Auteur Sujet: Le central de Villemur sur Tarn Vandalisé (photos + vidéo)  (Lu 10617 fois)

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lancelot77

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Le central de Villemur sur Tarn Vandalisé

Édit Vivien : Attention, il est possible que ces sinistres soient réalisés part les malfaiteurs qui ont dévalisée la même nuit la banque (but : empêcher le système d'alarme de fonctionner). Le procureur de la République Michel Valet, au parquet de Toulouse, invite d'ailleurs à "rester très prudent" à ce sujet parce qu'une inscription ne renvoie pas forcèment à un auteur.

Dans la nuit du samedi à dimanche,les centraux téléphoniques de Villemur-sur-Tarn et de Bessières en Haute-Garonne ont été vandalisé par le CRAV. Avec l’autorisation d’Orange, nous avons pu constater les dégats.

Dans la nuit de samedi à dimanche entre 3h30 et 4h, les militants du CRAV (Comité Régionale d’Action Viticule), un groupe de défense de la viticulture particulièrement expéditif, ont attaqué les installations d’Orange à Villemur-sur-Tarn et Bessières. Le premier a été entièrement vandalisé tandis que le second a été incendié. Dans les 2 sites, rien n’a pu été épargné.

central de Bessières BES31 (Photo France 3 Midi-Pyrénées) :


Orange a réuni la presse sur le central téléphonique de Villemur-sur-Tarn (VLM31), le plus impressionnant des 2 sites. Pour y accéder, il faut connaître son emplacement tant son chemin d’accès n’est qu’une route de terre en haut d’une colline de la ville où les poules sont les seuls piétons qui traverse. Les GPS ne fournissent d’ailleurs que l’entrée du chemin



A l’extérieur du bâtiment, seules l’odeur de la silice brûlée et les inscriptions du CRAV donnent une idée des dégâts. La Gendarmerie et l’adjoint du Procureur de la République sont là pour les constations de l’enquête.

Pour continuer plus en avant, je me baserais sur le reportage sur le fonctionnement d’un central téléphonique ou NRA fait par nos collègues d’EchosDuNet. D’après les enquêteurs, les vandales sont passés par une gaine d’aération du central. Pour les techniciens d’Orange, ils connaissent, du moins, l’organisation d’un central téléphonique. Ils ont pu accéder à l’ensemble des pièces du NRA (salle de répartition, salle des serveurs et salle d’alimentation).

Lignes téléphoniques coupées à la base :


Rien dans la salle de répartition n’a été réellement épargné : le CRAV a coupé les lignes téléphoniques à leur point d’entrée dans l’installation (les réglettes verticales). Les réglettes horizontales, qui permettent aux lignes d’accéder aux services (filtres, RTC ou DSL) ont été arraché de leur baie.



Dans la salle des serveurs, la principale victime a été l’URA (Unité de Raccordement Abonné) pour le réseau fixe. Les vandales ont arraché les cartes et y ont tapé à la barre de fer, selon le constat des techniciens Orange.

L’installation pour l’antenne-relais Orange mobile a lui servi de barbecue improvisé mais suffisant pour bruler une partie des câbles du central, notamment les liens entre la salle de répartition et les DSLAM des opérateurs.



Les DSLAM d’Orange, de SFR et de Free (le central était dégroupé par les 2 opérateurs) ont eu des destins plus divers. Si les portes ont tenu pour Orange et SFR, les DSLAM de Free ont eu des portes arrachés mais pas de dégâts sur le matériel. Par contre, le matériel doit être nettoyé à cause de la poussière due à l’incendie

DSLAM Orange au milieu du carnage :


La salle d’alimentation a aussi subi des dégâts mais reste limitée à de la tôle ondulée.

Au central de Bessières, tous les équipements sont partis en fumée. Un cocktail Molotov semble avoir été utilisé. Les pompiers sont intervenus. Les résidents des habitations autour du central ont été intoxiqués par la fumée de l’incendie. L’un d’entre-eux a du être hospitalisé.

Les réseaux fixe et Internet ne sont plus utilisables pour les lignes des centraux concernés tandis que les antennes liés à ces derniers n’èmettent plus de signal. Les antennes-relais avoisinants assurent le relais mais peuvent saturer. Orange a fait appel à des centraux mobile et des relais mobiles pour palier les équipements défaillants.

