Ce genre d'émission, comme celles qui pullulent sur W9, sont souvent à charge et il faut toujours avoir en tête que le contenu peut être grandement exagéré.

Après, c'est un secret pour personne que les mobiles sont fabriqués par des enfants...

Pour faire cesser tout ça, c'est assez simple. Il suffirait que les gens ne les achète pas pour que ça ne se vende pas (et ainsi que ça ne se fabrique pas).
C'est donc pas pour demain (ni après demain et les jours suivants !)

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Cash Investigation : le président de Huawei France menace Élise Lucet de représailles

Le président de la branche française du fabricant chinois promet que la journaliste de France 2 «n'aura plus aucun grand patron en interview». Les autres fabricants alternent entre le silence et les promesses.

Le président du conseil d'administration de Huawei France n'apprécie pas les méthodes de reportage de Cash Investigation. François Quentin, qui assistait mercredi aux Assises de l'industrie organisées par le magazine L'Usine Nouvelle, a déclaré qu'il ferait en sorte de priver la journaliste Élise Lucet d'interviews. «J'ai activé tous mes réseaux et Madame Lucet n'aura plus aucun grand patron en interview, sauf ceux qui veulent des sensations extrêmes ou des cours de Media Training!», promet-il.

Huawei fait partie des sociétés les plus incriminées dans le reportage de près de deux heures diffusé mardi soir. Le journaliste Martin Boudot a remonté la filière de fabrication des téléphones jusqu'à une usine de fabrication d'écrans du sous-traitant LCE située à Nanchang, en Chine. Il a découvert que des mineurs étaient chargés de vérifier la qualité des écrans produits, parfois de nuit. Et ce en infraction avec les lois chinoises qui interdisent le travail aux enfants de moins de 16 ans. Ces employés vérifiaient notamment la qualité d'écrans Huawei, mais aussi de Tinno, propriétaire de la marque française Wiko.

«Une tolérance zéro»

Alors que le PDG de Wiko a répondu à Cash Investigation, avouant son ignorance et sa «naïveté» sur le sujet, François Quentin s'est défilé. Le reportage de France 2 le montre fuyant les caméras, après qu'Élise Lucet s'est introduite dans un déjeuner de chef d'entreprises au Cercle national des armées auquel il assistait. L'ancien directeur de la division aéronautique de Thales demande à la journaliste de lui fournir une pièce d'identité ou sa carte de presse. «Je pense que c'est ce qui lui a déplu», a-t-il également commenté mercredi.

Pour le reste, le dirigeant de Huawei France affirme que l'entreprise chinoise a «une tolérance zéro» sur la question du travail des enfants. «Nous avons immédiatement cessé toute collaboration avec cette entreprise», a-t-il ajouté. «Les salariés de Huawei devraient recevoir un message censé les rassurer sur les pratiques de leur entreprise», écrit l'Usine Nouvelle.

La plupart des grands fabricants de smartphones ont été éclaboussés par l'enquête de Cash Investigation. Le reportage montre par exemple que des sous-traitants de LG Electronics et de Sony Mobile se fournissent auprès de l'entreprise chinoise Baogang en néodyme, un élèment chimique utilisé dans la fabrication d'aimants. Or, le processus de fabrication du néodyme libère des eaux acides et toxiques, qui sont rejetées dans un lac de déchets autour de la mine. En raison de ces déchets chimiques, «la zone est fortement radioactive», selon un document interne de l'Agence internationale de l'énergie atomique cité dans le reportage.

«Des questions complexes qui touchent l'ensemble de notre secteur»

Nokia est de son côté interrogé sur l'usage de tantale, un matériau extrait dans des mines de la République démocratique du Congo et acheté par l'un de ses sous-traitants, dans une zone en conflit armé. L'entreprise, rachetée par Microsoft, a répondu au reportage sur sa page Facebook. «Bien que Microsoft n'extraie pas directement de matières premières minérales telles que l'étain, le tantale, le tungstène ou l'or, la société s'engage à user de pratiques d'approvisionnement responsables sur l'ensemble de sa chaîne logistique», lit-on. «Il s'agit là de questions complexes qui touchent l'ensemble de notre secteur», ajoute Microsoft. BlackBerry et Motorola font aussi appel à ce sous-traitant.

