Auteur Sujet: Sénégal: vers l’interdiction des appels audio et vidéo sur whatsapp  (Lu 4866 fois)

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vivien

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Sénégal : vers l’interdiction des appels audio et vidéo sur whatsapp

Près de quinze associations ont tenu une conférence de presse pour alerter sur le danger du projet de loi portant Code des communications électroniques, qui est en phase d’être voté le 6 septembre prochain. Selon ces associations, l’article 27 du Code des communications électroniques met en péril la neutralité du net et donne ainsi à l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes et aux opérateurs le pouvoir de bloquer, ralentir, filtrer, imposer ou encore surveiller WhatsApp, Viber, Messenger et autres applications de téléphone en ligne, pour préserver les intérêts des opérateurs de téléphonie mobile au détriment des intérêts des utilisateurs sénégalais.

D’après Mountaga Cissé, voter cette loi, c’est livrer les utilisateurs d’internet pieds et poings liés aux opérateurs. L’ingénieur en informatique est convaincu qu’à la rentrée de l’Assemblée nationale, les usagers pourront se voir interdire de passer des appels audio sur la célèbre application WhatsApp. Poursuivant, il prévient sur les conséquences : «si la loi passe, il peut y arriver que la presse en ligne soit bloquée au regard de sa puissance. Il y a également une possibilité de voir l’accès à un site d’informations limité. De plus, les youtubeurs et créateurs de contenus libres sont exposés».

Le journaliste-blogueur Pape Ismaïla Dieng, quant à lui, s’inquiète pour l’avenir des blogueurs. «Si un blogueur met une vidéo qui gêne, on peut lui opposer cette disposition», se désole-il. A en croire Mamadou Diouma Diallo, enseignant chercheur à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, l’article 27 du projet de loi qui pose problème. Pour l’enseignant, «ce projet, s’il n’est pas amendé, risque d’ouvrir une brèche pour les opérateurs, qui vont s’y engouffrer pour limiter l’utilisation de WhatsApp», a-t-il soutenu, avant de poursuivre : «Internet est devenu un lieu de prise de parole, de sociabilité et on porte atteinte aux droits à la connexion, à l’accès à l’information et à la liberté d’expression si ce sont les opérateurs qui régulent le flux», explique-t-il.

Ibrahima Lissa Faye, président des professionnels et éditeurs de la presse en ligne (appel), de renchérir : «beaucoup de scandales récemment ont été révélés grâce au net ; autoriser ou imposer une quelconque régulation serait forfaiture». Ces acteurs, plus que jamais déterminés, demandent l’amendement de l’article 27. Ils comptent poursuivre leur combat, rencontrer les différents groupes parlementaires et organiser des journées de lutte sur l’internet.
Selon Abdou Khadre Lô, il est important que cet article soit amendé afin que «le dynamisme du numérique et la paix sociale soient préservés, pour libérer l’espace numérique économique, libérer les citoyens qui s’activent et pour une avancée démocratique».


Source : Metrodakar.net, par Pape Diop - le 1er septembre 2018

vivien

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Sénégal: vers l’interdiction des appels audio et vidéo sur whatsapp
« Réponse #1 le: 05 septembre 2018 à 14:47:33 »
Sénégal : des organisations de défense des droits de l’homme et des acteurs des médias mettent en garde contre une restriction des OTT

(CIO Mag) – Elles étaient nombreuses, jeudi, les organisations des entrepreneurs du Net, des professionnels des médias et des droits de l’homme à faire face à la presse pour alerter sur la dérive que pourrait constituer un blocage des OTT, acronyme de Over-the-top désignant les services Voix, SMS et VoD fournis par Viber, Whatsapp, Skype ou autre. Article 19, l’Association des professionnels de la presse en ligne, l’Association des usagers des Technologies de l’Information et de la Communication, World Wibe Web, Access Now, Africtivistes, Social Netlink, la RADHO, entre autres, ont dit toute leur inquiétude suite à l’adoption en conseil des ministres début juin 2018 du projet de loi portant nouveau code des communications électroniques et qui doit bientôt passer à l’Assemblée nationale.