Les relais mobiles, venant de Toulouse, seront rapidement mis en placesur les 2 antennes-relais. Ils permettront de garantir aux clients mobile d’accéder au réseau téléphonique sans trop de soucis. Le réseau mobile d’Orange devrait être à nouveau opérationnel à Bessières dans l’après-midi de lundi tandis qu’il faudra attendre le mardi matin pour Villemur-sur-Tarn.

Le central téléphonique de Layrac (LAY31) est connecté au réseau d’Orange depuis celui de Bessières et est déconnecté du reste du réseau. Orange travaille à rediriger son backbone (le réseau avant les centraux téléphoniques) pour réalimenter rapidement ce dernier.

Les centraux mobile sont partis de Lorient et doivent arriver mardi et mercredi sur Bessières et Villemur-sur-Tarn. Les équipes techniques vont devoir procéder à la connexion des lignes téléphoniques à ces remorques. Orange donnera la priorité au rétablissement des lignes fixes RTC des services d’urgence (pompiers, cliniques, gendarmerie,…) et, avec l’aide des mairies, des personnes en difficulté (sous assistance respiratoire, nécessitant une attention particulière,…). Ces derniers devraient être reconnectés d’ici la fin de la semaine. Les lignes RTC des entreprises et des particuliers suivront.

Pour les accès ADSL, les centraux mobile sont prêts à accueillir les DSLAM d’Orange mais également ceux des autres opérateurs (SFR et Free). Le rétablissement sera progressif sur Bessières et Villemur-sur-Tarn avec un retour à al normal d’ici la fin de semaine à Bessière et dans la semaine prochaine à Villemur.

Une fois les solutions provisoires installées et opérationnelles, Orange travaillera à la décontamination et à la reconstruction des 2 centraux téléphoniques. Par contre, cette étape prendra des mois.

En attendant le retour de la ligne fixe et de l’Internet, Orange recommande l’usage du mobile pour passer les appels ou se connecter à Internet. Les urgences restent disponibles via le 112 par le téléphone mobile. Les forfaits Sosh (sauf 4,99€/mois), Origami et Open comprennent les appels illimités vers les fixes et les mobiles en France (métropole et DOM) tandis que l’accès Internet peut être substitué par le mode modem des téléphones et l’option incluse dans Sosh (sauf 4,99€ et 9,99€/mois), Origami (sauf Zen sans Data) et Open Play et Jet.


Source : Livebox-news, le 17 mars 2014 par Jake

Breizh 29

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« Réponse #1 le: 17 mars 2014 à 21:01:25 »
Il faut leur couper les c**** et ne pas leur remettre le tel  >:( >:( Et surtout qu'ils payent et très cher.

NBQG1304

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« Réponse #2 le: 17 mars 2014 à 21:25:46 »
Faudrait peut-être prendre les propos avec des pincettes, y a-t-il des preuves que ce soit le CRAV ?
Car j'ai quand même un peu de mal à comprendre qu'est-ce qu'il reproche à Orange...

Polynesia

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« Réponse #3 le: 17 mars 2014 à 21:32:40 »
Ouaip, il faut prouver que ce soit eux et pas des personnes qui veulent les descrédités bien que cela fait un peu beaucoup là

Darafaeli

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Le central de Villemur sur Tarn Vandalisé (photos + vidéo)
« Réponse #4 le: 17 mars 2014 à 23:29:17 »
Faudrait peut-être prendre les propos avec des pincettes, y a-t-il des preuves que ce soit le CRAV ?

Ca en porte tout du moins toutes les "marques de fabrique" habituelles de ce groupe.
Y a vraiment des gogols quand même pour faire ça...