Apple, cité pour avoir recouru à un sous-traitant qui achetait de l'étain venu de zones en conflit au Congo, affirme n'avoir jamais compté «Minmetals Ganzhou Tin» parmi ses fournisseurs directs. L'entreprise chinoise ne vendrait plus de métaux depuis 2011 et a été retirée de sa liste de fournisseurs. Apple s'engage depuis le début de l'année à ne pas acheter de matériaux dans des zones en conflit. Samsung, questionné à de nombreuses reprises par les équipes de Cash Investigation sur l'embauche d'enfants dans ses usines et le grand nombre de plaintes déposées en Chine ou au Brésil contre lui, a répondu par une lettre de six pages où il annonce une quinzaine de nouvelles mesures pour renforcer ses contrôles.

Plus de 3,6 millions de Français ont regardé l'émission Cash Investigation.

Source : Le Figaro, le 7 novembre 2014

Depuis l'époque où il était patron de la division aéronautique, ce type a perdu de son "réseau". A l'époque il était très proche de Dassault et Airbus, depuis il a "raté" le coche pour etre patron de Thales. Huawei France est une porte de sortie honorable (formation ENST).

Elise Lucet n'a pas grand chose à craindre.

Disclaimer: J'ai travaillé 6 ans chez Sony Ericsson.

Quelques réflexions, en vrac:

- Les conditions d'extraction minière sont une honte pour l'humanité, en général. Le besoin de métaux rares pour l'industrie électronique visent généralement des zones géographiques où la condition humaine est bafouée de la façon la plus systématique. Ça ne dédouane en rien les "fabricants de smartphone" mais je souhaite relever ici que le problème est bien plus global que ne le laisse entendre le reportage.

- Reportage dont je n'ai pas apprécié l'angle exclusivement orienté sur les smartphones. Angle sans doute choisi pour une certaine facilité à pouvoir maintenir une dimension affective (que l'on entretient déjà avec nos précieux).

- Les représentants Français des constructeurs ont été maladroits. Entre le DG Nokia qui se réfugie derrière la comm officielle et son DirCom qui admet honnêtement qu'ils ne sont pas si transparents que ça... Et ce, devant la caméra, à 2 mètres l'un de l'autre... Ça commençait déjà bien. Ensuite, le silence des autres et la panique de Huawei...

- Wiko a bien réagi, en effet. D'autant que ça correspond à ce qu'un représentant Français connait en général de la situation: rien. Et là, je vous le dis en tant qu'ancien employé de ce secteur.

- Les représentants en place en France ont un rôle commercial. Très peu de personnes présente en France participent à la conception des produits et encore moins à la problématique du sourcing de composants. La source des matériaux de base ou les conditions de fabrication des fournisseurs secondaires ne nous sont pas accessibles en interne. Sur ces problématiques, les documents dispos en interne ne sont guère plus détaillés que ceux proposés au public.

- À mentionner également qu'il n'est pas dans les habitudes des fournisseurs Chinois de communiquer sur les conditions de fabrication. Et qu'ils ont souvent une cascade de fournisseurs en amont. La traçabilité dans ces condition est réellement complexe. Après Sony Ericsson, j'ai eu ensuite d'autres projets: il m'est arrivé de recevoir des faux "certificats" avec des tampons sortis de nulle-part, des engagements écrits en carton-pâte.

- Entendons-nous bien: la plupart des constructeurs ont des comités d'éthiques et une politique en place afin d'être et de rester irréprochables mais les équipes dédiées sont réduites et très profondèment enfouies dans l'organigramme. Une des raisons est que le sourcing est un domaine hautement stratégique. Et aussi parce que ces équipes sont des "emmerdeurs" par nature, au sein d'une organisation dont tous les efforts sont tendus vers une concurrence acharnée.
Enfin, ces équipes sont parfois amené à mener de véritables enquêtes afin de déterminer l'exactitude des renseignements qui leur sont fournis. Et si l'usine principale (strictement contrôlée) change de fournisseurs (secondaires) tous les 3-6 mois... C'est infernal.

- Il y a quelques années, Nokia avait fait un grand effort dans ce domaine (n'y avait-il pas eu un documentaire dédié? Il me semble...). Comme Sony Ericsson et bien d'autres. Mais à part des comms "Marketing" maladroites qui remontent vers le public, l'info n'a jamais été très strictement structurée en interne.

- Les journalistes qui se font payer leurs voyages, et autres goodies... Ça me rappelle un clash entre Samsung et des bloggers, que la marque avait voulu transformer en "homme-sandwich" lors d'une opération de comm. Il y avait eu rébellion. Au final, ce point reste flou et les relations entre communicants (marques vs média) plus que douteuses.

Voilà, en vrac, je vous le disais...
Pas de conclusion particulière à mes propos.