualite_pi1[theme]=&tx_gsactualite_pi1[motscle]=&tx_gsactualite_pi1[backID]=26&cHash=b69abcb19bcec53012e7cca999975713)
Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: raf le 11 février 2017 à 14:18:36
Sans rire, il va demander quoi en ZTD ? Qu'Orange tire des fibres pour adducter les PMs d'immeubles afin que les concurrents puissent commercialiser ?

Voyons-voir, en cuivre il y a la collecte, et le degroupage + connexion se font au niveau des NRA. En FTTH, il n'y a pas (en ZTD) de collecte et en plus du NRO il faut relier chaque PM (tres- tres neombreux en ZTD) au NRO, et installer un equipement (generalement passif, mais certains ont d'autres idees en tete) dans le PM. Ca devient tres rapidement un massacre financier pour les moyens; pour les petits c'est no-go direct (faute de ressources).

Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: Nico le 11 février 2017 à 14:25:12
Ceci dit les petits sont intéressés par autre chose que de la collecte ? (hors qqs acteurs B2B j'entends)

Parce que sur le dégroupage Cu ils n'y sont pas allés...
Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: eruditus le 11 février 2017 à 14:57:33
Abandonnons toute concurrence par les infrastructures.  ;D

Je vais encore me répéter, mais pour les évolutions à venir des réseaux mobiles, les opérateurs ont intérêt à avoir une très bonne capilarité de leur réseau fibre. Ils devront de toute manière faire cet effort sur les ZTDs.
Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: raf le 12 février 2017 à 10:51:03
Ceci dit les petits sont intéressés par autre chose que de la collecte ? (hors qqs acteurs B2B j'entends)

Parce que sur le dégroupage Cu ils n'y sont pas allés...
Entre la lourdeur de l'offre de degroupage et une repartition des clients qui fait que plus de 20 clients/NRA c'est exceptionnel, le choix de la collecte devient evident.
Deja avoir des collectes regionales c'est un grand progres pour un operateur "vraiment alternatif" (hors BOFS). Le degroupage c'est une etape majeure, dont tres peu arrivent a franchir.
Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: letsar le 17 février 2017 à 17:10:30
Page 49 de l'analyse Arcep du marché 3b :  " Les bras m'en tombent... Encore une occasion superbement gâchée pour le développement de la France à l'ère numérique. "

" Lors du précédent cycle d’analyse du marché de gros pertinent des offres d’accès central en position déterminée à destination  du  marché  de  masse, l’Autorité avait estimé qu’il n’était « ni justifié ni proportionné d’imposer à Orange, au titre de sa puissance sur le marché, de faire droit aux demandes d’accès activé très haut débit fondées sur son réseau de boucle locale optique.»

L’Autorité maintient cette conclusion dans  le  cadre  de  la  présente  analyse  de  marché.  En  effet, le cadre réglementaire du  déploiement  du  FttH,  c’est-à-dire la   combinaison   des   obligations asymétriques  d’accès aux infrastructures  de  génie civil et des obligations  symétriques  d’accès à la partie terminale des réseaux en fibre optique jusqu’à l’abonné, vise au déploiement  des  nouvelles infrastructures  de  boucle  locale  optique  par  les  opérateurs et à l’établissement d’une concurrence pérenne au travers de l’accès passif et du coinvestissement.

L’expérience du dégroupage montre que la concurrence est d’autant plus pérenne que les opérateurs tiers sont susceptibles de s’autonomiser par rapport à l’opérateur d’infrastructure et de contribuer ainsi à l’èmergence d’offres innovantes et différenciées. Il serait souhaitable qu’une telle concurrence se développe de la même manière sur le segment très haut débit des marchés de gros et de détail."

Le lien : http://bit.ly/2kXAca3 (http://bit.ly/2kXAca3)
Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: obinou le 17 février 2017 à 23:51:04
Page 49 de l'analyse Arcep du marché 3b :  " Les bras m'en tombent... Encore une occasion superbement gâchée pour le développement de la France à l'ère numérique. "

" Lors du précédent cycle d’analyse du marché de gros pertinent des offres d’accès central en position déterminée à destination  du  marché  de  masse, l’Autorité avait estimé qu’il n’était « ni justifié ni proportionné d’imposer à Orange, au titre de sa puissance sur le marché, de faire droit aux demandes d’accès activé très haut débit fondées sur son réseau de boucle locale optique.»