Juste une remarque sur cette phrase :
Citer
Si les portes ont tenu pour Orange et SFR, les DSLAM de Free ont eu des portes arrachés mais pas de dégâts sur le matériel.
Il faut quand même savoir que les baies des DSLAMs Orange ne sont jamais fermées à clés, que celles de SFR ne sont soit pas verrouillées, soit avec les clés sur la serrure (ou sur le dessus de la baie... !). Pour Free, certaines baies 300x600 "anciennes" ne comportent pas de porte (à mon avis, ce devait être le cas ici vu les photos). Sinon elles sont systématiquement verrouillées (et les clés ne sont pas sur site !!).

vivien

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Le central de Villemur sur Tarn Vandalisé (photos + vidéo)
« Réponse #5 le: 19 mars 2014 à 07:24:13 »
Attention, aujourd'hui aucune preuve que ce soit le CRAV et je pense même que ce n'est pas la piste privilégiée, vu que ces incendies auraient été déclenchés pour que le système d'alarme de la banque qui a été dévalisée la même nuit ne fonctionne pas. Les malfaiteurs auraient mis les inscriptions CRAV pour que les police n'ai pas l'idée de surveiller les banques.

Haute-Garonne : ils creusent un tunnel et dévalisent la banque

Un casse à l'ancienne. Des cambrioleurs ont tranquillement dévalisé une agence bancaire de Bessières (Haute-Garonne), durant le week-end, en passant par un tunnel creusé à partir d'une canalisation de la ville. Les malfrats ont ainsi pu s'introduire jusqu'à la salle des coffres.

«Les malfaiteurs ont pénétré dans la salle des coffres, en sous-sol, par un tunnel qu'ils avaient creusé sous terre dans le prolongement d'une canalisation d'évacuation des eaux», a précisé le procureur à Toulouse Michel Valet.

Une découverte tardive

Un cambriolage commis donc à la manière du «casse du siècle» mené à Nice en 1976 : Albert Spaggiari et ses complices du «gang des égoutiers» avaient alors dévalisé la Société générale après avoir creusé un tunnel d'accès depuis les égouts, jusqu'à la salle des coffres.

A Bessières (3.000 habitants), l'alerte n'a été donnée que mardi en fin de matinée à la réouverture de l'agence Crédit agricole, fermée depuis samedi après-midi. Les responsables ont alors constaté que la salle des coffres avait été visitée.

Des incendies concomitants

Mais les forces de l'ordre étaient de toute façon bien occupées ces deux derniers jours à cet endroit car la commune avait été le théâtre, dans la nuit de samedi à dimanche, d'un incendie volontaire ayant détruit un central téléphonique Orange et privant des milliers d'abonnés de communications téléphoniques et internet.

Un autre central téléphonique avait été incendié presque simultanèment à Villemur-sur-Tarn (Haute-Garonne) et des inscriptions au nom du Comité régional d'action viticole (CRAV) avaient été trouvées sur les lieux de ces attentats. «On ne sait pas si un lien peut être fait entre les deux affaires», a simplement dit un officier de la gendarmerie, au tout début de l'enquête. «On est en droit de se poser très sérieusement la question», a déclaré de son côté le procureur, du fait de la concomitance des trois faits.

Un préjudice pour l'heure inconnu

Mardi, des spécialistes en spéléogie de la gendarmerie ont été chargés d'explorer la galerie creusée par les cambrioleurs tandis que des techniciens d'identification criminelle prélevaient le moindre indice.

Le montant du butin qu'ils ont emporté n'a pas été donné. Selon le parquet, il était nécessaire de connaître précisèment le contenu de chacun des coffres qui ont été vidés avant de pouvoir évaluer le préjudice.


Source : Le Parisien, le 18 mars 2014.

Nico

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« Réponse #6 le: 19 mars 2014 à 07:51:08 »
Assez fou cette histoire ! Faudrait pas que ça crée un précédent cette histoire de plus de NRA -> plus d'alarme si c'est avéré.

BadMax

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Le central de Villemur sur Tarn Vandalisé (photos + vidéo)
« Réponse #7 le: 19 mars 2014 à 08:17:39 »
Tant qu'ils ne s'en prennent pas à TH2...

Marin

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« Réponse #8 le: 19 mars 2014 à 21:09:17 »
Livebox News vient de publier un autre article avec des informations sur le NRA de secours qui remplace celui de Bessières (BES31) :

La solution de secours au central téléphonique de Bessières

Lorsqu’un central téléphonique est neutralisé (par un incendie, un dégât des eaux, un arbre,…) , Orange fait appel aux moyens mobile. Avec la destruction des centraux de Villemur-sur-Tarn et de Bessières (31), Orange a permis de visiter ces installations provisoires.

