Auteur Sujet: Sénégal: SENIX (Point d’échange Internet du Sénégal): Enfin un GIX !  (Lu 3280 fois)

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vivien

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SENIX (Point d’échange Internet du Sénégal) : Enfin un GIX en Afrique du Nord !

Son site : http://senix.sn/

Le SENIX a pour objectif de permettre l’échange direct du trafic local pour favoriser l’èmergence des services locaux et d'optimiser l’utilisation de la bande passante et le coût du trafic international. Mais aussi de contribuer au développement d’une économie numérique au Sénégal par la création d’un marché des télécommunications ouvert.



M. Cheikh Bakhoum, président du SENIX (il est aussi directeur général de ADIE)



Aujourd'hui il y a déjà deux acteurs qui échangent du trafic sur Senix : https://www.expressotelecom.sn/ et http://www.sonatel.com/
D'autres acteurs sont présents (ADIE - l'Agence De l'Informatique de l'Etat et ARC Informatique), mais avec un trafic inférieur a 30 Kb/s - oui j'ai bien dit 30 Kb/s, mois de 1 Mb/s.

vivien

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C'est un projet, porté depuis 7 ans par Bocar Kâne, membre du conseil d’administration de France IX encore aujourd'hui, qui a quitté un poste de responsable de peering de Bouygues Telecom pour aider le Sénégal a sortir de son enclavement numérique.

La situation n'est pas simple pour le peering, le Senegal avait un seul opérateur dans le pays : Orange. (Depuis d'autres acteurs sont arrivés)

Il était aussi nécessaire d'avoir les appuis politiques pour un tel projet, notamment le soutient du Ministère des Postes et des Télécommunications du Sénégal.



France-IX a aidé ce GIX a se mettre en place en donnant conseils et formations.



Bocar Kâne est toujours membre du conseil d'administration de France-IX :



Leon

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Très belle initiative... La présence de GIX bien positionné est une condition nécessaire pour un internet ouvert, pour la baisse du coup de la bande passante. Mais ça n'est pas une condition suffisante.

A mon avis, en plus de GIX dans les pays d'Afrique sub-saharienne, il manque avant tout un réseau de fibres optiques internationales suffisamment ouvert, accessible à tous les opérateurs alternatifs (sans discrimination, avec conditions et délais raisonnables, etc...).
Et aujourd'hui, l'accès aux fibres optiques est quasi impossible dans de nombreux pays d'Afrique Sub-Saharienne, à cause des monopoles. Les fibres sous-marine se sont bel et bien "ouvertes" ces dernières années. Mais les réseaux de fibres terrestres restent vraiment fermée, difficilement accessibles aux opérateurs tiers. Du coup, les FAI alternatifs ont vraiment du mal.

La corruption des décideurs politiques par les opérateurs historique, c'est également un énorme problème. Je ne sais pas si c'est le cas au Sénégal, mais dans d'autres pays, ce problème est clairement avéré!

Sans des réseaux de fibre internationaux "ouverts", je ne vois pas trop comment désenclaver ces pays. Pour que des entreprises installent "massivement" leurs serveurs dans ces pays, il faut de la bande passante internationale à bon prix. Et aujourd'hui, vu le marché très fermé de la bande passante internationale dans ces pays, c'est tout sauf simple.
Sans serveurs en local, un GIX n'a pas franchement d'utilité. On est bien d'accord qu'il y a une histoire d'oeuf et de poule ici : un GIX va effectivement un peu plus "attirer" les hébergeurs, mais ça n'est pas suffisant malheureusement.

Remarquez : le Sénégal est loin d'être le pire pays en terme d'accès à Internet.

Du coup, pour réellement désenclaver ces pays, j'imagine, je rêve d'un consortium d'opérateurs volontaires, qui achètent et/ou déploient de la capacité fibre en très grand nombre, en fibre terrestre et en fibre sous marine, et qui revendent ça "à la découpe", avec peu de marge. Et bien sur, il faudrait un réseau ouvert, sans aucune discrimination d'accès. Ca n'est pas la seule solution, mais c'en est une.

Leon.