L’Autorité maintient cette conclusion dans  le  cadre  de  la  présente  analyse  de  marché.  En  effet, le cadre réglementaire du  déploiement  du  FttH,  c’est-à-dire la   combinaison   des   obligations asymétriques  d’accès aux infrastructures  de  génie civil et des obligations  symétriques  d’accès à la partie terminale des réseaux en fibre optique jusqu’à l’abonné, vise au déploiement  des  nouvelles infrastructures  de  boucle  locale  optique  par  les  opérateurs et à l’établissement d’une concurrence pérenne au travers de l’accès passif et du coinvestissement.

L’expérience du dégroupage montre que la concurrence est d’autant plus pérenne que les opérateurs tiers sont susceptibles de s’autonomiser par rapport à l’opérateur d’infrastructure et de contribuer ainsi à l’èmergence d’offres innovantes et différenciées. Il serait souhaitable qu’une telle concurrence se développe de la même manière sur le segment très haut débit des marchés de gros et de détail."

Le lien : http://bit.ly/2kXAca3 (http://bit.ly/2kXAca3)

Je sais pas.... d'un coté je suis d'accord avec raf : Le dégroupage implique (du moins actuellement) rapidement des coûts très (trop) importants pour l'acquisition d'une poignée de clients géographiquement proche pour un petit opérateur, donc ce dégroupage implique forcèment une commercialisation de masse, et donc seulement un petit nombre d'opérateurs de grande taille capable de "tenir" un long moment avant un retour sur ces gros investissements. Je reste persuadé que ceci explique en partie une moindre différenciation entres opérateurs en terme d'offres et de positionnement, ainsi qu'une perte de choix des consommateurs (une fois que t'a fait le tour des services clients de 4 , t'en reviens à ton 1er...)

Une chose qui n'était pas possible sur le cuivre et qui le devient sur la fibre en revanche c'est la différentiation technologique: A condition de dégrouper les PM (compliqué...) il est possible pour un opérateur de proposer des offres spécifiques, en terme de technologie, débit, canalisation.
En DSL c'était impossible (essayez donc de proposer du vectoring en France...)  , de toute façon le gain est négligeable.
Mais en fibre ça deviens possible.

La seule question à mon sens reste donc  : Est-ce que c'est ce que souhaite le régulateur, notamment via ce qu'on appellerais le "FTTE" (cad offres "pro" sur boucle locale mutualisé)  ou pas. Pour que ce soit possible, il faut à mon avis 2 choses :

1) Que le dégroupage de la boucle locale soit économiquement rentable sur un nombre de clients restreints
2) Que des offres de collecte qui tiennent la route soient proposée. Pas seulement en LFO ou en activé, mais en tirant partie justement des possibilités de la fibre , tel que la mise à dispo de waves par exemple et le retrait des conditions d'usage pour y avoir accès.

Sinon ça implique que le régulateur souhaite "juste" maintenir la situation actuelle, où Orange & SFR conserveront 97% des PDM des pro.
On peux le comprendre, et même le souhaiter  (surtout bercy qui lorgne sur les dividendes) , mais faut alors que ce soit clair et que l'ARCEP arrête de dire le contraire.

Le problème de l'accès activé , c'est qu'il y a très très peu de différenciation possible entre les acteurs, et pire encore lorsque l'opérateur d'infra est lui-même opérateur de détail, et peux donc proposer de meilleurs offres, à de meilleurs tarifs. C'est en principe interdit, mais comme c'est difficile à prouver, que ça prends des années à porter en justice et qu'en général ça fini en eau de boudin, là encore c'est une possibilité que seuls les plus gros acteurs ont, donc au détriment des usagers.

Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: obinou le 18 février 2017 à 00:50:29

Pour l'autre point, l'accès physiques aux immeubles. Orange a évoqué qu'il mettait en place de nouvelles offres pour les opérateurs ayant du mal à gérer cet aspect des choses. Les offres ont été présentées en Novembre à l'arcep. Elles sont disponibles sur le site wholesale d'Orange (Offres FTTH ZTD (http://wholesalefrance.orange.fr/content/download/53017/1606904/version/1/file/facilitation+acces+FTTH+ZTD.pdf)).

Moi je trouve ce document édifiant et incomplet.

Incomplet car il ne traite pas des problèmes hors de l'immeuble : Adduction bouchée, fourreaux bouchés / saturés / introuvables / non référencés ... comme ça arrive partout, et en ZTD plus qu'ailleurs à cause de la densité (pas partout bien sur).

Et édifiant car ils reconnaissent à demi-mot que la "légitimité" de France Télécom leur donne un avantage certain pour entrer chez les gens et négocier les contrats, la preuve c'est qu'ils se proposent d'accompagner (avec le gilet "Orange" ou "France Télécom" sinon ça marche pas) un tech d'un OC tiers , jusqu'à commencer immédiatement les travaux.