Après la visite du central téléphonique de Villemur-sur-Tarn, Orange a invité la presse à visiter les installations provisoires que ses équipes mettent en place sur le central de Bessières.

Si le central téléphonique de Villemur-sur-Tarn (VLM31) a été vandalisé, celui de Bessières (BES31) a été incendié. De toute l’installation, seuls les murs tiennent encore mais le toit peut céder à tout moment. Aucun équipement n’a pu être sauvé des flammes ni de l’eau des pompiers.



Face à cet équipement devenu inutilisable, les équipes d’Orange ont fait appel à 4 semi-remorques : 1 pour le mobile et 3 pour le central téléphonique. La remorque mobile a permis de rétablir rapidement le réseau 2G/3G en déviant les câbles de l’antenne-relais sur les équipements de la remorque.



Les 3 semi-remorques déployés autour du central téléphonique défaillant reprennent la structure du central avec 1 remorque pour l’alimentation électrique avec des générateurs, 1 remorque pour les réglettes et 1 remorque pour le réseau fixe (URA) et les DSLAM.



A l’intérieur de la remorque répartition, les techniciens d’Orange travaille à reproduire à l’identique le câblage présent dans le central. Un travail minutieux pour les techniciens mais aidé du dernier plan de câbles à leur disposition.



Le semi-remorque équipements accueille déjà les URA (Unité de Raccordement Abonné) pour les lignes fixes et les DSLAM d’Orange pour l’ADSL. Les DSLAM des autres opérateurs présents (Free et SFR) vont pouvoir arriver et seront hébergés dans le semi-remorque.



Même si les semi-remorques sont arrivés sur place, le gros du travail pour les techniciens d’Orange est le rétablissement des lignes avec leurs connexions aux semi-remorques. Chaque fil de cuivre (2 par ligne) est ainsi connecté par un « bonbon », un équivalent des « dominos » électriques, à son prolongement dans le camion. Pas moins de 7000 « bonbons » devraient être utilisés pour ce central. Un travail très minutieux afin que les lignes des clients soient identifiés et envoyés sur la bonne réglette.

Le central provisoire de Bessières (BES31) sera rapidement actif. D’ici la fin de semaine, les lignes fixe seront rétablis. Pour l’ADSL, les abonnés Orange devraient rapidement retrouver un fonctionnement normal de la Livebox. Les abonnés des opérateurs dégroupés (Bouygues Telecom, SFR et Free) devront attendre l’arrivée et l’installation des DSLAM de leur opérateur. Cette solution devrait utiliser pendant encore 6 à 9 mois. Les experts d’Orange évalue s’il faudra reconstruire ou non le central téléphonique.

A Villemur-sur-Tarn, Orange a décidé de décontaminer le site et d’installer une solution provisoire dans les salles non-endommagées, au lieu d’amener des semi-remorques. Le rétablissement est prévu dans le courant de la semaine prochaine. Les équipes techniques se relaient jour et nuit sur les deux sites pour procéder au rétablissement rapide des lignes téléphoniques.

Concernant l’enquête, la Gendarmerie Nationale doit faire face à un cambriolage à l’agence Crédit Agricole de Bessières qui est séparé du central de 200-300 mètres. Pour l’instant, le Procureur ne fait pas de lien. Le CRAV n’a pas encore revendiqué l’attaque.


Source : Livebox News, le 19 mars 2014 par Jake

vivien

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Le central de Villemur sur Tarn Vandalisé (photos + vidéo)
« Réponse #9 le: 21 mars 2014 à 17:28:12 »
Bessières : mais que recherchaient les casseurs dans les coffres de la banque ?

Le mystère reste entier sur les motivation : il a fallu creuser plusieurs mois un tunnel pour récupérer des coffres qui contiennent probablement peu d'argent : "La commune n'est pas réputée pour compter de grandes fortunes, selon nos statistiques on ne compte que deux personnes payant l'Impôt sur les grandes fortunes (ISF)", lance de son côté le maire Jean-Luc Raysséguier.

Il est fortement probable que la destruction des deux NRA soit lié au cambriolage et donc la CRAV un moyen d’empêcher l'alarme de fonctionner et de détourner l'attention.


