Auteur Sujet: Troll : Le Très Haut Débit Mobile a gagné la guerre contre le FTTH  (Lu 3405 fois)

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vivien

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Louis Naugès à publié hier, samedi 18 septembre 2010 un billet provocateur sur son blog.

Il y annonce que le LTE (internet mobile de 4ème génération) offre plus de débit que le FTTH et coute moins cher à déployer...

Si le point de vue se défend très bien en terme de coût pour les zones blanche à très faible densité de population (aujourd'hui on déploie le Wifi pour couvrir ces zones), pour les villes vouloir déployer une infrastructure mobile pour un usage fixe est une abération compte tenu que le spectre est limité et les débits mutualisés. Je ne parle même pas de la présence d'obstacles...

extrait :


LTE : dominant, demain, avant 2015

L’autre accélérateur du mouvement sera la très rapide croissance des vitesses de LTE.

Dans sa célèbre analyse annuelle, Morgan Stanley a publié fin 2009 un document qui estime que les vitesses maximales possibles en 2014 seront de 1 000 Mb/s en descente et 500 Mb/s en montée.

Oui, ce sont des débits maxima théoriques, oui ce sont des débits partagés, c’est pourquoi je propose comme hypothèse réaliste des débits pratiques de l’ordre de 200 Mb/s et 100 Mb/s respectivement en 2015 ... dans les pays qui se seront équipés LTE.

Internet, téléphones mobiles, Facebook, Twitter... Le taux de croissance de ces technologies ou services est impressionnant et s’accélère comme le montre le nombre de «Tweets» émis chaque jour dans le monde.

Je pronostique que la diffusion et les usages de LTE vont suivre des courbes similaires entre 2010 et 2015.

L’un des projets les plus ambitieux est celui de LighSquared, aux USA.
Leur plan : 260 millions de personnes ayant accès à LTE en 2015, les 100 millions étant atteints fin 2012, en investissant $7 milliards ; LightSquared vient de recevoir un nouveau financement de $1 700 millions pour accélérer le déploiement ! Tout le monde n’est pas convaincu qu’ils vont réussir.

Toujours selon Morgan Stanley, le nombre d’utilisateurs de réseaux HDM et THDM devrait approcher les 3 milliards de personnes à la fin de 2014.

Depuis que les outils de communication existent, les solutions sans-fil ont toujours marginalisé les solutions filaires, dès que les performances étaient au rendez-vous.
Qui acceptera encore, en 2015, d’avoir un «fil à la patte» pour communiquer quand il disposera du 100 Mb/s minimum, partout, à toute heure, sur tout objet d’accès ?


FFTH, une impasse technologique

Que ce soit clair : la fibre optique est la meilleure solution pour les cœurs d’infrastructure des réseaux d’opérateurs et pour les zones à très forte densité de population ; on le sait depuis des dizaines d’années.

La réutilisation d’une infrastructure existante est aussi une bonne idée et les réseaux de données l’ont très souvent fait :
- ADSL sur paire de cuivre, prévue pour la voix analogique.
- CPL sur paire de cuivre, prévue pour le courant électrique.
- Internet sur câble destiné à la télévision.

Oui, mais quand l’infrastructure n’existe pas, que fait-on ?
Tous les pays de l’ancienne Union Soviétique, tous les pays d’Afrique ont fait directement le saut sur la téléphonie mobile, car il n’y avait pas d’infrastructures filaires existantes.
Tous les pays où la fibre optique FTTH n’existe pas ou très peu (tous sauf la Corée du Sud et le Japon) vont faire l’impasse sur la solution FTTH en dehors des zones de population à très haute densité.


Une étude financée par la Datar donne la carte de France «fibre» en 2014, si on laisse faire l’économie de marché ; un très beau ... désert !

Le LTE est à l’absence de fibre optique ce qu’a été le GSM à l’absence de réseau téléphonique cuivre.


FTTH : un désastre financier annoncé

Il est intéressant de constater que la demande ne suit pas : le dernier rapport publié par l’ARCEP, recense ... 75 000 foyers équipés FTTH fin mars 2010.


Cette même étude de la Datar a calculé le coût d’un déploiement FTTH en fonction du pourcentage de la population pouvant y accéder.
Pour arriver à 80 % de la population, les investissements nécessaires sont évalués à... 15 milliards d’euros. Il faudrait aussi attendre 2025, au plus tôt, pour atteindre cet objectif.

De son côté, l’équipementier chinois ZTE a publié en juin 2010 une étude pour calculer le coût d’équipement LTE d’un pays européen «moyen» de 50 M d’habitants et 400 000 km2.
Une couverture à 75 % de la population reviendrait à 400 M€, ou 500 M€ si on extrapole au cas de la France, avec ses 550 000 km2 et 65 M d’habitants.

500 M€ pour LTE, 15 000 M€ pour FTTH avec des taux de couverture comparables !
Un rapport de 1 à 30 !
Et je croise encore des fanatiques de la solution FTTH ...

Urgence : réorienter les crédits «fibre» du «Grand Emprunt» vers LTE

Par rapport à la majorité de ses voisins européens (Allemagne, Espagne...) la France a pris du retard dans le basculement vers la TNT, Télévision Numérique Terrestre ; il faudra attendre la fin de l’année 2011 pour éteindre les dernières télévisions analogiques.

Ceci a un impact négatif sur les possibles déploiements LTE, car ces bandes de fréquences ne pourront pas être disponibles avant 2012.
Il est possible de déployer LTE :
- Dans les fréquences hautes, autour des 2,6 GHz, ce qui est parfait pour les zones denses.
- Dans les fréquences basses, autour des 800 MHz, beaucoup mieux adaptées aux zones à faible densité de population ; c’est d’ailleurs ce que font les Allemands dont j’ai déjà parlé.
La France peut encore rattraper ce retard, raisonnable ; la recette est simple :
- Zero euro du grand emprunt pour des projets FTTH ; les acteurs économiques sauront trouver les zones où c’est rentable. Il faut donc réallouer les budgets déjà réservés sur le LTE.
- Financement et démarrage immédiat des tests en zones peu denses, dans les régions où la TNT est déjà généralisée. 200 M€ sont largement suffisants pour amorcer le déploiement.
- Financement et démarrage immédiat des tests en zones denses, mais en donnant priorité aux villes moyennes. 200 M€ sont largement suffisants pour amorcer le déploiement.

En misant immédiatement sur LTE, mettre le THDM à la disposition de 95 % de la population française en 2015, c’est :
- Techniquement possible.
- Economiquement raisonnable.
- Ne pas prendre un retard technoogique dramatique.
- Répondre à la demande des entreprises et des particuliers dans un délai court.

Escargot FTTH contre lièvre LTE : le choix me parait simple...