Donc oui, on peut le déplorer, mais en pratique, quand tu as la propriété des fourreaux depuis 50 ans (réelle ou supposée par les gens), ben ça joue. En plus d'avoir leurs plans et de ne pas avoir la charge administrative de demander la permission à un tiers l'autorisation de les utiliser (enfin, de les louer).
Idem pour les câbles en façade, ce sera pareil.

Je pense que c'est ce que voulais dire Lombardini, même si l faut avouer que Free Infra a quand même bien bien fait de la merde à son époque quand ils ont commencé eux-même, et que quelque part ça justifie la position de certains syndic.
Quoique j'ai vu des trucs absolument honteux dans des immeubles à Toulouse posés par Orange, donc à mon avis ils n'ont pas de quoi pavoiser non plus...


Titre: Marchés du haut et du très haut débit fixe : Orientations de l'ARCEP
Posté par: Kaelhan le 11 juillet 2017 à 11:15:07
Un article du site "La Tribune" ce jour suite aux premières conclusions de l'ARCEP annoncées aujourd'hui avec une interview de son président:
L'Arcep, le gendarme des télécoms, a publié ce mardi les conclusions de son analyse de marché de la fibre. Déterminé à en finir avec le monopole d’Orange dans les télécoms d’entreprise, l'institution a décidé de lui imposer plusieurs mesures pour épauler la concurrence. Sébastien Soriano, le président de l'Arcep, les explique à La Tribune.
Les télécoms d'entreprise, il en a fait une de ses grandes priorités stratégiques. Pour Sébastien Soriano, le président de l'Arcep, le régulateur des télécoms, ce marché ne tourne pas rond. Moins médiatisé que les télécoms grand public, celui-ci pèse pourtant plus de 10 milliards d'euros. Mais surtout, il est largement monopolisé par Orange. L'opérateur historique possède pas moins de 70% de ce marché. Il est suivi par SFR (20%), Bouygues Telecom (5%) et par une multitude de petits opérateurs locaux.

Pour Sébastien Soriano, il est urgent de réinjecter de la concurrence sur ce marché. Ce qui implique d'en finir avec un des derniers « bastions », dit-il, de monopole de l'ex-France-Télécom. Lors de la présentation de son analyse de marché de la fibre, ce mardi, le régulateur a annoncé avoir activé différents leviers. L'objectif étant de permettre à tous les opérateurs de commercialiser rapidement des offres de fibre bon marché dans tout l'Hexagone. Sur le fond, l'Arcep espère favoriser l'accès des TPE et des PME, aux finances parfois limitées, à l'Internet à très haut débit.

Outre la connectivité, la fibre constitue surtout un moyen pour les petites et moyennes entreprises françaises de se convertir au cloud et autres nouveaux services digitaux. Un domaine où la France est à la traîne. D'après un classement de la Commission européenne, l'Hexagone échoue à une piètre 18ème place concernant l'utilisation des technologies digitales des entreprises. Ce qui constitue un boulet et une source d'inquiétude pour la compétitivité de l'économie.
LA TRIBUNE - Depuis votre arrivée à la tête de l'Arcep, il y a deux ans et demi, vous mettez un point d'honneur à ouvrir le marché des télécoms d'entreprise à la concurrence, et en finir avec le monopole d'Orange. Où en êtes-vous ?

SEBASTIEN SORIANO - Le marché des entreprises est une de nos principales priorités. Si la concurrence est bien installée sur le marché grand public, ce n'est effectivement pas du tout le cas sur le marché des télécoms professionnelles. Nous avons vraiment la volonté de faire bouger les lignes, de secouer le cocotier, et d'ouvrir très fortement le jeu. Notre stratégie repose sur le déploiement du FTTH [Fibre to the home, pour fibre jusqu'au logement, NDLR] dans tout le pays. Nous avons aujourd'hui une opportunité de faire de la fibre pour entreprises un marché de masse, et en particulier auprès des TPE et des PME, qui sont notre cœur de cible. L'enjeu, au final, c'est de favoriser la transformation numérique des entreprises et donc la compétitivité de l'économie française.

Comment allez-vous vous y prendre ?