Un article particulièrement complet de la dépêche :

Le casse du Crédit Agricole à Bessières, en Haute-Garonne, réserve chaque jour son lot de surprises. Le tunnel creusé, un travail de professionnels, mesure 30 mètres. Quant au butin et au mobile, ils excitent les curiosités.

À Bessières, l'avenue de la Gare, a retrouvé un semblant de circulation. Des voitures qui ralentissent à hauteur du Crédit Agricole toujours surveillé par les gendarmes mobiles et où les techniciens en investigation criminelle continuent leurs minutieuses constatations. Devant cette agence bancaire vidée pendant le week-end (nos éditions précédentes), des cônes orange entourent un affaissement du terrain. 1,5 mètre en dessous, le tunnel de la «Rue Paradis», du nom de la plaque de rue laissée sur place par le commando qui a réalisé un mauvais coup hors norme.

«Les gendarmes spéléologues ont exploré le tunnel. Il mesure 30 mètres, souligne le procureur Michel Valet. Il a été étayé et éclairé de bout en bout. Du matériel important tel que des chariots et des brouettes qui ont sans doute servi à évacuer la terre ont été retrouvés. Des pelles et tout un outillage se trouvaient également sur place.»

De lourdes planches tapissent ce boyau. Un véritable ouvrage d'art, «un travail de professionnels» lâche un proche du dossier. Des experts doivent être sollicités pour estimer la durée de ce chantier sous-terrain. Un ouvrage qui a dû composer avec la nécessaire discrétion de toute œuvre criminelle mais également avec les caprices de la météo. «Avec toute l'eau qui est tombée en janvier et février, pas dû travailler au sec», lâche un habitant de la rue, béret vissé sur la tête.

Un chantier de plusieurs mois



L'accès aux égouts se trouve à 500 mètres, du côté de l'ancienne gare de la commune. Cet accès discret, perdu au milieu des arbustes, est désormais protégé par une grille fixée à la brique. Un ovoïde d'environ 1,20 qui devait être envahi par l'eau de pluie ces dernières semaines. Pas les conditions idéales pour jouer aux terrassiers, transporter le matériel, batailler contre la roche et l'argile pour gagner mètre après mètre l'accès vers les coffres. Un chantier commencé, peut-être, voilà plusieurs mois. En tout cas les enquêteurs de la section recherches de la gendarmerie de Toulouse ont entamé mardi, jour de la découverte du casse, des investigations au long cours où tout doit être vérifié. Déjà les habitants de la rue et du quartier ont été interrogés au cas où. «Rien vu, rien entendu», admet une dame âgée installée à moins de 50 mètres de l'agence. Reste pour les enquêteurs à dénicher le détail qui permettra d'ouvrir une piste. Déjà, une chose est presque établie : les auteurs de ce casse ne viennent pas de Toulouse, sans doute même pas de la région. Malgré le succès du casse d'Albert Spaggiari en 1976 à Nice, peu de copie. Deux cas ont été recensés ces derniers mois. En mai 2013, des «braqueurs égoutiers» font parler d'eux dans le Bas-Rhin. Nous sommes le 22 mai, à Strasbourg. En plein centre-ville, une galerie creusée sous une rue très passante est découverte par hasard par les services municipaux. À l'intérieur de ce trou béant, un tunnel de 7 mètres de long conduisait vers la salle des coffres d'une agence BNP-Paribas. La rupture d'un collecteur des eaux usées a permis de découvrir le pot aux roses. Les enquêteurs de la police judiciaire ont inspecté le tunnel et ont constaté la présence de plusieurs kilos de gravats. Les malfaiteurs qui s'étaient attaqués au mur d'enceinte qui abritait la salle des coffres ont dû renoncer à leur projet en raison d'un mauvais étayage et de la rupture, en surface, du collecteur d'eaux usées. Par ailleurs, l'alarme avait retenti à deux reprises lors des opérations d'intrusion. Près d'un an après, l'enquête n'a pas permis de confondre les auteurs.