Pour ces hommes et femmes attachés à la neutralité du Net, ce serait la catastrophe pour les usagers de l’Internet si jamais l’article 27 du texte passait. Lequel article donne, à en croire les organisateurs de la rencontre, une large marge d’appréciation à l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP) ainsi qu’aux opérateurs pour restreindre ou non l’accès à des applications comme WhatsApp, Skype, Viber, Youtube…très prisés des Sénégalais et notamment des jeunes et des entrepreneurs digitaux.  De l’avis du formateur au Centre d’études des sciences et techniques de l’information (CESTI) de Dakar, Mountaga Cissé, l’article mis en cause est si subtile qu’il donne la possibilité aux opérateurs de téléphonie de bloquer ou ralentir les OTT en invoquant comme argument la nécessité de gestion du réseau.

« En 2014, vous ne pouviez pas passer un appel audio via WhatsApp. Vous ne pouviez envoyer que du SMS. Si, par exemple, au Sénégal, d’ici quelques mois, on vous dit que vous ne pouvez plus envoyer de l’audio, mais seulement du texte. Qui sait écrire ? Le taux d’analphabétisme est là.  On le connait », explique Monsieur Cissé selon qui il suffirait à l’opérateur de soutenir que « son chiffre d’affaire est en train de tomber » et on s’en arrête là.  De son côté, Ibrahima Lissa Faye, président de l’Appel, a attiré l’attention du public sur les nouveaux métiers liés au numérique tel que celui des Youtubeurs et qui pourrait disparaitre du fait de la rupture de la neutralité du Net. « Tous ces gens-là aujourd’hui risquent de se retrouver en chômage », alerte le patron du site PressAfrik.

Par ailleurs, tout un plan d’actions a été mis au point pour sensibiliser les populations et même la communauté internationale, ont fait savoir les différents acteurs. Il s’agira dans un premier temps d’aller à la rencontre des parlementaires à qui des correspondances seront envoyées pour les amener à amender l’article 27 du nouveau code des communications électroniques qui devrait faire l’objet d’un examen à l’Assemblée nationale après son appréciation par le conseil des ministres le 06 juin dernier, explique Ndiaga Gueye, président de l’Association des usagers des TIC qui souligne que le Sénégal devrait suivre l’exemple de pays qui ont inscrit dans leur constitution la neutralité du Net pour mieux la verrouiller.


Source : CIO mag, le 2 septembre 2018 par Elimane, Dakar

Free_me

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Sénégal: vers l’interdiction des appels audio et vidéo sur whatsapp
« Réponse #2 le: 05 septembre 2018 à 17:22:15 »
haben ils ont au moins 30 ans de retard…
et surement des abo sans appels illimités :)

numer!s

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Sénégal: vers l’interdiction des appels audio et vidéo sur whatsapp
« Réponse #3 le: 05 septembre 2018 à 19:00:09 »
L'interdiction serait liée au fait que WhatsApp chiffre les communications ?

vivien

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Sénégal: vers l’interdiction des appels audio et vidéo sur whatsapp
« Réponse #4 le: 05 septembre 2018 à 20:02:21 »
Même pas, le Sénégal ne semble pas intéressé par écouter les communications, mais s'alarme de la concurrence que réalise ces applications face aux services de l'opérateur.

Si un abonné passe des appels gratuitement à sa famille par WhatsApp ou une autre application de ce type, c'est des revenus voie en moins pour l'opérateur.

En France il y a 10 ans les appels Skype étaient volontairement dégradés par les opérateurs pour cette raison. Aujourd'hui avec la neutralité d'Internet, les opérateurs n'y pensent même plus en rêve.

Il faut voir que ces applications sont très populaires dans ces pays (beaucoup plus que en France) où les forfaits n'offrent pas SMS et appels en illimité, d'où une action en France pour faire supprimer la terminaison d'appel SMS, pour faire remonter le prix des SMS et faire que le SMS ne soit plus en illimité dans nos forfaits, ce qui permettrait aux applications type whatsapp d'avoir une plus grande par de marché.

Voila un bon exemple de l’intérêt de la neutralité d'Internet.