Ce que l'on constate, c'est que les patrons de TPE et de PME ne changent pas facilement d'abonnement et d'opérateur. Le prix et une meilleure connectivité ne suffisent pas à provoquer une telle décision. Le plus souvent, les TPE et les PME décident de migrer vers la fibre lorsqu'elles font leur « révolution digitale ». C'est notamment le cas lorsqu'elles souhaitent accéder à de nouveaux services numériques - comme l'hébergement des données à distances, où l'accès à des applications de gestion dans le cloud - qui nécessitent une connectivité bien supérieure à l'ADSL. C'est pourquoi nous sommes convaincus que la fibre peut constituer le cheval de Troie du développement de la concurrence des télécoms d'entreprises.

D'après vous, il ne suffit donc pas de baisser le prix de la fibre pour que les entreprises s'y convertissent ?

Evidemment, tous les chefs d'entreprise veulent la meilleure connectivité au meilleur prix. Mais nous craignons que ce ne soit pas un argument suffisant. Ce qui peut les faire bouger, c'est, une fois encore, l'adoption de nouveaux services numériques et outils digitaux. Il n'y a que la fibre, aujourd'hui, qui permette cette transition, car seul le FTTH permet d'apporter à une large échelle une qualité de service suffisante à un prix abordable.

Quelle est votre stratégie de régulation ?

Notre premier objectif, c'est d'élargir la gamme des offres auxquelles les entreprises ont accès. Aujourd'hui les télécoms d'entreprise sont constituées par un important « bas de marché ». Celui-ci compte entre 2 et 3 millions de clients, essentiellement en  ADSL, avec des offres autour de 50 euros par mois. Le problème, c'est que ces abonnements n'offrent pas une qualité suffisante. Ils ne comprennent pas de garantie de temps de rétablissement. Cela signifie qu'en cas de problème sur le réseau, les entreprises peuvent parfois attendre très longtemps avant de retrouver leur connexion. Cela, beaucoup de sociétés ne peuvent pas se le permettre... Ensuite, il existe un « milieu de marché », assez étroit, qui représente environ 500.000 accès. Commercialisés entre 100 et 200 euros par mois, ces abonnements disposent de garanties de temps de rétablissement. Mais en revanche, leur débit est limité car il ne s'agit que d'offres SDSL [sur le réseau cuivré, NDLR]. En clair, il n'existe pas d'offre de fibre adaptée à ce milieu de marché. Enfin, il y a le « marché du luxe », celui de la fibre dédiée [du sur-mesure, NDLR], avec 90.000 accès. On retrouve ici essentiellement des grandes entreprises et les grosses PME industrielles, qui ont les moyens de débourser entre 500 et 1.000 euros par mois pour une qualité de service maximale.

Dans ce paysage, à l'Arcep, nous souhaitons clairement favoriser le développement d'offres de fibre pour ce bas et milieu de marché. Voilà pourquoi notre première décision, c'est d'imposer à Orange, partout où il déploie le FTTH, de proposer une offre de gros avec en option une qualité de service augmentée. Ces offres comprendront une garantie de temps de rétablissement de dix heures (heures ouvrées). Concrètement, tous les opérateurs pourront commercialiser cette nouvelle option. Sachant que cette offre de gros sera accessible d'ici la fin de l'année aux opérateurs qui co-investissent avec Orange dans la fibre [c'est-à-dire les grands opérateurs, comme Bouygues Telecom ou SFR, NDLR].

Mais que faites-vous pour les petits opérateurs alternatifs, qui n'ont pas, comme Orange ou SFR, les moyens d'investir des milliards d'euros dans les infrastructures ?

A ce sujet, notre vision du marché des entreprises, c'est justement qu'il doit vivre avec un paysage concurrentiel différent que celui du marché grand public. En d'autres termes, nous sommes persuadés qu'il n'est pas condamné à se concentrer autour d'une poignée d'opérateurs verticalement intégrés [propriétaires de leurs réseaux, NDLR]. Il y a, au contraire, de la place pour une diversité d'acteurs innovants par les services ou d'opérateurs locaux capables de fournir des offres de proximité. Mais pour faire vivre cette multitude de petits acteurs, encore faut-il qu'ils aient accès à un marché de gros sur la fibre.

Comment allez-vous faire èmerger ce marché ?

Notre ambition est de créer un marché national et concurrentiel d'offres de gros « activées » [soit des offres de fibre disponibles sans avoir à déployer de coûteux équipements le long des réseaux, NDLR]. Or aujourd'hui, seuls deux acteurs, Orange et SFR, ont la possibilité d'être présent sur ce marché, et ils n'ont pas forcèment intérêt à le développer. Pour faire èmerger durablement ce marché, nous voulons permettre à de nouveaux acteurs de s'y faire une place. Certains, à l'instar de Kosc ou de Bouygues Telecom, nous ont déjà fait des marques d'intérêt, parfois très prononcées. Pour les accompagner, nous allons imposer à Orange de leur fournir une offre de gros, à prix régulé, leur permettant de vendre de la connectivité à tous les petits opérateurs alternatifs intéressés.