Début 2013 toujours, cette fois à Berlin, en Allemagne, le directeur de la Berliner Volksbank a découvert le 15 janvier à cause d'un incendie dans les égouts que sa salle des coffres avait été vidée pendant le week-end. Les «visiteurs», qui ont mis le feu au tunnel une fois la banque dévalisée pour effacer leurs traces, avaient réalisé un boyau de 30 mètres. Et ils ont quitté les lieux avec un butin estimé à 10 millions d'euros ! À notre connaissance, ces professionnels du tunnel version berlinoise courent toujours. À Bessières, 3 000 habitants dont deux foyers fiscaux assujettis à l'impôt sur les grandes fortunes, on est loin de la capitale de la puissante Allemagne. Et tout le monde, enquêteurs en tête, s'interroge sur les motivations d'un commando, très bien préparé et parfaitement renseigné, à s'attaquer au Crédit Agricole.

Des coffres ouverts au hasard ?

«Peut-on imaginer des malfaiteurs capables de travailler plusieurs semaines, voir plusieurs mois sous-terre, avec ce que cela implique en termes d'infrastructures, de motivation, pour ouvrir au hasard une centaine de coffres ? Sans savoir ce qu'il y a dedans ? Cela paraît peu crédible», lâche un spécialiste. Surtout quand on connaît le mal que les malfaiteurs se sont donné pour «éteindre» les réseaux téléphoniques et informatiques de plusieurs communes pour couper les alarmes ; sabotage signé du CRAV histoire de brouiller davantage les pistes alors que ces syndicalistes viticoles très actifs n'avaient jamais mis un orteil dans les vignes du Frontonnais. Réserve de billets, de diamants voir documents ultra-sensibles à la valeur inestimable ? «Tous les scénarios sont envisageables», admettent les proches de l'enquête. Même les plus fous ou les plus irréalistes. La réalité, terre à terre, offre d'autres zones d'ombre. Les clients titulaires d'un coffre privé au Crédit Agricole de Bessières ont été prévenus par courrier par leur organisme. Ils doivent établir une déclaration sur l'honneur qui liste ce qu'ils avaient placé en sécurité. «Seul le propriétaire d'un coffre sait ce qu'il a mis à l'abri. Argent liquide qui doit échapper au fisc, valeurs jamais déclarées, photos compromettantes… Seulement, il peut avoir intérêt à ne pas dire la vérité pour éviter la foudre, par exemple de l'administration fiscale et ainsi éviter la double peine», lâche un observateur.

Et les gendarmes n'ont pour l'instant pas la moindre idée de la réalité du butin dérobé. L'auront-ils d'ailleurs un jour ?

Pourtant une des clefs de cette affaire décidèment mystérieuse et passionnante se trouve là. Parce que parmi les nombreuses énigmes que les initiateurs de cette opération criminelle devaient résoudre avant de s'attaquer à la phase terrassement, se trouvait la position de la salle des coffres dans l'agence bancaire. Un des égoutiers cambrioleurs a-t-il joué le client lambda à la succursale de Bessières ? Une hypothèse parmi d'autres. En tout cas le tunnel a été creusé tout droit, à l'écart du bâtiment pour rejoindre une cour située derrière et pouvoir attaquer la banque, et sa salle des coffres, par l'arrière, 2 mètres sous terre. Plus d'effort mais un accès presque direct. Du travail de pro. Des pros très biens renseignés.

Un village désorganisé en l'absence d'internet

C'est un étrange sentiment qui régnait, hier, à Bessières où, bien entendu, le sujet sur toutes les bouches était le casse du Crédit Agricole. Étrangement, si les craintes était palpables dès l'annonce du cambriolage, beaucoup le considèrent aujourd'hui comme une «vraie performance» qui en épate plus d'un. «On ne cautionne pas les malfaiteurs, mais je dois avouer que creuser ainsi un tunnel sans que personne ne le voit, c'est carrèment un exploit», confiait la responsable du primeur sur la place principale. Un avis que partage d'autres commerçants comme Jean-Marc Gassan, phamarcien dans le centre-ville : «Je reconnais que c'est toujours inquiétant de se faire cambrioler, mais tout de même c'est assez spectaculaire cette affaire de Spaggiari de Bessières. Un vrai film de gangsters chez nous ! Comment ont-ils pu faire et pourquoi cette ville ?» La question effectivement inonde les esprits. Elle tente de trouver des réponses.

En revanche, les incendies criminels qui ont précédé le cambriolage compliquent le quotidien. Depuis dimanche, l'absence de liaison Internet paralyse notamment l'activité économique. Quelques entreprises étaient hier encore au point mort. «Nos ordonnances s'accumulent car tout est dématérialisé. Un retard sera pris dans le paiement. On a aussi du mal à passer les commandes», explique ainsi le pharmacien. Au magasin de presse, Christelle Rivier commence à s'inquiéter : «Notre chiffre d'affaires est en baisse, notamment avec le loto car nous ne pouvons plus délivrer de tickets. Du coup les clients vont acheter la presse ailleurs. Nous estimons à plus de 200 euros de perte journalière».

Rétablissement internet en vue

Au cœur de la commune, la mairie n'est pas épargnée. Concernant l'état civil, la transmission à l'INSEE pose problème. Dématérialisée, elle doit attendre le retour à la normale pour pouvoir être opérée. Autre détail important : à quelques jours du scrutin municipal, les listes électorales doivent être transmises, avec ses éventuelles rectifications à la préfecture. «Habituellement, c'est l'histoire de quelques clics. Cette semaine, c'est une navette qui prendra le chemin de la préfecture pour déposer les listes définitives», explique-t-on à la mairie. Malgré tout, on s'adapte. Des agents ont ressorti les graveurs et édité des CD. Des téléphones portables, fonctionnant avec des opérateurs encore actifs, ont été distribués aux écoles et à la crèche. Au cinéma, le projectionniste récupère les disques durs contenant les films… Bref, à Bessières, la vie s'organise différemment. Comme il n'y a pas si longtemps. A ce jour, téléphones fixes et mobiles refonctionnent déjà même si des perturbations peuvent subsister. La connection Internet pourrait être rétablie progressivement, dès aujourd'hui, selon Orange.


Source : La Depeche, le 21 mars 2014 par Jean Cohadon et Emmanuel Haillot.

vivien

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Le central de Villemur sur Tarn Vandalisé (photos + vidéo)
« Réponse #10 le: 01 octobre 2018 à 09:23:47 »
Le commando des égoutiers de Bessières, près de Toulouse, est jugé ce lundi à Bordeaux, quatre ans après l'attaque spectaculaire du Crédit Agricole où les malfrats avaient raflé 2,5 M d'€ en creusant un tunnel.


Onze personnes de 28 à 63 ans sont jugées, ce lundi 1er octobre durant deux semaines, devant le tribunal correctionnel de Bordeaux, pour leur participation ou leurs liens avec l'attaque spectaculaire de l'agence bancaire du Crédit agricole de Bessières, au nord de Toulouse, entre le 15 et le 18 mars 2014. Le commando notamment poursuivi pour «association de malfaiteurs» et «vol en réunion», était passé par les égouts de la ville en creusant un tunnel de 30 mètres de long pour parvenir à la salle des coffres de la banque. Cent dix coffres ont été fracturés et le contenu raflé pour un préjudice total estimé à 2,5 M d'euros. Un butin essentiellement constitué de bijoux, d'espèces et de documents personnels et administratifs. Au cœur de ce commando des égoutiers de Bessières inspiré du légendaire «casse du siècle» opéré par Spaggiari, à Nice, en 1976, on retrouve un noyau dur constitué de trois hommes : Pascal Teso, 48 ans, considéré comme le «cerveau» de cette expédition, Wlodizimiers Janczyszyn, dit «Vlad» le Polonais, 37 ans et un ex-légionnaire croate, Zoran Panic, 58 ans. Autour de ce trio, figurent également des «seconds couteaux» qui ont fait le guet à l'extérieur du tunnel ou donné un coup de main technique. D'autres prévenus en lien avec cette équipe seront également jugés pour des projets bien avancés comme l'attaque d'une banque à Reims, d'un dépôt de la Brinks à Toulouse et d'un projet de vols d'arme dans une caserne de gendarmerie, à Toulouse. Une partie de l'équipe est également poursuivie pour la destruction par explosif de deux centraux téléphoniques, à Bessières et Villemur-sur-Tarn, quelques heures avant l'attaque de la salle des coffres. Ces neutralisations avaient bloqué les systèmes d'alarme des commerces et de la banque, privant de téléphone et d'internet 15 000 habitants du secteur. Elles étaient destinées à faire croire à une attaque d'un groupuscule viticole, pour brouiller les pistes. Tous les prévenus nient leur participation à ces destructions. Au moins quatre d'entre eux encourent jusqu'à 10 ans de prison (20 ans si la récidive est retenue). Cette affaire hors du commun avait été instruite par les magistrats de la juridiction interrégionale spécialisée de Bordeaux (Jirs), d'où la tenue de ce procès dans cette même ville. Mais une incertitude plane sur la tenue des audiences. Une majorité d'avocats de la défense, dont Mes Edouard Martial, Pierre Le Bonjour et Apollinaire Legros-Gimbert, déjà engagés sur des audiences criminelles, devraient solliciter un renvoi. Décision ce matin.