Vous auriez aussi pu, comme le souhaitaient beaucoup de petits opérateurs alternatifs, imposer à Orange de lancer une offre activée sur le marché de gros pour leurs permettre de se développer. Pourquoi n'avez-vous pas retenu cette solution ?

Parce que cela aurait été une erreur stratégique, une solution de facilité à très courte vue, qui aurait encore conforté la domination d'Orange. Contrairement à certaines idées reçues, beaucoup préfèrent le monopole. C'est tellement plus facile d'acheter chez Orange ! Si nous imposions à Orange une offre de gros activée, tous les opérateurs s'approvisionneraient chez lui. Et en cas de problème, ils n'auraient qu'à faire appel au régulateur ! Mais l'ennui, c'est qu'en procédant de la sorte, il est impossible de développer, comme nous le souhaitons, la concurrence sur ce marché de gros, qui est la meilleure garantie d'avoir un marché de détail dynamique. Pour casser le quasi-monopole d'Orange dans les télécoms d'entreprise, il faut agir sur le long terme. Cela implique qu'il y ait une pluralité d'acteurs d'infrastructures qui soient des offreurs sur ce marché de gros.

Reste que les petits opérateurs craignent de se faire tailler des croupières par Orange, SFR ou Bouygues Telecom dans la fibre le temps qu'une vraie concurrence èmerge sur ce marché de gros...

Beaucoup de petits opérateurs affirment qu'ils sont souvent coincés lorsqu'Orange commercialise des offres de fibre qu'ils ne sont pas en mesure de proposer... Nous avons entendu ce message. C'est pour répondre à cette urgence que, dans le même temps, nous imposons à l'opérateur historique la revente de ses offres fibre basées sur l'infrastructure FTTH à la concurrence. De cette façon, ils auront les moyens de marquer Orange à la culotte partout où il est présent. Mais j'insiste : cette option de revente n'est pas la panacée. De fait, les opérateurs qui y recourent ne pourront pas beaucoup se différencier. C'est pour cela que nous pensons qu'ils auront intérêt à s'approvisionner sur le marché de gros concurrentiel que nous souhaitons voir èmerger.

Côté prix, la fibre sera-t-elle vraiment plus abordable pour les entreprises ?

Avec cette régulation, on crée les conditions pour que des offres de fibre de qualité soient disponibles de manière massive autour de 100 euros par mois. Cela représente une division par cinq par rapport aux tarifs souvent pratiqués pour la fibre dédiée...

Quand ces mesures prendront-elles effet ?

Concernant la création d'une offre de gros avec garantie de temps de rétablissement sur le réseau FTTH d'Orange, elle sera disponible d'ici la fin de l'année. Comme elle est totalement nouvelle par rapport à ce qui existe sur le marché, nous l'évaluerons pour savoir si elle correspond bien à nos attentes. Les acteurs intéressés pour fournir une offre de gros activée pourront s'appuyer sur le réseau d'Orange dès le 1er janvier. Sachant qu'un accès généralisé à ses infrastructures doit être effectif au 1er mars au plus tard. Le calendrier est en principe le même pour la revente des offres en fibre d'Orange. Voilà pourquoi, à l'Arcep, nous espérons un printemps du marché entreprise l'année prochaine.

A quelle vitesse, d'après vous, les entreprises se convertiront-elles à la fibre ?

A ce sujet, franchement, je n'ai pas de boule de cristal. Il y a quelques territoires pionniers où la fibre pour entreprises est bien développée mais il est difficile de généraliser. Néanmoins, de nouvelles offres, attractives et de qualité, vont arriver sur le marché. Tous les acteurs auront bientôt la possibilité de commercialiser de la fibre à bon prix. Mais en tant que régulateur, nous ne contrôlons pas la demande ! Ce sera aux opérateurs de convaincre les entreprises qu'elles ont intérêt à passer à la fibre. Quoi qu'il en soit, la situation sera forcèment meilleure qu'aujourd'hui. Il n'est pas normal que seules 90.000 entreprises sur 3 millions disposent de la fibre avec une bonne qualité de service.
(src : http://www.latribune.fr/technos-medias/telecoms-le-regulateur-promet-un-printemps-du-marche-des-entreprises-743499.html)