2,5 M d'euros sur la «route du paradis»

Une plaque de rue apposée à une cloison du tunnel menant à la salle des coffres de la banque : «Route du Paradis». Comme un clin d'œil ironique à l'équipe de Spaggiari qui avait réalisé le «casse du siècle», à Nice en 1976, en creusant un tunnel pour accéder aux coffres de la Société générale, les égoutiers de Bessières, au nord de Toulouse, ne manquent pas d'humour. Le 18 mars 2014, les responsables de l'agence du Crédit Agricole de Bessières et les gendarmes découvrent, stupéfaits, cette plaque, référence au film «Les égouts du paradis», inspiré de l'affaire Spaggiari, mais surtout un ouvrage souterrain de 30 mètres de long (0,60 m de large et 0,80 m de haut) menant tout droit aux coffres-forts. Un casse hors norme. Sans violence, ni goutte de sang. Une affaire de véritables professionnelles, étudiée, pensée et méticuleusement préparée dans ses moindres détails. Butin estimé : 2,5 m d'euros en pillant 110 coffres-forts, dont 52 étaient loués par des particuliers. Un ouvrage parfaitement étayé avec des madriers, système d'aération, évacuation des gravats et renforcement des cloisons. De la belle ouvrage comme on dit dans le métier !



Un membre du commando avait loué un coffre

Un tunnel creusé sur le réseau sous-terrain des eaux pluviales. Le commando s'est infiltré par les égouts de la ville dont une bouche est située à près de 300 mètres de la banque, sur le site d'une ancienne gare. C'est précisèment ici que Pascal Teso, l'un des onze prévenus et considéré comme le «cerveau» du casse, a passé toute son enfance. Les égouts, comme les rues de la ville de Bessières, n'ont plus de secret pour ce grutier, fan de Spaggiari, qui a reconnu très vite son implication dans la réalisation de l'ouvrage. «Spontanèment, il a reconnu sa participation aux faits. Il a reconnu avoir eu l'idée de creuser le tunnel mais ne l'a pas fait seul», précise son avocat toulousain, Me Piere Le Bonjour.

Selon l'enquête des gendarmes de la section de recherches de Toulouse, le commando aurait creusé durant deux mois, la nuit, avec, deux équipes qui se relaient. Sur place, les enquêteurs et les groupes spécialisés dont quatre spéléologues de la gendarmerie découvrent une partie du matériel technique abandonné sur place et des bouteilles d'oxygène préalablement volées. Depuis le tunnel, la salle des coffres est percée à l'aide d'un perforateur également retrouvé sur les lieux. Une fois le butin en poche, il est réparti à part à peu près égales. Teso aurait empoché 100 000 € quelques jours après le casse. Une somme à laquelle il fait ajouter 50 000 € retrouvés dans son propre coffre-fort au moment de l'attaque. Il dépose d'ailleurs plainte à la gendarmerie pour le vol de ces 50 000 ! Le profil de ce spécialiste du bâtiment intrigue déjà les enquêteurs. Ils seront confortés dans leurs intuitions par les suites de l'enquête. Les résultats sur l'exploitation de la téléphonie ont permis de situer une partie de l'équipe non loin de la banque, le week-end du 15 au 18 mars 2014


Source : La Dépeche le 1er octobre 2018 par F. Ab.


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renaud07

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Le central de Villemur sur Tarn Vandalisé (photos + vidéo)
« Réponse #11 le: 01 octobre 2018 à 16:20:26 »
Et ben, quelle histoire !

Du coup, on pourrait avoir si c'est possible des photos des 2 centraux rénovés ?  :)